Candide chez les Oreillons, Voltaire
Voltaire, entretien préparé sur le chapitre 16 de Candide
« Candide chez les Oreillons », Candide, Voltaire, Chapitre 16 de « A leur réveil... » à « ...je n'étais pas jésuite. »
Introduction :
Voltaire (1694-1778) écrivain francais et philosophe des lumières a été embastillé. Il fait ses études chez les jesuites et fait passer ses idées a travers ses oeuvres comme dans Candide, roman philosophique publié en 1759. Chapitre 16, candide et son Valet Cacambo sont en fuite apres avoir tué le frère de Cunegonde. Ils arrivent au pays des Oreillons, peuple sauvage et se font kidnapper par eux
Questions sur Candide, chapitre 16 : Avez-vous bien lu le chapitre 16?
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Où l'action se situe t'-elle?
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Quels sont les personnages essentiels de ce chapitre?
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Que font Candide et Cacambo?
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Que sait-on du pays des oreillons?
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Que leur arrive t'-il?
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Qu'apprend Candide dans ce chapitre?
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Peut-on parler d'un voyage initiatique?
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Cela marque t'-il une étape importante ? Pourquoi? Justifiez votre réponse
- Questions sur Candide : Avez-vous bien compris le conte philosophique
- Questions de réflexions personnelles
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Lecture et compréhension de Candide
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Quel est le genre littéraire de Candide?
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Qui est Candide?
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Quel est son maître à penser?
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Qui Pangloss représente t’-il?
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Que pouvez-vous dire de son évolution intellectuelle?
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De son apprentissage de la vie?
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Commentez en quelques mots l’épisode final du jardin.
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Que symbolise le retour à la terre?
Plan de l'étude proposée
- I.Les oreillons ou comment l'on constate qu'il n'y a pas d'humains sauvages
- II.Cacambo ou comment on doit considérer l'Autre
- III Candide ou la relativité des mœurs
I.Les oreillons ou comment l'on constate qu'il n'y a pas d'humains sauvages
Caricaturés :
Nus mais armés, très armés (massues, flèches, haches à caillou...) l'outillage de l'indien et de l'homme préhistorique. Grande Chaudière qui boue + broches, stéréotype et exagération, comme dit Candide « nous allons certainement être rôtis ou bouillis » Deux passages au style direct rapportent leurs paroles. Ils crient toujours en chœur, plutôt allègrement et ne semblent avoir qu'un mot à la bouche « Jésuite », qu'ils répètent systématiquement : « C'est un jésuite, c'est un jésuite », « Mangeons du jésuite, mangeons du jésuite », « Il n'est point jésuite, il n'est point jésuite » (Voltaire qui a fréquenté le collège Louis-le-Grand dirigé par des jésuites se moque de ses anciens professeurs.) Une des formes de l'ironie voltairienne est le badinage qui consiste à parler de façon légère des pires atrocités. Ici, les Oreillons qui s'apprêtent à dévorer C et C paraissent bons enfants, paisibles, joyeux. Sans souci de réalisme, Voltaire transcrit ce qu'ils disent mais qui les entend et comprend ? Dans ce portrait de cannibales, on retrouve l'opposition (Une des...) entre Voltaire et Rousseau : contrairement à Rousseau, Voltaire ne croit pas qu'il y ait un état originel, primitif, d'isolement et de bonheur, pour lui l'homme n'est qu'en société. En effet, les Oreillons ont un nom ridicule, vivent nus, de façon rudimentaire (sans raffinement), sont cannibales / mais vivent en société, ont leurs ennemis et une forme de fanatisme « anti-jésuite » (effondrement du mythe du bon sauvage), ils ne sont pas non-violents, ils se battent pour leur liberté, ils ont leurs propres mœurs (zoophilie et anthropophagie sont acceptées) qui choquent l'occidental mais savent ce qui est juste ou non. Voltaire s'amuse à souligner - tantôt leur caractère primitif : Tout nus / massues / mangeurs de jésuites /offrent des filles... -tantôt leur appartenance à une société : les deux dames / deux notables / « Messieurs » /gens d'esprit... et Candide : « au lieu de me manger, m'ont fait mille honnêtetés »
Questions sur le chapitre 16 en fonction du plan du commentaire : Les réponses sont dans le commentaire
I -
- Comment les sauvages apparaissent-ils?
- Relevez le champ lexical de l'armement caractéristique de ce peuple
- Quel stéréotype fait dire à Candide : "Nous allons certainement être rôtis ou bouillis"?
- Quelle exagération Voltaire met-il ainsi en avant grâce à ce stéréotype?
- Relevez les deux passages au style direct
- Que scandent les oreillons?
- Quelle est l'intention de Voltaire?
- Le ton est-il ironique? Justifiez votre réponse
- De quelle nature l'ironie est-elle ici?
- Quelle est la figure de rhétorique habituellement utilisée par Voltaire pour faire valoir son ironie?
- Définissez cette figure de style
- Que veulent faire les oreillons?
- Cela traduit-il le réalisme ou l'irréalisme du passage?
- Nous avons le portrait tracé des cannibales : quelle est la thèse de Voltaire à cet égard?
- Comment conçoit-il l'évolution de l'homme?
- S'inscrit-il dans l'évolution d'un état de nature à un état de société?
- A quuel philosophe Voltaire s'oppose t'-il?
- Comment se traduit la non croyance en l'état originel chez Voltaire?
- Comment vivent réellement les oreillons?
- Leur idéal de vie reflète t-'il celui de Voltaire?
- Que cherche à mettre en valeur Voltaire de manière assez paradoxale?
- Soulignez, relevez et analysez les oppositions
II.Cacambo ou comment on doit considérer l'Autre
C'est un valet de comédie, c'est plus particulièrement une figure qui rappelle Figaro, il est un peu Espagnol, a fait toutes sortes de métiers. (voir début du chap. XIV) Européen et Sud-Américain à la fois, il semble tout indiqué pour servir de lien. « Cacambo ne perdait jamais la tête », il se trouve qu'il parle un peu, finalement très bien la langue de cette tribu. Il remplace avantageusement Pan / gloss, car non seulement il parle les langues mais n'est pas ethnocentrique. Toujours badinage : l'échange avec Candide puis s'adresse aux Oreillons sans la moindre émotion. Son discours est fidèle à la rhétorique antique : exorde, concession, objection, narration / argumentation et enfin (péroraison) propose un marché. C'est lui qui défend l'opinion de Voltaire sur le cannibalisme, voir article « Anthropophage » du dictionnaire. Manger ceux qu'on a tués n'est pas pire que de les laisser dévorer par les vers et les charognards. Si les dits sauvages mangent leurs victimes, ce n'est pas parce qu'ils sont plus cruels que les occidentaux mais parce qu'ils ont moins de nourriture à leur portée. Ce que condamne Voltaire c'est le crime. Jouant son rôle d'intermédiaire, Cacambo oppose vous et nous mais souligne aussi qu'il diffère de Candide qui est son maître, « je suis d'ici » Il ne dit pas ce qu'il pense du fait de tuer. Le diplomate Cacambo n'est pas en position de condamner quoique ce soit : « C'est très bien fait, rien n'est plus juste » Les antiphrases truffent son discours, autre procédé de l'ironie chez Voltaire : « le droit naturel nous enseigne à tuer notre prochain », oxymore même : prochain/tuer. Mais puisqu'en effet, cela se fait partout. L'objection de Cacambo, c'est qu'il y a méprise/ erreur.En effet, loin d'être jésuite, Candide en a tué un et il semble que ::les ennemis de nos ennemis sont nos amis. Puisque en effet, les Oreillons sont d'accord.
II - Questionnaire
- Qui est Cacambo?
- Quelle figure de la littérature nous rappelle t'-il?
- Quel est son rôle?
- Qui semble t'-il remplacer assez bien?
- Est-il ethnocentrique?
- Définissez l'ethnocentrisme
- Comment s'adresse t'-il aux oreillons?
- De quelle nature son discours est-il?
- Quels sont les indices de sa rhétorique antique?
- Quelle position a t'-il concernant le cannibalisme?
- Comment le rapport entre cannibalisme et état sauvage est-il perçu dans le chapitre?
- Que condamne Voltaire?
- Comment Cacambo se perçoit-il ?
- Analysez son affirmation "je suis d'ici"
- Vous semble t'-il plutôt impliqué, subjectif, objectif, neutre?
- Relevez et analysez les antiphrases
- Reflètent-elles et renforcent-elles le ton ironique?
- Relevez un oxymore
- Analysez la
- Proposez une définition de l'oxymore
III Candide ou la relativité des mœurs :
Au début, allusion aux aventures de Gulliver / Swift : « Nothing is great or small except by comparison » Candide n'a pas d'esprit critique, se laisse balloter par les événements. C'est à cause de lui que les 2 hommes se trouvent en si mauvaise posture (« Je vous l'avais bien dit que... ») Comme d'habitude, telle une mécanique, il parle de Pangloss et du meilleur des mondes, une variante ici « tout est bien » A l'opposé de Voltaire, C. croit voir « la pure nature » chez les Oreillons, au début et à la fin de l'épisode. Fait son possible pour que ce qu'il voit corresponde à ce qu'on lui a enseigné ou pour que ce qu'il vit n'altère pas son adhésion à la doctrine de Pangloss/Leibniz: donc : « Tout est bien soit » mais … Puis à la fin triomphant : « la pure nature est bonne » Ces interventions sont comiques : Coordination incongrue "cruel d'avoir perdu mademoiselle Cunégonde d'être mis en broche par des Oreillons" Le fait le plus déterminant en second. Précision du complément d'agent inattendu. Comique aussi son ethnocentrisme : « inhumanité affreuse... peu chrétien » Cependant, il tire une leçon, celle de la relativité des mœurs: A la fin : « Quelles mœurs ! » Relativité qu'il étend comiquement puisque il parle du bonheur qu'il a eu de tuer le baron.
III - Questionnaire
- Quelles sont les allusions du début?
- Comment Candide apparaît-il?
- Fait-il valoir son esprit critique?
- A qui Candide fait-il allusion?
- Quelle est la variante mentionnée du meilleur des mondes?
- Quels sont les points de vue de Voltaire et de Candide concernant l'état originel?
- A quoi Candide se rattache t'-il pour justifier ses idées, ses croyances en des systèmes de pensées?
- A qui du point de vue philosophique, Voltaire, s'oppose t'-il?
- Qui incarne la philosophie de Leibniz dans Candide?
- Comment pourrions-nous qualifier le discours de Pangloss tout au long de Candide?
- Analysez l'intervention suivante : "la pure nature est bonne"
- Le ton est-il comique?
- Relevez une autre intervention comique
- Quelle leçon Candide tire t'-il?
Conclusion : Candide apprend donc que tous les hommes vivent en société, ont leurs règles et que la notion de bien et de mal est universelle ainsi que, malheureusement, la violence. Dans ce voyage initiatique, une étape importante : il s'ouvre aux autres cultures.
Questions sur Voltaire :
- - Quel est le nom de Voltaire?
- Français Marie Arouet dit Voltaire, né le 21 novembre 1694 à Paris et mort le 30 mai 1778. Il a marqué son siècle et représente l'intellectuel au service de la tolérance et de la vérité qui comprend la liberté de penser pour l'homme trop asservi et soumis aux préjugés et au fanatisme religieux.
- - De quel siècle est-il?
- 18ème
- - Citez deux ouvrages du philosophe
- Candide et Zadig : apologues philosophiques
- - Citez deux contemporains
- Voltaire est un philosophe encyclopédiste contemporain de Rousseau, Montesquieu, Diderot. Ils défendaient l'idéal des lumières.
- - Quel est l'idéal des lumières
- Pour répondre à cette question, vous disposez d'un exposé sur le siècle des lumières afin d'approfondir les réponses aux questions pour l'oral du baccalauréat de français.
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Quelle place Voltaire occupe t-'il dans la mémoire collective française?
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Il occupe une place essentielle dans la mémoire collective française car il est l’intellectuel qui s’est battu pour la vérité et la liberté de pensée
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Fait-il figure d'un intellectuel engagé? Quelles valeurs défend t’-il?
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Il fait figure d’intellectuel engagé au niveau de la quête de la vérité, du combat contre le fanatisme religieux et de la liberté de penser.
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Peut-on dire qu'il représente l'idéal des lumières?
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Il défend les valeurs des lumières comme ses contemporains qui ont tous participé à la révolution intellectuelle du 18ème siècle. Symbole des Lumières, chef de file du parti philosophique, son combat est aussi consacré à défendre la tolérance et en particulier la tolérance religieuse.
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Quelle était son opinion concernant le fanatisme religieux?
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Ainsi que le suggère l’affaire Calas, Voltaire défend les victimes du fanatisme et de l’intolérance religieuse. Il s’implique et s’engage intellectuellement pour une véritable liberté de religion. Lui-même était déiste.
Le siècle des Lumières
I - L'esprit des lumières Définition des lumières :
Les penseurs du 18ème siècle éclairaient les hommes en les aidant à lutter contre l'ignorance ainsi qu'en témoigne le projet de l'Encyclopédie. Les philosophes veulent asseoir le règne de la raison.
Contexte historique : on voit la philosophie de John Locke s'imposer progressivement en France. Le peuple est selon lui le souverain véritable et l'homme a des droits naturels inaliénables. Nous sommes dans ce contexte historique, sous Louis XIV qui meurt en 1715. La régence s'ouvre mais au début du règne de Louis XV, la France est secouée par les guerres et les famines, guerre de sept ans. Louis XVI tente de réorganiser les finances du royame en s'appuyant sur Turgot et Necker. Mais les difficultés persistent, nous arrivons à la crise de 1789 et à la convocation des Etats généraux.
Le philosophe éclairé : L'état d'esprit des lumières est très particulier, le philosophe doit s'engager et proposer des solutions pour réformer le système politique. La réflexion critique permet de libérer l'homme des croyances diverses. La tyrannie est ainsi pensée comme indissociable de l'ignorance. Voilà comment Kant définit les lumières : "Qu'est ce que les lumières? La sortie de l'homme de sa minorité dont il est lui même responsable. Minorité, c'est à dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d'autrui, monorité dont il est lui même responsable, puisque la cause en réside non dans un défaut de l'entendement, mais dans un manque de décision et de courage de s'en servir sans la direction d'autrui. "
II - Le projet de l'encyclopédie
"Monument des progrès de l'esprit humain" dit Voltaire pour décrire le projet de l'encyclopédie. Il s'agit d'une entreprise collective de longue haleine qui veut rassembler l'ensemble des connaissances pour proposer une connaissance universelle, un savoir encyclopédique. Diderot et D'Alembert deviennent ersponsables de sa publication et recrutent des collaborateurs, comme Rousseau, Montesquieu, Voltaire... Le 28 juin 1751, parait le premier volume de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences des arts etdes métiers. Le 23 janvier 1759, le parlement de Paris présente L'Encyclopédie comme subversive. Mais Diderot continue son travail et le dernier volume parait en 1722. Elle se présente comme une apologie des progrès; une dénonciation du fanatisme, de la superstition de la tyrannie et des entraves à la liberté et au bonheur.
III - Les principes des lumières
- La raison : il y a une mise en avant de la raison et des sciences dans le but de lutter et de combattre l'ignorance. On voit Voltaire se battre contre le fanatisme et l'intolérance, traité sur la tolérance, 1763, il met en avant le respect de toutes les religions et le droit à la dignité humaine.
- Le modèle naturel : Montesquieu considère que l'homme doit s'inspirer pour fonder la société civile, des lois naturelles qui nous viennent de Dieu. On voit Rousseau distinguer l'homme de l'animal par sa perfectibilité. L'homme est bon selon le penseur, c'est la société civile qui l'a corrompu, il lui faut donc retrouver les lois naturelles.
- La critique de la religion : La religion est remise en question, on le voit avec le déisme de Voltaire, la question du mécanisme classique, de la théorie qui assimile l'univers à une mécanique, est remise en cause. Rousseau pense que l'homme est doté d'une conscience morale innée, il propose une religion naturelle.
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L'exposé sur le siècle des lumières vous permet de répondre aux questions suivantes :
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Définir les lumières
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Situez le contexte historique
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Qu'est-ce qu'un philosophe éclairé?
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Quel est le projet de l'encyclopédie
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Quels sont les principes des lumières?
Questions sur le siècle des lumières : 22 questions
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I - L'esprit des lumières
- Donnez une définition des lumières
- Quel est le contexte historique?
- Quel est l'état d'esprit des lumières?
- Comment la réflexion critique est-elle perçue?
- Quelle en est la finalité?
- A quoi l'ignorance est-elle associée?
- Quelle définition Kant donnait-il des lumières?
- II - Le projet de l'encyclopédie
- Comment Voltaire décrit-il le projet de l'encyclopédie?
- Quel est son but?
- Donnez un synonyme de savoir encyclopédique
- Qui sont les responsables de la publication de l'encyclopédie?
- Citez trois collaborateurs
- Quand le premier volume parait-il?
- Comment l'encyclopédie a t'-elle été présentée par le parlement de Paris?
- Quand le dernier volume parait-il?
- III - Les principes des lumières
- Quel concept est-il mis en avant?
- A quoi la raison et les sciences sont-elles associées?
- Vers quels idéaux Voltaire se tourne t'-il?
- Quel est son combat?
- Que met-il en avant?
- Que pouvez-vous dire du concept de "modèle naturel"?
- Comment Montesquieu le perçoit-il?
Date de dernière mise à jour : 01/08/2021