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   Les sujets tombés au baccalauréat de philosophie : Pondichéry, bac 2018

Sujets de la série S

Terminale S 

 

Sujets de la série S au choix

 

Dissertation 1 - Toute démonstration est-elle scientifique ?

Dissertation 2  - Une loi injuste vaut-elle mieux que l’absence de loi ?

Commentaire  - PLOTIN, Ennéades

Expliquer le texte suivant :

Considérons maintenant l’âme dans le corps, qu’elle existe d’ailleurs avant lui ou seulement en lui ; d’elle et du corps se forme le tout appelé animal. Si le corps est pour elle comme un instrument dont elle se sert, elle n’est pas contrainte d’accueillir en elle les affections du corps, pas plus que l’artisan ne ressent ce qu’éprouvent ses outils : mais peut-être faut-il qu’elle en ait la sensation, puisqu’il faut qu’elle connaisse, par la sensation, les affections extérieures du corps, pour se servir de lui comme d’un instrument : se servir des yeux, c’est voir. Or, elle peut être atteinte dans sa vision, et par conséquent, subir des peines, des souffrances, et tout ce qui arrive au corps ; elle éprouve aussi des désirs, quand elle cherche à soigner un organe malade. Mais comment ces passions viendront-elles du corps jusqu’à elle ? Un corps communique ses propriétés à un autre corps ; mais à l’âme ? Ce serait dire qu’un être pâtit1 de la passion d’un autre. Tant que l’âme est un principe qui se sert du corps, et le corps un instrument de l’âme, ils restent séparés l’un de l’autre ; et si l’on admet que l’âme est un principe qui se sert du corps, on la sépare. Mais avant qu’on ait atteint cette séparation par la pratique de la philosophie, qu’en était-il ? Ils sont mêlés : mais comment ? Ou bien c’est d’une des espèces de mélanges ; ou bien il y a entrelacement réciproque ; ou bien l’âme est comme la forme du corps, et n’est point séparée de lui ; ou bien elle est une forme qui touche le corps, comme le pilote touche son gouvernail ; ou bien une partie de l’âme est séparée du corps et se sert de lui, et une autre partie y est mélangée et passe elle-même au rang d’organe.

PLOTIN, Ennéades 

 

Bac philosophie S les corrigés

 

Sujet 1 : toute démonstration est-elle scientifique ?

Distinctions conceptuelles :

Scientifique // rationnel, méthodique

Démonstration // vérité (Démonstration = raisonnement par lequel on établit la vérité d’une proposition)

Le questionnement s’organise donc autour de la relation entre vérité et science.

Reformulation du sujet : tout raisonnement est-il rationnel, vrai ?

Problématisation : ici la problématisation est assez ardue, car il faut bien garder en tête le double sens de scientifique (rationnel, méthodique ; mais aussi dans l’imaginaire commun : vrai). Le problème est qu’on attend de la science d’être vraie, alors qu’une démonstration peut être scientifique dans être vraie, ce qui ajoute une difficulté à la problématisation. Le sujet suggère d’une part que la démonstration serait, dans son caractère même, scientifique ; d’autre part, il incite à interroger cette « scientificité » et sa définition.

I- Du point de vue de la méthode, toute démonstration est scientifique (ou du moins, elle peut l’être)

A/ La démonstration en science consiste en la mise en place d’une expérience pour vérifier une hypothèse de départ : c’est la méthode hypothético-déductive. Cette démonstration est donc profondément scientifique, au fondement de la science contemporaine.

B/ C’est seulement par la méthode que nous pouvons parvenir à la connaissance (Descartes). A partir du moment où je cherche méthodiquement à connaître quelque chose, c’est-à-dire à démontrer quelque chose de manière construite et réfléchie, je procède de manière scientifique, car rationnelle.

C/ Le syllogisme est peut-être la plus ancienne forme de démonstration, et de science (Aristote). Par exemple : tous les hommes sont mortels (première prémisse) / Socrate est un homme (deuxième prémisse) / donc Socrate est mortel (conclusion)

II- Toutefois la méthode scientifique ne permet pas nécessairement d’arriver à la vérité, à l’exactitude scientifique.

A/ Toute connaissance procède nécessairement d’une intuition, d’une sensation (Locke). Si l’intuition n’est pas correcte, qu’elle que soit la méthode, la démonstration, la conclusion sera faussée.

B/ Le cas des paralogismes. Une démonstration apparemment scientifique peut en fait être une faute logique. Exemple : tous les humains sont mortels / les ânes ne sont pas humains / un âne est immortel. On se rappellera ici l’anecdote d’un moine qui, au moyen-âge, étudiant l’anatomie des mouches. Prenant une mouche, il lui arrache les ailes et lui dit : « vole ! ». Devant l’immobilité de la mouche, il inscrit consciencieusement sur ses notes : « Quand on arrache les ailes d’une mouche, elle devient sourde. » Ainsi la méthode peut être correcte, les déductions ne le seront pas nécessairement. Toute démonstration n’est pas scientifique.

III- Redéfinir la scientificité

A/ La scientificité n’est pas que rationalité et méthode ; elle est aussi recherche constante de la vérité par l’erreur, par la vérification. Toute notre connaissance est travail de rectification contre nous-mêmes, nous dit Bachelard. Toute démonstration n’est pas scientifique car tout ce que l’on nomme science ne l’est pas forcément.

B/ Ainsi les idées doivent guider les faits, et la science ne peut s’imposer par son seul positivisme : science et philosophie sont inséparables et s’aident mutuellement. A la fois indissociables et irréductibles l’un à l’autre. La science n’est pas qu’analyse méthodique de fait mais constante remise en question dans la quête de la vérité, au même titre que la philosophie.

C/ De plus la démarche scientifique n’est pas que vérification : elle suppose l’invention (Jacob). On ne peut pas concevoir de recherche scientifique sans inventivité. Toute démonstration n’est pas scientifique, certes ; mais toute science n’est pas que démonstration.

 

Sujet 2 : une loi injuste vaut-elle mieux que l’absence de loi ?

Distinctions conceptuelles :

Juste légal // légitime

Loi positive (de l’Etat) // loi naturelle

Le questionnement s’organise autour de la question de la justice de la loi, c’est-à-dire de sa légalité ou de sa légitimité.

Reformulation : est-il préférable d’avoir une mauvaise loi au fait de ne pas avoir de loi du tout ?

Problématisation : le sujet suggère qu’il serait préférable d’avoir une loi injuste que pas de loi du tout ; toutefois on peut peut-être remettre en question le postulat de « loi injuste », ou du moins ne pas oublier le double sens de la justice : légal // légitime.

Plan :

I- Oui, il semble préférable d’avoir une loi injuste que de ne pas avoir de loi du tout.

A/ Sans loi, les hommes sont dans un état de guerre permanent, dans la guerre de tous contre tous (Hobbes). Du point de vue de la légalité, c’est la loi qui permet aux hommes de vivre ensemble sans qu’ils s’entre-tuent : mieux vaut donc une loi, même injuste, qu’une impossible paix.

B/ La loi est ce qui permet de maintenir une forme de hiérarchie. La transcendance de la loi positive est ce qui maintient la société en ordre, en sécurité (Burke).

C/ La justice ne peut se pratiquer que par la crainte, nous dit Platon. Ainsi même si la loi inspire la crainte, même si elle paraît injuste, sa transcendance prévaut à nos considérations : la loi est toujours nécessaire, juste ou pas.

II- Il semble d’ailleurs incorrect de parler de « loi injuste »

A/ Parler de loi injuste, qu’est-ce que ça veut dire ? On sous-entend que la loi pourrait être illégale ? C’est absurde : la loi représente l’autorité de l’Etat, elle ne peut être que légale, donc juste. La loi est nécessaire et doit être obéie (Hobbes).

B/ Il ne faut pas juger la loi sur sa justice mais sur son efficacité : la loi suppose la méchanceté humaine et s’efforce de la réprimer. Il n’y a pas lieu de savoir si elle est juste ou injuste : il faut se demander si elle est efficace. La fin justifie les moyens (Machiavel)

C/ La loi ne peut pas être injuste puisqu’elle représente la volonté générale. Il n’y a qu’un droit collectif qui se substitue à tous les droits naturels individuels. (Rousseau)

III- Du point de vue de la légalité, on ne saurait parler de loi injuste. Mais du point de vue de la justice-légitimité de la loi, il semble qu’on doive préférer pas de loi à une loi injuste.

A/ La loi est légitime si elle respecte la dignité humaine. Sinon, mieux vaut pas de loi du tout : les hommes gouvernés par eux-mêmes seront toujours plus libres que sous le joug d’une mauvaise loi. C’est la théorie d’un homme comme Proudhon.

B/ La loi n’est légitime, juste, que si elle cherche à défendre les plus faibles contre les plus forts. Si la loi ne fait que renforcer l’oppression des forts sur les faibles, si la force fait office de droit, mieux vaut pas de loi du tout (Rousseau).

C/ La loi qui ne respecte pas le droit naturel, fondé sur les valeurs humaines (Léo Strauss) ne mérite pas d’être appelée juste, et ne mérite pas de faire office de loi. La loi ne doit pas se tenir dans une transcendance qui en vient à ignorer les valeurs humaines, ses libertés et droits naturels.

 

Sujet 3

Texte de Plotin explorant la relation entre l’âme et le corps.

Distinctions conceptuelles :

Âme / corps

Instrument / principe

Problématique : quelle est la relation entre l’âme et le corps ?

Idée principale : la pratique de la philosophie permet de séparer le corps et l’âme, de faire du corps un instrument et de l’âme un principe. Avant cette séparation, les deux sont mêlés.

Plan

Le texte se divise en deux parties, correspondant aux deux paragraphes. Il faut faire attention dans le cas d’un commentaire de texte à bien respecter le mouvement du texte étudié, et à ne surtout pas essayer à tout prix de le découper en trois parties. Certains textes s’y prêtent, d’autres pas du tout. Pensez à bien utilisez les connecteurs logiques (mais, or, donc, car….) pour séquencer votre texte.

I- Le lien entre l’âme et le corps (paragraphe 1)

Dans un premier temps du texte Plotin s’interroge sur le lien particulier entretenu entre l’âme et le corps, sur la possibilité d’une connexion entre eux et sur les conséquences de cette connexion. C’est une question majeure de la pensée philosophique, reprise par des auteurs comme Descartes ou Spinoza pour ne citer qu’eux.

II- La séparation (paragraphe 2)

A/ Le corps, instrument de l’âme. On voit ici que la pratique de la philosophie peut permettre de séparer le corps et l’âme, de mettre le corps au service de cette dernière, comme un instrument. (de « mais comment ces passions » à « on la sépare »)

B/ La question la plus préoccupante reste toutefois le fait de comprendre le lien particulier qui unit âme et corps avant que la philosophie puisse les séparer. Dans une énumération d’hypothèses, Plotin nous fait part de son désarroi face à cette question pour le moins insoluble de la philosophie.

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Date de dernière mise à jour : 20/04/2021

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