LES TRAGIQUES, vers 97 à 131, livre I, Agrippa d'Aubigné, plan pour un commentaire
- Le 24/01/2018
- Dans Commentaires EAF, français
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La violence allégorique
- LES TRAGIQUES, vers 97 à 131, livre I
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Agrippa d’Aubigné
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1552 - 1630
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Lecture du texte :
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Je veux peindre la France une mère affligée,
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Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée.
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Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts
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Des tétins nourriciers; puis, à force de coups
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D’ongles, de poings, de pieds, il brise le partage
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Dont nature donnait à son besson l’usage;
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Ce voleur acharné, cet Esau malheureux
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Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux,
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Si que, pour arracher à son frère la vie,
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Il méprise la sienne et n’en a plus d’envie;
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Mais son Jacob, pressé d’avoir jeûné meshui,
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Ayant dompté longtemps en son coeur son ennui,
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A la fin se défend, et sa juste colère
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Rend à l’autre un combat dont le champ est la mère
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Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris,
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Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits;
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mais leur rage les guide et leur poison les trouble,
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Si bien que leur courroux par leurs coups se redouble.
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Leur conflit se rallume et fait si furieux
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Que d’un gauche malheur ils se crèvent les yeux,
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Cette femme éplorée, en sa douleur plus forte,
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Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte;
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Elle voit les mutins, tout déchirés, sanglants,
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Qui, ainsi que du cœur, des mains se vont cherchant;
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Quand, pressant à son sein d’une amour maternelle
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Celui qui a le droit et la juste querelle
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Elle veut le sauver,l’autre qui ‘n est pas las
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Viole, en poursuivant , l’asile de ses bras.
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Adonc se perd le lait, le suc de sa poitrine;
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Puis, aux derniers abois de sa proche ruine,
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Elle dit: « vous avez, félons, ensanglanté
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Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté;
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Or vivez de venin, sanglante géniture,
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Je n’ai plus que du sang pour votre nourriture. »
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Plan du commentaire :
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Lecture du poème
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Introduction
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Développement
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La violence allégorique
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L’effet recherché
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I - Etude des différentes figures de rhétorique
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Figures par opposition :
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Figures par amplification :
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Figures par analogie :
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Transition
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II - Un texte tragique
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Transition
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III - Un parti pris passionné
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Un miroir réaliste
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Conclusion
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