La branche d'amendier, Méditations poétiques, Lamartine : commentaire
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La branche d'amandier (in Nouvelles méditations poétiques (1823)), d'Alphonse de LAMARTINE.
De l’amandier tige fleurie, -
Symbole, hélas! de la beauté,
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Comme toi, la fleur de la vie
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Fleurit et tombe avant l’été.
Qu’on la néglige ou qu’on la cueille, -
De nos fronts, des mains de l’Amour,
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Elle s’échappe feuille à feuille,
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Comme nos plaisirs jour à jour!
Savourons ces courtes délices; -
Disputons-les même au zéphyr,
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Epuisons les riants calices
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De ces parfums qui vont mourir.
Souvent la beauté fugitive -
Ressemble à la fleur du matin,
Qui, du front glacé du convive, -
Tombe avant l’heure du festin.
Un jour tombe, un autre se lève; -
Le printemps va s’évanouir;
Chaque fleur que le vent enlève -
Nous dit : Hâtez-vous de jouir.
Et, puisqu’il faut qu’elles périssent -
, Qu’elles périssent sans retour!
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Que ces roses ne se flétrissent
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Que sous les lèvres de l’amour!
Le romantisme est un courant artistique d'Europe occidentale apparu en France au début du XIXème siècle. Ses principaux thèmes sont le lyrisme, le temps qui passe et la nature ou sa projection sur les sentiments du poète. Alphonse de Lamartine est un des plus grands poètes romantiques de son époque. Il a écrit « La branche d'amandier » provenant du recueil Nouvelles Méditations poétiques en 1823, d'où est extrait le poème proposé. Ce poème est axé sur le lyrisme heureux du poète ainsi que sur la fragilité humaine comparée à la nature.
Tout d'abord, Lamartine exprime son lyrisme en décrivant la beauté de sa bien-aimée. Il utilise l'anaphore de « beauté » (v.2 et 13), ce qui donne une connotation positive au poème. Au vers 13 et 14, la « beauté » est comparée à une fleur dans la citation « ressemble », donnant un aspect idolâtre, hyperbolique et onirique à la femme. L'anaphore et l'allégorie du mot « amour » (v.6 et 24), donc au début et à la fin du poème donne une impression d'amour intense, duratif, inaltérable et pérenne au lecteur. « Comme toi, la fleur de la vie » (v.3), dont le destinataire est la femme qu'il aime, donne une impression de mouvement au poète, qui la complimente à de nombreuses reprises. L'assonance en [a], qui est un phonème duratifs, est présente dans les trois premières strophes et exprimée par les mots « hélas » (v.2), « la » (v.2), «échappe » (v.7), « savourons » (v.9) « calices » (v.11), ainsi que « Amour ». Cela permet de renforcer le lyrisme du poète, bien qu'il soit déjà bien ancré dans le poème. Le mot « calices », qui est un vase précieux, est une hyperbole qui montre la passion et les sentiments amoureux qu'il éprouve pour sa bien-aimée, qu'il chérit et magnifie à plusieurs reprises. Cette passion est un exemple frappant du lyrisme qui imprègne ce poème. En outre, un sentiment heureux intense, comparable au Carpe Diem, qui signifie profite du présent, est perçu tout au long du texte. «Amour, » (v.24), «jour! » (v. et « délices; » (v.9) évoque une ponctuation forte. Le champ lexical de la joie est exprimé par « plaisirs » (v., « délices » (v.9), «riants » (v.11), « jouir » (v.20) et «festin » (v.16). Ce sont les raisons qui donnent une impression de fête au poème.
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Date de dernière mise à jour : 18/10/2018