La généalogie de Phèdre, Racine. Texte complémentaire pour l'oral EAF
- Le 05/03/2017
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Le texte théâtral dans sa représentation du XVIIe siècle à nos jours. Le théâtre à l'oral EAF
OBJET D’ÉTUDE : LE THÉÂTRE
Le texte théâtral dans sa représentation du XVIIe siècle à nos jours
La généalogie de Phèdre
La famille – et les affaires qu’elle induit presque naturellement – est évidemment au centre des préoccupations de tous les protagonistes, qu’il s’agisse du drame central (adultère / pseudo-inceste) ou de la péripétie du pouvoir (le fils de Phèdre / Hippolyte le fils de l’Amazone / la Pallantide Aricie). On a affaire en fait à 4 familles :
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Phèdre, la fille de Minos et de Pasiphaé. La « rayonnante », la « brillante ». Ascendance lourde s’il en est, à laquelle Phèdre ne manque pas de se référer, mais en insistant plutôt sur le caractère monstrueux et contre nature de la mère, que sur celui, volage, du père (davantage pris en charge, mais sans être pour autant assumé par Hippolyte avec Théramène). La première référence à son ascendance, au début de la pièce, est aussi la plus lointaine : le soleil, père de Pasiphaé (42-), mais auquel elle se réfère au moment précis où elle refuse la lumière (la vie) et ne cherche qu’à se cacher (cf. aussi p. 78- songer qu’à me cacher). Contradiction d’essence entre le chtonien (Minos) et l’ouranienne (Pasiphaé). Hors la terre, qui est l’espace de la parole, des choix, et de la souffrance, Phèdre n’a pas de lieu : descendante du soleil (ciel et lumière) dont elle veut se cacher, elle est aussi fille de Minos (terre et ombre) qui tient l’urne fatale dans la nuit infernale (94–). Surtout : Phèdre se réfère (mais bien sûr de façon très allusive) à la monstruosité de sa mère et à ses égarements (46-), au feu fatal à tout mon sang (66-), à son sang déplorable (47-). Phèdre relève cette hérédité et se reconnaît – même si c’est négativement – en elle : elle se définit elle-même comme un monstre (67-), évoque ses ardeurs insensées (71-). Oenone n’apporte pas de dénégation à cette réalité mytho-biologique, qu’Hippolyte quant à lui n’éprouve aucune peine à condamner : Phèdre est d’un sang… De toutes ces horreurs plus rempli que le mien (88–).
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Thésée, figure herculéenne (allusion à Alcide, autre nom d’Hercule, cf. p. 38–) : fils d’Égée, et pseudo-fils de Poséidon. Mais son ascendance n’a pas ici grande importance, puisqu’il tient le rôle du père, et même, du père absolu, qui incarne l’ordre et la loi (significatif : le refoulement de Thésée séducteur en I, 1). Grand étouffoir de toutes les passions, c’est son absence qui permet d’abord l’expression et la prise de parole (de Phèdre vis à vis d’Hippolyte, d’Hippolyte vis à vis d’Aricie), et qui favorise l’irruption de la crise. Son retour ne fera que sceller le drame, puis le précipiter.
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Hippolyte : < Thésée / reine des Amazones (les Amazones sont filles d’Arès (® la guerre) et d’Artémis (® déesse de la virginité et de la force féminine) ; la filiation maternelle est pleinement vécue par Hippolyte, sans être pour autant assumée. Hippolyte est fils … d’Hippolyte (dans la mythologie, mais d’Antiope sa sœur chez Racine) la reine des Amazones, définie dans toute la pièce comme l’étrangère. Dans la mythologie, Hippolyte est donné comme un chasseur (homme de l’ombre et de la forêt), et un homme froid, se défiant des femmes et du mariage (cf. I,1). C’est un apport romanesque de Racine au personnage (réchauffement que certains ont jugé peu vraisemblable) de le faire tomber amoureux d’Aricie. Refoulement des frasques amoureuses du père, renvoyées au temps de sa jeunesse (arrête 36–).
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Aricie, sœur des Pallantides : Pallas était un roi d’Athènes, qui aida son demi frère Égée à s’emparer du trône d’Athènes. Querelle ensuite. Thésée tua ses cinquante fils qui prétendaient au trône, les Pallantides. Thésée mort, Aricie est l’héritière légitime du trône. Aricie reste un prétexte dans la pièce, toujours marginale, définie comme une sœur, amoureuse par raccroc, ou fille de substitution, adoptée par Thésée quand tout est consommé.