Questions sur corpus, corrigé EAF, séries technologiques, objet d'étude : la poésie. G.E.Clancier, Desnos, Pierre Emmanuel, Tardieu
- Le 16/02/2017
- Dans Questions corpus
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Séries technologiques
Objet d’étude : la poésie
TEXTES
- A. Georges-Emmanuel Clancier, Contre-Chants, Gallimard, 2001.
- B. Robert Desnos, « La peste », Contrée, Gallimard, 1944.
- C. Pierre Emmanuel, « Les dents serrées », L’Honneur des poètes (recueil collectif), Editions de Minuit, 1943.
- D. Jean Tardieu, « Vous étiez pourtant responsable », Domaine français, Gallimard, 1943.
- Annexe : Paul Eluard, présentation de l’ouvrage collectif L’Honneur des poètes, Editions de Minuit, 1943.
A. Présentation du sujet
Le corpus rapproche quatre poèmes brefs qui évoquent chacun les horreurs de la guerre. La
cohérence est tout à la fois générique, thématique, historique puisque les quatre poètes du
XXème siècle se réfèrent à la Seconde Guerre mondiale et singulièrement à l’occupation de la
France par les troupes allemandes. La réponse à la première question permettra aux élèves
d’expliciter quelques-unes des correspondances que l’on peut établir entre les quatre textes. La
problématique du groupement est moins centrée, semble-t-il, sur la « poésie engagée » que sur
la traduction lyrique ou pathétique d’une émotion devant le scandale de la guerre, devant
l’horreur dont elle se repaît. Les poèmes apparaissent surtout comme une interrogation devant
l’absurdité de la guerre, sa brutalité, la perversion des valeurs qu’elle produit. Ils sont denses,
concis, d’un abord aisé, même si tel vers, telle strophe ou telle image n’autorisent pas une
interprétation immédiate. Les sentiments qui s’y expriment sont ceux de la grande tradition
lyrique : indignation, haine, peur, amour. Les soins apportés par les poètes à la typographie, à
l’occupation de la page, à la composition du texte, à la ponctuation doivent intéresser des
candidats que le travail de l’année sur l’objet d’étude « la poésie » a nécessairement préparés à
des lectures analytiques, donc attentives, des textes poétiques modernes ou contemporains. Le
texte d’Eluard proposé en annexe contextualise les poèmes en rappelant comment ils inscrivent
dans une tradition littéraire qui confère des missions à la poésie, une « fonction » que résument
les trois verbes de la fin : « la poésie mise au défi (…) crie, accuse, espère ». La date du poème
de Clancier paru en 2001 pourrait justifier que ce texte ne figure pas dans le corpus composé
par ailleurs de textes écrits et publiés pendant l’Occupation. Sa présence s’explique cependant
par ce qu’il révèle de la permanence dans l’imaginaire collectif, et singulièrement dans la
conscience d’un poète qui a traversé le siècle, des événements douloureux de la Seconde
Guerre mondiale.
B. Question
Justifiez le rapprochement de ces quatre poèmes.
On attend des candidats qu’ils reconnaissent quelques éléments de cohérence du corpus :
- les quatre textes sont des poèmes brefs ;
- ils sont écrits pour trois d’entre eux dans la même période historique, de violence et
d’angoisse ;
- tous évoquent des épisodes ou un climat liés à la Seconde Guerre mondiale ;
- ils expriment des sentiments puissants : l’effarement devant l’explosion brutale de la violence
barbare chez Clancier, la peur chez Desnos, l’indignation et la haine chez Pierre Emmanuel,
l’incompréhension angoissée chez Tardieu ;
- ils accomplissent le programme que fixe Eluard à la poésie : elle « crie, accuse, espère ».
Les quatre poèmes apparaissent ainsi comme des formes concises de poésie engagée,
dénonçant les horreurs de la guerre et la perversion des valeurs que les temps de haine et de
lâcheté produisent.