• Questions corrigées sur corpus, EAF, série littéraire, l'argumentation, Philippe Jaccottet, la promenade sous les arbres
- Le 24/02/2017
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Questions corrigées sur corpus, EAF, série littéraire, l'argumentation, Philippe Jaccottet, la promenade sous les arbres
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Questions corrigées sur corpus, EAF, série littéraire, l'argumentation, Philippe Jaccottet, la promenade sous les arbres
Série littéraire
- *** Sujet corrigé EAF
- Objets d'étude : convaincre, persuader, délibérer ;
- la poésie
TEXTE
Philippe Jaccottet (1925) La Promenade sous les arbres, La Bibliothèque des Arts, Lausanne, Suisse.
Erratum : page 48 de la brochure "annales zéro". Dans le libellé du commentaire, lire "Vous commenterez" et non "Vous ferez un commentaire composé".
A. Présentation du sujet
Il concerne deux objets d’étude. Les élèves ont au cours de l’année étudié la poésie, mais
aussi le dialogue dans le cadre de l’argumentation. L’un des intérêts du texte choisi provient de
ce qu’il tresse inextricablement la forme dialoguée et l’esthétique ici exposée : l’art poétique de
la vigilance devant les séductions du rêve et du langage trouve dans la contestation apportée
par la division des voix et des points de vue une parfaite réalisation. Le texte proposé est un
extrait du dialogue appelé « La promenade sous les arbres » donnant son titre au volume de
1980. Il reproduit les treize premières répliques d’un dialogue qui en comporte seize. C’est donc
la quasi-totalité du texte qui se trouve proposée ; cependant, le corpus ne constitue pas une
« oeuvre intégrale ». La coupure proposée a souhaité tenir compte de la difficulté du texte, qu’il
ne fallait pas alourdir de remarques philosophiques dans les dernières répliques du dialogue.
L’ambiguïté générique (le texte constitue une prose poétique et réflexive, mais pas un poème
en prose à proprement parler) et la subtilité de la réflexion proposent un sujet déjà
suffisamment exigeant : Il n’était pas nécessaire d’y ajouter la longueur du texte ou la
complexité croissante du débat mené. C’est un même raisonnement qui a conduit à réserver ce
sujet à la série littéraire, quand les objets d’étude auxquels il renvoie appartiennent au
programme de toutes les séries.
Un tel sujet est l’occasion de rappeler qu’un seul texte peut à lui seul constituer le corpus
fourni lors de l’examen. L’art poétique examiné dans le dialogue conduit à une expression
personnelle, expliquant ce que le candidat peut attendre de la poésie (dissertation) ou invitant à
une célébration du langage (invention).
B. Question
Vous répondrez d’abord à la question suivante : En vous appuyant sur l’étude des interventions de « L’autre », vous direz ce qu’apporte la forme dialoguée à la présentation des idées du poète.
Cette question préalable ouvre aux trois sujets. Elle fournit une entrée dans le commentaire
en attirant l’attention des élèves sur la forme dialoguée et sa fonction dans l’exposition des
idées. Elle permet d’amorcer une réflexion quant aux arguments de « L’un » et de « L’autre »
au sujet du réalisme poétique ou des réserves exprimées devant « l’extrême subjectivité des
remarques » de « L’un ». Elle aide l’élève à envisager les rôles respectifs des interlocuteurs
dans le dialogue qu’il aura à composer pour l’écriture d’invention.
Il n’est pas demandé aux élèves de s’interroger sur le statut des deux voix qui composent le
texte. L’ambiguïté délibérée (s’agit-il de deux personnages ou d’une division de l’auteur ? faut-il
assigner « L’un » seulement au rôle du poète ?) est en partie résolue par le libellé, qui parle
« des idées du poète », proposant en cela que l’art poétique réside dans le conflit des voix et
non pas seulement dans le discours de « L’un ».
A travers une rapide étude des interventions de « L’autre », on peut raisonnablement
attendre des élèves qu’ils repèrent sa fonction de contestation et à la fois de relance du propos.
La brièveté de ses interventions lui confère d’ailleurs ce statut de pur contrepoint. Ainsi est-ce
« L’autre » qui interroge (« je me demande parfois », première réplique) et oblige à préciser (« Il
n’est pas aisé de vous suivre », septième réplique) ; c’est encore lui qui conteste (« je ne vois
rien de si étrange », réplique cinq, « je suis plein de doutes », réplique onze, « tout cela
contredit gravement la vérité », réplique finale). Grâce à la forme dialoguée, la réflexion est
donc animée : elle évite le didactisme, d’autant plus qu’elle se voit chaque fois contestée.
On n’attend pas de l’élève qu’il relie cette mise en scène de l’hésitation au primat de
l’hésitation propre à la poétique de Philippe Jaccottet.