La loi suffit-elle à définir le juste? Dissertation corrigée de philosophie, série ES, Pondichéry, 2017
- Le 24/04/2017
- Dans L'actualité du bac 2017
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La loi suffit-elle à définir le juste ?
Présupposé : la loi contribue à définir le juste
Partie I.
Le juste = la loi
La loi explique ce qu'il est juste de faire et tente de l'imposer à tous. La loi répartit les droits entre les citoyens, les devoirs de la manière la plus juste. Personne n'est en droit de se soustraire à la loi sous peine de détruire la cohésion sociale établie. Danger de l'Etat de nature pour l'homme.
La loi permet de régler les conflits entre un agresseur par exemple et sa victime, elle établit l'équilibre entre les deux parties avec impartialité sans obéir aux passions ni à la colère comme dans le cas de la vengeance. Elle définit ainsi ce qui est juste.
En outre la loi respecte toujours la neutralité du jugement grâce à son caractère écrit elle évite l'arbitraire des individus et ne dépend d'aucun caractère particulier. Sa neutralité est garantie.
Partie II.
Parfois la loi ne suffit pas à définir le juste
Cependant les lois sont parfois injustes. Doit-on alors distinguer les lois juridiques de la morale?
La loi morale nous dit ce qu'il est juste de faire. Il peut exister des lois juridiques injustes
Par exemple Gandhi a conduit en 1930 la marche du sel : 50 000 personnes marchent 300 km pour rejoindre la mer, refusant ainsi d'acheter le sel du gouvernement colonial anglais. De nombreux marcheurs sont mis en prison mais Gandhi insiste pour se laisser enfermer et demeurer pacifique face à l'autorité.
En 1940, le régime Vichy vote une loi sur le statut des juifs qui ne peuvent plus travailler dans la fonction publique, dans le commerce, ni dans l'industrie. De même, en Afrique du Sud, l'Apartheid en Afrique du Sud voyait le statut des noirs discriminés. Ils ne pouvaient en effet pas voter, ni se marier avec des blancs.
Partie III.
La loi n'est pas l'unique source de justice
la désobéissance peut être l’action la plus juste. C'est le cas des désobéissances civiles. On le voit avec l'exemple de Gandhi. La Boétie dans son discours sur la servitude volontaire nous invite à pratiquer cette désobéissance civile dans le plus grand pacifisme.
il faut savoir parfois ne pas obéir à la loi. Celle-ci n’est donc pas l’unique source de la justice pour les citoyens.
C'est en son âme et conscience qu'il faut parfois agir, la loi ne définissant pas toujours le juste.
Antigone choisit de désobéir à la loi édictée par le roi Créon qui interdit d'enterrer Polynice, le frère d'Antigone qui a attaqué la ville. En faisant cela Antigone affirme qu'elle a des lois supérieures , des lois divines, éternelles gravées dans le coeur des hommes qui exigent d'elle qu'elle enterre son frère. Il est parfois nécessaire de transgresser les lois civiles pour démêler le juste. C'est ce que fait Antigone.
Cependant doit-on dire alors que chacun est libre de désobéir aux lois dès lors qu'il a la conviction qu'elles sont injustes? Ce serait en vérité la destruction de la loi.
On appelle désobéissance civile une infraction volontaire collective d'une loi supposée injuste.
La désobéissance est donc une manière d'obéir à la conscience morale plus que juridique, cela au nom de la justice : ex Gandhi.
La loi entretient donc un rapport ambigu avec la justice. Pourtant la justice est le but recherché au sein d'une humanité plutôt portée aux mauvais sentiments.