Faire une fiche de lecture sur les Confessions de Rousseau

 

DNBac 

 

Faire une fiche de lecture

 

Rousseau les confessions

 

Activité :

Réflexion sur l'autobiographie

Sélection d'un ouvrage autobiographique

Philippe Lejeune : le pacte autobiographique. Définir et présenter

 

Langue

Les valeurs du présent

L'énonciation

Le jeu des temps dans l'autobiographie

 

Vocabulaire

Le lexique du temps et du souvenir

Les figures de style

 

Aide pour constituer votre fiche de lecture

S'appuyer sur les questions et rédiger le devoir

 

Pour repérer le cadre des souvenirs

A quelle époque et dans quel milieu social a vécu l'auteur ?

Quels moments de la vie de l'auteur sont évoqués ?

Dans quels lieux se situent la plupart des souvenirs ?

 

Pour identifier les thèmes et les évènements

Quels évènements dominants sont évoqués dans les souvenirs ?

Quelles scènes ont particulièrement marqué l'auteur ?

 

Pour analyser la forme littéraire

Quelle est la forme littéraire de cette autobiographie ?

Quel est le ton dominant

 

Pour comprendre l'intérêt de l'autobiographie

Quelles informations cette autobiographie vous a t'elle apporté sur l'auteur, son milieu social...

Quel intérêt représente pour vous la lecture de cette autobiographie ?

 

 

 

 Rousseau

 

Auteur du livre : Jean Jacques Rousseau
Titre :Les Confessions
Date de publication : 1782 - 1789 (posthume)

 

 

Contexte :

 

Un pamphlet anonyme, attribué par la suite à Voltaire, circule en France, accusant Rousseau d'avoir abandonné ses enfants, lui, auteur d' Émile ou De l'éducation portant justement sur l'éducation des enfants. Rousseau écrit ses Confessions pour se justifier et répondre aux nombreuses accusations dont il est victime et auxquelles il ne sait répondre qu'après coup. Rousseau aurait été, de plus, victime de paranoïa à ce moment de sa vie.

 

Il y a 12 livres

 

Les confessions : genre moderne de l'autobiographie

 

 

 

 

Tentative de définition de l'autobiographie

 

Nous appelons autobiographie le récit rétrospectif en prose que quelqu'un fait de sa propre existence, quand il met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité. Cette définition met en jeu des éléments qui appartiennent à trois catégories différentes :

 

 

L'écriture pour se déculpabiliser

 

Cinq fautes graves aux yeux de Rousseau

 

  • L'éveil de la sensualité par une fessée, présenté sous forme de plaisir masochiste (livre 1)

  • L'accusation mensongère de vol portée contre une jeune cuisinière, Marion (livre 2)

  • L'abandon à Lyon de M. Le Maître (livre 3)

  • Le placement de ses cinq enfants aux « enfants trouvés » (livre 8)

  • L'abandon de Madame de Warens (livre 9)

 

 

 

Le respect du pacte autobiographique

 

 

Avec l'incipitdu livre : « Intus et in cute » (à l'intérieur et sous la peau), Jean-Jacques Rousseau donne le ton de son livre. Il s'agit de confessions intimes et au plus profond de lui-même. La suite du préambule vient compléter cet incipit :

 

« Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi. Moi seul. »

 

 C'est l'engagement que prend un auteur de raconter directement sa vie (ou une partie, ou un aspect de sa vie) dans un esprit de vérité Ainsi, l'auteur à travers ce livre cherche à raconter avec le plus de sincérité possible sa vie, mais surtout à se justifier. l'affirmation du moi : narration des aventures personnelles Rousseau présente son ouvrage comme unique. Sans précédent et sans postérité«une entreprise qui n'eut jamais d'exemple »«dont l'exécution n'aura point d'imitateur»

«J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, je n'ai rien ajouté de bon ; et même s'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent, ce n'a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire. J'ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l'être, jamais ce que je savais être faux. Je me suis montré tel que je fus ; méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime, quand je l'ai été» - Ce texte annonce le projet autobiographique

Livre I  : Le respect du pacte autobiographique :

 

Le vol des pommes

Livre I

 

Alors que Rousseau est apprenti chez un maître un peu tyrannique, Rousseau met en place un stratagème pour voler une pomme. Il se fait prendre. C'est une anecdote autobiographique qui fait revivre à Rousseau un moment passé pénible. 50 ans après les faits l'auteur tente de restituer l'histoire avec le plus de sincérité possible, mais il y a 50 ans de recul entre le fait passé et le moment de l'écriture. Cela provoque le rire chez le lecteur à qui Rousseau demande : »lecteur partagez mon affliction ».

 

Il réfléchit sur la conséquence de ses actes « je serai battu.... soit, je suis fait pour l'être « Il devient moraliste.

 

 

Le vol du ruban

Livre II

 

On remarque le respect du pacte autobiographique dans le livre II à travers l'épisode du vol du ruban. On voit Rousseau donner avec un maximum de détails le vol ce qui manifeste son envie et son effort de respecter la réalité passée et de la restituer avec fidélité. Il y a un véritable effort de se souvenir. Rousseau a été marqué par cette accusation du vol de ruban

 

 

 

 

L'intérêt de cette autobiographie

 

On voit le passage de Rousseau enfant à celui de l'âge d'or : il perd progressivement son innocence. Il quitte l'univers du Bien pour le Mal comme Adam et Eve. Il quitte l'âge privilégié de l'enfance qui est synonyme de l'état d'innocence. Il s'appuie sur les mythes de l'innocence perdue. 

 

Justification de cette autobiographie

 

Un pacte avec le lecteur

 

Rousseau souffrant de culpabilité cherche à se déculpabiliser aux yeux du lecteur et face à lui-même. L'écriture autobiographique est donc libératrice. Elle est cathartique : il s'agit de se libérer des maux par les mots. Il fait donc une analyse aposteriori de ses expériences et se justifie en se dévoilant fidèle avec l'écriture à celui qu'il était dans le passé.

 

Rousseau devient le héros tragique de ces situations. C'est l'explication de l'autobiographe ou la justification de ses responsabilités. Seules la sincérité et la pureté de ses intentions comptent. 

 

 

 

 

Autobiographie et connaissance de soi

 

Rousseau recherche l'authenticité. Mais l'écriture autobiographique pose des problèmes de mémoire car 50 ans peuvent séparer le Rousseau enfant vivant une expérience et le Rousseau écrivain qui raconte ses anecdotes d'enfance. Il y a donc un décalage et la mémoire peut n'être pas toujours très fidèle. L'écrivain transforme ainsi ses histoires passées en aventures littéraires. Cependant, il y a une grande distance entre le temps du souvenir et le temps de l'écriture ; Il fait ainsi un récit rétrospectif

 

 

Cette volonté de transparence revient dans toutes les Confessions : elle doit permettre au lecteur de reconstituer le moi complet et véritable de Rousseau, car cette certitude de vérité ne suffit pas si Rousseau ne parvient pas à convaincre les autres.

 

La place du lecteur

 

La place du lecteur est importante dans les Confessions, il est le destinataire, l'interprète et le juge ;

 

La composition des Confessions est nouvelle, notamment par le rôle que le narrateur fait jouer au lecteur. En effet, il se garde de nous délivrer une vérité et demande au lecteur de la trouver à partir des souvenirs qu'il retrace : "C'est à lui d'assembler ces éléments et de déterminer l'être qui qu'ils composent" (livre I).

 

Il est le complice du lecteur et du narrateur.
 

 

Une autobiographie qui nous renseigne sur Rousseau et son époque

 

Rousseau est du 18è, siècle des lumières dont la préoccupation essentielle est de faire en sorte que la raison domine chez l'homme . Les préoccupations de Rousseau s'opposent à celles de son époque.  Il ne choisit pas la raison mais la sensibilité.

 

"Je n'avais rien conçu, j'avais tout senti" (livre I)

 

Il est marginal. Dans les Confessions, il met en avant l'introspection, il associe la narration et l'analyse psychologique. Il recherche une communication immédiate  avec le lecteur avec un effet de vérité dans le respect du pacte : la sincérité : tout dire et ne dire que la vérité.

 

C'est un rêveur romantique. Il est influencé par ses lectures d'enfance : les romans médiévaux.

 

On découvre Rousseau comme un rêveur dans les Confessions :

 

Sa rêverie idyllique lie un paysage à des personnes aimées, Mme de Warens (Mme de Warens associée au paysage que Jean-Jacques voit de sa fenêtre à Annecy).

 

La nature permet à Rousseau d'écouter son être authentique : cela le berce dans son élan romantique, son mouvement de rêverie et de solitude.

 

Complément d'étude :

 

1712 -1728,(Livres I des Confessions)

 

1712 Naissance de Jean-Jacques Rousseau à Genève le 28 juin (Grand'rue 40).

 

 ci-dessous : Rousseau et son père Mort de sa mère Suzanne Bernard le 7 juillet.

 

1717  Isaac Rousseau horloger s'installe avec ses deux fils à la rue de Coutance, dans le quartier de Saint-Gervais.

 

1722  A la suite d'une querelle, le père de Rousseau quitte Genève et s'installe à Nyon. Jean-Jacques est mis en pension chez le pasteur Lambercier à Bossey.

 

1724    Retour à Genève où il habite chez son oncle Gabriel Bernard.

 

1725 Commence un apprentissage chez Masseron, greffier de la Ville.

 

1726  Apprentissage chez Ducommun, maître graveur.

 

1728 Trouvant les portes de Genève fermées, Jean-Jacques s'éloigne de sa ville natale (14 mars).

 

Le curé de Confignon le dirige à Annecy chez Mme de Warens. Elle l'envoie à Turin, il voyage à pied. Le 21 avril, il abjure le protestantisme, puis il est baptisé catholique le 23. Il sert chez Mme de Vercellis, puis chez le comte de Gouvon.

 

   Françoise-Louise de Warens (Vevey, 1699 - Chambéry, 1762)  Rousseau rencontre Mme de Warens à Annecy le 21 mars 1728, dimanche des Rameaux, alors qu'il est encore adolescent. Il est immédiatement séduit et s'empresse de retourner vers elle après un séjour à Turin. Il demeure souvent à ses côtés de 1729 à 1742, mais c'est surtout durant l'été 1736 et le printemps 1737, aux Charmettes, que Rousseau vit son plus parfait bonheur avec celle qu'il adore. Le 12 avril 1778, cinquante ans après leur première rencontre, il lui rend hommage

 

                                                 dans ses dernières lignes : la dixième promenade des Rêveries.

 

1729

 

Retour à Annecy. Il fréquente le séminaire des Lazaristes, puis il devient pensionnaire à la maîtrise de la cathédrale d'Annecy.

 

(1728-1749), Livres II à VII des Confessions

 

1729  Retour à Annecy. Il fréquente le séminaire des Lazaristes, puis il devient pensionnaire à la maîtrise de la cathédrale d'Annecy.

 

1730  Idylle des cerises (1 juillet). Il fait un long périple à pied : Nyon, Fribourg, Lausanne, Vevey, Neuchâtel, où il donne des leçons de musique.

 

1731  A Boudry, il devient interprète d'un faux archimandrite qu'il suit à Neuchâtel, Fribourg, Berne et Soleure où l'escroc est démasqué. Nouveau séjour à Neuchâtel. Départ pour Paris. Retour à Chambéry par Lyon. Il travaille comme employé au cadastre de Savoie.

 

1732  Maître de musique à Chambéry.

 

1734  Mort de Claude Anet, Rousseau le remplace comme intendant de Mme de Warens.

 

1735 ou 1736  Idylle des Charmettes.

 

1737  Séjour incognito à Genève pour recueillir l'héritage de sa mère.          Voyage à Montpellier pour consulter le docteur Fizes sur son polype au coeur.

 

1738  Retour à Chambéry. Wintzenried est le nouvel intendant et amant de Mme de Warens.

 

1739  Jean-Jacques vit seul aux Charmettes. Il lit beaucoup et écrit.

 

1740  Préceptorat à Lyon chez les Mably : Projet pour l'éducation de Monsieur de Sainte-Marie.

 

1741  Retour à Chambéry, où il travaille à un nouveau système de notation musicale.

 

1742 Rousseau est malade aux Charmettes. Épître à Parisot. Il présente à l'Académie des Sciences de Paris son Projet concernant de nouveaux signes pour la musique. L'Académie lui décerne un certificat.

 

1743 Publication de la Dissertation sur la Musique moderne. Rousseau commence l'opéra Les Muses

 

       galantes. En septembre, il devient secrétaire auprès du comte de Montaigu, ambassadeur de France

 

       à Venise.

 

   Rousseau appliquera les idées nouvelles dont il est, pour partie, le promoteur dans son opéra Le devin du village, ouvre la plus jouée sur la scène lyrique européenne jusqu'au début du siècle suivant. Mozart s'en inspirera dans Bastien et Bastienne. Le Genevois Rousseau, à l'exemple de ses inspirateurs italiens, dégage la mélodie de l'harmonie d'ensemble, il pense la musique moins verticalement, et, surtout, la voix soliste trouve ou retrouve une forme de primat. Rousseau est l'auteur le plus lu par l'Europe qui compte sur le plan de l'intelligence, en terre allemande, en Angleterre, en Italie. son héritier en musique sera Gluck, sans doute eût-il préféré un Italien, les Allemands passent, encore à l'époque, pour un peu barbares, et un demi siècle plus tôt, Mme Couperin fera des lettres de Bach adressées à son mari et auxquelles il ne répondra jamais, des couvercles de pots de confiture.

 

1744  En août, il quitte Venise pour retourner à Paris.

 

1745  Rousseau se lie avec Thérèse Levasseur (ci-contre à gauche), la lingère de son hôtel. Rousseau est en relations avec Denis Diderot et Condillac. Correspondance avec Voltaire.

 

1746  Rousseau compose son poème l'Allée de Sylvie. Naissance du premier des cinq enfants de Rousseau (tous déposés à l'Hospice des Enfants-Trouvés). Devenu le secrétaire des Dupin, il séjourne avec eux au château de Chenonceaux.

 

1747  Le 9 mai, mort de son père, Isaac Rousseau à Vevey.

 

   Les années 1728-1749 (des livres II à VII des Confessions inclus) constituent  une période de formation et de gestation pour Rousseau. De 16 à 37 ans, seul et sans ressources après sa fuite, il est recueilli par Madame de Warens, qui l'envoie à Turin se convertir au catholicisme et se faire baptiser. Cette conversion, sur laquelle il reviendra par la suite, est vécue par Rousseau comme un traumatisme, et le portrait des catéchumènes et de leur entourage n'est guère flatteur pour la religion dominante. Après quelques péripéties, il reste au service de Madame de Warens, qui devient sa protectrice et se charge de son instruction, bien négligée jusqu'à ce moment. "Petit" et "Maman", comme ils se nomment affectueusement l'un l'autre, vivent alors des moments idylliques aux Charmettes. Cependant la maladie oblige Rousseau à s'éloigner, et le goût des voyages qui le tient depuis toujours lui fait prolonger l'aventure. À son retour auprès de Madame de Warens, il se rend compte avec la plus grande amertume qu'il a été détrôné dans le cour de son idole. Il quitte alors sa protectrice. Sa passion pour la musique lui fait concevoir un système de notation entièrement nouveau, qui pourtant ne reçoit pas le soutien de l'Académie des sciences. Après un début de carrière diplomatique peu en accord avec son caractère, Rousseau se met en ménage avec Thérèse Levasseur, modeste servante d'auberge, rencontrée en 1745. Les cinq enfants qu'elle lui donne sont confiés aux Enfants-Trouvés, l'Assistance publique de l'époque. L'auteur de l'Emile allèguera plus tard l'impossibilité où il se trouvait alors de les élever correctement, mais cette série d'abandon fournira des armes acérées à ses ennemis, pour qui un bon pédagogue doit être aussi un père exemplaire.   

 

 

 

 

 

 

 

 

bac de français

Date de dernière mise à jour : 06/07/2021

Les commentaires sont clôturés