Lecture des sujets bac
Sujet de Philosophie
L'expérience se réduit-elle au vécu ?
Analyse du sujet
Il faut partir de la valeur de l'expérience au sens de la référence au vécu
Comment appréhender le concept d'expérience, est-il réduit au vécu ?
Le terme expérience est ambivalent = on parle d'un homme d'expérience, de l'expérience vécue, de faire une expérience... le terme est donc polysémique
Il faut orienter la réflexion
Comment appréhender notre expérience personnelle ? Le terme est-il ambivalent ? Quelles sont les analyses que nous pourrions en faire ? les nuances sont nombreuses relativement à ces expressions communes comme , un homme d’expérience, faire une expérience etc. si l’on se pose la question de savoir si le terme « expérience » a le même sens dans les expressions « avoir de l’expérience » et « faire une expérience », nous devons bien reconnaitre les nuances de celles-ci au point de devoir orienter notre réflexion. En effet, il s’agit de deux données distinctes, l’expérience vécue et l’expérience scientifique. Nous allons voir respectivement ces deux aspects de la réflexion.
Analyses suggérées :
Problématisation de l’expérience vécue
Comment comprendre un fait vécu, a-t-il en lui-même sa propre intelligibilité ? Comment comprendre notre expérience personnelle ? Notre expérience empirique trouve t’elle sa propre élucidation ou nous faut-il faire appel à un autre degré de compréhension et d’organisation des donnés ? Devons-nous recourir à une autre approche de l’expérimentation vécue en lui substituant une expérimentation scientifique ?
L'expérience = le vécu
Sartre, l'existentialisme est un humanisme = «l'existence précède l'essence « = nous évoluons, nous nous constituons dans notre être en faisant de notre expérience notre lieu d'apprentissage. Avant d'être une essence, nous sommes une existence qui se constitue au fur et à mesure de notre vécu.
La critique épistémologique
Il nous faut trouver un moyen de procéder à une vérification de l’expérience vécue au sens d’une hypothèse explicative. Autant dire que l’expérience courante doit trouver son principe explicatif dans l’expérimentation scientifique. Notre expérience vécue, sentie ne se suffit pas elle-même, les informations ne sont pas maîtrisées.
Nous pouvons tout d’abord citer la théorie de la méthode expérimentale selon Claude Bernard, que nous citerons, « l’expérimentateur est celui qui en vertu d’une interprétation plus ou moins probable mais anticipée des phénomènes observés, institue l’expérience de manière que dans l’ordre logique de ses prévisions, elle fournisse un résultat qui serve de contrôle à l’hypothèse ou à l’idée préconçue. »
Nous pouvons ensuite citer Bachelard avec l’expérience première comme obstacle épistémologique, « dans la formation d’un esprit scientifique, le premier obstacle, c’est l’expérience première, c’est l’expérience placée avant et au-dessus de la critique qui elle est nécessairement un élément intégrant de l’esprit scientifique. »
L'expérience ne se limite pas au vécu, elle délimite le champ de la science, on peut citer Kant Critique de la raison pure, l'expérience fournit la matière de ce que nous savons.
L’expérience joue un rôle essentiel dans la constitution de nos connaissances. L'expérience vécue est nécessaire mais la connaissance théorique scientifique est aussi un prolongement, une application, un retour au réel. Le prolongement de la science est donc la pratique et l'expérience est la somme de nos actions = l'accumulation de vécu.
Conclusion
Il nous faut donc reconnaître la nécessité de poser en premier lieu la différence entre « faire une expérience » et « avoir de l’expérience ». L’expérience vécue est première mais elle doit être relayée pour une meilleure compréhension à une problématisation d’elle-même, il faut en fait procéder à une critique épistémologique de l’expérience vécue.
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