On a souvent reproché à la littérature d'entretenir les rêves et les illusions du lecteur, initiation à la dissertation
- Le 13/02/2017
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Plan Dissertation le sujet : "On a souvent reproché a la littérature d'entretenir les rêves et les illusions du lecteur. Ce reproche vous parait-il fondé ?
Problématique: Qu’apporte la littérature ? Quel est l’effet de la littérature sur le lecteur ? Quelle est la fonction de la littérature ? INTRODUCTION : Emma Bovary, personnage éponyme du roman de Flaubert, a passe sa jeunesse au couvent à dévorer les romans qu’apportait en cachette une vieille lingère, ce qui a eu pour effet de fausser son rapport au réel. On a souvent critiqué la littérature en prétendant qu’elle encourageait le rêve et l’illusion. A-t-elle seulement cet effet de nous couper du réel ? Quelles sont ses fonctions ? Si, dans un premier temps, la littérature nous fait rêver, elle nous permet aussi d’approfondir notre réflexion en nous ramenant à la réalité, au-delà, elle est une œuvre d’art qui transfigure la réalité.
I. Certes, la littérature entretient les rêves et les illusions du lecteur… 1. …parce qu’elle nous projette dans un monde différent. 2. …parce qu’elle nous projette dans des identités autres. 3. …parce qu’elle nous fait vivre des vies passionnantes.
TRANSITION : Si la littérature sollicite notre imaginaire, elle nous ramène aussi à la réalité. II. Cependant, la littérature permet un approfondissement de la réalité… 1. …parce que la littérature prend appui sur la réalité. 2. …parce que la littérature nous fait réfléchir a la réalité sociale. 3. …parce que la littérature nous conduit a une exploration de la nature humaine.
TRANSITION : Si la littérature à ce pouvoir de nous ramener a la réalité, elle est avant tout une œuvre d’art qui transfigure le réel. III. Au-delà, la littérature est une oeuvre d’art qui transfigure le réel… 1. …en multipliant des visions différentes de l’Homme et de la société. 2. …en réorganisant la réalité selon la vision de l’écrivain. 3. …en créant à partir du réel un monde métaphorique.
Eléments pour une dissertation sur le sujet dans le respect du plan annoncé :
I. Certes, la littérature entretient les rêves et les illusions du lecteur… 1. …parce qu’elle nous projette dans un monde différent. Utopie : étymologiquement : absence de lieu ou lieu qui n'existe pas. Dépaysement géographique (récits de voyage dans des pays exotiques : Candide parcourt le monde, de l'Europe vers le cœur de l'Amérique du Sud, puis revient en Europe et s'arrête enfin en Turquie on peut aussi dire que la littérature entretient les rêves et les illusions car elle nous dépayse d'un point de vue temporel avec 1984 d'Orwell par exemple. Le dépaysement est total, l'univers est totalement imaginaire, on peut y rencontrer des géants comme dans les voyages de Gulliver. La fiction permet l'évasion dans d'autres mondes : les utopies, description d'un monde idéal servant de repoussoir à la société que l'écrivain critique, comme Utopia de Thomas More, l'abbaye de Thélème dans Gargantua, les Voyages de Gulliver de Swift, les contes et la science-fiction, attirent le lecteur en le transportant dans un monde merveilleux. I. Certes, la littérature entretient les rêves et les illusions du lecteur…
2. …parce qu’elle nous projette dans des identités autres.
Le lecteur découvre le monde nouveau du monde utopique par un regard étranger, nous découvrons l'évolution du personnage de Candide à travers son regard naif ou encore d'autres identités comme celle de l'extraterrestre venu de Saturne ou de Sirius dans Micromégas. Le lecteur s'identifie à Candide qui évolue, il n'est plus le même en fin de parcours : parcours initiatique vers la sagesse, Candide est détaché de son maître à penser Pangloss. Voltaire cherche l'adhésion de son lecteur grâce à ses personnages fictifs, la littérature nous projette dans de nouvelles identités
Genres qui reposent sur une « histoire » : identification émotionnelle (roman, nouvelle, conte, théâtre) aux personnages. Exemples : sympathie et pitié pour la famille Maheu, les mineurs en grève ; antipathie pour les personnages qui représentent le Capital dans Germinal I. Certes, la littérature entretient les rêves et les illusions du lecteur… 3. …parce qu’elle nous fait vivre des vies passionnantes. Des figures de sages se dessinent, le lecteur est amené dans un monde nouveau qui lui fait vivre une vie passionnante. Des univers étranges sont à découvrir. Le plaisir du rêve est omniprésent, l'homme se purge de ses pulsions ordinaires, quotidiennes grâce à la visite d'un monde où le mal est évacué, inhibé : ex l'Eldorado dans Candide.
Les évocations de contrées lointaines fournissent certes un dépaysement à même de procurer au lecteur le plaisir de l'évasion. TRANSITION : Si la littérature sollicite notre imaginaire, elle nous ramène aussi à la réalité. II. Cependant, la littérature permet un approfondissement de la réalité… 1. …parce que la littérature prend appui sur la réalité. Si la littérature nous éloigne de la réalité pour nous faire rêver et vivre des passions, elle nous y ramène. Au-delà de notre imaginaire, la dimension réaliste reprend le dessus, la réalité nous rappelle grâce à des effets de similitude ou encore des allusions, des marques ironiques; La littérature permet ainsi un approfondissement de la réalité car elle prend appui sur cette même réalité de sorte que l'univers utopique par exemple n'est qu'un outil de travail pour l'écrivain. En effet, derrière la vision très naive de Candide admiratif pour la guerre, ch. 3, Voltaire procède à une dénonciation en faisant valoir son sens de l'ironie "rien n'était si beau, si leste....". Autre référence à la réalité : le personnage caricatural de Pangloss dans Candide, il incarne Leibniz et la philosophie optimiste. Il devient dans l'apologue philosophique du penseur un personnage caricatural par ses défauts : il incarne les discours vides de sens, discours tautologiques (dire la même chose) : il est le mauvais, le pseudo philosophe. Candide n'a pas de réelle profondeur psychologique et sa naïveté permet à Voltaire de révéler les ravages de la philosophie optimiste. Les thèses sont clairement définies, voire caricaturées - Le but est de frapper l'imagination. Dans Candide, la thèse de Leibnitz est simplifiée et se résume à un slogan « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Cela frappe l'esprit du lecteur. L'argumentation indirecte sollicite la participation du lecteur et l'associe :
Une « leçon » infusée et non pas imposée, pas un cours magistral. Exemples : cas de la fable (« Les Animaux malades de la peste » de La Fontaine) et de l'apologue (Candide de Voltaire…). II. Cependant, la littérature permet un approfondissement de la réalité… 2. …parce que la littérature nous fait réfléchir à la réalité sociale. La littérature prend ainsi appui sur la réalité dans le but de nous faire réfléchir. L'auteur suggère de cette manière des contre-exemples sans pour autant substituer notre monde au monde utopique idéal. C'est en fait une stratégie du détour qui nous fait réfléchir sur la réalité sociale. Le voyage, le dépaysement, le monde utopique, l'idéal ne sont que des motifs et ils ne diminuent en rien la portée de l'analyse critique du lecteur bien au contraire. Les critiques se cachent derrière Candide, personnage fictif grâce auquel Voltaire a évité la censure. Il s'agit précisément de s'éloigner de notre monde pour procurer la distance nécessaire à une réflexion authentique sur notre réalité. Certains romans ont une portée sociale (Germinal de Zola). Étienne Lantier, symbole de la révolution dans Germinal « Germinal » est une peinture de la vie des mineurs dans les corons, Zola, par exemple, s'inspire des conditions de travail terrible des mineurs où des accidents causaient des décès et des handicaps suite à des éboulements ou à des explosions. Ces faits sont notables dans Germinal où l'auteur décrit le père Maheu supplicié durant sa besogne, où Zachary, fils ainé de la famille Maheu, perd la vie suite à une explosion, où Jeanlin Maheu devient handicapé à vie suite à la perte de sa jambe dans un éboulement lié à un boisage défectueux. « L'assommoir » décrit la vie des ouvriers dans les quartiers populaires de Paris Le narrateur ressuscite les générations qui l'ont précédé, il adopte la posture de l'écrivain journaliste : la nécessité d'écrire s'énonce par le souci d'approcher une vérité. La stratégie du réalisme radical ou du naturalisme, très en vogue encore aujourd'hui, consiste à donner accès aux profondeurs d'une vie sociale. Les romans proposent donc aux lecteurs de connaître une période historique ou une société de manière différente, notamment en prenant appui sur les points de vue des personnages. Dans le roman « Germinal » (treizième roman de la série, publiée en 1885), Zola s'emploie souvent à confronter les idées des mineurs et celles des riches propriétaires des mines de la bourgeoisie. Comme un greffier qui se garderait bien de juger ou de conclure. Il doit garder pour lui ses propres émotions et se contenter de restituer les faits observés afin de mieux faire réfléchir son lecteur... Et Zola de conclure à ce propos : « La vérité est que les chefs d'œuvre du roman contemporain en disent beaucoup plus long sur l'homme et sur la nature que de graves outils de philosophie, d'histoire et de critique » (Le Roman expérimental – 1880). De plus, les romans peuvent aussi être comparés à une fresque sociale. Balzac, par exemple, s'est échiné à représenter la société dans son ensemble dans pas moins des 137 oeuvres qui composent La comédie humaine. Nous pouvons citer le personnage de Goriot, figure du père qui porte un amour sans limite, même celles de la convenance (en effet, son amour paternel finit par revêtir des apparences d'inceste), à ses enfants ou bien la cousine Bette qui représente la femme mauvaise par excellence. Zola dépeint lui aussi la société dans sa collection Les Rougon-Maquart. Nous pouvons découvrir les ouvriers miniers comme Maheu, les syndicalistes comme Pluchart ou Etienne Lantier et même les prostituées comme Nana.
ses romans sont d'une rigueur et d'une logique presque déconcertante : il a pour vocation de prouver l'effet du milieu social et des tares héréditaires sur le comportement des hommes. Ces œuvres analysent les mécanismes sociaux comme la révolte (Germinal ou La Fortune des Rougon), la prostitution (Nana) ou l'alcoolisme (L'Assommoir). II. Cependant, la littérature permet un approfondissement de la réalité…
3. …parce que la littérature nous conduit a une exploration de la nature humaine.
Le roman serait-il, par rapport aux autres genres, un moyen privilégié de connaître l’homme ? george sand disait la littérature est l’étude des hommes La littérature permet l'exploitation du cœur humain : connaissance de l'homme Par métonymie, le « cœur » désigne les émotions, les sentiments, les passions, les désirs, les pensées Zola, « le romancier part à la recherche d’une vérité », crée des « types », « Au bout , il y a la connaissance de l’homme. » Les dialogues argumentatifs dévoilent les pensées et convictions des personnages (dialogues d’Étienne avec les autres mineurs dans Germinal de Zola il donne accès directement à l’univers affectif et mental par la focalisation interne La diversité des personnages permet, par la multiplication des émotions, des sentiments, des pensées, de « faire le tour » de l’être humain Parfois le romancier peut choisir d’incarner dans deux personnages distincts deux aspirations opposées de l’être humain, mettant ainsi en évidence plus clairement les composantes du « cœur humain ». Ainsi, George et Lennie, dans Des souris et des hommes de Steinbeck, représentent les deux composantes de l’homme : George est la partie humaine (qui réfléchit), Lennie la partie animale (soumise aux instincts). Le lecteur comprend que le meurtre de Lennie par George représente la volonté de l’homme de détruire la part animale en lui. Cela éclaire sur les contradictions des hommes. TRANSITION : Si la littérature à ce pouvoir de nous ramener a la réalité, elle est avant tout une œuvre d’art qui transfigure le réel. III. Au-delà, la littérature est une oeuvre d’art qui transfigure le réel… 1. …en multipliant des visions différentes de l’Homme et de la société.
III. Au-delà, la littérature est une oeuvre d’art qui transfigure le réel… 2. …en réorganisant la réalité selon la vision de l’écrivain.
L'écrivain vit dans un monde réel qui l'entoure et le façonne, dans une époque où il puise son inspiration. L'écrivain partage les tendances et mouvements affectifs de son époque et l'appréhende avec une sensibilité particulièrement aiguë. Exemples – Romantisme humanitaire de Hugo dans Les Misérables ; réalisme de Balzac, de Flaubert ; naturalisme de Zola ; sens de l'absurde de L'Étranger de Camus
III. Au-delà, la littérature est une oeuvre d’art qui transfigure le réel… 3. …en créant à partir du réel un monde métaphorique.
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