Anthropologie du point de vue pragmatique, I, 1, Kant
Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, I, 1.
"Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre. Par là, il est une personne; et grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, ie, un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise; et ceci, même lorsqu'il ne peut pas dire Je, car il l' a dans sa pensée; ainsi toutes les langues, lorsqu'elles parlent à la première personne, doivent penser ce Je, même si elles ne l'expriment pas en un mot particulier. Car cette faculté (de penser) est l'entendement. Il faut remarquer que l'enfant, qui sait déjà parler assez correctement ne commence qu'assez tard (peut-être un an après) à dire Je; avant, il parle de soi à la troisième personne (Charles veut manger, marcher, etc.); et il semble que pour lui une lumière vienne de se lever quand il commence à dire Je; à partir de ce jour, il ne revient jamais à l'autre manière de parler. Auparavant, il ne faisait que se sentir; maintenant, il se pense."
Notes pour la compréhension du texte :
La conscience de soi =pouvoir de se représenter toutes choses
Thèse : la conscience de soi élève l'homme, elle lui donne la dignité
Cette thèse est basée sur trois arguments.
- la supériorité de l'homme est fondée sur la conscience de soi, c'est un privilège
- L'homme a donc la dignité car il a la faculté de penser, de s'élever par la pensée
- l'ex de l'enfant qui passe le stade de la pensée
"Posséder le Je dans sa représentation » = le privilège de l'homme
Définition et fonction du « je »
Le « je » désigne la conscience de soi
Il rend possible la représentation (la représentation suppose la conscience)
Un être non conscient ne peut avoir de représentations : la conscience de soi est donc un pouvoir d'unification du divers (l'ensemble de mes expériences)
= TRANSCENDANCE DU JE
Le je est transcendant, au delà des choses et transcendantal, hors de l'expérience empirique, rien à voir avec un je empirique qui serait saisi dans l'expérience sensible
Conséquence = l'homme est une personne. Le je est logique et moral
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Date de dernière mise à jour : 28/04/2021