Camus, la peste, l'agonie d'un innocent

 

ORAUX EAF

   
   

 

Questionnaire sur Albert Camus :

 

 

 

DNBAC

 

 

 

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Camus la Peste à l oral eaf la scène de l agonieCamus la Peste à l oral eaf la scène de l agonie (22.57 Ko)

 

 

*** Camus :

1 -

Quand Albert Camus est-il né?

Albert Camus est né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie

2 -

Quand est-il décédé?

Il est mort le 4 janvier 1960 à Villeblevin dans l'Yonne

3 -

Qui est Camus?

C' est un écrivain dramaturge, essayiste et philosophe français.

4 -

Quel est le thème dominant de l'ensemble de son oeuvre?

Il a développé dans son œuvre très diverse un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine.

5 -

A t'-il reçu le prix Nobel de littérature en 1957?

Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1957.

6 -

Citez trois de ses oeuvres

Il est l’auteur de l’étranger, la chute, le mythe de Sisyphe

7 -

Quand commence t'-il son travail sur le "cycle de l'absurde"?

– À partir de 1940, début de son travail sur le « cycle de l’absurde » (L’Étranger, roman, Le Mythe de Sisyphe, essai, et Caligula, théâtre) : face à une existence dont ils ne perçoivent pas le sens, les héros de Camus s’enfoncent dans l’indifférence et ne croient en rien.

8 -

Quand Camus s'installe t'-il à Oran?

Il s’installe en 1941 à Oran, et commence à recueillir des documents sur la peste. Il s’engage dans la Résistance en 1944 (travaille au journal clandestin Combat).

9 -

Le roman "la Peste" connait-il un grand succès?

– 1947 : publication de La Peste qui remporte un grand succès. On y voit une allégorie de la France sous l’Occupation (dans une lettre à Barthes, Camus affirme que son roman a «comme contenu évident la lutte européenne contre le nazisme»).

10 -

Quand publie t'-il l'Homme révolté?

– 1951 : publication de L’Homme révolté, qui constitue le dernier volet d’un « cycle de la révolte », avec La Peste et L’État de siège. L’homme – dont le docteur Rieux est l’archétype – appartient à une collectivité dont il lui faut partager les luttes.

Ce second cycle exalte la solidarité humaine face au mal, ce qui montre l’évolution de la pensée de Camus.

11 -

De quoi Camus décède t'-il?

– 1960 : Camus meurt dans un accident de voiture

12 -

Quel roman inachevé laisse t'-il à sa mort?

il laisse inachevé un roman autobiographique, Le Premier Homme.

 

 

DEFINITION DU ROMAN:

Les origines du roman sont liées à la langue romane et à l’affirmation de la langue française. Issus de l’épopée en vers, les premiers romans évoquent le monde de la chevalerie.

Le genre du roman adopte progressivement ses caractéristiques narratives. Mais il est longtemps considéré comme un genre mineur. C’est au XIXème siècle, reconnu comme l’âge d’or du roman, qu’il acquiert ses lettres de noblesse, au moment où la bourgeoisie affirme ses codes dans la société.

Le roman met toujours en scène un ou plusieurs individus qui cherchent à s’intégrer dans la société.

Le XXème siècle voit la remise en cause des codes traditionnels du roman, en particulier dans ce que l’on a appelé le nouveau roman.

Le roman, souvent inclassable, admet toutefois différentes catégories : le roman de chevalerie, le roman libertin, le roman épistolaire, le roman historique, le roman naturaliste, le roman d’initiation, le roman policier… reconnaissables à la structure narrative développée.

 

 

Première partie de l'entretien : Camus, la peste

La Peste Camus

Introduction : Le XXème siècle est marqué par de nombreux événements historiques comme la seconde guerre mondiale. Camus, journaliste rédacteur en chef de Combat un journal regroupant des résistants est également un écrivain. Il relate dans ses œuvres des situations lui permettant de faire part de ses réflexions. En 1947, deux ans après la fin de la seconde guerre mondiale, La Peste paraît. Camus y compte à travers la chronique d’un médecin l’évolution de la vie à Oran sujette à une épidémie : La peste.

A la fin du mois d’octobre, la peste poursuit inlassablement ses ravages. Le docteur Castel a mis au point un sérum qui va être essayé sur le fils du juge Othon dont le cas est jugé désespéré par Rieux. Entouré de tous les personnages importants – Castel, Tarrou, Paneloux, Grand, Rambert et Rieux – l’enfant se livre à une lutte pathétique contre le mal qui l’assaille. Cette scène poignante est l’occasion d’une réflexion morale sur le sens de la condition humaine.

LECTURE TEXTE :

Le docteur serrait avec force la barre du lit où gémissait l'enfant. Il ne quittait pas des yeux le petit malade qui se raidit brusquement et, les dents de nouveau serrées, se creusa un peu au niveau de la taille, écartant lentement les bras et les jambes. Du petit corps, nu sous la couverture militaire, montait une odeur de laine et d'aigre sueur. L'enfant se détendit peu à peu, ramena bras et jambes vers le centre du lit et, toujours aveugle et muet, parut respirer plus vite. Rieux rencontra le regard de Tarrou qui détourna les yeux. Ils avaient déjà vu mourir des enfants puisque la terreur, depuis des mois, ne choisissait pas, mais ils n'avaient jamais encore suivi leurs souffrances minute après minute, comme ils le faisaient depuis le matin. Et, bien entendu, la douleur infligée à ces innocents n'avait jamais cessé de leur paraître ce qu'elle était en vérité, c'est-à-dire un scandale. Mais jusque-là du moins, ils se scandalisaient abstraitement, en quelque sorte, parce qu'ils n'avaient jamais regardé en face, si longuement, l'agonie d'un innocent.

Justement l'enfant, comme mordu à l'estomac, se pliait à nouveau, avec un gémissement grêle. Il resta creusé ainsi pendant de longues secondes, secoué de frissons et de tremblements convulsifs, comme si sa frêle carcasse pliait sous le vent furieux de la peste et craquait sous les souffles répétés de la fièvre. La bourrasque passée, il se détendit un peu, la fièvre sembla se retirer et l'abandonner, haletant, sur une grève humide et empoisonnée où le repos ressemblait déjà à la mort. Quand le flot brûlant l'atteignit à nouveau pour la troisième fois et le souleva un peu, l'enfant se recroquevilla, recula au fond du lit dans l'épouvante de la flamme qui le brûlait et agita follement la tête, en rejetant sa couverture. De grosses larmes, jaillissant sous les paupières enflammées, se mirent à couler sur son visage plombé, et, au bout de la crise, épuisé, crispant ses jambes osseuses et ses bras dont la chair avait fondu en quarante huit heures, l'enfant prit dans le lit dévasté une pose de crucifié grotesque.

 

 

Problématique : quelle vision de l’homme et du monde Camus propose-t-il dans cet extrait ?

Questions d'après le plan adopté :

  • I. L’agonie d’un innocent…
  • 1) Une victime condamnée
  • 2) Qui révèle l’impuissance face à la maladie
  • II. …Révélée précisément à travers l’observation des médecins
  • 1) Les médecins observent et relatent
  • 2) Ce qui leur fait réaliser l’échec face à l’avancée de la maladie
  • 3) Un généralisation

 

 

I. L’agonie d’un innocent…

1) Une victime condamnée

+L’enfant est très affaiblit par la maladie :

-adjectifs appelants à la pitié : « le petit malade » (l.2) « petit corps » (l.5) « frêle carcasse » (l.22)

+C’est une victime tragique :

-champ lexical de la mort « mourir » (l10) « agonie » (l.18 ) « mort » (l.27) ou encore « empoisonnée » (l.26) qui révèle une idée de tragique puisque la mort causée par un poison est bien souvent inévitable

-d’autre part le malade éprouve de la souffrance, comme le montre le champ lexical de la souffrance « souffrances » (l.12) « la douleur »(l.13), « mordu à l’estomac » (.19) « pliait » (l.19) « creusé » (l.20) « grosses larmes »

-sa mort semble inévitable, puisque il n’est plus considéré comme un homme à part entière mais plutôt à un corps : « frêle carcasse » (l.22) « ses jambes osseuses et ses bras dont la chair avait fondu »

  • Questions sur l'extrait :
  • I -
  • 1 -
  • - Relevez les adjectifs qui connotent la pitié
  • - Relevez le champ lexical de la mort et de la souffrance
  • - Comment le tragique est-il mis en avant?
  • - Comment la mort de l'enfant est-elle considérée?
  • - Relevez les termes et expressions qui montrent qu'il est considéré et assimilé à un corps plutôt qu'à un être humain

 

2) Qui révèle l’impuissance face à la maladie

+Comme montré précédemment l’enfant est destiné à la mort, ceci est aussi montré par deux métaphores :

-la métaphore de la peste, représentée par le vent

- la métaphore de la fièvre, représentée par le feu

Les symptômes de la peste sont représentés par des éléments de la nature que l’homme ne peut pas contrôler et montre ainsi l’impuissance des hommes face au fléau de la peste.

+D’autre part, à ce stade de la maladie, l’enfant n’agit plus, il subit seulement et ceci montre son impuissance liée à son impossibilité de contrôler son corps => participes passés.

2 - Questionnaire

  • - La mort est-elle assimilée à la fatalité?
  • - Relevez deux métaphores
  • - Comment l'impuissance de l'homme est-elle évoquée?
  • - Que montrent les participes passés?

 

II. …Révélée précisément à travers l’observation des médecins

1) Les médecins observent et relatent

+Les médecins sont témoins de l’agonie de l’enfant :

-champ lexical de la vue : « ne quittait pas des yeux » (l.2) « déjà vu » (l.10) « suivi leurs souffrances minutes après minute » (.12) « regardé en face »(l.17)

-ils suivent l’enfant jusqu’à sa mort : « minute après minute » (l.12) « si longuement »(L18)

+Ils sont témoins donc des symptômes de l’enfant, qui sont relatés dans une chronique

-présence de nombreux adverbes « brusquement » (l.3), « de nouveau »(l.3) « à nouveau » (.20)

-indices temporel « en quarante-huit heures »

-insistance sur les ressentis « secoué de frissons et de tremblements convulsifs »(

II - Questionnaire

1 -

  • - Comment le corps médical est-il perçu?
  • - Que traduit l'agonie de l'enfant au niveau médical?
  • - Relevez le champ lexical de la vue
  • - Comment les affres de l'agonie sont-elles évoquées?
  • - Citez pour justifier votre réponse
  • - Que marquent les nombreux adverbes?
  • - Relevez les indices temporels

 

2) Ce qui leur fait réaliser l’échec face à l’avancée de la maladie

+ Premièrement les « accalmies de l’enfant » sont brèves et vite rattrapées par des moments de crise comme le montre l’opposition entre « brusquement » et « lentement » (l.3 et 4)

+ Ensuite, les souffrances de l’enfant sont dures à supporter et par ce biais paraissent longues comme le montre l’oxymore « longues secondes » (.21) mais cependant en seulement deux jours l’enfant est près de mourir

2 - Questionnaire

  • - Comment l'échec face à la maladie est-il perçu?
  • - Relevez deux adverbes de manière antithétiques traduisant l'évolution de la maladie
  • - Relevez un oxymore

 

3) Un généralisation

+ On décrit seulement la souffrance subie causée par la maladie et l’enfant est « inconnu », on peut donc appliquer ce qui lui arrive au reste de la population

+ Crucifixion

3 - Questionnaire

  • - En quel sens peut-on faire une généralisation?

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 25/07/2021

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