Cours sur le thème de la liberté. De la liberté à la libération de l'homme

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La liberté

Si avant d'engager un débat sur le problème de la liberté, nous voulons proposer une définition qui s'appliquerait à toutes les formes de liberté, nous ne pouvons qu' adopter une définition négative 

LA LIBERTE EST L'ABSENCE DE CONTRAINTES

On parle alors des libertés. Le mot liberté se mettra au pluriel. Il y a autant de libertés que de contraintes dont on s'affranchit.

Ainsi, en politique, on invoque la liberté de réunion, d'association, d'opinion qui suppose une marge d'indépendance à l'égard de l'autorité gouvernementale.

Le libre échange dans le domaine économique, c'est le commerce affranchi des contraintes douanières, des tarifs imposés.

A partir de là, les métaphysiques ont forgé le concept de liberté absolue.

Comprenons bien que la liberté ainsi entendu est le pouvoir d'agir indépendamment de toutes les déterminations extérieures et de toutes déterminations intérieures.

L'homme a t'il le libre arbitre?

On ne peut le démontrer. La liberté est le pouvoir de faire ou de ne pas faire, mais il n'y a pas de preuve de la liberté.

On ne peut pas la démontrer on ne peut qu'en faire l'expérience.

Descartes : "la liberté de notre volonté se connait sans preuves par la seule expérience que nous en avons".

Pour le penseur, nous faisons dans notre conscieence l'expérience d'un libre arbitre infini comme celui de Dieu. Nous pouvons nous refuser même à l'évidence, rien que pour manifester la puissance de notre libre arbitre.

Une proposition évidente comme "je pense donc je suis" exige mon assentiment, mais j'ai toujours la liberrté de m'abstenir de la considérer, d'en détourner mon attention Je crois ce que je vois clairement et distinctement par les lumières de mon entendement, mais je ne vois que ce que je regarde et je ne regarde que ce que je veux.

Même l'évidence du vrai est soumise au bon vouloir de ma libre attention

L'acte gratuit

Gide, les Caves du Vatican

Un personnage commet un acte gratuit. Lafcadio se rend à Rome par le train et se trouve seul dans son compartiment avec un petit vieux nommé Amédée Fleurissoire.

"Qui le verrait, pensait Lafcadio? Là, tout près de ma main sous ma main, cette double fermeture que je peux faire jouer aisément. Cette porte qui cédant tout à coup le laisserait crouler en avant : une petite poussée suffirait. On n'entendrait même pas un cri. Un crime immotivé, quel embarras pour la police! Ce n'estpas tant des évènements que j'ai curiosité, que de moi-même".

Lafcadio laisse la décision au hasard : "si je puis compter jusqu'à 12 sans me presser, avant de voir dans la campagne quelque feu, l'homme est sauvé. Je commence, 1, 2, 3... 10, un feu! " Et le crime s'accomplit.

Un acte gratuit est-il possible?

Un acte gratuit ne l'est pas toujours, il peut-être déterminé par des motifs inconscients.

Spinoza : "L'illusion du libre arbitre vient de la conscience de notre action jointe à l'ignorance des causes qui nous poussent à agir"

Autre exemple :

Un homme ivre croit qu'il bavarde tout à fait librement alors qu'il est inconsciemment poussé à bavarder tout en ignorant les motifs qui le poussent, et lorsqu'il aura cuvé son vin, peut-être le regrettera t'-il.

Les actes dont nous ignorons les motifs sont les moins libres. L'homme est en fait agis par des motifs inconscients dont il est l'esclave.

Ex : crimes, délits (tueurs en série)

L'acceptation de la nécessité s'oppose au LA

Convertir la nécessité en liberté : les stoiciens faisaient consister la liberté dans l'obéissance à la divine nécessité : adopter le déterminisme c'est être libre.

Solution de Spinoza :

Comment l'homme dans l'univers parviendra t'-il à se libérer?

Spinoza : pour êtr elibre il suffit d'accepter l'univers. On ne peut pas avoit tout ce que l'on veut. On se libèrera dès lors en voulant ce que l'on a. Mais comment accepter tout ce qui nous arrive?

Spinoza répond : par l'intelligence. Pour être libéré, il me suffit de comprendre que tout ce qui m'arrive était nécessaire, de coincider par mon intelligence avec cette nécessité inéluctable. SI le malheur me frappe, quand j'aurai compris que l'enchaînement des causes et des effets dans l'univers rendait ce malheur inévitable, je serai apaisé.

Je cesserai d'envisager mes souffrances sous l'angle borné de mon individualité pour les considérer sous l'angle de la totalité. Tout découle de l'éternelle détermination de Dieu.

La liberté se réduit à la conscience de la nécessité.

La question à poser pour relancer le débat de la liberté :

Mais n'est-ce pas réduire la liberté à la résignation?

Au Xxe une telle attitude de résignation n'est pas suffisante. A quoi bon tenter une entreprise si le résultat quel qu'il soit doit-être accepté comme inévitable?

La liberté d'après le rationalisme moderne

L'acte libre serait l'acte le plus réfléchi, celui dont nous avons pesé tous les motifs donc le contraire d'un acte indifférent.

Je ne peux pas définir l'acte libre uniquement en fonction de moi-même car j'agis dans une certaine situation.

L'homme est-il libre? Cette question a t'-elle un sens?

C'est comme si on demandait l'homme est-il heureux ou malheureux?

En fait la liberté n'est pas un état qui caractériserait la nature humaine en tant que telle mais le résultat d'une libération d'une conquête.

Pour reprendre les mots de Brunschvicg, nous dirons que “la liberté n'est pas quelque chose qui est donnée mais une oeuvre qui reste à faire”.

L'acte libre se confond avec l'acte intelligent

Voyez Andromaque dans la tragédie de Racine. Elle est prise dans un cruel dilemme. Ou bien pour sauver la vie de son jeune fils Astyanax, elle épouse Pyrrhus et trahit, croit-elle, sa fidélité à la mémoire d'Hector, ou bien elle n'épouse pas Pyrrhus, reste fidèle au souvenir d'Hector, mais Pyrrhus sacrifie Astyanax.

Que va t'-elle décider? Elle épouse Pyrrhus, celui-ci de son côté s'engage à laisser Astyanax en vie. Andromaque prend également la décision de se donner la mort tout de suite après la cérémonie nuptiale. Cette solution tragique mais réfléchie, ce stratagème habile est un acte libre car c'est une initiative intelligente;

L'acte libre n'est pas seulement l'acte qui résout un problème posé par nos rapports avec les autres hommes. Le problème de la liberté est posé par les relations des hommes et du monde.

En effet, au début de l'histoire, l'homme est esclave de l'univers, aliéné dans un monde hostile. Il lui faut se nourrir, se protéger des animaux etc. Grâce à son intelligence, il va progressivement maîtriser toutes les forces de la nature. D'esclave il va devenir maître. Il va satisfaire ses besoins et assurer sa sécurité en apprenant à connaître et à utiliser le déterminisme de l'univers, les lois de la nature. La connaissance et l'utilisation de la nécessité seront l'instrument de la libération de l'homme.

DONC : LE FATALISME ASSERVIT ET LE DETERMINISME LIBERE

Ainsi pour se libérer, l'homme n'a pas besoin d'un miracle. Il lui suffit d'utiliser ls lois de la nature et par des techniques efficaces, de transformer en moyens les obstacles.

Hegel = “l'homme se libère par la ruse de la raison”.

Nous identifions donc la liberté avec la technique = maîtrise du monde par l'utilisation des lois du monde dont Descartes disait “qu'elles nous rendaient maîtres et possesseurs de la nature”.

Donc = la technique libère mais l'homme est également esclave des techniques.

La question de la libération de l'homme par les sciences reste ouverte.
 

A voir : Jean Paul Sartre

“Je suis mon acte”

“L'existence précède l'essence”

“l'homme est condamné à être libre”.

 

BAC

Date de dernière mise à jour : 28/07/2021

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