l'argumentation : révisions sur skype,le classicisme, comment étudier les fables? les animaux malades de la peste, la vieille et les deux servantes
Méthodologie:
Comment étudier une fable?
I – L'aspect narratif
-
Temps, modes
-
Enonciation, narrateur, point de vue
-
Récit et discours
-
Début du récit et fin
-
Les paroles rapportées
-
Le schéma narratif, les étapes
II – le caractère didactique
-
La finalité, quelle leçon
-
Le ton
-
Le registre
-
Une leçon implicite ou explicite
III – Le choix des personnages
-
Personnes, animaux, catégories qu'ils incarnent
-
Comportements
-
Une généralisation
IV – La mise en scène
-
Cadre
-
Situations
-
Paroles rapportées, DI, DD
-
Rythme
V – Du récit à l'enseignement
-
La construction de la fable, les étapes
-
Les champs lexicaux
-
thèse défendue
-
arguments soutenant la thèse
-
type de démonstration
Dossier La Fontaine : les fables entre tradition et innovation, le classicisme, l 'argumentation et la réécriture
La Fontaine
Un mouvement littéraire : le classicisme, textes de baccalauréat oral de français
Présentation du classicisme
Le classicisme, courant esthétique regroupant l'ensemble des ouvrages qui prennent
comme référence esthétique les chefs-d'œuvre de l'Antiquité gréco-latine.
Le terme a une définition esthétique mais aussi historique, puisqu'en France l'«
époque classique » est la période de création littéraire et artistique
correspondant à ce que Voltaire appelait « le siècle de Louis XIV » ; il s'agit
essentiellement des années 1660-1680, mais en réalité la période classique
s'étend jusqu'au siècle suivant. Le classicisme en France est un cas singulier :
cette période a été appelée classique parce qu'elle se donnait comme idéal
l'imitation des Anciens, mais aussi parce qu'elle est devenue une période de
référence de la culture nationale.
C'est aussi Versailles qui forge,
vers 1660, l'idéal de « l'honnête homme » qui se caractérise par une élégance à
la fois extérieure et intérieure, signe distinctif d'une société qui a érigé la
discipline et l'urbanité en principes de vie.
Au-delà de ces définitions
historique et esthétique, le sens du terme « classique » a été étendu jusqu'à
désigner tout écrivain dont l'œuvre semble propre à être étudiée dans les écoles
pour y servir de modèle. Dans un sens encore plus large, est classique toute
œuvre culturelle qui est devenue une référence: on dit ainsi couramment de tel
film qu'il est un classique.
Chaque littérature a ainsi ses écrivains
classiques. Il existe par ailleurs des périodes littéraires qualifiées de
classiques : « classicisme de Weimar » en Allemagne (du voyage en Italie de
Goethe en 1786 à la mort de Schiller en 1805), « âge » de Dryden et de Pope en
Angleterre, par exemple.
Nous parlerons ici du classicisme du Grand Siècle.
Introduction
"les fables de La Fontaine sont un miracle de la culture a écrit André
Gide", voici une citation lourde de sens que nous tenterons d'examiner de façon
à éclaircir les idées mises en avant par Gide.
Nous savons que les fables
sont composées d'un récit appelé corps et d'une morale que le fabuliste appelle
âme de la fable. La fable est un texte en vers ou en prose qui a recours à
l'allégorie le plus souvent animale, pour donner une leçon de morale. On
l'appelle aussi apologue. La Fontaine, auteur du 17 ème siècle s'est inspiré
d'Esope, de Phèdre et de Pilpay; Il privilégie le récit plutôt que la morale
dont il varie la place dans la fable. D'une façon générale, il observe son
époque et la critique, y comprois le pouvoir royal. Nous devons donc admettre
que l'apologue en tant que récit allégorique, une histoire, met en scène des
animaux, des végétaux, parfois des hommes dont le lecteur peut tirer une leçon
morale ou un enseignement. Nous pouvons donc parler des fables en ce sens
qu'elles sont des oeuvres à teneur didactique, à visée pédagogique que la morale
soit explicite ou implicite. C'est à ce niveau sans dout que nous retrouvons
Gide qui considère que les fables sont des miracles de la culture. Nous allons
tenter de voir en quoi ces fables à but didactique peuvent être considérées
comme des miracles de la culture. En quoi et comment véhiculent elles un
enseignement?
PLAIRE
Nous savons en tant que lecteurs de La Fontaine adultes et enfants que pour éduquer,
on a souvent recours à des histoires comme des fables même si elles ont moins de
crédibilité aux yeux des adultes en ce qui concerne l'argumentation. La Fontaine
tout comme Voltaire ont bien vu l'intérêt de travailler sur de tels récits. La
Fontaine pensait qu'une morale seule était ennuyeuse alors conjuguée à un récit,
nous retrouvons les deux fonctions de l'apologue, plaire et instruire. L'aspect
didactique est ainsi mis en évidence. Tout peut être dit ainsi. Nous pouvons
prendre l'exemple du pouvoir des fables, VIII, 4 du fabuliste dans laquelle un
orateur tente dans l'antiquité de capter l'attention d'un public distrait, mais
en vain et finalement, en leur racontant une histoire, il parvient à se faire
écouter. On peut donc convaincre par une histoire car l'histoire est amusante et
capte l'attention des lecteurs et auditeurs. La vivacité du récit fait appel au
goût pour les histoires, le récit touche un large public et de tous les âges,
les fables ne sont donc pas idéales que pour les enfants. Elles permettent
l'évasion, admettent le merveilleux, évitent le discours théorique, il n'y a
donc pas de ton didactique apparent même si le message suit toujours le récit.
Le récit parle à l'imagination, nous pouvons citer, la cigale et la fourmi,
avant même de parler à l'esprit et le lecteur suit le récit sans penser à la
morale, il se laisse entrainer et surprendre même par la logique du
raisonnement. Finalement et paradoxalement, le récit finit par obliger le
lecteur à faire un effort d'interprétation, il doit en effet réfléchir et
dépasser le récit car lorsqu'il devient critique, c'est la morale
INSTRUIRE
Nous nous retrouvons avec des publics confondus, jeune public, tout public, public spécialisé, et pourtant il
existe pour chaque public une stratégie différente pour convaincre. A chaque
époque, il y a une sensiblité différente, le 18 ème siècle est friand des
démonstrations indirectes et ironiques, des contes philosophiques, à la fin du
19ème siècle, on est plus tourné vers les essais et philosophies positivistes,
mais la fable ne passe pas de mode car derrière le récit se cache comme un
miracle que l'on n'attend pas, l'enseignement qui fait dire à Gide, "les fables
sont un miracle de la culture".
Dans le loup et l'agneau, La Fontaine met en
avant la philosophie du plus fort, la raison du plus fort est toujours la
meilleure, il nous donne sa vision du monde et rapports de force dans la
société. C'est une conception très lucide et juste mais un peu pessimiste.
L'affirmation est ainsi concentrée en un seul vers, au présent de vérité
générale et renforcée par l'adverbe toujours. Il décrit ainsi le comportement
odieux de celui qui, exerce sa violence sur plus faible que lui , prétend la
justifier par des arguements spécieux, inverse les rôles et se fait victime pour
pouvoir être bourreau.
Le message est à ce niveau philosophique, cela
signifie que l'homme est un loup pour l'homme. Seul La Fontaine parvient à
véhiculer des idées aussi profondes et existentielles pour l'homme en ayant
l'air de raconter une simple histoire anodine. C'est en cela que consiste le
miracle. La culture est ainsi sauvgardée dans la mémoire des hommes; Il
développe dans cette même fable une argumentation différente pour chaque animal,
le loup est ainsi assimilé à un dictateur, interdisant à la population de se
plaindre des sévices dont elle est victime. souffre et tais toi. Loup incarne
l'homme biensûr, on retrouve dans la transposition de l'allégorie animale, le
monde des hommes, la philosophie à tirer de nos actes. L'argumentation de
l'agneau va à l'inverse du loup.
Ainsi qu'il le dit dans sa dédicace à
"Monseigneur Le Dauphin" du premier recueil des fables, La Fontaine rappelle le
principe qui inspire les fables, "je me sers d'animaux pour instruire les
hommes"; Le miracle est réussi. La réussite des fables tient à ce que les
animaux sont humanisés, et cette métamorphose s'inscrit dans une logique, ce qui
rend les fables encore plus convaincantes.
A VOIR D'AUTRES EXEMPLES,
consulter le pâtre et le lion dont l'explication figure dans le forum, articles
en français.
Conclusion
Il n'y a pas d'époque pour lire les fables, elles sont toujours et ont toujours été
contemporaines. Derrière le loup et l'agneau, se cachent des individus que La
Fontaine côtoie, il élargit la fable à des situations qui dépassent de simples
rapports individuels pour refleter les relations internationales,lorsque par
exemple les petits états sont agressés et menacés par les plus gros. Il en va de
même pour l'agneau face au loup.
Culture est le mot qui correspond le mieux
aux fables, miracle car elles sont à la portée de tous, sans pour autant être
ennuyeuses.
Date de dernière mise à jour : 06/07/2021