Sujets de philosophie, bac 2017, Washington, série ES. Les sujets sont en ligne
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Les sujets tombés au baccalauréat de philosophie : Washington, bac 2017
Sujets de la série ES
Terminale ES
BACCALAURÉAT GÉNÉRAL
Le candidat traitera, au choix, l’un des trois sujets suivants :
Filière du bac : ES
Epreuve : Philosophie
Niveau d'études : Terminale
Année : 2017
Session : Normale
Centre d'examen : Amérique du Nord
Durée de l'épreuve : 4 heures
Dissertation 1 :
"Peut-on être soi-même sans les autres ?"
Dissertation 2 :
"Le droit est-il seulement ce qui limite ma liberté ?"
Explication de texte :
explication de texte d'Alain, Mars ou la guerre jugée.
Lire le sujet
Sujet 1 : Peut-on devenir soi-même sans les autres ?
Les distinctions conceptuelles qu'il nous faudra travailler et développer dans notre dissertation :
- Autrui (= l'autre, l'alter-ego, l'autre-moi)/ et Soi
Conscience d'autrui / conscience de soi
La conscience de soi est la présence constante et immédiate de soi-même. La conscience permet à l'Homme de se prendre lui-même pour objet, et ce, sans l'intermédiaire de quoique ce soit.
- Sujet / et objet
L'Homme est un sujet, il est le support de la représentation de ses actes et de ses pensées. Il peut dire « JE », il a une subjectivité. La subjectivité c'est le fait d'être conscient de soi-même. Le sujet est à l'origine du fondement de ses jugements, actions et représentations.
A contrario, l'animal n'est pas un sujet mais un objet, il n'a pas cette capacité réflexive (comme un miroir) propre à l'esprit humain, de pouvoir prendre du recul sur ses actions et pensées, ni même les commander.
- L'Homme / l'Animal : cherchez ce qui fait la particularité de l'Homme, ce qui fait qu'il est lui-même , d'un point de vue générique.
- Être / Devenir : soyez attentifs aux choix des termes utilisé dans le sujet. Être n'est pas devenir.
Être = ce qui est (dejà)
Devenir = mouvement qui fait passer de ce qui n'est pas (le non-être) à ce qui est (de l'Être).
Le questionnement s'organise donc autour de la relation entre Autrui et Soi.
Reformulation du sujet :
- Autrui est-il nécessaire à la construction du sujet ?
- S'il n'y avait pas autrui, ne pourrais-je jamais être moi-même ?
- Autrui fait-il parti de la constitution du sujet, du Moi ?
Problématisation:
Le sujet de la dissertation présuppose une nécessité, celle des autres pour que nous soyons en tant que sujet. Il soulève les questions suivantes :
- Comment pouvons-nous devenir nous-même ?
- Qu'est-ce qui fait que nous sommes nous-même ?
- Qu'est-ce qu'un soi devenu soi-même, puisque par nature, l'Homme possède cette capacité réflexive propre à son esprit humain, de se prendre comme objet et d'avoir conscience de ses représentations, actes et pensées ?
Plan possible :
I. Autrui est nécessaire dans la constitution de soi
A. Selon Aristote, l'Homme est un animal politique. Il vit par nature en société (en cité). Il a besoin d'autrui non seulement pour ses besoins primaires mais surtout pour développer ses facultés intellectuelles = le savoir, le langage. Aristote affirme qu'un homme qui vit isolé n'est pas un homme mais une bête. L'Homme a besoin d'autrui pour être soi-même et développer ses facultés qui lui sont propres, son esprit humain.
B. Pour Sartre, autrui est le miroir dans lequel je me reflète : il me renvoie l'image de moi-même. Cette image est décisive pour la conscience et la connaissance de soi. Si être soi-même c'est avoir une conscience de soi et si la conscience de soi est une capacité réflexive de soi, nous pouvons penser que nous avons besoin d'autrui en tant que lui-même conscience pour me refléter mon moi-même dans le miroir de sa conscience (qui se représente mon moi dans sa conscience) . Saisir la façon dont autrui me perçoit m'aide à saisir ce que je suis , à affiner la connaissance que j'ai de ce que je suis.
C. La constitution de soi avec autrui peut aussi passer par le conflit comme l'illustre Hegel dans sa théorie du Maître et de l'Esclave.
II. Il existe d'autres facteurs à la constitution du soi.
A. La conscience humaine s'exerce dans la représentation qu'elle fait du monde extérieur. On peut donc dire que plus qu'autrui, le monde extérieur à nous est nécessaire dans la constitution de nous même. C'est l'intentionnalité ou particularité qu'a la conscience d'être conscience de quelque chose
B. Selon Brentano l'intentionnalité s'exerce aussi dans les sentiments que nous ressentons, dans les désirs que nous avons, dans les jugements que nous faisons.
C. La constitution de soi passe par la constitution de notre subjectivité. Le « JE » unificateur de toutes les expériences que fait notre conscience.
III . On ne peut devenir soi-même car nous le sommes déjà en tant qu'Homme doté d'une conscience
A. Descartes et le Cogito. La définition de l'Homme par Descartes comme être rationnel doté d'une raison ; il cogite et fait l'expérience du « je pense donc je suis ». Je suis moi-même à la minute où je pense que 2+2 fait 4 par exemple.
B. De la même manière, il ne s'agit pas de chercher à devenir soi-même puisque nous le sommes déjà. Car au moment même où je souhaite devenir, j'ai conscience que je ne suis pas moi-même et que je veux le devenir, donc en fait, je suis déjà moi-même.
C. En effet, l'enjeu n'est pas de devenir soi-même mais de se connaître soi-même et d'affirmer ce soi-même
Sujet 2 : Le droit est-il seulement ce qui limite ma liberté ?
Les distinctions conceptuelles qu'il nous faudra travailler et développer dans notre dissertation :
- Droit naturel / et Droit positif
Le droit naturel appartient naturellement à tout homme. La liberté, le droit à la propriété, la santé et l'égalité en sont des composantes. Le droit naturel est inaliénable et inné.
Le droit positif est le droit posé (ou fixé) par les Hommes dans une société. C'est un ensemble de règles juridiques, de loi, qui régissent la société et garantissent son bon fonctionnement.
- La liberté naturelle / et liberté civile (distinction Roussoiste)
- La liberté comme indépendance // la liberté comme absence de contraintes
Le questionnement s'organise donc autour de la relation entre la liberté et le droit.
Reformulation du sujet :
- Y a-t-il autre chose que le droit qui limite ma liberté .
- En quoi le droit limite-il ma liberté ?
- Le droit ne sert-il qu'à limiter ma liberté ?
Problématisation:
Le sujet nous pousse à chercher ce qui pourrait limiter ma liberté en société, autre que le droit (d'où le « seulement »). Il soulève ainsi la question suivante :
Qu'est-ce qui peut limiter ma liberté en société ?
Plan possible :
I. Le droit est ce qui limite la liberté d'autrui
A. Chez les philosophes contractualistes, le droit positif, fixé par les hommes, remplace le droit naturel, dont était doté chaque homme naturellement. Pourquoi ce remplacement ? Pourquoi ne pas avoir gardé le droit naturel pour régir la vie en société ? Car le droit naturel entendait la liberté comme une liberté absolue, absence de toutes contraintes (voir la jus naturale de Hobbes ).
B. Définition de la liberté comme contraire à un état de licence où tout est permis.
C. Hobbes montre la nécessité du droit et de sa fonction première de limiter la liberté en théorisant un état de nature (avant la société et le droit positif) ou règne un état de guerre de tous contre tous.
II. C'est nous qui, en respectant les lois, encadrons notre liberté
A. Selon Rousseau, en entrant dans la société, l'Homme s'élève en humanité, notamment par acquisition de la morale. La liberté morale est l'obéissance aux lois que nous nous sommes prescrites. Nous ne volons pas notre voisin car avant tout, nous savons que voler est un acte immoral.
B. Distinction de Rousseau entre liberté naturelle (répond à nos appétits, nos désirs + droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre ) et liberté civile (limitée par la volonté générale c'est-à-dire le peuple, nous, souverain)
III. Le droit garantit la liberté
A. La loi nous contraint mais en faisant, elle nous protège. Chez Hobbes, dans l'état de nature, l'Homme peut se procurer ce qu'il souhaite comme il le juge de sa propre raison, même si pour ce faire, il doit voler son voisin. Le voisin s'en retrouve entravé dans sa liberté et son droit à la propriété.
B. Défintion Lockienne de la liberté : propriété, santé, liberté + définition de Rousseau qui englobe en plus, l'égalité. L'Etat garanti tout cela.
C. Légitimité du droit : chez Locke, le gouvernement est crée précisément POUR garantir la liberté du peuple. Le droit exercé est légitime dès lors qui a pour but ce dessein. Dès lors qu'il bafoue le serment de protection qu'il a fait avec le peuple, il devient illégitime, et le peuple a le droit de se rebeller pour sa liberté
Commentaire de Texte : Mars ou la guerre jugée , Alain (1921)
Thème : L'opinion et le jugement ou la vérité faite mais pas constaté
Thèse : Alain affirme que la guerre est « un fait humain […] dont toutes les causes sont des opinions (l.1) ». Il s'inquiète du caractère dangereux que porte l'opinion et les jugements au lieu du connaître et du constat de la vérité.
Ce texte mobilise les notions de vérité, jugement et opinion. Il convient alors de les définir lors de votre commentaire de texte afin d'éclaircir les arguments de l'auteur.
Problématisation :
Alain écrit que pour ce qui est de l'ordre de « tissus d'opinion », « la vérité n'est pas constatée » (l., cependant, l'opinion selon laquelle la guerre est inévitable cesse d'être que lorsque les hommes l'abandonne.
Le texte pose la question suivante : Quelle est la valeur de l'opinion ? A-t-elle jamais une valeur de vérité ?
Plan :
I. L.1 à 5 : Alain part du constat de la guerre pour formuler et illustrer son argumentation autour du danger de l'opinion
A. Alain attribue l'opinion et « l 'art » de la guerre comme spécificité de l'Homme. Ce lien entre l'opinion et la guerre propre à l'Homme permet d'argumenter sur le danger qu'est l'opinion et plus encore celle portant sur la guerre.
B. L'opinion est vraie que parce qu'on la soutient.
II. L.5 à 10 : Rapport entre l'opinion et la vérité
A. La véracité de l'opinion dépend du nombre de personnes qui l'a soutiennent et non des faits. Si un grand nombre de personnes pensent que la guerre est inévitable alors elle sera inévitable.
B. La paresse intellectuelle est responsable de ces opinions et jugements.
C. Les individus ne s'intéressent plus à reposer la véracité de leurs jugements sur des faits , il les construisent eux-mêmes.
I. l. 11 à fin : Le jugement comme décision
A. L'opinion n'est qu'un point de départ au jugement vrai. D'où le rappel d'Alain concernant les preuves de notre opinion que la guerre est inévitable avant de décider de partir en guerre.
B. L'influence de notre opinion dans la formulation de notre jugement « si tu décides pour la guerre, les preuves abondent ».
Conclusion
La vérité est l'adéquation entre un jugement et la réalité dont il rend compte. L'opinion n'est pas la vérité mais un point de départ à notre jugement. Elle est en elle-même insuffisante. Pour juger le vrai il faut d'une part éradiquer la paresse intellectuelle et d'autre part ne pas suivre les opinions du plus grand nombre. Ce n'est pas le nombre d'individus supportant une opinion quelle qu'elle soit qui peut justifier de sa véracité.
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Date de dernière mise à jour : 30/04/2021