Questions sur corpus : EAF corrigé, séries technologiques, objet d'étude, convaincre, persuader et délibérer, La Fontaine, Anouilh et Italo Svevo
- Le 16/02/2017
- Dans Questions corpus
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Questions sur corpus : EAF corrigé, séries technologiques, objet d'étude, convaincre, persuader et délibérer, La Fontaine, Anouilh et Italo Svevo
Séries technologiques
Objet d’étude : convaincre, persuader, délibérer
Textes
- A. Jean de La Fontaine, « La cigale et la fourmi », Fables, I, 1 (1668).
- B. Jean Anouilh, « Avertissement hypocrite », Fables (1962).
- C. Jean Anouilh, « La cigale », Fables (1962).
- D. Italo Svevo, Fables (1954).
- Erratum : page 19 de la brochure "annales zéro". Dans le texte de Svevo, lire "le même geste" et non "le moindre geste".
A. Présentation du sujet
Ce corpus est fédéré par une triple cohérence :
- autour d’un thème, susceptible de concerner et d’intéresser les élèves : le rapport à
l’argent.
- autour d’un genre, la fable, que les élèves auront abordé avec l’apologue (compris dans
l’objet d’étude « Convaincre, persuader et délibérer »), l’intérêt du corpus étant de souligner la
fortune moderne de la fable, notamment avec la reprise par Jean Anouilh d’un des poèmes les
plus célèbres de La Fontaine. Deux des fables proposées sont en vers (elles sont au
demeurant l’objet d’un commentaire comparé), et nécessitent donc que l’élève mette en oeuvre
des capacités de lecture acquises lors de l’étude de la poésie.
- autour d’une problématique, exposée dans le bref préambule d’Anouilh (texte B) et qui fait
l’objet de la dissertation : l’ambiguïté fondamentale de la fable, entre « futilité » et
« profondeur ». Au-delà des particularités de la fable, cette problématique permet d’évaluer la
réceptivité de l’élève à des niveaux de lecture multiples, sa capacité à se méfier de l’effet le plus
immédiat d’un texte pour en chercher et en apprécier la richesse moins apparente.
B. Questions
- 1. Formulez brièvement la « morale » que l’on peut tirer de chacune des fables composant ce corpus.
- 2. Ces « morales » de fables vous paraissent-elles correspondre à ce qu’on appelle communément la morale (« c’est-à-dire une théorie de l’action humaine en tant qu’elle est soumise au devoir et a pour but le bien ») ?
En plus d’inviter à une lecture globale du corpus, ces questions mettent précisément l’élève
en garde contre une lecture simpliste des fables : en l’amenant à s’apercevoir que la prétendue
morale des fables cache souvent une sévère critique de la société, elles préparent un des
arguments majeurs attendus dans la dissertation, et doivent éviter que les analyses du
commentaire sombrent dans la superficialité ou le contresens. De plus, l’écriture d’invention
exige que la « morale » du texte de Svevo ait été comprise, puisqu’il est demandé à l’élève d’en
prendre le contre-pied.
Proposition de corrigé
Question1
On attend ici que l’élève dégage le premier degré des textes qui lui sont proposés : « La
cigale et la fourmi » souligne les dangers d’une existence imprévoyante et peu soucieuse des
réalités matérielles, les déboires de cette vie de saltimbanque dont la cigale est ici
représentative ; « La cigale » d’Anouilh montre au contraire qu’il est naïf de prendre les artistes
pour des gens désintéressés et uniquement préoccupés par leur art, qu’en matière d’argent le
plus cynique n’est pas toujours celui qu’on croit ; la fable de Svevo oppose à un noble idéalisme
(le héros incarne les valeurs chevaleresques) l’absolue nécessité de l’argent et son immense
pouvoir.
L’élève est supposé savoir que les fables, et les apologues en général, ne proposent pas
systématiquement une morale explicite, si bien que la réponse ne saurait se contenter d’une
citation, même vaguement commentée, d’un passage de chaque texte. En revanche, toute
remarque complémentaire à ces reformulations, visant par exemple à comparer ces morales,
sera gratifiée.
Question 2
L’élève doit ici mesurer le décalage entre les « morales » qu’il vient de formuler et le mépris
pour l’argent, l’exaltation de valeurs immatérielles (l’art pour les deux premières fables, la gloire,
l’amour et la sagesse dans le dernier texte) traditionnellement prônées par les morales
religieuses ou laïques. Ce décalage peut permettre à l’élève de conclure que ces fables
s’inscrivent en faux contre une certaine naïveté, qu’en réalité elles dénoncent une société
matérialiste et intransigeante (incarnée par la fourmi), dont les principes sont incompatibles
avec le détachement et la poursuite d’objectifs élevés. Toute remarque de l’élève allant dans ce
sens sera largement valorisée.