•Ecriture poétique et quête du sens, du Moyen-âge à nos jours. Groupement : qu'est-ce que la poésie?
- Le 13/02/2017
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Ecriture poétique et quête du sens, du Moyen-âge à nos jours. Groupement : qu'est-ce que la poésie?
OBJET D’ÉTUDE : LA POÉSIE
Écriture poétique et quête du sens, du Moyen-âge à nos jours
Groupement : qu’est-ce que la poésie ?
Texte 1 : Nicolas Boileau, Art poétique (1674).
Texte 2 : Paul Verlaine, Art poétique (1874).
Texte 3 : Hugo, Les Contemplations, livre premier, VII, « Réponse à un acte d’accusation » (1856).
Texte 4 : Raymond Queneau, L'instant fatal, « Un poème » (1948).
Texte 5 : Raymond Queneau, Le Chien à la mandoline, « Pour un art poétique » (1958).
[…] Surtout, qu’en vos écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée. En vain vous me frappez d’un son mélodieux, Si le terme est impropre ou le tour vicieux : Mon esprit n’admet point un pompeux barbarisme, Ni d’un vers ampoulé l’orgueilleux solécisme. Sans la langue, en un mot, l’auteur le plus divin Est toujours, quoi qu’il fasse, un méchant écrivain.
Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse, Et ne vous piquez point d’une folle vitesse ; Un style si rapide, et qui court en rimant, Marque moins trop d’esprit que peu de jugement. J’aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène, Dans un pré plein de fleurs lentement se promène, Qu’un torrent débordé qui, d’un cours orageux, Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux. Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : Polissez-le sans cesse et le repolissez ; Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
C’est peu qu’en un ouvrage où les fautes fourmillent, Des traits d’esprit, semés de temps en temps, pétillent. Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ; Que le début, la fin, répondent au milieu ; Que d’un art délicat les pièces assorties N’y forment qu’un seul tout de diverses parties, Que jamais du sujet le discours s’écartant N’aille chercher trop loin quelque mot éclatant.
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De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l'Impair Plus vague et plus soluble dans l'air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. |
Les mots, bien ou mal nés, vivaient parqués en castes ; Les uns, nobles, hantant les Phèdres, les Jocastes, Les Méropes, ayant le décorum pour loi, Et montant à Versaille aux carrosses du roi ; Les autres, tas de gueux, drôles patibulaires, Habitant les patois ; quelques-uns aux galères Dans l’argot ; dévoués à tous les genres bas, Déchirés en haillons dans les halles ; sans bas, Sans perruque ; créés pour la prose et la farce ; Populace du style au fond de l’ombre éparse ; Vilains, rustres, croquants, que Vaugelas leur chef Dans le bagne Lexique avait marqué d’une F ; N’exprimant que la vie abjecte et familière, Vils, dégradés, flétris, bourgeois, bons pour Molière. Racine regardait ces marauds de travers ; Si Corneille en trouvait un blotti dans son vers, Il le gardait, trop grand pour dire : Qu’il s’en aille ; Et Voltaire criait : Corneille s’encanaille ! Le bonhomme Corneille, humble, se tenait coi. Alors, brigand, je vins ; je m’écriai : Pourquoi Ceux-ci toujours devant, ceux-là toujours derrière ? Et sur l’Académie, aïeule et douairière, Cachant sous ses jupons les tropes effarés, Et sur les bataillons d’alexandrins carrés, Je fis souffler un vent révolutionnaire. Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire. Plus de mot sénateur ! plus de mot roturier ! Je fis une tempête au fond de l’encrier, Et je mêlai, parmi les ombres débordées, Au peuple noir des mots l’essaim blanc des idées ; Et je dis : Pas de mot où l’idée au vol pur Ne puisse se poser, tout humide d’azur ! Discours affreux ! — Syllepse, hypallage, litote, Frémirent ; je montai sur la borne Aristote, Et déclarai les mots égaux, libres, majeurs. Tous les envahisseurs et tous les ravageurs, Tous ces tigres, les huns, les scythes et les daces, N’étaient que des toutous auprès de mes audaces ; Je bondis hors du cercle et brisai le compas. Je nommai le cochon par son nom ; pourquoi pas ?
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Bien placés bien choisis quelques mots font une poésie les mots il suffit qu’on les aime pour écrire un poème on ne sait pas toujours ce qu’on dit lorsque naît la poésie faut ensuite rechercher le thème pour intituler le poème mais d’autres fois on pleure on rit en écrivant la poésie ça a toujours kékchose d’extrème un poème
Prenez un mot, Prenez-en deux Faites les cuire comme des œufs Prenez un petit bout de sens Puis un grand bout d’innocence Faites chauffer à petit feu. Au petit feu de la technique Versez la sauce énigmatique Saupoudrez et mettez les voiles Où voulez-vous en venir ? À écrire
Vraiment ? À écrire ?
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Question d’ensemble : quelle conception de la poésie est défendue par chacun de ces auteurs ?