Zola, l'argent, l'exposition universelle, ch.8
- Le 22/01/2018
- Dans Commentaires EAF, français
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Exposition universelle et critique du règne de Napoléon III
Zola, l'argent, étude du chapitre 8, l'exposition universelle
*** Lecture analytique : première partie de l'entretien du bac de français
L’argent – Zola (L'exposition Universelle)
Descriptif du corrigé bac :
Le commentaire est d'un bon niveau, il comprend, un développement en trois parties avec plusieurs arguments, des transitions, une introduction, annonce du plan et problématique, une conclusion et une ouverture. Un lexique de définitions est proposé pour approfondir les notions de héros de roman, de héros tragique, problématique... de naturalisme et du genre littéraire "le roman". L'entretien sur ce passage, le chapitre 8, l'exposition universelle est à votre disposition sur le site
Lecture du texte chapitre 8 :
Et cette exaltation des titres de l’Universelle, cette ascension qui les emportait comme sous un vent religieux, semblait se faire aux musiques de plus en plus hautes qui montaient des Tuileries et du Champ-de-Mars, des continuelles fêtes dont l’Exposition affolait Paris. Les drapeaux claquaient plus sonores dans l’air lourd des chaudes journées, il n’y avait pas de soir où la ville en feu n’étincelât sous les étoiles, ainsi qu’un colossal palais [ 279 ] au fond duquel la débauche veillait jusqu’à l’aube. La joie avait gagné de maison en maison, les rues étaient une ivresse, un nuage de vapeurs fauves, la fumée des festins, la sueur des accouplements, s’en allait à l’horizon, roulait au-dessus des toits la nuit des Sodome, des Babylone et des Ninive. Depuis mai, les empereurs et les rois étaient venus en pèlerinage des quatre coins du monde, des cortèges qui ne cessaient point, près d’une centaine de souverains et de souveraines, de princes et de princesses. Paris était repu de Majestés et d’Altesses ; il avait acclamé l’empereur de Russie et l’empereur d’Autriche, le sultan et le vice-roi d’Égypte ; et il s’était jeté sous les roues des carrosses pour voir de plus près le roi de Prusse, que M. de Bismarck suivait comme un dogue fidèle. Continuellement, des salves de réjouissance tonnaient aux Invalides, tandis que la foule s’écrasait à l’Exposition, faisait un succès populaire aux canons de Krupp, énormes et sombres, que l’Allemagne avait exposés. Presque chaque semaine, l’opéra allumait ses lustres pour quelque gala officiel. On s’étouffait dans les petits théâtres et dans les restaurants, les trottoirs n’étaient plus assez larges pour le torrent débordé de la prostitution. Et ce fut Napoléon III qui voulut distribuer lui-même les récompenses aux soixante mille exposants, dans une cérémonie qui dépassa en magnificence toutes les autres, une gloire brûlant au front de Paris, le resplendissement du règne, où l’empereur apparut, dans un mensonge de féerie, en maître de l’Europe, parlant avec le calme de la force et promettant la paix. Le jour même, on apprenait aux Tuileries l’effroyable catastrophe du Mexique, l’exécution de Maximilien, le sang et l’or français versés en pure perte ; et l’on cachait la nouvelle, pour ne pas attrister les fêtes. Un premier coup de glas, dans cette fin de jour superbe, éblouissante de soleil.
Problématique :
En quoi cette description de l’exposition universelle en point de vue omniscient est-elle une critique du règne de Napoléon III ?
Plan de l'étude
- I - La description de la fête
- 1 - une description structurée
- 2 - Le champ lexical de la fête
- 3 - Les figures de rhétorique
- II - Réquisitoire contre Napoléon
- 1 - Les connotations péjoratives
- 2 - Les allusions et les adjectifs qualificatifs
- 3 - Le point de vue omniscient
- III - Le point de vue omniscient de Zola
- 1 - Le champ lexical du religieux
- 2 - L'image de Paris : une idole paienne
- 3 - La tonalité prophétique
Extrait de l'analyse :
1. Zola parsème son texte d’un champ lexical du religieux qui s’oriente vers le champ lexical des péchés capitaux (l.1) « Comme sous un vent religieux » (l.4) « sous les étoiles »(l.17) « Cérémonie »(l.5) « la débauche »(l.6) « les accouplements »(l.16) « le torrent débordé de prostitution »...
2. Dans ces conditions, Paris devient une idole païenne (l.9). Paris était repu >> d’où la ligne 20....