Le romancier doit-il faire de ses personnages des êtres extraordinaires? Dissertation, ES,S, 2013
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BACCALAURÉAT SERIES GENERALES, ES, S – SESSION 2013 Sujet corrigé de la dissertation
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SESSION 2013FRANÇAISEPREUVE ANTICIPEE SERIES ES-S Durée de l’épreuve : 4 heures Coefficient : 2
Objet d’étude :Le personnage de roman, du XVII ème siècle à nos jours
Le sujet comprend :
Texte A : Colette, Sido , 1930
Texte B : John Steinbeck, Les Raisins de la colère , 1939 (traduit de l’anglais par M. Duhamel et M.- E. Coindreau)
Texte C : Jean Giono, Un Roi sans divertissement , 1947
Dissertation :
Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ? Vous répondrez à la question en vous fondant sur les textes du corpus ainsi que sur les textes et œuvres que vous avez étudiés et lus.
Le romancier doit-il faire de ses personnages des êtres extraordinaires?
Problématique
L’idée que le héros d’un roman doive être extraordinaire et accomplir seulement des actes héroïque n’est-elle pas caractéristique de la question de l’identification et du rapport au personnage?
Plan possible : éléments de correction de la dissertation
I - Héros : symbole d’un idéal, figure paradigmatique
le héros de roman n'est pas un demi-dieu de légende, il est plus proche de la réalité = exprime les nuances des individus et incarne différentes conceptions de l'homme, selon les époques.
Valeurs des héros chevaleresques : modèles dans le domaine spirituel par exemple ou encore moral
grandeur et la noblesse des héros légendaires
Ex : Ulysse, Homère, L’Iliade et l’Odyssée. Le paradigme comme figure du personnage. Ulysse est un symbole, celui de la ruse, personnage extraordinaire car il se sort de toutes les situations grâce à son intelligence pratique. Ex. Le cheval de Troie.
II - L’antihéros
- L’Etranger d’Albert Camus : personnage principal qui ne possède aucune des qualités du héros traditionnel
héros atypique, non conventionnel, marginalisé, Camus cherche à lutter contre l'absurde par l'harmonie avec le monde et les éléments
Dans l’épilogue, évolution du personnage de Meursault
Toute la philosophie de Camus est présente dans cet épilogue. Nous citerons :
« La mort ! A continuer ainsi, je finirai bien par mourir heureux ». Au delà-de la révolte, notre héros trouve l'acceptation dans l'absurdité de la condition de la condition humaine. Le salut de l'homme passe par le renoncement à l'espoir et par l'affrontement de la mort.
Le bonheur n'est plus nié car il devient synonyme d'acceptation de la mort et de l'absurdité de la vie, c'est-à-dire, le renoncement à lutter contre l'inévitable.
- Le moment de l’exécution est une nouvelle affirmation de soi : Meursault est un antihéros qui dans la mort,il va se sublimer, qui accepte sa destinée.
- Charles Bovary Flaubert. Héros sans actes héroïques
déconstruction du stéréotype
des héros « médiocres »Enfermés dans leur condition sociale ou familiale = manquent de grandeur
III - Refus d’identification du personnage de roman
Mort du héros avec le Nouveau Roman
Robbe Grillet, Nathalie Sarraute dans Martereau donne ironiquement la vedette à un faux héros.
Remise en cause de la nature du héros = en question, le personnage du roman et la tradition romanesque = le narrateur.
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procédé du « vous » qui implique le lecteur et évoque le monologue intérieur. Chez Robbe-Grillet, le Wallas des Gommes, (1953) et le Mathias du Voyeur (1955) sont encore, minimalistes, des « personnages » Moins le narrateur de La Jalousie réduit à un regard (parfois à une oreille ), et la figure de son épouse, désignée par l’initiale A. Dans La Route des Flandres (1960) de Claude Simon, l’identité du héros, Georges, se dissout au fil du texte au profit des impressions qui enrichissent sa conscience. On a là la version faulknérienne (et par certains côtés proustienne) du NR, manifeste dans l’utilisation du monologue intérieur, du flux de conscience, du stream of consciousness - que l’on retrouve aussi chez Sarraute. Ceci suffit à montrer que le NR n’a rien d’un mouvement uniforme
Dans tous les cas et chez tous, la mise en question du personnage s’accompagne d’une remise en cause de cet auxiliaire indispensable de la tradition romanesque : le narrateur. Sa parole n’est plus assurée, on ne se demande plus « qui parle ? », on se contente de « ça parle ». Et certains vont plus loin encore comme pour confirmer l’assertion de Ricardou que le roman n’est plus « l’écriture d’une aventure [l’aventure c’est toujours l’aventure de quelqu’un] mais l’aventure d’une écriture. »
Annales 2013
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Date de dernière mise à jour : 28/07/2021