Tirso de Molina, Le trompeur de Séville et l'invité de pierre
Tirso de Molina
, Le Trompeur de Séville et l’invité de pierre, 1630
Lecture de la scène
(Dans la chapelle funéraire, où Don Juan a répondu à la contre-invitation du Commandeur : ce sera la troisième apparition du Mort, offrant à son invité un repas noir et parodique de scorpions et de vinaigre, repas immangeable pour le vivant.( Don Gonzale est le Commandeur, Catherinon
le valet de Don Juan)
DON GONZALE. - Tel est le vin qui sort de nos pressoirs.
(On chante :)
Que le bras justicier se prépare à faire exécuter la vengeance de Dieu, car il n'est pas de délai qui n'arrive, ni de dette qui ne se paie
.
CATHERINON. – Oh ! la la ! ça va mal. Par le Christ. J'ai compris ce refrain, et qu'il parle de nous.
DON JUAN. - Mon coeur se glace à en être brûlé.
(On chante:)
Tant qu'en ce monde on est vivant, il n'est pas juste que l'on dise : Bien lointaine est votre échéance! alors qu'il est si bref le temps
du repentir.
CATHERINON. - Qu'est-ce qu'il y a dans ce petit ragoût?
DON GONZALE. - Des griffes.
CATHERINON. - II doit se composer de griffes de tailleur, si c'est un ragoût d'ongles.
DON JUAN. - J'ai fini de souper. Dis-leur de desservir.
DON GONZALE. - Donne-moi cette main, n'aie pas peur, donne-moi donc la main.
DON JUAN. - Que dis-tu? Moi! Peur? Ah ! je brûle! ne m'embrase pas de ton feu!
DON GONZALE. - C'est peu de chose au prix du feu que tu cherchas. Les merveilles de Dieu, Don Juan, demeurent insondables,
et c'est ainsi qu'il veut que tu paies tes fautes entre les mains d'un mort, et si tu dois ainsi payer, telle est la justice de Dieu : « Oeil
pour ail, dent pour dent ».
DON JUAN. – Ah ! je brûle! Ne me serre pas tant! Avec ma dague je te tuerai. Mais... Ah !... Je m'épuise en vain à porter des
coups dans le vent. Je n'ai pas profané ta fille. Elle avait démasqué ma ruse avant que je...
DON GONZALE. - II n'importe, puisque tel était bien ton but.
DON JUAN. - Laisse-moi appeler quelqu'un qui me confesse et qui me puisse absoudre.
DON GONZALE. - Il n'est plus temps, tu te repens trop tard.
DON JUAN. –Ah ! je brûle! Mon corps est embrasé! Je meurs!
(Il tombe mort.)
CATHERINON. - Il n'y a personne qui puisse s'échapper : ici je vais mourir, moi aussi, pour t'accompagner.
DON GONZALE. - Telle est la justice de Dieu : « Oeil pour oeil, dent pour dent
(Le sépulcre s’enfonce avec fracas, engloutissant Don Juan et Don Gonzade, tandis que Catherinon se sauve en se
traînant.)
CATHERINON. - Dieu me protège! Qu'est ceci? Toute la chapelle est en flammes...
Notes introductives
Le mythe de Don Juan
Le nom de Don Juan est entré dans la langue française et désigne désormais un libertin et un séducteur.
Tirso de Molina En 1630 Tirso de Molina crée un Don Juan baroque.
Il écrit donc deux drames opposés et complémentaires :
Le Damné par manque de confiance et Le Trompeur de Séville et l’Invité de pierre
. La première pièce montre le manque de confiance, de foi et le héros est
damné parce qu’il a péché contre l’espérance. La deuxième pièce montre un héros qui pèche
par excès de confiance, qui est insouciant et inaccessible à la repentance
Le Don Juan de Tirso de Molina est donc un inconstant
Don Juan est un personnage légendaire qui a eu dans la littérature et au théâtre une très grande destinée. Son origine est espagnole. Don Juan tua un commandeur, Ulloa après avoir enlevé sa fille.
Les franciscains, dans la chapelle desquels, le commandeur avait été enterré, attirèrent Don Juan dans leur couvent, et le tuèrent puis, ils firent croire que Don Juan était venu pour insulter le commandeur sur son tombeau et que de ce fait, il avait été englouti par la statue vers l’enfer. Nous avons donc la version des franciscains qui ont attribué le châtiment au ciel.
Tirso de Molina adopta cette version (un moine) composa la comédie : "El Burlador de Seville y el Convidado de Piedra".
La légende chez Tirso de Molina et Molière n’est pas la même cependant,
Don Juan tout comme Don Quichotte sont Espagnols et sont devenus des symboles universels.
Tirso de Molina, Le trompeur de Séville et l'invité de pierre, III, 20, les questions pour l'oral
- Par prepabac
- Le 10/09/2012
- Dans Les oraux de français
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Oral préparé de 66 questions avec réponses en commentaire
- Tirso de Molina
- Le Trompeur de Séville et l’invité de pierre, III, 20 1630
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*** Entretien préparé : 66 questions avec réponses en commentaire
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Descriptif de l'entretien préparé :
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L'oral comprend 66 questions avec réponses en commentaire. Les questions sont relatives à la biographie de Tirso de Molina, au mythe de Don Juan, à la séquence théâtre et au commentaire en fonction du plan et des axes de l'étude du site.
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Les questions se présentent ainsi :
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Questions sur Tirso de Molina : 6 questions
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Questions sur le mythe de Don Juan : 14 questions
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Questions sur le théâtre : 5 questions
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Questions sur le commentaire : 41 questions
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Questions sur les notes introductives : 5 questions
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I - 13 questions
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II - 10 questions
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II - 9 questions
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Conclusion : 4 questions
Pour aller plus loin : consultez les documents du site
Date de dernière mise à jour : 28/04/2021