Epreuve anticipée de français : session 2017
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Séries générales 1ère ES : Pondichéry
** Les sujets sont mis en ligne
Séries générales = ES
Coéfficient 2
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Sujets de français ES-S Pondichéry 2017
Corrigé du commentaire, Zola, "Lette à la jeunesse"
Émile ZOLA, « Lettre à la jeunesse », 14 décembre 1897
En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est accusé d’avoir livré des secrets aux Allemands, et condamné au bagne à l’issue d’une procédure judiciaire
Or, il est juif, et l’antisémitisme se déchaîne contre lui dans des campagnes de presse
Cette lettre paraît le 14 décembre 1897. Devant l’inefficacité des preuves de l’innocence de Dreyfus, Zola se tourne vers l’opinion publique, notamment vers la jeunesse.
Éléments pour l’introduction :
Le contexte: affaire Dreyfus
Situation du passage et présentation de l'extrait : cette lettre s'adresse à la jeunesse qui doit selon Zola faire comme ses pères, s'engager. Il tente de convaincre en s'appuyant sur la raison et de persuader par les sentiments. Zola transpose son espoir en l'engagement de la jeunesse.
Problématique possible = Quel rôle Zola confie t'-il à la jeunesse ?
Analyse de la lettre
Un appel à la jeunesse dans une lettre ouverte
Une invitation à l'engagement et au combat
Il tente de convaincre
- Tutoiement pour marquer la proximité avec la jeunesse = emploi du 2ème pronom personnel qui la personnifie = « Si tu te sens « , « si tu peux aller et venir à ton gré », « ce que tu penses... »
- « Où allez-vous, jeunes gens, où allez-vous, étudiants » = la jeunesse est assimilée aux jeunes gens, aux étudiants
- Anaphore = « jeunesse, jeunesse »
= invitation à l'engagement, prise de position dans le combat, c'est la mission que Zola confie à la jeunesse, il tente d'instaurer une complicité et une relation de confiance d'où le rapprochement par le tutoiement et l'emploi des impératifs pour mettre en avant l'urgence de l'engagement des jeunes, on peut citer, «Remercie », «souviens-toi », «sois humaine, sois généreuse », «sois avec nous ».
- La mission de l'écrivain est périlleuse car il s'agit de bien guider le mouvement engagé de la jeunesse sans qu'elle se détourne de son idéal de combat d'où l'emploi du conditionnel et de la tournure hypothétique «Si l'idée de justice s'obscurcissait en toi, tu irais à tous les périls ». La question rhétorique, « qui donc si ce n'est toi », renforce la nécessité d'une prise de conscience avisée et urgente.
La lettre s'adresse à la jeunesse = le titre nous éclaire à cet égard. L'auteur utilise le présent d'énonciation pour mette en place son dialogue avec les jeunes.
C'est au nom des anciens qui ont lutté « que ce soient des aînés, des vieux » que Zola parle et aussi en son nom propre comme le souligne l'emploi de la 1ère personne du singulier.
Appel au sens du devoir et de l'engagement
Une foi en l'avenir
Parallèle entre ce que les anciens ont accompli et leur grand dévouement pour les causes essentielles et ce qu'il reste à faire pour la jeunesse. Zola fait appel aux valeurs d'engagement, à l'idéal de justice et aux convictions propres à la jeunesse engagée.
Assurer un avenir plus juste = argument de Zola qui projette sur la jeunesse le devoir d'engagement comme on sacralise le devoir de mémoire en se référant au passé des anciens qui se sont battus pour le présent offert à la jeunesse. Dans cette lettre, le temps joue un rôle important car il met en rapport le passé des anciens et l'avenir à construire de la jeunesse sur le modèle des combats passés des aînés.
Portrait d'une jeunesse en marche vers l'idéal de la justice et du combat
La fin du texte reflète la foi en l'avenir, on voit la jeunesse en marche vers le combat qu'elle doit mener.
Zola prête à la jeunesse des qualités glorieuses comme la générosité, l'équité = nous pouvons citer,
« vérité et équité », « ton honneur », « généreuse » « libre d’esprit », « ton enflammée passion du droit »
Devoir moral de respect et de prolongement des idéaux déjà combattus par les anciens pour la liberté à défendre
L'idéal de justice, d'équité, de vérité est celui d'une humanité à préserver. «Nous allons » traduit le chemin à parcourir pour préserver l'homme des injustices mais l'espoir est déjà présent dans la liberté en marche des jeunes vers l'idéal à défendre + mise en garde contre la dictature = « faire campagne avec la force brutale, l'intolérance des fanatiques et la voracité des ambitieux. La dictature est au bout »
Nous allons à l'humanité, à la vérité, à la justice !
Il tente de persuader
Zola sublime le portrait de la jeunesse, il l'idéalise par la flatterie, il en fait un portrait très valorisé et fait appel à leur compassion et à leur sensibilité.
Les jeunes représentent l'espoir en un avenir meilleur
« la poitrine se serre, les larmes coulent des yeux », « qui pleure encore », « toutes les misères, toutes les pitiés»
Il tente de les sensibiliser aux risques de perdre leur liberté et de sombrer dans la tourmente.
Conclusion
Dans cette lettre ouverte, Zola s'adresse à la jeunesse qu'il tente de convaincre et de persuader pour la faire s'engager en projetant son espoir en l'avenir sur les jeunes et leur foi en l'idéal de liberté et de justice.
C'est donc un rôle d'engagement que l'auteur confie à la jeunesse qui doit respecter les acquis obtenus grâce aux aînés.
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