Quels sont les exercices type bac?
Définitions des exercices type bac
Quelques définitions :
La lecture méthodique Pratique d'analyse méthodique ("examen méthodique") d'un texte devant un groupe classe... Cette démarche interlocutoire qui interroge sur les sens du texte n'est pas "en passe de tomber en disgrâce" : notre didactique n'est pas prête encore à se passer "d'expliquer du texte" ou "d'expliciter du texte" ; elle s'appelle peut-être "analyse méthodique" du texte maintenant ou "lecture analytique" ou "intensive" (par opposition à la lecture cursive dite "extensive" ou "buisonnière")... Mais l'activité reste la même : faire (avec les élèves) des choix de sens (travail sur les réceptions, les contextualisations...) en fonction d'une problématique "clairement exposée", en s'appuyant précisément sur des remarques de fond et de forme.
Elle est (reste) une des pratiques fondatrices de notre didactique.
La lecture analytique
"Elle a pour but l'examen méthodique d'un texte. Elle peut s'appliquer à des œuvres, pour l'étude d'œuvres intégrales (en ce cas, elle ne s'étendra pas sur plus de trois ou quatre semaines), ou à des textes brefs ou des extraits, organisés en groupements de textes. Il s'agit d'une pratique d'interprétation. Elle vise à développer la capacité de lectures autonomes. L'étude d'œuvres intégrales associe la lecture cursive et diverses démarches de lecture analytique." (B.O. - 12 Août 99)
Notons que depuis 2000 et l'introduction des "objets d'étude", la lecture analytique est assujettie à l'entrée de lecture qu'implique cet objet d'étude : la problématique et donc la lecture, s'orienteront en fonction de cet ancrage spécifique.
Par exemple, l'étude de la scène d'exposition du Dom Juan de Molière dans la perspective de l'objet d'étude "Théâtre : texte et représentation" ouvre sur des probématiques textuelles (expression du désaveu : comment Sganarelle montre-t-il une réprobation ambiguë ?) et techniques (rôle de la scène d'exposition, fonction des portraits : comment Sganarelle en offrant un portrait de DJ se peint-il lui-même ?)
Mais n'est-ce pas ce que nous avons toujours voulu faire ?
"Étude ordonnée"
C'est la terminologie utilisée en philosophie : "Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant, en procédant à son étude ordonnée" (portant sur un texte de Bergson, session 2000, BAC Général)
En lettres, on commence à parler de "commentaire organisé" en lieu et place de "commentaire composé"... "Composé" semblait insister sur la forme et "organisé" semblerait insister sur le circuit argumentatif ? De toutes les façons je ne vois pas l'une exclure l'autre !
La lecture cursive
Dite "buissonnière" en collège ou encore "extensive" (dans les textes officiels)... "Elle est la forme libre, directe, courante de la lecture; il convient de la développer et d'en donner le goût et l'usage familier, afin d'inciter à la lecture, des élèves qui n'en ont pas toujours l'habitude. Elle n'amène pas à analyser le détail du texte ni à en mémoriser les contenus, mais vise une saisie du sens dans son ensemble. Elle peut s'appliquer à des documents et textes brefs et des extraits, mais son objet essentiel est la lecture d'œuvres." (B.O. - 12 Août 99).
Elle ne semble pas alors demander grand "professionnalisme" en collège puisqu'elle ne vise qu'à "une saisie du sens dans son ensemble" : sa pratique en classe de français permet la paraphrase légitimée (ajustement du sens évident à partager) et parfois un commentaire précis, plus riche... (pointer un réseau de sens plus caché)...
En lycée ce n'est pas le sens qu'on doit lui donner ! C'est une "lecture accompagnée" : elle est menée et validée en classe, elle répond à une consigne (problématique ?) qui interroge l'élève. Elle aide à résoudre une difficulté de sens, elle tisse des relations d'un texte à l'autre, par exemple. (B.O. - 03 janvier 02)
La lecture personnelle
C'est une lecture "libre", elle vient en complément culturel ; elle est souvent "conseillée" par l'enseignant. Ces "lectures et activités personnelles" sont indiquées par l'élève, de façon individuelle, sur son "descriptif des lectures et activité" (l'ancienne "liste du BAC").
Les lectures documentaires
Ce sont des lectures ou des activité personnelles... "Elles doivent être développées et devenir un moyen courant d'information. Elles font appel aux dictionnaires, encyclopédies, banques de données (sur support papier et numérique) et à la presse. Elles permettent une meilleure contextualisation des œuvres, favorisant ainsi leur interprétation (elles peuvent être cursives ou analytiques)" (B.O. - 12 Août 99)
Elles demandent certainement un travail en collaboration avec nos collègues documentalistes... spécialites de la RDAO !
(RDAO : Recherche Documentaire Assistée par Ordinateur)
La lecture de l'image.
"Elle prend appui sur des supports divers, des images fixes ou mobiles. Elle s'attache à dégager les spécificités du discours de l'image et à mettre en relation l'expression verbale et l'expression visuelle." (B.O. - 12 Août 99)
L'image peut décrire, raconter, informer, expliquer, chercher à convaincre, avoir une fonction symbolique... et toujours éclairer un "objet d'étude".
La lecture tabulaire
La lecture tabulaire (ou lecture transversale ?) est un outil pour préparer une synthèse, un outil de relevé d'indices, de prise de notes (mots clef) pour une étude comparée d'items : sous forme d'un tableau à deux entrées (par exemple) je note des informations concernant plusieurs textes d'un même groupement (par exemple)... Cela peut aider pour travailler sur les invariants, les écarts et l'originalité : comparer des textes, des personnages, des thématiques... Elle doit impérativement se conclure par un travail de synthèse sur les effets que peuvent produire le rapprochement de ces informations collectées... (axe vertical et ou horizontal du tableau).
(voir le groupement de textes, J. Jordy, CRDP Toulouse, 1991 p. 132, p. 222...)
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Une problématique : c'est une interrogation légitimée par un ensemble dit "référent" (culture, définition encyclopédique, données, horizon de savoirs, outillage, question de cours…) qui va permettre de confronter ce référent vérifiable à une autre réalité "le référé" plus original, moins canonique (un texte, un sujet de dissertation, une pensée, un groupement de textes…) à ce référent. Par cette confrontation référent/référé, le questionnement (problématique littéraire ici) devra dégager l'intérêt du référé :
- problématique externe (qui interroge une culture) : "En quoi ce texte est-il représentatif du XVIIIe siècle ?"
(Le référent est ici "ce que l'on sait du XVIIIe" ; le référé le texte étudié ; le projet : recherche du conformisme)
- problématique interne (qui, souvent en lettres, interroge la fiction) : "Dans quelle mesure s'exprime ici la liberté de penser du personnage ?" (à propos, par exemple, de Don Juan ou de Valmont : le référent étant ici la pensée de l'institution politique et religieuse des XVIIe ou XVIIIe siècles (voire contemporaine...) ; le référé la pensée du personnage (dans le texte) : faite de l'alliance d'une pensée conformiste - en jaune donc - et d'une pensée décalée - en bleu sur le schéma.
La formulation d'une problématique commence facilement par "dans quelle mesure", "en quoi" ou "comment"
("En quoi ces lettres sont-elles bien des poèmes ?").
Problématiser
Problématiser : c'est s'offrir, en une phrase ou deux, un projet d'analyse (angle d'approche) qui va questionner intelligemment (de façon pertinente) un (ou des) texte(s) afin de construire un commentaire (à composer, à organiser), ou un sujet (dissertation) qui soit une réponse à cette problématique. Intelligemment laisse à supposer que le travail proposé (l'argumentation) ne "défoncera pas des portes ouvertes", s'appuiera sur des indices trouvés dans le texte (citations) et ne fera pas tout (ou trop) dire au(x) texte(s), mais tentera de donner une approche sensée (parmi d'autres possibles) qui enrichisse la (re)lecture.
Date de dernière mise à jour : 06/07/2021