De l'objet culte à l'objet de consommation, Brosses,Hergé,Barthes
Du Culte des Dieux fétiches
Analyse et plan du texte : oral EAF
Charles de Brosses (350.89 Ko)
Culte des Dieux fétiches
Charles de Brosses : biographie
Charles de Brosses est un baron, un comte et un seigneur.
Comte de Tournay, baron de Montfalcon et seigneur de Pregny, de Chambezy, de Vezins et de Prevessin.
C'est un écrivain français né en 1709 et mort en 1777. Il est aussi magistrat, linguiste et historien.
Il est l'auteur de L'Histoire des navigations aux terres Australes (compilation des voyages connus dans les mers du Sud), Lettres historiques et critiques écrites d’Italie, Du Culte des Dieux fétiches.
On lui doit la paternité des mots « Polynésie » et «Australasie ».
Il a en outre écrit pour l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert, un grand nombre d'articles de critique littéraire.
C'était un passionné de l'historien romain Sallustre et pour cette raison il compose Histoire de la République Romaine dans le cours du VIIe siècle. Ce travail dure 30 ans, il compose et traduit les morceaux conservés des recherches de Sallustre.
Ses démêlés avec Voltaire l'empêcheront d'entrer à l'Académie française. Il fut cependant associé libre à l'Académie des inscriptions et belles lettres et à l'Académie de Dijon.
Œuvres
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1750: Lettres sur l’état actuel de la ville souterraine d’Herculée et sur les causes de son ensevelissement sous les ruines du Vésuve
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1756: Histoire des navigations aux terres australes
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1760: Du culte des dieux Fétiches
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1765: Traité de la formation mécanique des langues
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1777: Histoire de la République Romaine dans le cours du VIIe siècle, par Salluste,
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Lettres écrites d’Italie (différentes éditions)
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Lettres historiques et critiques écrites d’Italie, an VIII (1799)
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L’Italie il y a cent ans, ou Lettres écrites d’Italie à quelques amis en 1739 et 1740
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Lettres familières écrites d'Italie à quelques amis en 1739 et 1740
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Questionnaire sur la vie et l'oeuvre de Charles de Brosses
- Quelles sont les dates de Charles de Brosses?
- Qui était-il?
- Quels sont ses titres de noblesse?
- Citez deux de ses oeuvres
- Citez les deux termes dont il est l'inventeur? Deux néologismes dont on lui attribue la paternité
- A t'-il participé à l'écriture de l'Encyclopédie? De quelle nature ses articles sont-ils?
- A quoi se consacre t'-il? Quelle est sa passion?
- Etait-il contemporain de Voltaire? Se fréquentaient-ils?
- Est-il entré à L'Académie française? Pourquoi?
- Est-il entré à l'Académie des Belles lettres et à l'Académie de Dijon?
- Quand a t'-il écrit du Culte des Dieux fétiches?
Analyse et plan
Introduction
Accroche = «L'homme est un roseau, le plus faible de la nature mais c'est un roseau pensant », Pascal. Par cette formule célèbre, il propose des réflexions sur l'homme, c'est un nouvel enjeu dans les connaissances.
Après la conquête de l’Amérique et l’exploration de nouveaux territoires, les Européens ont redécouvert la diversité des cultures. En même temps que la religion officielle s’efforce d’encadrer les connaissances et les croyances, les écrivains et les philosophes explorent l’histoire et les récits de voyageurs pour tenter de comprendre qui est l’homme et comment il fonctionne.
Présentation :
Dans son livre le plus célèbre, paru en 1760 : « Du culte des Dieux fétiches », dont le titre complet est « Parallèle de l’ancienne religion de l’Egypte avec l’actuelle religion de Négritie », Charles de Brosses, en se fondant sur l’observation des coutumes des peuples de l’Afrique subsaharienne, tente de montrer qu’il existe des constantes dans l’évolution de l’humanité, en matière de religion notamment. Les peuples évolueraient, selon lui du fétichisme vers le déisme, en passant par les stades du polythéisme et du monothéisme.
Problématique = En quoi le texte argumentatif propose t'-il une réflexion sur l'homme ?
Plan
Tout d'abord nous montrerons comme le fétiche est défini dans ce texte. Nous verrons ensuite que le regard porté sur le fétiche est celui d'un homme des lumières. Enfin nous montrerons que l'auteur participe à donner naissance à une science nouvelle, l'anthropologie.
Questionnaire sur l'introduction
- Peut-on dire que le Culte des Dieux fétiches propose une réflexion sur l'homme?
- Citez un autre auteur qui par une de ses oeuvres propose également une réflexion sur l'homme en tant qu'il est contradictoire
- Que recherchent les écrivains et les philosophes dans l'histoire et les récits des voyageurs?
- Dans quel but? Expliquez
- Du Culte des Dieux fétiches : quand est-il paru? Est-ce son livre le plus célèbre?
- Quel est le titre complet?
- Sur quoi Charles de Brosses se fonde t'-il pour montrer qu'il y a des constances dans l'évolution de l'humanité en matière de religion?
- Comment les peuples évoluent-ils selon Charles de Brosses?
- Expliquez les termes suivants :
- Polythéisme, monothéisme, fétichisme, déisme
Plan détaillé :
I – Définir les fétiches
1 – Qu'est-ce qu'un fétiche ?
-
Le mot = étymologie
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Un objet
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Elément de la nature
2 – Quel culte lui rend t'-on ?
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Rituel
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Prêtre, clergé
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Culte individuel, national
3 – A quoi sert-il ?
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Le pouvoir du fétiche : protéger, tuer
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Le pouvoir du fétiche : punir
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Un bienfaiteur
II – Points de vue particuliers
1 – Un enseignement
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Registre didactique
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Volonté d'être précis, clair, puissant
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Divertir et ne pas laisser le lecteur, séduire.
2 – Une critique
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Volonté d'objectiver, recherche de scientificité
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Naiveté des nègres, animalisation
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Charles de Brosses, un homme éclairé
3 – Un discours suspect
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Supériorité de l'homme blanc
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Supériorité de l'homme des lumières
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Un discours fiable
III – Naissance de l'anthropologie
1 - Un discours universel
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Généralisation
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Présence d'une vérité généralement
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Deux cultes précis : avancer par le contraste
2 - Une histoire de religion
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Des étapes dans l'évolution universelle
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Une réflexion sur la superstition
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Religion et morale
3 – Relativisme et universalité
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Les questions de l'anthropologie
Analyse du texte
Partie 1 : Une description rigoureuse et riche
-Qu’est-ce qu’un fétiche ? De Brosses s’attache à en donner une définition rigoureuse et riche. Il situe tout d’abord sa description. Son étude concerne la côte occidentale d’Afrique et certaines zones de l’intérieur des terres jusqu’à l’Egypte. Il s’intéresse ensuite à l’origine portugaise du mot « fétiche » et à son étymologie. Le terme renvoie à la notion de destin (fatum en latin).
-Le fétiche est défini comme un objet matériel consacré. Le choix du fétiche n’obéit à aucune règle, il s’agit d’un objet choisi dans la nature, qui peut être n’importe quoi.
-La description détaillée des fétiches et de leur utilisation est empruntée à un récit de voyage. De Brosses reprend les informations relevées dans l’ouvrage du Père Godefroy Loyer.
Il cite des dizaines d’exemples de fétiches, qui bien sûr appartiennent tous à l’environnement naturel des Africains. Il donne des précisions sur la façon dont sont construits les autels, les différents emplacements où on les trouve, sur les offrandes variées que font les hommes à leurs fétiches …
-Le caractère arbitraire du choix des fétiches et leur utilisation irrationnelle sont soulignés par la multitude des adjectifs et pronoms indéfinis « tout ce qu’on peut imaginer », toutes sortes d’accidents », « animal d’une certaine espèce » « en toutes occasions » … Les énumérations renforcent cette argumentation d’une sélection sans motif : « un arbre…la mer… une queue de lion… ». Plus qu’un inventaire exhaustif, de Brosses fait comprendre par la juxtaposition d’éléments disparates que tout peut devenir fétiche et qu’il s’agit d’un choix personnel auquel les occidentaux ne peuvent rien comprendre. Le choix relève d’ailleurs explicitement du « caprice ».
-L’auteur s’attache à décrire très précisément le comportement des Nègres à l’égard de leurs fétiches, leurs rituels : « ils leur adressent leurs vœux, leur offrent des sacrifices, les promènent en procession…les portent sur eux… ». Les fétiches sont comblés de présents.
-Le culte des fétiches est par ailleurs considéré dans sa dimension sociale. Ce sont les prêtres qui consacrent les fétiches. Il existe des fétiches personnels et des fétiches communs « Il y a dans chaque pays le Fétiche général de la nation », « chaque village est sous la protection de son propre Fétiche »
-De Brosses analyse enfin la fonction des fétiches : « talismans…puissants préservatifs contre toutes sortes d’accidents », la première fonction des fétiches est de protéger. Ils sont cependant plus qu’un talisman et relient l’homme au surnaturel. « Ce sont autant de Dieux, de choses sacrées" On les respecte, on les craint. Soucieux de faire bien comprendre le culte des fétiches, l’auteur le différencie du culte des hommes déifiés. A la différence des Grecs ou des Romains que vénéraient Zeus ou Apollon, symboles d’une réalité abstraite, les Nègres ont déifié des choses : « Chez eux le Soleil ou les Fétiches sont les vraies divinités. » En tant que dieux ils sont puissants et peuvent punir. Ils peuvent causer la mort « sur le champ » de quiconque ne respecte pas les règles.
-Tout le sacré passe par les fétiches : « Ils jurent par eux et c’est le seul serment que n’osent violer ces peuples perfides »
Transition
La description du culte des fétiches est précise. Elle se veut objective mais l’analyse nous apparaît toutefois, sous certains aspects, comme très datée. Charles de Brosses est un homme du 18ème siècle.
Questionnaire sur le I - Définition des fétiches
- Quelle définition Charles de Brosses propose t'-il? Citez le texte pour justifier votre réponse
- La définition de l'auteur est-elle selon vous rigoureuse et précise?
- Quelles sont les indications géographiques dont le lecteur dispose pour comprendre les repères de l'étude menée par Charles de Brosses. A quelles zones limite t'-il son analyse?
- Que peut-on dire sur l'origine et l'étymologie du mot fétiche?
- A quel concept le terme de fétiche renvoie t'-il? Que signifie fétiche en latin?
- Peut-on réduire le fétiche à un objet matériel consacré?
- Le choix du fétiche obéit-il à une règle? Ou cela peut-il être n'importe quel objet?
- A qui De Brosses emprunte t'-il les informations pour décrire de manière précise les fétiches et leur utilisation dans les récits de voyage?
- A quel environnement les exemples cités de fétiches appartiennent-ils? Quelles sont les autres précisions données?
- Comment Charles de Brosses met-il en avant l'idée le caractère arbitraire dans le choix des fétiches et leur utilisation irrationnelle? Citez pour justifier votre réponse
- Quel rôle remplissent les énumérations? Relevez les et expliquez les
- Comment De Brosses informe t'-il le lecteur que tout peut devenir fétiche? Est-ce un choix personnel? Les occidentaux peuvent-ils comprendre?
- Relevez une phrase qui montre le comportement des nègres avec leurs fétiches
- Relevez la première fonction des fétiches. Citez la phrase du texte pour justifier votre réponse
- Citez une autre fonction des fétiches
- Montrez que le culte des fétiches se différencie du culte des hommes déifiés
- Relevez une phrase qui montre que tout le sacré passe par les fétiches
Partie 2 : Le point de vue d’un homme du 18ème siècle
-Charles de Brosses a entrepris une comparaison entre « l’ancienne religion de l’Egypte avec l’actuelle religion de Négritie». Il n’est pas lui-même allé en Afrique. Ses informations sont de seconde main et il ne s’en cache pas. Son propos n’est pas de faire un récit de voyage, de décrire une réalité à ses contemporains mais d’établir que les hommes se développent toujours selon les mêmes schémas.
-En homme de son temps il cherche, comme les Encyclopédistes à expliquer le monde de façon rationnelle.
-La description du culte des fétiches est très didactique. L’auteur définit le champ géographique de son observation, il s’arrête sur l’origine du mot « fétiche ». Il illustre ses remarques par de nombreux exemples et donne beaucoup de détails: « le premier objet matériel … c’est un arbre, une montagne, la mer, un morceau de bois…etc ». De Brosses veut s’assurer que le lecteur a bien compris que les fétiches « ne sont autre chose que le premier objet matériel … (consacré) » et il reprend cette idée en opposant leur culte à celui des hommes déifiés et insiste : « chez eux, le soleil ou les Fétiches sont les vraies Divinités ».
-Comme les savants de son époque, Charles de Brosses a une grande maîtrise de la langue et son argumentation est brillante On peut relever la précision du vocabulaire, la clarté de l’expression, la variété du ton. L’anecdote du souverain qui refuse de regarder la mer, son totem, égaie une énumération qui pourrait devenir fastidieuse. L’extrait de la Relation du voyage d’Issygny vient à la fois authentifier les propos de l’auteur et casser la monotonie d’une trop longue description.
-C’est cependant surtout par son regard de « civilisé » face aux « sauvages » que l’auteur nous apparaît aujourd’hui en décalage avec notre époque.
-La première remarque est que pour lui les « Nègres de la Côte occidentale d’Afrique » sont tous plus ou moins identiques, plus ou moins indifférenciés. Ils sont des « sauvages ». Sans les connaître autrement que par des récits de voyages, il les qualifie de « peuples perfides » sans honneur et sans parole. Les « Nègres » sont à ses yeux naïfs voire stupides et ridicules. L’énumération des objets vénérés comme des divinités prête à rire : « un morceau de bois, une queue de lion, un caillou… ». Comme des enfants ou des idiots, c’est par « caprice » qu’ils choisissent leurs fétiches. Même les rares individus qui sortent du lot ne peuvent avoir qu’une « faible idée d’un Etre supérieur » ou n’ont qu’une « teinture de Mahométisme ».
-Bien que décrits avec un souci d’objectivité, les Africains restent pour Charles de Brosses des êtres totalement étrangers, dont « nos commerçants » rapportent la bêtise et le ridicule.
-Naïfs, voire stupides, les sauvages et leur monde sont par ailleurs violents et dangereux : « les étrangers seraient bientôt victimes de la colère des naturels » ou « il serait certainement puni de mort ».
Transition
Malgré les préjugés qui nous font sourire aujourd’hui, de Brosses apparaît comme très moderne et peut apparaître comme un précurseur de l’anthropologie.
Questionnaire sur le II - Le point de vue d'un homme du 18e siècle
- L'ambition de Charles de Brosses est-elle de faire un récit de voyage?
- Que veut-il montrer?
- Quel est son point de vue?
- De quelle nature la description du culte des fétiche est-elle? Justifier votre réponse en citant le texte
- Quels sont les exemples qui illustrent ses remarques? Relevez les
- Que veut-il montrer au lecteur? A quoi le fétiche est-il assimilé?
- Peut-on dire que l'idée est reprise dans le texte mais en opposant leur culte à celui des hommes déifiés?
- La phrase qui le montre est-elle = "chez eux, le soleil ou les Fétiches sont les vraies Divinités"
- Que peut-on dire sur l'argumentation et la langue de Charles de Brosses?
- Charles de Brosses a t'-il un regard de civilisé face aux sauvages?
- Qui sont les sauvages pour Charles de Brosse? Sont-ils identifiés? Assimilés à une masse d'individus indifférenciés?
- Comment l'auteur connait-il ces sauvages? Comment les qualifie t'-il? Citez le texte pour justifier votre réponse
- Que traduit cette énumération = « un morceau de bois, une queue de lion, un caillou… ».
- Comment les sauvages choisissent-ils leurs fétiches?
- Y en a t'-il qui sortent du lot? Qu'en est-il?
- Le regard porté sur les Africains par Charles de Brosse est-il objectif?
- Relevez une phrase du texte qui montre que selon Charles de Brosses, les Africains sont naifs, stupides et que leur monde peut-être violent et dangereux
Partie 3 Naisance de l’anthropologie
-Si on retient la définition du Larousse de l’anthropologie comme l’étude de l’homme et de groupes humains et si, comme écrit Lévi-Strauss au XXème siècle « chaque observation offre une valeur d’expérience qui aide à la compréhension et permet de dégager des vérités générales » alors l’approche de Charles de Brosses est bien déjà celle d’un ethnologue.
-Nous nous sommes déjà arrêtés sur la précision de l’observation et sur la variété des détails que relève de Brosses.
-C’est encore la recherche d’une vérité universelle qui peut être relevée dans cet extrait. De Brosses généralise. « Les Nègres ainsi que la plupart des sauvages ne connaissent pas … », « les regardant en général comme…». Il est à la recherche d’une vérité incontestable. Il établit des concepts : le fétichisme, qu’il décrit et définit de façon précise s’oppose à un autre concept : l’idolâtrie des hommes déifiés. Il a besoin de nommer les choses et distingue les différentes fonctions des fétiches : « talismans…puissants préservatifs contre toutes sortes d’accidents », la première fonction des fétiches est de protéger. Ils sont cependant plus qu’un talisman et relient l’homme au surnaturel. « Ce sont autant de Dieux, de choses sacrées". Soucieux de faire bien comprendre le culte des fétiches, l’auteur le différencie du culte des hommes déifiés. A la différence des Grecs ou des Romains que vénéraient Zeus ou Apollon, symboles d’une réalité abstraite, les Nègres ont déifié des hommes.
-Il fait des liens entre les différentes cultures : « opinion… dont on trouve des traits chez quelques anciennes nations de l’Orient »
-Enfin il a le souci de faire des rapprochements avec d’autres cultures. « opinion dont on trouve des traits chez quelques anciennes nations de l’Orient »
Questionnaire sur le III : Naissance de l'anthropologie
- Donnez la définition de l'anthropologie
- La position de Charles de Brosses est-elle celle d'un ethnologue? Pourquoi? Justifiez votre réponse
- L'analyse de Charles de Brosses est-elle basée sur un grand nombre de précisions et sur une fine observation? A quoi le voit-on?
- Peut-on parler de vérité universelle révélée dans cet extrait? Pourquoi? justifier
- Montrez que de Brosses généralise en citant le texte
- Quels concepts Charles de Brosses définit-il dans l'extrait?
- Définir l'idolâtrie
- Relevez la phrase du texte qui montre que le fétiche est plus qu'un talisman et relie l'homme au surnaturel
- De quel autre culte, le culte des fétiches est-il différencié?
- Montrez en citant que Charles de Brosses fait les liens entre différentes cultures
Conclusion
Dans cette présentation du culte des fétiches, deBrosses fait preuve dans ce texte d’une grande rigueur, dans ses observations comme dans l’élaboration de ses hypothèses. Comme le fera plus tard Rousseau, de Brosses a eu l’intuition au 18ème siècle qu’il peut exister des étapes communes dans l’évolution des cultures, qu’il existe des constantes dans les civilisations. On peut reconnaître en lui l’un des précurseurs de l’Ethnologie
Bilan = tout d'abord nous avons montré comment le fétiche était défini, nous avons vu que le point de vue porté est celui d'un homme des lumières et que l'auteur participe à donner naissance à une science nouvelle, l'anthropologie.
Réponse à la problématique =
Ainsi ce texte propose bien une réflexion sur l'homme.
Ouverture = A la suite de Charles de Brosses, les ethnologues se sont interrogés sur le discours à tenir sur le peuple qu'ils étudient. ( Claude Lévi-Strauss = Jean Rouch, documentaliste sur l'Afrique. Il donnait une caméra aux Africains pour qu'ils se filment eux-mêmes).
Comment parler de façon juste de l'Autre ?
Questionnaire sur la conclusion
- Selon vous, Charles de Brosses montre t'-il qu'il existe des étapes communes dans l'évolution des cultures, des constantes dans les civilisations
- Quel autre auteur a également eu cette intuition au 18e siècle
- En ce sens, est-il considéré comme un précurseur de l'ethnologie
- Citez un autre ethnologue qui s'est également interrogé sur les peuples
TEXTES COMPLEMENTAIRES ET FICHES BAC
Tx complementaire l encyclopedie (320.81 Ko)
Tx complementaire Lévi Strauss, Triste tropique (287.52 Ko)
Tx complementaire Lévi Strauss (313.51 Ko)
Tx complementaire Philippe Descola (395.52 Ko)
Tx complementaire Philippe Descola (209.18 Ko)
Fétiche (268.98 Ko)
Fétiche (178.71 Ko)
Fétiche (375.56 Ko)
DEFINITIONS
Negres : péjorativement, personne de race noire.
Esclave noir, autrefois.
Nubie : La Nubie aujourd’hui est une région du nord du Soudan et du sud de l’Egypte, longeant le Nil.
Limitrophe : Situé á la frontière d’un pays, d’une région, qui a des limites communes avec un lien.
Tutélaire : qui protège, en parlant d’une divinité, d’un ancêtre.
Fée : être fantastique auquel on attribue des pouvoirs surnaturels.
Préservatifs : qui protège, qui préserve
Perfide : déloyal
L’idolâtrie des hommes déifiés : amour excessifs des hommes élevés au rang de divinité
Vil : sans trop de valeur
Profanation : violation, sacrilège
Nigritie : La Nigritie, également nommée Pays des Noirs ou Soudan est l’ancien nom donne a une région d’Afrique qui correspond aux territoires allant du Niger et du Mali actuels jusqu’au Soudan actuel.
Impie : athée
Sagaie : Lance ou javelot, utilise par divers peuples de l’Afrique
Ressentiment : fait de se souvenir avec rancune de torts qu’on a subis.
Fétiche (nom) : Objet culturel auquel sont attribuées des propriétés surnaturelles bénéfique pour son possesseur.
Fétiche (adjectif) : S’emploie en apposition pour désigner un objet quelconque auquel on attache ce pouvoir.
L’ETHNOLOGIE ET L’ANTROPOLOGIE:
L'anthropologie est la branche des sciences qui étudie l'être humain sous tous ses aspects, à la fois physique (anatomique, morphologique, physiologique, évolutif, etc.) et culturel (socio-religieux, psychologique, géographique, etc.). Elle tend à définir l'humanité en faisant une synthèse des différentes sciences humaines et naturelles. Le terme anthropologie vient de deux mots grecs, anthrôpos, qui signifie « homme » (au sens générique), et logos, qui signifie parole, discours.
Jean de Léry, né vers 1536 à La Margelle, terre de Saint-Seine (actuelle Côte-d'Or, France), mort vers 1613 à L'Isle (Suisse) à l'âge de 79 ans, est un voyageur et écrivain français. Il est envoye par Jean Calvin dans la baie de Rio en tant que missionnaire. Il y reste du 7 mars 1557 au 4 janvier 1558.Les protestants sont chassés du Fort Coligny et doivent partager la vie des Indiens Tupinambas, avant d'être définitivement expulsés du Brésil. Lorsqu’il rentre en Europe il écrit un livre nommé Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil.
Claude Lévi-Strauss, né le 28 novembre 1908 à Bruxelles et mort le 30 octobre 2009 à Paris, est un anthropologue et ethnologue français qui a exercé une influence majeure à l'échelle internationale sur les sciences humaines et sociales dans la seconde moitié du xx siècle. Il est envoyé au Brésil a l’université de Sao Paulo. Au Brésil sa première mission a lieu en 1935-1936, auprès des indiens Caduveo et Bororo. Une deuxième expédition est lancée en 1938, dans des conditions matérielles également difficiles ; les ethnologues rencontrent les Nambikwara dont ils rapportent une documentation fournie et 200 photos.
Ethnologie = Science sociale qui étudie le comportement des différents peuples selon leur origine, leur histoire, leur migration, leur terre et leur mélange. L'ethnologie se situe entre l'ethnographie et la sociologie.
DEFINITION ET LES FONCTIONS DU FETICHE CHEZ DE BROSSES:
Selon Charles de brosses, le fétiche est un objet qui représente les divinités du peuple. Cet objet est le premier objet matériel qui tombe sous la main du peuple par exemple un morceau de bois, une pierre, un poisson etc … Ces objets sont considèrés comme des dieux, des choses sacrées, ce qui rend leur culte plus exact et respectueux . Ces fétiches ont pour fonction de représenter les dieux en lesquels les Africains croient en leur consacrant des cérémonies pour exprimer leur croyance. En retour, ils attendent d'être protégés contre les accidents, les mauvaises récoltes... Le fétiche est soumis logé dans des petits autels en bois ou dans des bruyères. En offrant des sacrifices aux fétiches, l’africain cherche à obtenir le respect et la confiance du fétiche (dieu)
QUEL EST LE RAPPORT ENTRE CHARLES DE BROSSES ET L’ANTHROPOLOGIE?
Le rapport entre Charles de Brosses et l’anthropologie est un des fondateurs de cette science. Il a observé les populations africaines en 1756 et 1760. On les considérait alors comme des sauvages et non des humains. On comprend alors ce qui relie le Culte des Dieux fétiches à l'anthropologie : il s'agit de comprendre le langage, les religions, les coutumes... Par la découverte du fétichisme, Charles de Brosses est l'un des fondateurs de l'anthropologie, la question du fétiche étant à la base de la société Africaine religieuse.
Texte à présenter à l'oral EAF
Texte l oreille cassee (346.95
Les aventures de Tintin, Hergé commentaire et oral EAF
L'oreille cassée
P. 57 1937. 1943 pour l'édition couleur.
Du Fétiche à l'objet de consommation
Vocabulaire :
A définir dans la terminologie de la BD =
Planche
Art séquentiel
Caniveaux
Les traits de mouvement
Qu'est-ce qu'une ligne claire ?
Réponses
Planche = bandes composées de cases ou vignettes qui forment une unité : mise en espace des images et du texte, couleurs, images, traits.
L'auteur guide l'oeil du lecteur sur la page.
Art séquentiel = L'action avance grâce à la succession de vignettes.
Le lecteur comble le vide des caniveaux
Caniveaux = Espaces blancs entre les vignettes
Les traits de mouvement =
signes propres à la BD + bulles + récit
La ligne claire est une esthétique propre à Hergé et à la BD belge. Le trait est propre et la couleur très nette (pas de stries )
En quoi peut-on parler de réalisme de la BD ?
Réalisme de la BD
L'Oreille cassée s'inspire de la guerre du Chaco qui a opposé la Bolivie et le Paraguay de 1932 à 1935. C'est ainsi que le grand Chaco devient le grand Chapo et que certains personnages sont physiquement très ressemblants à leurs modèles, parmi lesquels Bazil Zaharoff pour Bazil Bazaroff. On peut aussi constater le changement de l'entreprise d'armements Vickers en Vicking.
Proposez une définition de la BD
Hergé, biographie
Hergé de son vrai nom, Georges Remi est né en 1907 et mort en 1983 d'une longue maladie. C'était un auteur en bande dessinée belge francophone.
Hergé est un pseudonyme qui est une déclinaison de ses initiales inversées, R. G
Ses premiers dessins paraissent dans « Jamais assez », la revue scoute de l'établissement scolaire puis dans « Le Boy-Scout belge ».
Dès 1924, Georges Remi signe désormais ses illustrations sous le nom de Hergé - RG, ses initiales. Il travaille dans le journal « le vingtième siècle comme employé puis comme rédacteur en chef.
Tintin apparaît dès 1929, personnage international accompagné de son chien fidèle Milou : Hergé écrira 24 albums sur les aventures de Tintin qui ont connu un grand succès. Il devient très populaire grâce à Tintin.
Hergé reçoit en 1973 le Grand Prix Saint-Michel et en 1977 la médaille de
vermeil de la Ville d'Angoulême.
Questionnaire
- Quelles sont les dates d'Hergé ?
- Quel est le vrai nom d'Hergé ?
- Est-ce un pseudonyme ?
- A quoi corresponde le pseudonyme « Hergé » ?
- De quelle origine est-il ?
- Quand et dans quelles revues apparaissent ses premiers dessins ?
- A partir de quelle date, Georges Remi signe t'-il ses illustrations ?
- Sous quel nom ?
- Dans quel journal travaille t'-il ?
- A partir de quelle date Tintin apparaît-il ?
- Avec quel personnage bien connu Tintin est-il toujours représenté ?
- Combien d'albums sur Tintin Hergé a t'-il écrit ?
- Les albums sont-ils devenus populaires ?
- Quels prix à t'-il reçu ?
Plan et analyse de la page de la BD, L'Oreille cassée
Analyse de l oreille cassee (246.49 Ko)
Commentaire de l'oreille cassée
P 57 de l'édition couleur
Introduction :
Nous allons étudier un extrait de l'oreille cassée d'Hergé, situé à la page 57 de l'édition couleur.
RG sont les initiales de Georges Remi dit Hergé. (1907 – 1983)
Il est dessinateur, scénariste de bandes dessinées et auteur des aventures de Tintin.
Tintin est un personnage qui a les qualités du héros. Personnage auquel le lecteur peut s'identifier, il est le héros des BD d'Hergé.
Le philosophe Clément Rosset dans Post-scriptum au Réel et son double, utilise l'exemple du fétiche disparu de la BD d'Hergé, L'oreille cassée. Il veut démontrer que le réel n'est que le réel et que le double le neutralise On retrouve cette question du double chez Hergé dans L'oreille cassée.
Questionnaire sur l'introduction :
- Quel est le nom d'Hergé? Ses initiales?
- Qui est Tintin?
- Peut-on parler de la question du double dans la BD d'Hergé?
- Quel philosophe reprend cette question du double dans son oeuvre?
- Comment le réel est-il perçu? Quelle place le double a t'-il dans Post-scriptum au Réel et son double de Clément Rosset?
Problématique :
En quoi dans ce passage, le fétiche est-il l'objet d'une désacralisation et passe t'-il d'un objet culte à un objet de consommation?
Annonce du plan :
Tout d’abord nous allons monter en quoi ce passage est une révélation étonnante, ensuite nous expliquerons pourquoi le fétiche est désacralisé et enfin pourquoi ce dernier est vu comme un artefact.
Développement
I-Révélation:
Tintin trouve enfin le fétiche avec l’oreille cassée mais dans ce passage il trouve plus d’un fétiche à l’oreille cassée, il ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux.
1- Etonnement et surprise:
- La bande dessinée utilise des signes, des dessins pour signifier et évoquer les bruits, sons divers ou encore les émotions des personnages comme l'étonnement et la surprise.
Tintin sursaute 2 fois à la vue des fétiches dans la vignette 4 et la dernière vignette : on peut voir son chapeau sursauter ainsi que de nombreuses manifestations de surprises à travers les signes typographiques divers qui se traduisent dans les vignettes par les traits de mouvements, les points d'exclamation, des étoiles, points d'interrogation, une transpiration du personnage évoquée à travers les gouttes d'eau. La surprise semble gagner Milou et le lecteur le perçoit grâce à ses yeux grands ouverts et interrogateurs, des traits d'exclamation qui renforcent encore l'étonnement grandissant entre la vignette 4 et la dernière.
L'étonnement chez Tintin fait place à la stupéfaction dans la dernière vignette : les étoiles ont remplacé les points d'interrogation et d'exclamation
- On a donc des signes propre a la BD appelés des idéogrammes comme les gouttes, les étoiles.
- les actions s’enchaînent, il y a de plus en plus de fétiches. Il y a un enchaînement des actions selon les révélations successives .
- Questionnaire :
- Comment la BD traduit-elle l'étonnement et la surprise?
- Montrez la progression de l'étonnement entre la vignette 4 et la dernière
- Quels sont les moyens utilisés par Hergé?
- Y a t'-il encore des points d'interrogation et d'exclamation.
- Pourquoi selon vous? Est-ce une volonté de la part du dessinateur de traduire l'aspect hyperbolique, grandissant de la surprise en stupéfaction
- Définir le fétiche
-
Le fétiche : nom masculin (portugais feitiço, sortilège, du latin facticius, non naturel)
- Objet culturel auquel sont attribuées des propriétés surnaturelles bénéfiques pour son possesseur.
- Animal qui est censé porter bonheur à celui qui le possède.
- S’emploie en apposition pour désigner un objet quelconque auquel on attache ce pouvoir : Un numéro fétiche.
2- Dans un labyrinthe:
Tintin part à la recherche du fétiche sa quête s'ouvre sur l'achat de l'objet mais se poursuit dans un véritable labyrinthe.
- Tintin ouvre plusieurs portes (5 portes: vignettes 1, 6, 9, 10 et 11) il passe par plusieurs couloirs et chemins. Il y a une évolution du décor, des indicateurs, lieux comme l'adresse de Balthazar.
- On voit le vendeur d’apothicaire lui donner une adresse exacte pour trouver les copies de fétiches.
- Fausse résolution = vignettes 2 et 3. On a le fétiche mais pas la clef de l'énigme. Contretemps, faux rythme. Obscurité alors que tout devrait s'éclaircir. L'enquête de Tintin est tel un labyrinthe, un cheminement. On peut parler de cheminement car il y a cadrages et travellings.
- Questionnaire
- Comment justifiez-vous le sous-titre du commentaire "le labyrinthe"?
- Comment l'idée de labyrinthe est-elle évoquée? A quelles vignettes?
- Le décor vous semble t'-il évoluer avec les actions ?
- La présence de l'apothicaire est-elle selon vous indispensable dans cette page de la BD? Pourquoi? Expliquez.
- Expliquez l'idée dominante de "fausse résolution".
- Le fétiche et l'enigme : quel rapport entretiennent-ils? Peut-on parler d'une dialectique du visible et de l'invisible? Cela vous paraît-il juste? Expliquez pourquoi.
3- Quête inquiète:
- On peut voir qu’il y a toujours des petites gouttes d’eau a côté de Tintin, ceci symbolise le stress, la précipitation et la pression qu’il a à trouver le fétiche original. La quête se traduit par la vitesse, la précipitation dans la durée.
- On assiste à un vertige, tintin perd ses repères, il ne sait plus faire la différence entre le vrai et le faux, le lecteur est aussi surpris que tintin en voyant les 40 fétiches de la dernière vignette.
- Où est l'original? Tintin ne trouve que des copies. Il ne découvre pas la vérité. Découverte? Restitution de l'énigme. On est dans l'irrésolution : mouvement et immobilité, répétitions, redondance, le récit avance t'-il ? On a l'impression d'un vertige : il y a des pertes de repères vrai-faux, le lecteur est surpris en fin d'album.
- Questionnaire :
- Comment se traduit la quête de Tintin?
- Tintin finit-il par perdre ses repères?
- Visible/Invisible : la question du fétiche peut-elle se reformuler sous la forme d'une autre dialectique : le vrai et le faux, l'être et le paraître?
- Le lecteur partage t'-il le sentiment de vertige de Tintin?
- Les faux fétiches apparaissent, le vrai fétiche disparait derrière les faux. La quête de Tintin a t'-elle une résonnance philosophique? Finalement, cherche t'-il la vérité à travers l'original, le fétiche original?
- Quelles sont les caractéristiques d'un fétiche original? En quoi peut-on en parler comme de l'objet véritable? Vrai?
II- Désacralisation :
les copies du fétiche se multiplient dans ce passage, on peut dire qu’il perd de sa valeur il est désacralisé.
- Rappel : A définir
- Sacralisation
- Désacralisation
- La désacralisation consiste à retirer le caractère sacré à un objet.
- La sacralisation au contraire est le fait de donner un caractère sacré.
1- Bric-à-brac :
- avec le rassemblement de tous ces différents objets le vrai fétiche disparaît ; surtout dans la multitude de fétiches de la dernière vignette et aussi chez le vendeur d’apothicaire.
- Il y a des objets signes tel que le vase dans la 4éme vignette qui nous rappelle le lotus bleu, le tome précèdent des aventures de tintin qui avait été inspiré d’un ami chinois d' Hergé. Il y a aussi un scaphandre, qui va être retrouvé dans un futur tome de la série.
- la vitrine dans la 4ème vignette représente bien la situation chaotique dans laquelle tintin se trouve puisqu’elle est pleine d’objets provenant de différents endroits du monde et époques.
- Questionnaire :
- De quoi le bric à brac est-il composé?
- Quel effet cela a t'-il sur le lecteur? Sur Tintin?
- Dans quelle vignette de la page l'aspect chaotique est-il le plus et le mieux représenté?
- Comment Hergé restitue t'-il parfaitement la diversité, l'ecclectisme et la richesse et variété géographique?
2- Prolifération :
- Le nombre de fétiches double triple se multiplie pour atteindre les 40 fétiches dans la dernière vignette
- avec la présence de tous ces fétiches on ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux, ainsi le fétiche perd de son unicité, soit son aura ce qui signifie son authenticité et valeur religieuse.
- Malgré l’existence de tous ces fétiches, l’original reste absent et l’énigme reste irrésolue.
- Questionnaire :
- Combien y a t'-il de fétiches dans la dernière vignette?
- Quel effet cela a t'-il du point de vue de la valeur du fétiche?
3- Médiation sur le réel :
- On peut dire que cette scène est réaliste grâce à la ligne temporelle claire, il y a peu d’ellipses et de caniveaux, même si on en trouve deux, une entre la 1ère et la 2ème vignette et une autre entre la 7ème et 8ème vignette.
- Le vendeur d’apothicaire est représenté comme un cliché d’une part par ses vêtements et son accent quand il parle à Tintin.
-Tintin parle tout seul, c’est un monologue, le lecteur connaît malgré tout ses pensées. On le voit tout au long de la BD s'adresser à son chien comme à une personne «nous y sommes », dit-il dans l'avant dernière vignette.
- Questionnaire
- Comment l'aspect réaliste de cette scène est-il rendu?
- Définir les termes d'ellipse et de ligne temporelle
- Quel cliché du vendeur d'apothicaire est mis en avant dans cette page de la BD?
- Relevez les vignettes qui montrent que nous avons un monologue
III- artefact ?
La valeur du fétiche change en fonction du temps et sur cette planche il passe d’un objet de culte, à un objet d’art, à un objet de consommation.
- Vocabulaire :
- Artefact = qui a subi une transformation
- Rechercher la définition
- Un objet de culte
- Un objet d'art
- Un objet de consommation
1- Un objet culte :
- Le fétiche a un pouvoir de présence et d’absence, il est à la fois visible et invisible, on ne sait plus comment faire la différence entre le vrai et le faux : le seul moyen d'y parvenir, est de l’ouvrir pour trouver le diamant qui y est caché.
- Le fétiche est partout et nul part en même temps, on trouve toutes ses copies mais pas le véritable fétiche.
- Le fétiche a aussi le pouvoir de faire vivre une expérience métaphysique et bouleversante à Tintin qui cherche partout mais en vain « Dire que j’ai fait des milliers de kilomètres pour trouver cet objet ! »
- Questionnaire :
- De quelle expérience métaphysique s'agit-il?
- Donnez la définition d'un objet culte
2- Un objet d’art :
Le fétiche est à vendre chez le vendeur d’apothicaire, c’est -à -dire, qu’il a la même valeur que le tableau, le vase, les bustes, les meubles … etc. Le marchand fait figure de caricature.
- le fétiche a une valeur d’exposition puisqu’il est dans une vitrine dans la 4ème vignette comme s’il était exposé dans un musée pour que les gens l’admirent.
- On peut dire que l’on est dans l’atelier d’Hergé (dernière vignette) car on fabrique le fétiche à l’oreille cassée comme si Hergé lui même le fabriquait. Il ne donne pas la réponse aux lecteurs, l'énigme domine comme s 'il était en train de la résoudre : c’est de la métatextualité.
- Questionnaire :
- A quoi la notion de valeur est-elle associée?
- Quelle est la valeur du fétiche reproduit?
- Quelle serait la valeur du fétiche original?
- En quoi peut-on parler de métatextualité?
- Donnez la définition d'un objet d'art
3- Un objet de consommation :
- On donne au fétiche un prix comme si c’était une marchandise « 200 fr ! ... c’est pour rien ! … » Vignette 4, on peut lire « 17.50 la paire » et son prix diminue au fur-et-à-mesure que l’on avance dans la planche ; le fétiche est dévalué.
- Le fétiche est standardisé, il est produit comme n’importe quel objet de consommation, en masse dans un atelier par des ouvriers qui ont chacun une tache à réaliser à la chaîne ; on en voit un qui est chargé de casser les oreilles des fétiches.
- ainsi le fétiche perd de sa valeur.
- Questionnaire :
- Donnez la définition d'un objet de consommation
- Le fétiche est devenu objet de consommation : quelles sont ses caractéristiques?
- Peut-on parler de désacralisation?
- Le fétiche est-il un artefact?
Conclusion:
Ainsi nous avons montré en quoi ce passage est une révélation étonnante, pourquoi le fétiche est désacralisé, enfin pourquoi il est perçu comme un artefact.
Dans ce passage, le fétiche est l'objet d'une désacralisation et passe d'un objet culte à un objet de consommation. « On dirait que le fétiche - l’original- n’existe qu’à la condition de ne pas être vu » - Clément Rosset.
- Questionnaire :
- Quelle question pourrait résumer cet album d'Hergé?
- La question est la suivante : Pourquoi chercher le vrai, quand on peut le reproduire ?
Texte complémentaire
Clément Rosset, post-scriptum au réel et son double
Tx complementaire l oreille cassee 1 (395.68 Ko)
Tx complementaire l oreille cassee 2 (404.09 Ko)
Clément Rosset, Post-scriptum au Réel et son double, 1976
Texte complémentaire
« Dire d’une chose qu’elle serait identique à elle-même, c’est ne rien dire du tout », Clément Rosset, Le démon de la tautologie.
Le réel est sans double. Le réel est réel. « A est A ». Définition tautologique du réel
Le réel est sans double
Le réel est ce qu'il est et rien d'autre. Lorsqu'on affuble un double au réel, on neutralise le réel, on se réfugie dans l'illusion du réel. Le réel est ici et seulement ici. Il est celui du monde sensible. Il ne supporte pas la réplique. (Contre Platon qui est idéaliste, Rosset est réaliste).
Le réel est tout ce que l’on a. Le réel se suffit à lui-même.
Quel est donc le problème ?
Utilisant l’exemple du fétiche indien disparu dans la bande-dessinée de Hergé L’Oreille cassée, Clément Rosset nous démontre qu’il y a le réel et sa copie qui n’a rien à voir avec le réel.
« L’essentiel de l’histoire consiste en la disparition d’un original et son remplacement par une prolifération accélérée de contrefaçons et de doubles. D’abord une contrefaçon, puis une autre ; ensuite un double, puis deux doubles ; enfin, une infinité de doubles. L’original, quant à lui, a disparu ; mais, dans le même temps, pullulent les faux : on dirait qu’il a suffi que la série soit amputée de son terme initial pour se trouver dotée d’un pouvoir inépuisable de reproduction. L’intrigue trouve ainsi son principal ressort dans cette sorte de lien nécessaire qui semble relier la disparition de l’original à la prolifération des doubles. Comme si l’absence de modèle avait pour contre-partie le pullulement de copies. Et comme si on ne pouvait bien copier que ce qui n’existe plus, – que ce qui n’existe pas. »
Le réel est réel. Ce principe d’identité semble ainsi enfermer la définition du réel dans une irréversible tautologie.
- Questionnaire sur le texte de Rosset
- Quelle définition Rosset propose t'-il du réel?
- Le réel a t'-il à voir avec l'original?
- Expliquez
- Comparez avec la conception d'Hergé dans l'Oreille cassée
Dépassement de la BD et du texte complémentaire
Intertextualité
Les questions philosophiques d'Hergé
Donnez un exemple au choix parmi les BD d'Hergé qui montre que le dessinateur est préoccupé par la question du double
le problème du double a préoccupé Hergé =Dupond et Dupont en témoignent. Problème d'identité des personnages et problèmes quant à leur rapport au monde. Lequel des deux est l'original ? La célèbre formule des Dupond et Dupont «je dirais même plus... » montre qu'on ne peut échapper au réel quand on tente de décrire un objet mais que celui-ci est souvent confronté à la question du double. On ne peut en fait pas échapper à la tautologie. Le réel est le réel et on n'en peut rien dire d'autre.
Une mise en abyme du réel:
Montrez la complexité de l'intrigue dans les détails en soulignant l'évolution de l'objet culte à sa consommation. Comment l'irrésolution évolue t'-elle avec les cheminements du fétiche désacralisé ?
On voit la prolifération des fétiches dans l'album d'Hergé, prolifération des doubles dans l'Oreille cassée. Tintin se lance à la recherche de l'original du fétiche mais les doubles sont toujours plus nombreux. Cela rend l'intrigue très complexe. Le lecteur tout comme Tintin restent dans l'irrésolution.
D'où vient le fétiche original ?
D'Amazonie
Où est-il exposé ?
Au musée ethnographique, il a une oreille cassée.
Qui le vole ?
Tortilla car il contient un diamant
Que fait-il ensuite ?
Il le fait refaire en double par un sculpteur, Balthazar
Que se passe t'-il ensuite ?
Tortilla assassine Balthazar et replace la copie au musée, elle est identique mais n'a pas l'oreille cassée. L'exemplaire de Tortilla est donc faux.
Qui possède l'original, le vrai ?
Le frère de Balthazar qui s'appelle également Balthazar. Lui même reproduit la statuette à une échelle industrielle mais cette fois avec l'oreille cassée.
Dans quel but ?
La commercialiser.
Rosset et Hergé : une philosophie du réel
Quel passage de la BD d'Hergé, l'Oreille cassée nous prouve que concernant la vision du réel, Hergé rejoint celle de Rosset ?
On le voit dans conclusion ironique de l'album, juste au moment où Tintin s'empare du fétiche original et qu'il se casse.
Moralité de la BD :
L'original n'existe pas car s'il existait, il serait insaisissable. C'est le point de vue d'Hergé et de Rosset. Il y a donc une philosophie du réel dans la BD d'Hergé qui fait écho à celle de Rosset dans son ouvrage, le Réel et son double.
Définir et problématiser
Ces objets qui nous envahissent : des objets cultes au culte des objets
DEFINITION DES MOTS CLES
- Objet :
étymologie : Empruntée au latin scolastique objectum proprement «ce qui est placé devant» (participe passé substantif neutre de obicere «placer devant») d'où «ce qui possède une existence en soi, indépendante de la
connaissance ou de l'idée que des êtres pensants en peuvent avoir», s'oppose à
sujet* surtout en grammaire et en philosophie, bien que dans la langue courante la distinction ne soit pas toujours observée.
1) L’objet s’oppose au sujet, il est la chose matérielle, il n’y a pas de connaissances, il n’est pas pensant..
Or, il se définit tout de même par rapport au sujet ; il existe par le sujet, il est créé par l’homme
La matérialité de l’objet nous suggère aussi bien l’indispensable que l’inutile, cela nous renvoie à la société de consommation
2) «désigne le complément ou régime direct»
compléments d'objet
Ces objets qui nous envahissent : dans cette formulation, c’est l’objet qui est devenu sujet donc c'est l'idée d'aliénation qui domine. L'homme, le sujet est agi par les objets.
- Culte, nom masculin :
Étymologie et Histoire : Latin « action de cultiver, de soigner »
-Hommage religieux rendu à Dieu, à quelque divinité, à un saint
vénération de caractère religieux accordée à un être, à un objet privilégié
-Ensemble des formes extérieures, des manifestations collectives par lesquelles l'homme honore Dieu et éventuellement, les saints
-Objets du culte. Objets destinés aux célébrations liturgiques.
-
objet culte : emploi récent, comme l’expression film culte, renvoie à la société de consommation des années 50 d’abord aux Etats-Unis puis en Europe.
-
comment la société de consommation a-t-elle créé l’illusion que l’objet fait exister le sujet au point de nous envahir ?
Ex d'objet culte, le smartphone
« […] la répétition, la multiplication et l’accumulation, toutes les trois ne font
qu’une seule et même procédure qui assure la victoire moderne du nombre.
L’usine l’a déjà vulgarisée et imposée : elle a permis de bannir le rare,
le singulier, l’original ; elle a favorisé la production, son ivresse. »
François Dagonet
Éloge de l’objet. Pour une philosophie de la marchandise, J. Vrin, Paris 1989, page 215.
Duane Hanson, Caddie
Culte des objets et uniformisation des modes de vie
Ces objets qu’on consomme
La société de consommation, avec son objet le plus utilisé, le plus fréquent, le plus couru, que tout un chacun a au moins tenu dans ses mains une fois dans sa vie dans notre société occidentale post-industrielle (le plus emblématique, à bien y réfléchir): le chariot de supermarché, qui est le terme exact car "caddie"( et même caddy) est une marque déposée, toujours protégée par le droit des marques
Hanson donne l'illusion de réalité lorsqu'il représente ses scènes de la vie quotidienne américaine. Supermarket Lady reflète son temps et la société américaine des années 1960. La révolution de la consommation de masse : le caddie remplace le panier, les produits sont fabriqués industriellement, l'embonpoint de la femme illustre l'opulence de cette société de consommation.
L’objet peut être investi d’une valeur affective qui le porte au-delà de sa simple matérialité.
* L’objet socioculturel
l’objet est un marqueur d’identité et souligne l’appartenance à une classe sociale
Le marqueur de notre époque est l'incontournable téléphone portable
L’objet fétiche
Ces objets sont investis d’une valeur sacrée ou magique du fait qu’ils se présentent comme une forme de substitut de la personne et se trouvent ainsi comme humanisés.
LE RÉALISME, LES FÉTICHES, LE RAPPORT AUX AUTRES CULTURES DANS TINTIN:
Le Réalisme est un mouvement artistique et littéraire apparu en France vers 18501, né du besoin de réagir contre le sentimentalisme romantique. Il est caractérisé par une attitude de l’artiste face au réel, qui vise à représenter le plus fidèlement possible la réalité telle qu’elle est, sans artifice et sans idéalisation, avec des sujets et des personnages choisis dans les classes moyennes ou populaires. Le roman entre ainsi dans l'âge moderne et peut dorénavant aborder des thèmes comme le travail salarié, les relations conjugales, ou les affrontements sociaux.
Les Fetiches : Objet de culte animiste, objet cher aux peuples premiers ou chose qui est chez eux un objet de culte.
Porter un fétiche au cou.
Le culte des fétiches.
(Par extension) Amulette à laquelle certaines personnes attribuent une influence capable d’attirer la fortune ou de conjurer le mauvais sort.
Tout objet auquel on attribue, avec superstition, la propriété de porter bonheur.
Ce bracelet est pour elle un fétiche.
(Psychologie) Partie du corps ou objet servant de support d’excitation.
Le fétiche constituerait un substitut du phallus manquant quand il est l’unique support d’excitation sexuelle.
Tintin, le rapport aux autres cultures : La série est appréciée pour ses dessins qui mélangent personnages aux proportions exagérées et décors réalistes.
Dans les aventures de TinTin, nous explorons de nouveaux pays,de nouvelles cultures, en effet le rapport est tres important,cela permet une diversitee dans les albums.
LA DISPARITION ET LES DOUBLES DU FETICHE DANS L’OREILLE CASSEE:
* La disparition :
o Obsession de la perte
o Tintin doit retrouver un objet perdu
* Le double :
o Deux jumeaux : du pont & du pond
o Deux generaux: Alcazar & Tapioca
o Deux tribus : Arumbayas & Bibaros
o Le san Theodores & le Nuevo rico
o La Genva American oil & Comp. Des petroles sud-Americains
o Alonzo & Ramon
LES SPECIFICITES DE LA BANDE DESSINEE
* La forme :
o Vignettes
o Bande
o planches
o caniveau
* Art sequenciel : l'action avance grace à la succesion de vignettes
* Mise en espace des images et du texte
* Recit= voix off
* Signes propres a la BD
* Trait de mouvements
* Bulle= phylactere
* La BD chez Herge:
o « la ligne claire » : style propre a la BD belge
* Pas d’ombres
* Tires de mouvements
* Couleurs pleines
SPECIFICITE DU STYLE D’HERGÉ
Hergé est connu pour la série des aventures de Tintin, avec 24 bandes-dessinées :
* Dans le dessin :
- Des lignes claires ; (esthétique propre à Hergé) c’est à dire qu’il n’y a pas d’ombre et les lignes sont nettes
Des couleurs pleines et simples
- La BD est l’art de l’ellipse, de l’économie : faire comprendre beaucoup avec peu de place et en peu de temps.
* Dans le complot de ses histoires :
- Obsession des doubles ; les deux jumeaux Duponh t et Dupont, les généraux Acazard et Atapioca …
- Obsession de la perte ; Tintin doit retrouver un objet ou une personne
- Réalisme ; la guerre des grands Capon, Bazil Bazaroff
Roland Gérard Barthes
*** Petite biographie pour l'oral
Naissance 12 novembre 1915 à Cherbourg
Décès 26 mars 1980 à Paris (à 64 ans)
Nationalité française
Roland Gérard Barthes est un critique littéraire et sémiologue français. Il étudie au Lycée Montaigne et Louis-Le- Grand, après l'obtention du bac, il fait des études en lettres classiques à Paris, il obtient sa licence de lettres. Il fait partie du groupe de théâtre antique de la Sorbonne. Il a une vie intellectuelle très riche, il obtient vers 1941 son mémoire sur la tragédie Grecque. Il découvre Karl Marx, Jean Paul Sartre. Publie ses premiers textes et transforme sa licence de lettres classiques en licence d'enseignement en 1943 après obtention d'un certificat de grammaire et de philologie (La philologie est l'étude de la linguistique historique à partir de documents écrits.) Le Degré zéro de l'écriture est le premier livre de Roland Barthes. il publie « Le monde où l'on catche » dans la revue Esprit puis poursuit ses « Petites mythologies du mois » dans Combat et dans la revue de Maurice Nadeau, Les Lettres nouvelles. Il fera partie du Conseil de rédaction en 1962 avec Michel Foucault et Michel Deguy, de la revue Critique, il reprendra la direction de cette revue après le décés de Georges Bataille. Il devient chercheur au CNRS Roland Barthes occupe la chaire de sémiologie du Collège de France de 1977 à 1980. Il s'en prend à la vieille critique qui analyse l'oeuvre à partir de la biographie de l'auteur en publiant sur Racine en 1965, c'est Raymond Picard qui est le représentant de cette vieille critique. C'est le point de départ de la Querelle de la nouvelle critique.
La vie de Roland Barthes
1 -
Quelles sont les dates de Roland Barthes?
12 novembre 1915 Cherbourg
26 mars 1980 Paris
Décédé à 64 ans
2 -
Quelle était sa nationalité?
Française
3 -
Qui était-il ?
Un critique littéraire
Un sémiologue. La sémiologie est la science des signes ( terme inventé par Emile Littré et repris par Saussure).
4 -
Qu’a t’-il fait comme études?
Des études de lettres classiques à Paris. Il obtient sa licence de lettres.
5 -
A t’-il fait partie du groupe de théâtre Antique de la Sorbonne?
Oui.
6 -
De quelle nature son mémoire obtenu en 1941 est-il?
Un mémoire sur la Tragédie Grecque
7 -
Quels auteurs découvre t’-il?
Sartre et Karl Marx
8 -
Qu’obtient-il en 1943?
Obtention d’un certificat de grammaire et de philologie
Définition de la philologie : étude de la linguistique historique à partir de documents écrits.
9 -
Quel est le premier livre de Roland Barthes?
Le degré zéro
10 -
Avec qui fait-il partie du conseil de rédaction de la revue critique en 1962?
Michel Foucault
Michel Deguy
11 -
Quand reprend t’-il la direction de cette revue?
Après le décès de Georges Bataille
12 -
Quelle chaire occupe t’-il au collège de France de 1977 à 1980?
La chaire de sémiologie
13 -
Qu’est-ce que la querelle de la vieille critique?
Roland Barthes s’en prend à la vieille critique qui consiste à analyser l’œuvre à partie de la biographie de l’auteur en publiant Racine en 1965; C’est Raymond Picard qui est le représentant de cette vieille critique
14 -
Citez deux de ses œuvres
- L’empire des signes 1970
- Nouveaux Essais critiques 1972
- Roland Barthes par Roland Barthes 1975
15 -
De quoi Roland Barthes décède t’-il?
Des suites d’un accident. Il se fait faucher par une camionnette le 26 mars 1980, il décède à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.
16 -
Où est-il enterré?
Auprès de sa mère dans le cimetière d’Urt au Pays Basque
17 -
Où les dessins de Roland Barthes sont-ils exposés?
1995 - Musée Bayonne
18 -
A qui son frère Michel Salzedo confie t’-il l’ensemble des archives?
A l’institut Mémoires de l’édition contemporaine dans le but de les rendre disponibles aux chercheurs.
19 -
Quand le centre Pompidou lui consacre t’-il une exposition?
En 2002
l’œuvre de Roland Barthes
La mort de l’auteur
1 -
Quel article bien connu de Roland Barthes l’inscrit en réaction au structuralisme contre le formalisme intellectuel et dogmatique?
La mort de l’auteur : article reconnu comme le signe du poststructuralisme français (idem pour la conférence de Foucault : « qu’est-ce que l’auteur? «
Le post structuralisme s’inscrit en réaction au structuralisme, il décentre la pensée, le sujet. C’est au lecteur de réécrire le texte, d’avoir sa propre lecture.
Il est garant du sens de l’œuvre par opposition à Lanson, Sainte Beuve : ils attachaient une grande importance à la connaissance de l’auteur dans le jugement d’une œuvre.
Mythologies
2 -
Quand Roland Barthes a t’-il rédigé ce recueil?
Entre 1954 et 1956
3 -
De combien de textes ce recueil est-il composé?
De 53 textes écrits au gré de l’actualité
4 -
Comment Roland Barthes définit-il le mythe?
En accord avec l’étymologie :
« Le mythe est une parole »
« Le mythe est un système de communication, c’est un message »
5 -
De quelle nature les mythes décrits dans cet ouvrage est-elle?
Les mythes décrits dans cet ouvrage sont divers. Il peut évoquer le catch, le vin, le steak frites, le discours colonial français…
Le mythe est un signe, son signifiant peut-être n’importe quoi, n’importe quel objet
Son signifié est un idéologème.
6 -
Le mythe est-il un outil de l’idéologie?
Oui.
7 -
Comment Roland Barthes définit-il la doxa propagée par le mythe?
La doxa est l’image que la bourgeoisie se fait du monde et qu’elle souhaite imposer.
8 -
Les mythologies : comment les définiriez-vous?
Le mythe est une histoire : un système de communication. Les mythologies sont avant tout une sémiologie.
Analyse qui considère les objets comme des signes. Ils renvoient à quelque chose d’autre qu’eux-mêmes.
9 -
Peut-on parler de caractère construit de ces histoires?
Oui. Le caractère social s’ajoute à la matière pure. On peut donc parler de caractère construit.
10 -
Quel est le but du sémiologue et mythologue?
Déchiffrer ces histoires qui nous racontent le quotidien à travers les objets devenus anodins.
11 -
Le mythe est-il une parole cachée?
Une mythologie Est-ce que la culture dit des choses. Le mythe est une parole cachée, un dévoilement.
Roland Barthes se concentre sur un ensemble de signes pour établir un mythe dont la fonction est d’interpréter le réel en dévoilant le caractère codé.
12 -
Montrez en quoi il y a une idéologie sous-jacente
Le mythe est une parole bourgeoise : image du monde que la bourgeoisie tente d’imposer selon ses codes à travers les objets.
Il faut donc déchiffrer les discours contenus dans les objets. Il y a une démarche politique, anti-bourgeoise.
Il faut dénoncer le point de vue bourgeois sur les objets. Il y a donc une idéologie sous-jacente.
Le plastique
Lecture du texte
Malgré ses noms de berger grec (Polystyrène, Phénoplaste,
Polyvinyle, Polyéthylène), le plastique, dont on vient de concentrer
les produits dans une exposition, est essentiellement une substance
alchimique. A l'entrée du stand, le public fait longuement la queue
pour voir s'accomplir l'opération magique par excellence: la
conversion de la matière ; une machine idéale, tubulée et oblongue
(forme propre à manifester le secret d'un itinéraire) tire sans effort
d'un tas de cristaux verdâtres, des vide-poches brillants et cannelés.
D'un côté la matière brute, tellurique, et de l'autre, l'objet parfait,
humain ; et entre ces deux extrêmes, rien ; rien qu'un trajet, à peine
surveillé par un employé en casquette, mi-dieu, mi-robot.
Ainsi, plus qu'une substance, le plastique est l'idée même de
sa transformation infinie, il est, comme son nom vulgaire l'indique,
l'ubiquité rendue visible ; et c'est d'ailleurs en cela qu'il
est une matière miraculeuse : le miracle est toujours une conversion
brusque de la nature. Le plastique reste tout imprégné de
cet étonnement : il est moins objet que trace d'un mouvement.
Et comme ce mouvement est ici à peu près infini, transformant
les cristaux originels en une multitude d'objets de plus en
plus surprenants, le plastique est en somme un spectacle à
déchiffrer: celui-là même de ses aboutissements. Devant
chaque forme terminale (valise, brosse, carrosserie d'auto,
jouet, étoffe, tuyau, cuvette ou papier), l'esprit ne cesse de
poser la matière primitive comme un rébus. C'est que le frégolisme
du plastique est total : il peut former aussi bien des seaux
que des bijoux. D'où un étonnement perpétuel, le songe de
l'homme devant les proliférations de la matière, devant les liaisons
qu'il surprend entre le singulier de l'origine et le pluriel
des effets. Cet étonnement est d'ailleurs heureux, puisqu'à
l'étendue des transformations, l'homme mesure sa puissance, et
que l'itinéraire même du plastique lui donne l'euphorie d'un
glissement prestigieux le long de la Nature.
Mais la rançon de cette réussite, c'est que le plastique,
sublimé comme mouvement, n'existe presque pas comme substance.
Sa constitution est négative : ni dur ni profond, il doit se
contenter d'une qualité substantielle neutre en dépit de ses avantages
utilitaires : la résistance, état qui suppose le simple suspens
d'un abandon. Dans l'ordre poétique des grandes substances,
c'est un matériau disgracié, perdu entre l'effusion des caoutchoucs
et la dureté plate du métal : il n'accomplit aucun des produits
véritables de l'ordre minéral, mousse, fibres, strates. C'est
une substance tournée : en quelque état qu'il se conduise, le plastique
garde une apparence floconneuse, quelque chose de
trouble, de crémeux et de figé, une impuissance à atteindre
jamais au lisse triomphant de la Nature. Mais ce qui le trahit le
plus, c'est le son qu'il rend, creux et plat à la fois ; son bruit le
défait, comme aussi les couleurs, car il semble ne pouvoir en
fixer que les plus chimiques : du jaune, du rouge et du vert, il ne
retient que l'état agressif, n'usant d'eux que comme d'un nom,
capable d'afficher seulement des concepts de couleurs.
La mode du plastique accuse une évolution dans le mythe du
simili. On sait que le simili est un usage historiquement bourgeois
(les premiers postiches vestimentaires datent de l'avènement
du capitalisme) ; mais jusqu'à présent, le simili a toujours
marqué de la prétention, il faisait partie d'un monde du paraître,
non de l'usage ; il visait à reproduire à moindres frais les substances
les plus rares, le diamant, la soie, la plume, la fourrure,
l'argent, toute la brillance luxueuse du monde. Le plastique en
rabat, c'est une substance ménagère. C'est la première matière
magique qui consente au prosaïsme ; mais c'est précisément
parce que ce prosaïsme lui est une raison triomphante d'exister :
pour la première fois, l'artifice vise au commun, non au rare. Et
du même coup, la fonction ancestrale de la nature est modifiée :
elle n'est plus l'Idée, la pure Substance à retrouver ou à imiter;
une matière artificielle, plus féconde que tous les gisements du
monde, va la remplacer, commander l'invention même des
formes. Un objet luxueux tient toujours à la terre, rappelle toujours
d'une façon précieuse son origine minérale ou animale, le
thème naturel dont il n'est qu'une actualité. Le plastique est
tout entier englouti dans son usage : à la limite, on inventera
des objets pour le plaisir d'en user. La hiérarchie des substances
est abolie, une seule les remplace toutes : le monde entier peut
être plastifié, et la vie elle-même, puisque, paraît-il, on commence
à fabriquer des aortes en plastique.
Roland Barthes, Mythologie ; « Le plastique »
Introduction :
Selon la définition retenue par Wikipedia, le mythe est une construction imaginaire (un récit, une représentation, des idées) qui se veut explicative de phénomènes cosmiques ou sociaux et surtout fondateur d'une pratique sociale en fonction des valeurs fondamentales d'une communauté. Pour Roland Barthes un mythe est toujours créé par quelqu’un dans une intention donnée. Il est cependant toujours possible de démonter un mythe et de modifier les mentalités.
Nous allons analyser les représentations et les idées qui ont, selon Roland Barthes, été attachées au plastique puis nous montrerons la performance de la contre-argumentation de Roland Barthes dans ce texte.
Problématique :
En quoi ce texte par l'étude des mythes véhiculés par l'industrie du plastique est-il parodique et annonciateur d'une catastrophe ?
Questions sur l'introduction :
- Quelle définition donneriez-vous du mythe ?
- Quelle définition Roland Barthes en donne t'-il ?
Développement :
Partie 1 Les mythes véhiculés par l’industrie du plastique.
La première idée que le public accepte a priori, sans l’examiner, est que le plastique est libérateur et qu’il suffit d’un « tas de cristaux verdâtres », d’une machine conduite par « un simple employé » pour produire instantanément des objets à l’infini. C’est la fin du travail pénible, des fabrications artisanales ou industrielles, la fin aussi des objets ratés. Personne ne se demande comment sont fabriqués les cristaux, ni comment marche la machine. On accède « sans effort » à l’«objet parfait ».
Sans travail, on entre dans l’époque de l’abondance. Cette idée d’abondance est, bien sûr, centrale dans l’idée attachée à la production plastique. Née après la seconde guerre mondiale, à un moment où les gens manquaient de tout et où les usines traditionnelles avaient été détruites, l’industrie du plastique est apparue comme providentielle. Le texte comporte plusieurs énumérations : noms des différentes matières plastiques, liste des objets fabriqués. Barthes évoque une « multitude d’objets », « les proliférations de la matière », « l’étendue des transformations » « une matière plus féconde que tous les gisements du monde ».
Produire en quantité sans effort relève évidemment de la magie, du miracle. Le cœur du mythe est là : le plastique est véritablement surnaturel. Roland Barthes décline tout au long du texte le vocabulaire du surnaturel, depuis la « substance alchimique » jusqu’à la « matière magique » en passant par l’employé « mi-dieu », la « matière miraculeuse ». Le plastique n’est d’ailleurs pas une matière, c’est une réalité abstraite. Aux yeux de ses admirateurs il devient « l’idée même de sa transformation infinie » « l’ubiquité rendue visible ». Il est « moins objet que trace d’un mouvement ». Il est un « spectacle à déchiffrer ».
La troisième idée reçue est que l’homme du XXème siècle a raison d’être fier de l’invention du plastique. Cette invention est sienne. Il se l’est véritablement appropriée. Il éprouve « l’euphorie d’un glissement prestigieux le long de la nature ». Le plastique est le fruit de l’intelligence humaine et l’homme manifeste un « étonnement …heureux », il « mesure sa puissance »…
Question sur la première partie
Les mythes véhiculés par l'industrie du plastique
- Quelle conception du plastique, le sens commun a t'-il ?
- Quelle fonction le plastique devrait selon le sens commun remplir ?
- A quoi cette conception est-elle liée?
- Peut-on parler d'une philosophie du «sans efforts» et de «l'objet parfait»?
- Cela remet-il en question la notion du travail ? Est-il désormais associé à l'idée de perfection, d'abondance et de facilité ? Citez le texte pour justifier votre réponse
- L'idée d'abondance est-elle dominante dans le texte ?
- Relevez les idées, expressions, phrases qui le prouvent
- Faire l'historique de l'industrie du plastique
- Relevez les énumérations et le champ lexical de l'industrie plastique
- Montrez que Roland Barthes refuse l'association du surnaturel et de l'industrie plastique. Citez le texte pour justifier votre réponse.
- Ce mythe apparaît-il comme un mythe dangereux ? L'association abondance et facilité dans la reproduction d'un objet toujours parfait reflète t'-elle bien la menace du mythe de l'industrie.
- Le lecteur est-il en droit d'associer le plastique à une idée abstraite ?
- Relevez les expressions du passage qui le montrent
- Quelle est la troisième idée reçue du texte ?
- L'homme du 20è siècle peut-il selon vous, être fier de l'invention du plastique ?
- Comment percevez-vous le message de Roland Barthes à ce propos dans l'extrait ? Justifiez votre réponse
- L'homme s'approprie t'-il l'invention ? Est-ce assimilé à l'intelligence humaine ? Citez pour justifier vos éléments de réponses.
Transition
Fidèle à sa méthode, Roland Barthes s’applique à regarder les choses autrement pour tenter de faire évoluer les mentalités. L’industrie a bien lavé les cerveaux mais le plastique n’est pas une réussite incontestable, il produit des choses laides. D’autre part, ce sont toutes nos valeurs traditionnelles qui sont menacées par les promoteurs de la société du plastique, société de consommation où ne subsistent que les valeurs bourgeoises de possession, d’accumulation et d’ostentation. Nous allons voir comment R. Barthes dénonce les manipulations dans un texte qui se révèle très construit.
Partie 2 Un texte très construit (de l’éditorial parodique à la vision d’une catastrophe)
Le paragraphe d’accroche est délibérément amusant. Roland Barthes séduit ses lecteurs en développant ironiquement la métaphore de l’alchimie. Tout oppose en réalité l’univers de l’alchimie à celui d’une démonstration commerciale dans le cadre d’une exposition. Dans l’un tout est secret, magique voire interdit, dans l’autre « à l’entrée du stand le public fait …la queue ». Dans l’un il est question d’«opération magique», de convertir la « matière tellurique » et on pense aux tentatives de transformer le plomb en or ; dans l’autre il s’agit de fabriquer des objets totalement ordinaires et dérisoires : des vide-poches. Le savant magicien est remplacé par « un employé en casquette ».
Le début de l’article est très concret. Le lecteur assiste comme Roland Barthes à une démonstration sur un stand de salon. Comme des milliers d’autres personnes il a fait la queue pour assister à un tour de magie : la fabrication d’objets usuels à partir de cristaux verdâtres.
Barthes affirme ensuite l’irréalité du plastique. Il entraîne alors le lecteur dans une réflexion très abstraite « le plastique c’est l’idée même de sa transformation infinie », « l’ubiquité rendue visible », « un spectacle à déchiffrer ». L’homme éprouve une émotion intellectuelle, presque métaphysique :« le songe de l’homme devant les proliférations de la matière » « l’homme mesure sa puissance » Ici encore l’ironie perce. L’intellectuel se perd en réflexions devant une valise, une brosse ou une cuvette.
Dans ce paragraphe, Roland Barthes, tout en introduisant une dénonciation du plastique et de son irréalité « il est …trace », reconnaît ses performances : la « prolifération de la matière », l’« étendue des transformations »,le »pluriel des effets ». Il énumère les objets réalisés et constate que le consommateur est satisfait (« étonnement heureux », « euphorie ».)
A ce stade de l’analyse Barthes n’oppose pas le plastique à la Nature mais les juxtapose : « un glissement prestigieux le long de la nature ».
Puis, bien vite il est question de « la rançon de cette réussite ». Le plastique d’abord n’est rien. « Ni dur ni profond » il n’a qu’une qualité : « la résistance ». Ensuite sont relevées ses insuffisances par rapport aux produits de la nature » Il est impuissant à …», « il n’accomplit aucun… » puis Barthes ajoute encore une gradation dans la description négative et énumère les défauts du plastique : « C’est un matériau laid, « disgracié ». Pis encore « son bruit le défait, comme aussi les couleurs ».
Ici l’auteur oppose systématiquement le plastique aux objets traditionnels et naturels auxquels il le compare
Enfin on passe à la dénonciation politique du plastique. Ces productions relèvent du simili et « on sait que le simili est un usage historiquement bourgeois ». La classe dominante est à l’œuvre dans l’instauration du mythe du plastique miraculeux. Le plastique c’est d’abord la fin de la culture comme l’entend Roland Barthes. Manipulé, l’homme renonce à chercher l’authentique, le beau, le rare. La production de masse, la société de consommation sont ses idéaux. La Nature est oubliée, voire remplacée. « (La nature) n’est plus l’Idée, la pure Substance à retrouver ou à imiter ». On ne pense qu’à l’utilité et l’utilité déterminera désormais non seulement la forme des objets leur définition même « on inventera des objets pour le plaisir d’en user »…
La fin du texte a un ton presque prophétique. Barthes poursuit au futur « une matière plus féconde … va remplacer… ». Le danger est extrême puisque la matière est « plus féconde que tous les gisements du monde. L’auteur entrevoit en 1957 que « le monde entier peut être plastifié » et que cette menace touche à la « vie même ».
Questions possibles sur la deuxième partie :
Un texte très construit : éditorial parodique et vision d'une catastrophe
- Comment Roland Barthes séduit-il ses lecteurs ?
- Comment utilise t'-il l'ironie ? A quelles fins ?
- Analysez la métaphore de l'alchimie = citez le texte pour justifier votre réponse
- Le savant magicien remplace t'-il «l'employé en casquette » ? Expliquez cette image en analysant a transformation supposée à l'aide du texte.
- Montrez que le début de l'article est concret. Relevez les expressions le justifiant
- A quel moment, Roland Barthes justifie t'-il l'irréalité du plastique ? Citez le texte pour délimiter la progression du texte
- A ce stade de l'argumentation, Roland Barthes entraîne t'-il le lecteur dans une réflexion ? Laquelle ? Expliquez en citant
- Relevez les expressions et termes connotant l'ironie
- Peut-on parler d'une dénonciation du plastique et de son irréalité ? Relevez les phrases les plus représentatives de cette critique.
- Quels sont les objets réalisés ?
- Quelle image Roland Barthes donne t'-il du consommateur ?
- Quel est l'effet produit sur l'homme ?
- Le plastique et la nature sont-ils opposés ? Juxtaposés ? Pourquoi ? Expliquez et justifiez votre réponse en relevant la phrase qui le prouve.
- Quels sont les défauts associés au plastique ?
- En quoi peut-on parler d'une dénonciation politique du plastique ?
- Comment expliquer la présence de la classe dominante dans l'instauration du mythe du plastique ?
- Le plastique marque t'-il la fin de la culture ? Pourquoi ? Expliquez.
- Quels sont les idéaux de substitution ?
- Expliquez = «La nature n’est plus l’Idée, la pure Substance à retrouver ou à imiter»
- Quel est le ton de Roland Barthes à la fin du texte ? Quelle vision entrevoit-on ?
- Relevez les expressions qui connotent la menace et le danger.
Conclusion Une mise en garde prophétique :
Nous avons vu que le texte, en analysant les différents aspects du mythe élaboré autour de l’industrie du plastique est un discours construit, une argumentation habile contre l’explosion des productions en matière plastique. Cette argumentation qui commence par la rencontre d’un « employé à casquette …mi robot » et finit par l’évocation d’une monstrueuse transformation du monde sait varier les tons. Tantôt plaisant, tantôt savant, tantôt grave, Roland Barthes nous met en garde contre la transformation radicale du monde qui se met en place sous nos yeux, avec notre approbation
Questions possibles sur la conclusion
- Quels sont les différents tons du texte ?
- Ce texte est-il selon vous prophétique ? Pourquoi ?
- Contre quoi nous met-il en garde ?
- Est-il plus que jamais d'actualité ?
Texte complémentaire
Le monde plastifié
Frédéric Joignot, Plastique, l'ennemi intime : le Monde magazine, 19 septembre 2009
Le monde plastifie 1 (401.36 Ko)
Le monde plastifie 2 (362.19 Ko)
Texte complémentaire
Lien avec le texte de Roland Barthes : Frederic Joignot = le Monde plastifié
* “Le Plastique”, écrit par Roland Barthes en 1957 provenant du livre Mythologies parle du plastique et des conséquences qu’il a eu sur le monde. Que le plastique remplace la nature et qu’il envahit le monde. Il est devenu la substance principale dans le monde.
* “Le Monde Plastifié” ou “Plastique: L’ennemi intime” écrit par Frédéric Joignot publié le 19 septembre 2009 dans Le Monde est composé de 5 textes parlant du plastique et son importance dans le monde et aussi de ses dangers.
* Les liens qu’on peut faire avec ces deux textes = ils disent que le plastique peut avoir différentes formes, pour Barthes “valise, brosse, carrosserie d’auto, jouet, étoffe, tuyau, cuvette ou papier” (l.15-16) et pour Joignot “Les bas Nylon étincelants, les dentelles en Perlon, les brillantes robes de polyester embellissent les femmes. Dans les cuisines, une vaisselle en plastique multicolore remplace la fragile et coûteuse porcelaine” (l.4-5).
* Frédéric Joignot, pour prouver que le plastique domine le monde, raconte comment un navigateur nommé Charles Moore traverse le Pacifique Nord quand son bateau fut entouré de bouteilles en plastiques, brosses a dents, sacs, casquettes, jouets d’enfant. L’endroit ou le navigateur se situais était “The Great Pacific Garbage Patch” (la grande zone de detritus du pacifique), constitué de plus de 3 millions de tonnes de déchets en plastique.
* Frédéric Joignot et Barthes critiquent aussi le plastique, ils montrent les points négatifs du plastique. Le Plastique pour Roland Barthes n’est qu’une substance tournée (l.27), qu’il ne peut pas accomplir ceux que les véritables produits
(mineral,mousse,fibres,strates,l.27). Le plastique ne serait jamais au même niveau que la Nature.
-
Tandis que pour Frédéric Joignot, ce sont les substances introduites dans le plastique. Ces substances comme le bisphénol ou le phthalates peuvent causer des problèmes pour les organes de reproduction
Activité complémentaire à l'oral EAF sur Mythologie de Roland Barthes
Définitions texte de Roland Barthes, Mythologies, le Plastique
Polystyrène : matière plastique résultant de la polymérisation du styrène
Phénoplaste : résine artificielle à base de phénol ou de dérivés de phénol
Polyvinyle : composé résultant de la polymérisation de dérivés du vinyle
Polyéthylène: matière plastique obtenue par polymérisation de l’éthylène.
Alchimique : science occulte (clandestine) censée assurer la transmutation des métaux (changement des métaux en métaux précieux)
Tubulée : en forme de tube, d’un tuyau
Oblongue : qui est de forme allongée
Vide-poche : petite corbeille ou l’on dispose les objets que l’on a dans les poches
Cannelé : pourvu de cannelures, de moulures verticales pour un poteau
Tellurique : de la Terre
Rebus : jeu qui consiste à exprimer une phrase par des dessins
Euphorie : sensation de bien-être, de satisfaction, de plénitude pouvant aller parfois jusqu’à un état de surexcitation.
Rançon : (sens figure) contrepartie négative, inconvénient
Sublimé(e) : celui dont les actes suscite l’admiration
Suspens : angoisse
Disgracié(e) : manquant de grâce, peu favorisé par la nature.
L’effusion : procédé de séparation des constituants d’un mélange gazeux.
Strates : couches, niveau
Simili : une imitation
Postiche : perruques
Consentir : autoriser
Prosaïsme : tournure de langage courant
LE PROJET DE BARTHES DANS LES MYTHOLOGIES:
Que dénonce Roland Barthes dans les mythologies ?
Dénoncer la société Bourgeoise
Barthes cherche à dénoncer la Bourgeoisie, qui, à travers un ensemble de signes, cherche à faire paraître naturel ce qui ne l’est pas.
Pourtant, il est lui-même issu de la bourgeoisie intellectuelle, par sa mère
Pour lui, « Le statut de la bourgeoisie est particulier, historique : l'homme qu'elle représente sera universel, éternel ; (...) Enfin, l'idée première du monde perfectible, mobile, produira l'image renversée d'une humanité immuable, définie par une identité infiniment recommencée. »
Il se sert donc des mythologies comme un moyen de dénoncer la stratégie Bourgeoise, qui cherche à faire oublier son statut de classe historique, tout en emplissant le monde de sa culture et de sa morale
Que cherche t'-il à dévoiler ?
Dévoiler les signes qui aveuglent le public
-Barthes, en sa qualité de sémiologue, cherche à trouver et à interpréter tous les signes que nous renvoient les objets du quotidien
- Il cherche également à dénoncer les mécanismes que la bourgeoisie utilise pour imposer sa culture, et la faire paraître naturelle
-Il cherche aussi à faire découvrir l’art de la sémiologie à ses lecteurs
Explorer la signification et les signes de mythes divers et variés pouvant être réunis dans des catégories différentes (source : Wikipedia)
Quels sont les signes ?
Les signes que renvoient la politique, les personnalités le sport et les figures (politique : Quelques paroles de M. Poujade, Photogénie électorale, Poujade et les intellectuels ; personnalités : Le cerveau d'Einstein, Iconographie de l'abbé Pierre, Le visage de Garbo, La croisière du Batory ; sport : Le monde où l’on se catche, Le tour de France comme épopée ; figures : Les Romains au cinéma, Critique muette et aveugle, Le pauvre et le prolétaire, Martiens, Un ouvrier sympathique, L'homme-jet, L'usager de la grève)
Les signes que renvoient la culture, le langage et la littérature (culture : Au music-hall, La croisière du Batory, L'art vocal, La dame aux camélias, Deux mythes du Jeune Théâtre, Astrologie ; langage et littérature : L'écrivain en vacances, Romans et enfants, Nautilus et bateau ivre, Adamov et le langage, Racine est Racine, Grammaire africaine, La littérature selon Minou Drouet, La critique Ni-Ni)
Les signes que renvoient la photographie, l’alimentaire et les faits divers (Photographie : l'acteur d'Harcourt, Photo-chocs, Photogénie électorale, La grande famille des hommes, Bichon chez les nègres ; alimentaire : Le vin et le lait, Le Bifteck et les frites, Le Guide Bleu, cuisine ornementale ; faits divers : Dominici ou le triomphe de la Littérature, Conjugales, Billy Graham au Vel' d'Hiv, Le procès Dupriez ; autres : La croisière du Sang bleu, Paris n'a pas été inondé, Puissance et désinvolture, Celle qui voit Clair, Continent perdu)
La méthode de Barthes dans les mythologies
Le mythe est-il un moyen de communication ?
Le Mythe, un moyen de communication
-Barthes utilise le mythe comme un moyen de faire passer ses idées
-Dans ‘Le mythe, aujourd’hui’, Barthes définit le Mythe comme « un système de communication »
-Pour être compris d’un vaste public, il utilise un langage simple, avec quelques distinctions terminologiques afin de différencier son texte des autres
Que peut-on dire de l'interprétation du mythe à travers la sémiologie ?
L’interprétation du mythe à travers la sémiologie
-Barthes introduit la notion de « sciences des signes » à travers ses mythologies
-Barthes interprète les signes qu’envoient les objets afin d’éclaircir le lecteur sur la manipulation bourgeoise des signes et l’aveuglement du lecteur
-Barthes est capable de montrer, de dévoiler les signes qui aveuglent le lecteur, dans sa capacité de sémiologue, et est toujours à la recherche du sens caché des choses
Que peut-on dire du langage dans Mythologies ?
L’utilisation du langage comme moyen de convaincre et de persuader le lecteur
Les textes mythologiques sont très recherchés, la structure est claire et précise
Quelle définition propose Barthes dans Mythologies ?
Pour Barthes, le langage est un système de signes arbitraires, qu’il utilise afin de mieux convaincre le lecteur
De nombreuses énumérations sont utilisés, afin de faire la liste des objets victimes des signes, ou de faire la liste des signes dont renvoie un objet
Qu'est-ce que le mythe pour Roland Barthes ?
LE MYTHE SELON BARTHES
Le mythe selon Barthes est tout d’abord un outil qu’il peut utiliser pour critiquer la société, et ses objets, de son temps : « il s’agissait de mon actualité » dit-il dans sa préface dans Mythologie. Il fait en effet une analyse mythologique de ces thèmes à l’aide d’une science appelé la sémiologie.
Roland Barthes aide à déchiffrer ses mythes à l’aide de la sémiologie : « le matériel de cette réflexion a pu être très varié (un article de presse, une photographie…) ». Il qualifie le « mythe » comme une « fausse évidence », il dévoile donc la réalité des choses contemporain.
Pour mieux comprendre lire la deuxième partie de Mythologies
* Le mythe est un langage, une parole :
« Le mythe est un système de communication, c’est un message », ce n’est pas seulement un objet, c’est une « forme », « un mode de signification » à laquelle s’associe une société et une époque, donc c’est une idéologie.
Une « forme » car nous pouvons le décrire, et puisque tout peut être décrit, tout peut être un mythe : « chaque objet du monde peut passer d’une existence fermée, muette, a un état oral, ouvert à l’appropriation de la société », ex : arbre et arbre décoré par la société (Minou Drouet)à « usage sociale qui s’ajoute à la pure matière » (ici l’arbre décoré devient mytheà le mythe « surgit de la « nature » des choses »).
-
Le mythe est un « message », donc il peut être non seulement orale mais également visuelle, une image ou une caricature, un schéma ect. Mais un objet, une image peut devenir parole s’il a un sens ex : histoire de l’écritureà les pictogrammes.
Qu'est-ce que la sémiologie ?
LA SEMIOLOGIE:
Définition:
* La sémiologie est la science ou l’étude des signes.
* Le terme sémiologie a été créé par Émile Littré
* Toute science étudiant des signes est une sémiologie.
Roland Barthes est semiologues et ses œuvres sont base sur les signes
LA THEORIE DE LA LITTERATURE SELON BARTHES
* « Mort » de l’auteur après la fin de l’écriture de son œuvre (La Mort de l’auteur, 1967-1968) : il ne peut plus avoir aucune influence sur elle : les lecteur donnent le pouvoir à l’auteur en lisant son œuvre, mais le lui prennent en même temps lorsqu’ils modifient la vision du texte, des subtilités de celui-ci
* Autant d’interprétations possibles que de lecteurs
* écrire = accepter de voir le monde synthétisé, imité
* écrire = accepter de voir sa parole et son opinion interprétées, parfois en voir le sens changer
-
Références : Essais critiques, Roland Barthes, 1964 ; Le Degré zéro de l’écriture, Roland Barthes, 1953
LES SPECIFICITES DU STYLE DE BARTHES
1) Caractéristiques de Barthes
-Langage bourgeois
-Ironie dans son style: critique/admiration, jeux sur le sens des mots→ ambiguite
-Progression dans ses textes (dramatisation, repetitions…)
-Discours généralisant: tendance à généraliser (présent de vérité générale)
→ ses théories sont abordables
-Persuasif: il dénonce
2) Sa méthode
I) La mythologie
II) L’ironie
III) Se mettre à la place du consommateur
A première vue, Barthes peut être considéré comme un ethnologue:
-Il analyse les modes de vie des populations
-Il se base sur un peuple précis (peuple français des années 50)
Or Barthes n’est pas un ethnologue:
-Il n'analyse pas objectivement (ironie dans les textes)
-Son oeuvre veut dénoncer l’aveuglement de la population par les signes, c-a-d les Mythes
-Il n’est pas explicatif, il veut convaincre par son raisonnement logique et structuré
Mythologies, Roland Barthes
Jouets = commentaire littéraire et oral EAF
R barthes jouet le texte (361.44 Ko)
Jouets
Que l'adulte français voit l'Enfant comme un autre lui-même, il n'y pas de meilleur exemple que le jouet français. Les jouets courants sont essentiellement un microcosme (1) adulte ; ils sont tous reproductions amoindries d'objets humains, comme si aux yeux du public l'enfant n'était en somme qu'un homme plus petit, un homunculus (2) à qui il faut fournir des objets à sa taille.
Les formes inventées sont très rares : quelques jeux de construction, fondés sur le génie de la bricole, proposent seuls des formes dynamiques. Pour le reste, le jouet français signifie toujours quelque chose, et ce quelque chose est toujours entièrement socialisé, constitué par les mythes ou les techniques de la vie moderne adulte : l'Armée, la Radio, les Postes, la Médecine (trousses miniatures de médecin, salles d'opération pour poupées), L'École, la Coiffure d'Art (casques à onduler), L'Aviation (parachutistes), les Transports (Trains, Citroëns, Vedettes, Vespas, Stations-Services), la Science (Jouets martiens).
Que les jouets français préfigurent littéralement l'univers des fonctions adultes ne peut évidemment que préparer l'enfant à les accepter toutes, en lui constituant avant même qu'il réfléchisse, L'alibi d'une nature qui a créé de tout temps des soldats, des postiers et des vespas. Le jouet livre ici le catalogue de tout ce dont l'adulte ne s'étonne pas : la guerre, la bureaucratie, la laideur, les Martiens, etc. [... ] Seulement devant cet univers d'objets fidèles et compliqués, l'enfant ne peut se constituer qu'en propriétaire, en usager, jamais en créateur ; il n'invente pas le monde, il l'utilise : on lui prépare des gestes sans aventure, sans étonnement et sans joie. On fait de lui un petit propriétaire pantouflard qui n'a même pas à inventer les ressorts de la causalité adulte ; on les lui fournit tout prêts : il n'a qu'à se servir, on ne lui donne jamais rien à parcourir. Le moindre jeu de construction, pourvu qu'il ne soit pas trop raffiné, implique un apprentissage du monde bien différent : l'enfant n'y crée nullement des objets significatifs, il lui importe peu qu'ils aient un nom adulte : ce qu'il exerce, ce n'est pas un usage, c'est une démiurgie (3) : il crée des formes qui marchent, qui roulent, il crée une vie, non une propriété ; les objets s'y conduisent eux-mêmes. Ils n'y sont plus une matière inerte et compliquée dans le creux de la main.
Mais cela est plus rare : le jouet français est d'ordinaire un jouet imitation, il veut faire des enfants usagers, non des enfants créateurs.
L'embourgeoisement du jouet ne se reconnaît pas seulement à ses formes, toutes fonctionnelles, mais aussi à sa substance. Les jouets courants sont d'une matière ingrate, produits d'une chimie, non d'une nature. Beaucoup sont maintenant moulés dans des pâtes compliquées : matière plastique y a une apparence à la fois grossière et hygiénique, elle éteint le plaisir, la douceur, L'humanité du toucher. Un signe consternant, c'est la disparition progressive du bois, matière pourtant idéale par sa fermeté et sa tendreur, la chaleur naturelle de son contact ; le bois ôte, de toute forme qu'il soutient, la blessure des angles trop vifs, le froid chimique du métal ; lorsque l'enfant le manie et le cogne, il ne vibre ni ne grince ; il a un son sourd et net à la fois ; c'est une substance familière et poétique, qui laisse l'enfant dans une continuité de contact avec l'arbre, la table, le plancher. Le bois ne blesse, ni ne se détraque ; il se casse pas ; il s'use, peut durer longtemps, vivre avec l'enfant, modifier peu à peu les rapports de l'objet et de la main ; s'il meurt, c'est en diminuant, non en se gonflant, comme ces jouets mécaniques qui disparaissent sous la hernie d'un ressort détraqué. Le bois fait des objets essentiels, des objets de toujours. Or il n'y a presque plus de ces jouets en bois, de ces bergeries vosgiennes, possibles, il est vrai, dans un temps d'artisanat. Le jouet est désormais chimique, de substance et de couleur ; son matériau même introduit à une cénesthésie (4) de l'usage, non du plaisir. Ces jouets meurent d'ailleurs très vite, et une fois morts, n'ont pour l'enfant aucune vie posthume.
Microcosme : monde réduit. - Homunculus : petit être vivant. - Démiurgie : une activité créatrice. - Cénesthésie : ici, signifie que l'enfant reconnaît l'objet sans affectivité particulière.
Commentaire littéraire
Roland Barthes est né en 1916. Il fait des études de Lettres puis se consacre à la critique littéraire et à la sociologie. Entre 1954 à 1957 il publie une série d'articles qu'il regroupera en 1957 dans Mythologies. Il cherche à déceler dans les objets quotidiens les signes d'une réalité sociale qui échappe à ses contemporains. Ici Barthes nous invite à prendre du recul sur les jouets proposés aux petits Français qui, selon l'opinion générale, ont pour objet de développer leur créativité et servir de supports à leurs découvertes. Nous observerons d’abord la minutie avec laquelle RB relève les signes attachés aux jouets puis nous expliciterons comment le jouet trahit l'aliénation des enfants et y contribue. Nous verrons enfin comment l’écriture est pour RB un jeu et comme le jouet un instrument de liberté et de plaisir.
Questionnaire sur l'introduction :
- Que cherche à déceler Roland Barthes dans les objets quotidiens?
- De quel objet s'agit-il dans ce texte?
- Invite t'-il le lecteur à prendre du recul par rapport aux jouets?
- Quelle est l'opinion du sens commun sur les jouets?
- Que pense Roland Barthes de l'avis du sens commun?
I Le jouet : un signe
1 Une étude minutieuse
Précision de la description
Barthes se livre, dans cet article, à une étude minutieuse des signes que véhicule l’univers du jouet. Son texte est clair, précis, il colle à son objet. Il énumère les thèmes du jouet, détaille les modèles (trousses miniatures de médecin, salles d'opération pour poupées, casques à onduler, parachutistes, trains, Citroën, … jouets martiens », et même «les poupées qui urinent, ...mouillent leurs langes» et, plus loin, les «bergeries vosgiennes». Il évoque la matière, s’étend sur les caractéristiques du plastique et s'attarde sur les qualités du jouet en bois, « matière idéale par sa fermeté, sa tendreur, la chaleur naturelle de son contact ».
Petitesse de l'objet
Barthes relève que la quasi-totalité des jouets sont des « reproductions amoindries » des objets d'adultes. Le fait que « les jouets sont essentiellement un microcosme adulte » est affirmé dès la seconde phrase. Le thème de la petitesse et de la réduction est martelé : « microcosme »
« reproductions amoindries » « homme plus petit » « homonculus ».
Plus loin :« le jouet français est comme une tête réduite de Jivaro» (l.16)
insistance sur l'imitation
Le thème de l'imitation est central dans « Jouets ». C’est le signe principal. Il est repris dans les trois premiers paragraphes : «reproductions amoindries d'objets humains» (l.3); . « Les formes (jouets) inventées sont très rares.» (l;5).RB multiplie à l'envi les exemples de jouets qui imitent les objets de l' adulte, reproduisent son univers et ses mythes. « Le jouet français est d'ordinaire un jouet d'imitation ». (l.29)
Barthes précise : ce n’est pas l'imitation qui le dérange mais l’imitation servile : « Ce n'est pas tant, d'ailleurs, l'imitation qui est signe d'abdication, que sa littéralité».(l.15) Il insiste sur cette nuance. Par deux fois les termes « littéralement » (l.11) et « littéralité » (l 15) sont employés dans le paragraphe et Barthes étaie son argumentation par la comparaison frappante du jouet avec « une tête réduite de Jivaro où l’on retrouve les rides et les cheveux de l’adulte ». ».
transition
La description précise du jouet est au cœur de la stratégie argumentative de RB qui se livre ici à une critique radicale des jouets proposés aux enfants dans les années cinquante.
Questionnaire sur le I
1 – Une étude minutieuse
- Précision de la description
- De quelle nature l'étude de Roland Barthes est-elle ?
- Comment énumère t'-il les thèmes du jouet ? Citez pour justifier votre réponse
- La matière est-elle évoquée ?
- S'attarde t'-il sur les caractéristiques du plastique ?
- Fait-il de même pour les qualités des jouets en bois ? Relevez la phrase qui le montre
- Relevez l'expression qui montre que la quasi-totalité des jouets reflète les objets d'adultes
- Relevez une phrase qui traduit la petitesse du monde des jouets
- Relevez le champ lexical de la petitesse
- Le thème de l'imitation est-il central ? Justifiez votre réponse en vitant.
- Est-ce le signe principal ?
- Dans quels paragraphes cela est-il manifeste ?
- Expliquez « le jouet français est d'ordinaire un jouet d'imitation »
- De quelle nature l'imitation est-elle ? Citez pour justifier votre réponse
- Quelle est la comparaison faite par Roland Barthe ? A quoi le jouet est-il assimilé ?
2 Un discours persuasif
La stratégie argumentative
Dans « Jouets », Barthes déroule d’abord des constats simples, il relève des signes. Il multiplie les exemples de jouets d'imitation : « l'Armée, la Radio, les Postes, la Médecine »...«soldats, pompiers, vespa, trousses miniatures de médecin… casques à onduler...etc» ; Il procède ensuite à une double comparaison : le jouet d’imitation opposé au jeu de construction puis le jouet en plastique opposé au jouet en bois. Ces constats ont pour effet de rendre incontestables les remarques comme les conclusions que RB en tire.
Un discours généralisant
Il utilise d’ailleurs tout au long du texte le temps présent, le temps de la vérité générale. La reprise
de l’adverbe « toujours » dans la phrase qui présente la thèse principale de l’article renforce l’affirmation d’une vérité incontestable : « Le jouet français signifie toujours quelque chose et ce quelque chose est toujours entièrement socialisé. »(l.6-7)
Dénonciation d’un discours
L’idée répandue dans le public est que le jouet est conçu pour aider l’enfant à se construire, à découvrir le monde. Barthes démonte ce discours point par point. D’abord l’adulte ne voit pas vraiment l’enfant comme un enfant mais « comme un autre lui-même ». Ensuite l’adulte ne donne rien à construire mais fournit des concepts et des comportements déjà totalement définis. « (l’enfant n’invente pas le monde, il l’utilise ». Enfin tout est fait pour conditionner les enfants à leur rôle de futurs consommateurs.
Barthes défend sa thèse en s’impliquant personnellement. Il recourt au pathos et s’indigne : « on lui prépare des gestes sans aventure, sans étonnement et sans joie » (l.22). Il s’afflige « un signe consternant (l.35). Il prend parti contre le plastique « une matière ingrate », « une apparence grossière ».
3 une sémiologie du jouet
Selon la méthode du sémiologue, la forme, la substance du jouet ainsi que les sensations qu’il procure sont analysées avec précision puis associées à ce qu’elles traduisent de la réalité sociologique.
Pour la forme, RB oppose les formes d’imitation, majoritaires, aux formes d’invention dont il ne trouve trace que dans le jeu de construction.
De la substance, dont Barthes relève qu’il s’agit de plus en plus de matière plastique, il déduit l’évolution de la société vers une recherche de la consommation à tout va, sans souci de réflexion, ni de création.
Enfin il relève que le toucher des jouets modernes, à la différence de celui des jouets en bois, ne procure plus de rapprochement avec la nature ni même de plaisir. On a des jouets pour posséder, on utilise parce que ça existe et que c’est fait pour ça.
Tansition
L'enfant, porteur pour RB de tous les possibles, de toutes les aspirations, est en réalité aliéné.
2 – Un discours persuasif
- La stratégie argumentative
- Sur quoi repose la stratégie argumentative ?
- Quelle est la double comparaison ?
- Quels sont les effets de ces constats ?
- Peut-on parler d'un discours généralisant ? En quoi ? Justifier
- Est-ce la dénonciation d'un discours ?
- Que pense le sens commune ?
- Que démontre Roland Barthes ?
- En réalité que fait l'adulte ? Que transmet-il ?
- A quoi les enfants sont-ils conditionnés ?
- Barthes est-il engagé dans cette dénonciation des comportements d'adultes ?
- Relevez une expression qui montre que l'auteur est affligé
- Relevez les expressions qui traduisent son parti pris contre le plastique
3 - la sémiologie du jouet
- Du point de vue de la sémiologie du jouet, quelles sont les formes opposées aux formes d'imitation ?
- Quelle analyse Barthes propose t'-il de l'évolution de la société ?
- Du point de vue du toucher du jouet en plastique, à quoi est-il opposé ? Pourquoi ? Expliquez
II L'enfance : une aliénation
1 des usagers
la fonctionnalité.
Si on définit l'aliénation comme la situation de quelqu'un qui est dépossédé de ce qui constitue son être essentiel, sa raison d'être, de vivre, l'enfant est aliéné à plus d'un titre.
D’abord son statut d'enfant lui est refusé par l'adulte français qui « (voit) l'Enfant comme un autre lui-même ». Pire encore, l'enfant est un sous-homme et on relève dans le paragraphe plusieurs notations péjoratives :« reproductions amoindries », « n'était...que... », « homonculus »
Ensuite l'enfant est dépossédé de son potentiel de découverte, de création. On lui impose dès son plus jeune âge, « avant même qu'il réfléchisse », des images et des concepts, « l'univers des fonctions adultes ». Désormais « l'enfant n'invente pas le monde, il l'utilise ». Peu importent ses goûts, ses aspirations, on lui donne à faire « on ne lui donne jamais rien à parcourir. ».
L'imitation
En lui procurant des objets qui le relient à un monde prédéfini et entièrement structuré, « on lui prépare des gestes sans aventure, sans étonnement et sans joie ». (l.21). Doté d'objets et d'informations imposés, il est condamné à imiter, à se comporter « en propriétaire, en usager, jamais en créateur » (l.20-21)
2 des bourgeois
des consommateurs
Largement partisan des analyses marxistes, RB critique, dans les années cinquante, la société capitaliste, la société de consommation naissante. Les énumérations, les pluriels (« trousses miniature de médecin...etc) évoquent la surabondance d'objets. Il souligne la brièveté de leur existence (et donc le gaspillage induit) : « ces jouets meurent d’ailleurs très vite ». Son époque l'inquiète. Il évoque « tout ce dont l'adulte ne s'étonne pas : la guerre, la bureaucratie, la laideur, les Martiens... » (l.14). Manipulé, l'enfant est programmé pour devenir « un usager », « un utilisateur » avec tout ce que cela implique de soumission et de suivisme.
des sexistes
Manipulé, l'enfant l'est aussi dans la distribution de rôles sociaux en fonction du sexe. Par le jouet « On peut ...préparer la petite fille à la causalité ménagère, la conditionner à son futur rôle de mère. »(l.18-19).
des propriétaires
« On fait de (l’enfant) un petit propriétaire pantouflard ». L’image est forte ; Elle est amplifiée par l’alitération. Elle oppose la caricature du bourgeois, ridicule et antipathique à l’enfant, être poétique par excellence. La formule traduit le mépris de Barthes qui déteste la mentalité du possédant, celui qui accumule, qui ne crée pas. Créer est la condition du bonheur, à l'inverse de l'embourgeoisement.
Transition
L’aliénation de l’enfant et le détournement de la fonction du jouet sont pour RB impardonnables car pour lui le jeu comme l’écriture sont des espaces de création, de liberté et de plaisir.
Questionnaire sur le II
L'enfance : une aliénation
1 – Des usagers
- La fonctionnalité
- L'enfant est-il aliéné ? Pourquoi ? Proposez une définition de l'aliénation
- Montrez que l'enfant est aliéné de par son statut d'enfant refusé par l'adulte, puis qu'il est dépossédé de son potentiel en ne lui donnant rien à faire : citez le texte pour justifier votre réponse
- Expliquez la phrase suivante : « on lui prépare des gestes sans aventure, sans étonnement et sans joie ».
- L'enfant est-il donc condamné à imiter ? Citez le texte
2 – Des bourgeois
- Des consommateurs
- Que critique Roland Barthes ?
- Comment la surabondance d'objets est-elle évoquée dans l'énumération des jouets ?
- Comment l'idée de gaspillage transparaît-elle ?
- L'enfant est-il programmé à se soumettre ?
- Peut-on dire que l'enfant est aussi manipulé dans les rôles sociaux en fonction du sexe par le jouet ? Comment cela est-il évoqué dans le texte ? Citez le texte
- Comment l'image de la propriété est-elle soulignée dans le passage ? Relevez une phrase évocatrice à cet égard
- Relevez une allitération
- Comment la caricature du bourgeois s'oppose t'-elle à l'enfant ?
- Bartes est-il méprisant ?
- Que pense t'-il de la mentalité du possédant ?
- A quoi l'idée de créer est-elle associée ?
- Créer, est-ce l'inverse de l'embourgeoisement ?
III Le jeu : une émancipation
1 jeux de construction
La création littéraire
Comme il fait longuement l’éloge des jeux de construction (l.24-29), outil de création et d’épanouissement de l’enfant, RB se livre dans cet article à la construction d’un texte et, comme tout écrivain brillant, il utilise avec dextérité les mots et les figures de style. Il accumule les oppositions « l’enfant ne peut se constituer qu’en propriétaire, en usager, jamais en créateur » ; « il n’invente pas le monde, il l’utilise » ; il crée une vie, non une propriété. » Il invente des images et des comparaisons « comme une tête réduite de Jivaro…où l’on retrouve les rides et les cheveux de l’adulte ». Dans celle du « petit propriétaire pantouflard », on relève l’alitération bien intentionnelle.
Il sait aussi varier le ton et passe du simple constat « les formes inventées sont rares » au cocasse « le jouet français est comme une tête réduite de Jivaro » ou à l’énumération plaisante des jouets (« des soldats, des postiers, des vespa, …de martiens »). Plus loin il prend un ton tragique en s’indignant : « on lui prépare des gestes sans aventure, sans étonnement et sans joie », puis il revient à la dérision « propriétaire pantouflard » et au lyrisme et à la nostalgie lorsqu’il évoque les objets en bois « le bois fait des objets essentiels, des objets de toujours » pour enfin retrouver le style précis du sémiologue « une cinesthésie de l’usage, non de plaisir ».
2 - Jeu avec le lecteur
Jeu de Barthes avec son lecteur : la manipulation
Une ironie légère transparaît tout au long du texte mais ce sont quelques points qui nous confirment que RB ne prend pas sa thèse tout-à-fait au sérieux et qu’il joue avec le lecteur ou se joue de lui.
Dès le début du texte, il attribue aux jeux de construction une parenté avec « le génie de la bricole » (l.5). Ce sont les seuls jouets qu’il apprécie or il les dénigre, les ridiculise avec cette expression triviale. Plus loin, il annonce à propos des poupées que « bientôt dans leur ventre le lait se transformera en eau ». Chacun sait que le lait digéré ne se transforme pas en eau et on devine quelle matière Barthes a préféré ne pas nommer.
Les hyperboles, les énumérations cocasses, les comparaisons incongrues (la tête de Jivaro) sont décalées dans une analyse sociologique.
Lorsque Barthes adopte un ton lyrique et chante la forêt, l’enfance, les arbres, les tables en bois, on sent qu’il exagère. On pourrait dire qu’il en fait trop. On est dans un passé idéalisé, il ne manque que l’horloge et le feu de cheminée. On ne peut pas croire Barthes si passéiste et nostalgique. On devine qu’il s’amuse et nous manipule à son tour. On ne peut pas croire non plus que RB soit tout-à-fait sérieux lorsqu’il déclare sentencieusement « le bois fait des objets essentiels, des objets de toujours » (l.42) ce qui renvoie une nature humaine fixée de toute éternité. Un autre indice de la facétie de l’auteur est l’éloge du bois dans des termes ampoulés, pompeux : « le bois ôte, de toute forme qu’il soutient, la blessure des angles trop vifs, le froid chimique du métal ». Cette dernière expression est d’ailleurs étrange : pourquoi le froid du métal est-il qualifié de chimique ? Barthes ne laisserait-il pas parfois partir les mots tout seuls, comme lorsqu’il évoque « les jouets mécaniques qui disparaissent sous la hernie d’un ressort détraqué » ? Barthes ne jouerait-il pas aussi un peu en employant des grands mots comme « homonculus », « cénesthésie », « microcosme », démiurgie », surtout dans un texte évoquant l’univers de la réduction ?
Ces manipulations nous alertent ; on se demande si RB n’est pas en train de nous mystifier et de nous perdre dans l’univers des signes, dans le rapport des mots à la réalité. On se demande où finit l’analyse sérieuse d’une réalité sociologique et où commence l’exercice de style de Roland Barthes écrivain.
Questionnaire sur le III
Le jeu, une émancipation
1 Jeux de construction
- la création littéraire
- A quelles lignes, Roland Barthes fait-il l'éloge des jeux de construction ?
- A quoi sont-ils assimilés ?
- Expliquez la phrase «l'enfant ne peut se constituer qu'en propriétaire, en usager, jamais en créateur »
- Relevez d'autres oppositions qui reflètent la même idée
- Quelle comparaison invente t-il ?
- Relevez une phrase qui montre que Roland Barthes prend un ton tragique qui traduit son indignation
- Quelle phrase souligne la dérision ?
- Quelle phrase souligne la nostalgie ?
- Quelle expression montre le style précis du sémiologue ?
2 – Jeu avec le lecteur
- Jeu de Barthes avec son lecteur : la manipulation
- Montrez le ton ironique de Roland Barthes dès le début du texte. Relevez la phrase qui le montre.
- Le passé est-il idéalisé ?
- Peut-on dire que Roland Barthes s'amuse avec lui-même et avec le lecteur ?
- Cela pourrait-il faire parti d'un exercice de style ou est-ce selon vous ce qui fait la force d'une analyse sociologique ?
Conclusion
Nous avons étudié les signes que relève RB dans l’univers du jouet et ce qu’ils traduisent de l’aliénation des enfants dans la société bourgeoise. Nous avons évoqué le plaisir qu’il prend à jouer avec les mots et à se jouer du lecteur. Où finit dans ce texte l’analyse sociologique sérieuse, où commence l’exercice littéraire d’un auteur brillant ? Peu importe. On ne peut que saluer aujourd’hui encore la perspicacité de RB et son talent et, peut-être, imaginer les réflexions que lui aurait inspirées l’invasion des jeux vidéo.
Texte complémentaire
Isabelle Chavepeyer, Respectons le Doudou
Isabelle Chavepeyer, psychologue au fraje (Centre de formation permanente et de Recherche dans les milieux d’accueil du jeune enfant),
l’« objet transitionnel ». Celui-ci est le résultat de ce que D.W. Winnicott appelait une « coproduction de la relation mère-enfant ». Cet objet est présenté, parmi d’autres, par la Mère, et est finalement choisi par l’enfant. Le « doudou » en tant qu’objet est donc une manifestation possible des phénomènes transitionnels.Cet intérêt ciblé sur un objet ou un phénomène particulier débute le plus souvent vers l’âge de 6 mois ; rarement plus tôt, même si l’on peut constater des moments de rêverie chez les plus petits, témoignant, à n’en pas douter, de la construction naissante de la fonction transitionnelle. Plus précisément, l’on pourrait dire que deux conditions semblent préalables à l’investissement d’un « doudou » : d’une part, le bébé doit avoir découvert la « permanence de l’objet » (concept mis en évidence par Freud [4] Sigmund Freud (1919), « Au-delà du principe de plaisir »,... et développé par Piaget [5] Jean Piaget, La construction du réel chez l’enfant,..., que l’on pourrait traduire par : « ce qui a disparu peut-être retrouvé : cela a continué d’exister dans ma tête grâce aux représentations mentales que je m’en suis faites ») ; d’autre part, le bébé doit aussi avoir accès à l’intersubjectivité (être différencié de l’autre tout en étant en relation à l’autre).La permanence de l’objet et l’intersubjectivité ne sont pas à considérer telles des étapes, mais plutôt comme des processus de pensée qui se construisent progressivement. Dans les premiers mois de vie du bébé, ces processus sont fugaces, de courte durée, et opèrent dans des conditions très spécifiques. Ainsi, par exemple, la permanence d’un objet en mouvement semble être une découverte que le bébé perçoit bien avant la permanence d’un objet statique. De même, la perception que le bébé aura d’être différent de l’autre se fera d’abord essentiellement au travers de la perception sensorielle qu’il a de lui dans la relation à l’autre. La construction de son identité propre se fera tout au long des trois premières années de vie. Le nouveau-né, durant de courts moments particulièrement contenants (exemple : lors de la tétée), serait capable de rassembler ses différentes sensations et ainsi de ressentir la différenciation dans la relation ; l’on parle alors de « noyaux d’intersubjectivité primaires [6] Bernard Golse, Bébés qui sentent, bébés qui pensent,... ». Au fur et à mesure que le bébé grandit, la différenciation se fait de plus en plus constante. Ainsi, vers 3 ans, l’enfant peut se vivre comme un être à part entière dans la relation et parler de lui en disant « je », témoignant par là de la conscience qu’il a de lui-même.
Trois années de « labeur psychique » pour le tout-petit ! Un travail identitaire dont l’enjeu est de rester relié à l’autre tout en parvenant à s’en différencier ; préserver une continuité d’être au travers d’expériences multiples, de sensations différentes. C’est là que le « doudou » va remplir sa fonction ; qu’il peut être cocréé.
La fonction transitionnelle
Celle qui est la plus souvent reconnue au « doudou » est celle de consoler, rassurer le tout-petit. Le « doudou » peut être vu comme un point d’appui pour rester relié aux premières images mentales que le jeune enfant se fait de ses bonnes expériences : l’image avec sa mère, avec son père… Il a une fonction de lien entre le présent et l’absent. Il est un support pour se représenter mentalement ce dont l’enfant est séparé et facilite ainsi la possibilité d’anticiper un retour possible. Avec le « doudou », le tout-petit, lors de séparation ou de discontinuité, parvient à préserver du lien. Face à une nouvelle expérience, devant un manque de disponibilité de l’adulte, lorsque les repères se font moins présents ou, tout simplement, lorsqu’il en ressent le besoin, le jeune enfant peut se tourner vers son « doudou » pour tenter de se réorganiser et rester dans une continuité d’être.
En caressant, tétant, suçant, respirant… son « doudou », l’enfant se trouve dans cette zone intermédiaire que l’on nomme « espace potentiel » ou « aire transitionnelle » ; zone intermédiaire, car on la situe dans l’entre-deux : ne faisant pas totalement partie du monde interne du tout-petit et n’y étant pas totalement extérieure non plus. Dans cette aire transitionnelle, l’enfant est engagé dans une tâche incessante et profondément humaine : celle de maintenir la réalité intérieure et la réalité extérieure distinctes et néanmoins étroitement liées. Ainsi, la manipulation du « doudou » permet à l’enfant d’ouvrir la porte de l’imaginaire, de la rêverie et de faire dérouler le film de ses pensées.
Avec son « doudou », le petit est dans un mouvement d’intériorisation des expériences et d’assimilation des émotions liées à ces expériences ; il relie ses sensations internes avec des éléments externes et construit ses images mentales, ses raisonnements.
En grandissant, l’enfant parviendra de mieux en mieux à se relier à sa pensée, sa rêverie, sans l’aide d’un « doudou » ; des relais au « doudou » occuperont une place de plus en plus importante : la culture, la spiritualité, l’art… comme autant de modalités permettant l’accès à son monde intérieur. Devant une œuvre d’art, à l’écoute d’un morceau de musique, l’individu va ouvrir la porte à sa rêverie. Ainsi relié à l’autre, aux expériences externes ou intériorisées, l’être humain est à même de créer, d’inventer.
Biographie de l’auteur :
* Pédopsychiatre (pédo=enfant)
* Licenciée en psychologie
Ce qu’il faut comprendre du texte :
Dans ce texte elle décrit la fonction et l’évolution des objets transitionnels.
* L’enfant a besoin de quelque chose pour l’aider à grandir et s’intégrer dans le monde. Ce quelque chose est le « doudou », qui peut être un objet (chiffon, peluche, drap…) dans ce cas-là on parle d’« objet transitionnel ».
* Quand l’enfant grandit, il fait face à deux choses : la permanence d’un objet (en mouvement ou statique) et l’intersubjectivité (« être différencié de l’autre toute en étant en relation avec l’autre »). Ce sont des « processus de pensée qui se construisent progressivement ».
* En effet l’enfant n’est pas conscient de qui il est jusqu’à un certain âge, et il apprend à se différencier de lui-même des autres, grâce aux sensations qu’il reçoit par les objets transitionnels. Ainsi l’enfant pourra parler de « je » vers trois ans.
* Pourquoi le « doudou » est un objet transitionnel ? L’enfant manipule son « doudou », il aime faire ce qu’il fait avec, il peut relier des « sensations internes » avec des « éléments externes ».
* Le « doudou » est un intermédiaire entre l’enfant et le monde extérieur.
* L’objet transitionnel meurt mais la fonction transitionnelle demeure à travers d’autres objets (musique, art..)
* Maintien une frontière entre l’imaginaire et la réalité.
En relation avec « Jouets » :
Barthes parle également d’une connexion intérieure et extérieure, mais il parle plus de l’objet. Il différencie l’objet en plastique et l’objet en bois et conclut que l’objet en bois permet une meilleure connexion entre monde extérieur et intérieur. Il parle de « chaleur naturelle de son contact » avec le bois.
Les deux auteurs sont d’accord = le « jouet » ou le « doudou » = un objet essentiel pour l’enfant, mais Barthes explique que n’importe quel objet n'est pas bien.
Mythologies, Roland Barthes
Etude d'un mythe : commentaire et oral EAF
La nouvelle Citroen
La nouvelle Citroën,
extrait de Mythologies
de Roland Barthes.
Lecture du texte
Je crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique.
La nouvelle Citroën tombe manifestement du ciel dans la mesure où elle se présente d’abord comme un objet superlatif. Il ne faut pas oublier que l’objet est le meilleur messager de la surnature: il y a facilement dans l’objet, à la fois une perfection et une absence d’origine, une clôture et une brillance, une transformation de la vie en matière (la matière est bien plus magique que la vie), et pour tout dire un silence qui appartient à l’ordre du merveilleux. La «Déesse» a tous les caractères (du moins le public commence-t-il par les lui prêter unanimement) d’un de ces objets descendus d’un autre univers, qui ont alimenté la néomanie du XVIIIe siècle et celle de notre science-fiction: la Déesse est d’abord un nouveau Nautilus.
C’est pourquoi on s’intéresse moins en elle à la substance qu’à ses joints. On sait que le lisse est toujours un attribut de la perfection parce que son contraire trahit une opération technique et tout humaine d’ajustement: la tunique du Christ était sans couture, comme les aéronefs de la science-fiction sont d’un métal sans relais. La DS 19 ne prétend pas au pur nappé, quoique sa forme générale soit très enveloppée; pourtant ce sont les emboîtements de ses plans qui intéressent le plus le public: on tâte furieusement la jonction des vitres, on passe la main dans les larges rigoles de caoutchouc qui relient la fenêtre arrière à ses entours de nickel. Il y a dans la DS l’amorce d’une nouvelle phénoménologie de l’ajustement, comme si l’on passait d’un monde d’éléments soudés à un monde d’éléments juxtaposés et qui tiennent par la seule vertu de leur forme merveilleuse, ce qui, bien entendu, est chargé d’introduire à l’idée d’une nature plus facile.
Quant à la matière elle-même, il est sûr qu’elle soutient un goût de la légèreté, au sens magique. Il y a retour à un certain aérodynamisme, nouveau pourtant dans la mesure où il est moins massif, moins tranchant, plus étale que celui des premiers temps de cette mode. La vitesse s’exprime ici dans des signes moins agressifs, moins sportifs, comme si elle passait d’une forme héroïque à une forme classique. Cette spiritualisation se lit dans l’importance, le soin et la matière des surfaces vitrées. La Déesse est visiblement exaltation de la vitre, et la tôle n’y est qu’une base. Ici, les vitres ne sont pas fenêtres, ouvertures percées dans la coque obscure, elles sont grands pans d’air et de vide, ayant le bombage étalé et la brillance des bulles de savon, la minceur dure d’une substance plus entomologique que minérale (l’insigne Citroën, l’insigne fléché, est devenu d’ailleurs insigne ailé, comme si l’on passait maintenant d’un ordre de la propulsion à un ordre du mouvement, d’un ordre du moteur à un ordre de l’organisme).
Il s’agit donc d’un art humanisé, et il se peut que la Déesse marque un changement dans la mythologie automobile. Jusqu’à présent, la voiture superlative tenait plutôt du bestiaire de la puissance; elle devient ici à la fois plus spirituelle et plus objective, et malgré certaines complaisances néomaniaques (comme le volant vide), la voici plus ménagère, mieux accordée à cette sublimation de l’ustensilité que l’on retrouve dans nos arts ménagers contemporains: le tableau de bord ressemble davantage à l’établi d’une cuisine moderne qu’à la centrale d’une usine: les minces volets de tôle mate, ondulée, les petits leviers à boule blanche, les voyants très simples, la discrétion même de la nickelerie, tout cela signifie une sorte de contrôle exercé sur le mouvement, conçu désormais comme confort plus que comme performance. On passe visiblement d’une alchimie de la vitesse à une gourmandise de la conduite.
Il semble que le public ait admirablement deviné la nouveauté des thèmes qu’on lui propose: d’abord sensible au néologisme (toute une campagne de presse le tenait en alerte depuis des années), il s’efforce très vite de réintégrer une conduite d’adaptation et d’ustensilité (« Faut s’y habituer »). Dans les halls d’exposition, la voiture témoin est visitée avec une application intense, amoureuse: c’est la grande phase tactile de la découverte, le moment où le merveilleux visuel va subir l’assaut raisonnant du toucher (car le toucher est le plus démystificateur de tous les sens, au contraire de la vue, qui est le plus magique): les tôles, les joints sont touchés, les rembourrages palpés, les sièges essayés, les portes caressées, les coussins pelotés; devant le volant, on mime la conduite avec tout le corps. L’objet est ici totalement prostitué, approprié: partie du ciel de Metropolis, la Déesse est en un quart d’heure médiatisée, accomplissant dans cet exorcisme, le mouvement même de la promotion petite-bourgeoise.
Roland Barthes, 1957, dans « Mythologies », extrait des Œuvres complètes I, Editions du Seuil
Commentaire et oral EAF
Vocabulaire : fiche
Superlatif: exagération
Surnature: qui est trop extraordinaire pour être simplement naturel
Aéronef: tout appareil capable de s’élever ou de circuler dans les airs
Nappé: recouvrir quelque chose, y adherer, en parlant d’une substance semi-liquide
Les entours: à l’entour de, autour et autres de
Vertu: chastete feminine
Aerodynamisme: forme d’un corps mobile soumis a l’influence de l’air
Etale: immobile et calme
Exaltation: état de surexcitation, euphorie
Pan: partie importante de quelque chose
Bombage: action d’écrire quelque chose à l’aide d’une peinture à la bombe
Entomologie: relatif aux insectes
Bestiaire: ensemble de l’iconographie animalière
Néologisme: tout mot de creation recent ou emprunte a une autre langue
Démystificateur: se dit de quelqu’un qui démystifie
Démystifier: détromper quelqu’un alors qu’il est l’objet de mystification
Exorcisme: pratique religieuse ayant pour but de chasser le démon qui a pris possession de quelqu’un
Ustensilité: qui a la capacité à servir d’ustensiles
Metropolis: mot d’origine grec, signifiant une métropole
Nautilus: un laser (bateau)
Néomanie: passion de la nouveauté
ETYMOLOGIE
Fétiche : du portugais feitiço ou fetisso qui signifie « artificiel », et par extension « sortilège »
Objet : du latin : objectum chose mise en avant, « ce qui est placé devant »
Plastique : du latin plasticus, issu de grec ancien : plastikos (« relatif au modelage), dérivé du verbe plássein (« mouler », « former »)
Idée : emprunté au latin idea, issu du grec ancien : idéa (« forme visible, aspect »)
Idéal(e) : du latin idealis (« idéal »)
Substance : du latin substantia (« être réel, réalité, existence, matière d’une chose »)
Etonnement - Etonner: du latin populaire ex-tonare (« ébranler comme par un coup de tonnerre », d’après Diez. Cependant ex-tonare est plutôt une forme romane qu’un forme latine attonare, frapper de la foudre, étonner. En italien tonare et tronare signifie étourdir.
Enfant : du latin infantem, accusatif de infans (« qui ne parle pas »)
Adulte : du latin adultus (« qui a grandi »), dérivé du verbe adulesco, adolesco (« croitre », « grandir »)
Voiture : du latin vectura (« action de transporter »), vers 1200 veiture, dans le sens de « moyen de transport ».
Mythe : du latin mythos, lui-même emprunté au grec ancien mythos (« fable »)
Mythologie : du latin mythologia, lui-même emprunte du grec muthologia
Mythologies : Barthes et la science des signes
-Barthes introduit la notion de « sciences des signes » à travers ses mythologies
-Barthes interprète les signes qu’envoient les objets afin d’éclaircir le lecteur sur la manipulation bourgeoise des signes et l’aveuglement du lecteur
-Barthes est capable de montrer, de dévoiler les signes qui aveuglent le lecteur, dans sa capacité de sémiologue, et est toujours à la recherche du sens caché des choses
Introduction
Nous allons étudier une mythologie de Roland Barthes, sémiologue et critique littéraire, professeur au collège de France. Nous étudierons la Nouvelle Citroen, texte tiré des Mythologies de Barthes dans lequel l'auteur s'emploie à démythifier la DS 19.
Problématique
En quoi ce texte est-il une mythologie ?
Annonce du plan
Dans le but de répondre à notre question, nous verrons dans un premier temps, la DS 19 comme objet signe et en quoi Roland Barthes tente de la démythifier. Enfin, pour terminer notre analyse, nous nous demanderons si Barthes parvient à faire en sorte que le lecteur « touche du doigt » la réalité de la DS 19.
Plan détaillé :
- Introduction
- Problématique
- Annonce du plan
- I - La DS 19, un objet signe
- Une déesse
- Un véhicule
- Qui permet une apothéose
- Transition
- II - Démythification de la DS
- L'argumentation
- Dénonciation de la norme bourgeoise
- Boulversement de l'ordre naturel
- Transition
- III - Approche de la réalité de la DS 19
- Une critique des signes par d'autres signes
- Une approche singulière
- Dénonciation de la classe sociale bourgeoise et de la paresse intellectuelle
- Conclusion
- Ouvertures possibles
Commentaire littéraire
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Questionnaire EAF
*** Toutes les réponses sont dans le commentaire
I – La DS 19, un objet signe
- 1 – une déesse
- A quelle objet féminin la DS est-elle associée ?
- Relevez le de mot sur le nom tout au long du texte
- L'objet est-il érotisé ? Relevez les expressions qui le montrent en citant le texte
- Comment la puissance et la féminité sont-elles restituées ?
- Quelle image finale avons-nous ?
- 2 – Un véhicule
- Relevez le lexique du merveilleux
- Montrez qu'il y a une opposition entre la vue et le toucher
- Que traduit la métaphore du Nautilus ?
- Relevez une comparaison méliorative et analysez la
- 3 – Qui permet une apothéose
- Relevez le lexique de l'aérien
- Relevez le vocabulaire du religieux
- Que traduit-il ? Peut-on parler d'une voiture qui déifie = expliquez en citant le texte
- La voiture est-elle associée à la reconnaissance sociale ? En quoi? Relevez la phrase qui le montre
II – Que Barthes s'emploie à démythifier
- 1 – Décodage grâce aux ressources de l'argumentation
- Le discours est-il didactique ? Justifiez votre réponse en citant
- Que souligne l'usage des deux points explicatifs, L 2, 6, 15, 17, 37, 38, 42, 45, 57, 50 ?
- Que renforcent les parenthèses ?
- Quelle est la thèse du début ?
- Quelle est la thèse développée ?
- Quelle fonction remplissent les connecteurs logiques ?
- Le discours est-il adapté à la situation d'énonciation ? Expliquez pourquoi en citant le texte
- 2 – Qui vise à dénoncer le langage de la Norme bourgeoise
- Les concepteurs sont-ils identifiables ?
- Peut-on parler de mise en scène préparée ?
- Cela fait-il du discours, un discours imposé ?
- Quels sont les états valeurs, les normes imposés par ce discours ? Justifiez votre réponse en citant le texte
- Comment le discours manipule t'-il?Expliquez
- 3 – Qui est une perturbation de la nature
- Comment les signes se référant à la nature s'y substituent-ils ? Expliquez en citant
- Expliquez « art humanisé »
- La DS est-elle une rupture qui bouleverse notre conception du beau ? Quelles phrases le prouvent ?
- Se donne t'-elle à voir comme outil ?
III – Barthes parvient-il à faire en sorte que le lecteur «touche du doigt » la réalité de la DS 19 ?
- 1 – Critique des signes par d'autres signes, ceux du langage
- Comment Barthes procède t'-il pour capter l'attention du lecteur ?
- Que peut-on dire du style utilisé ? Justifiez votre réponse
- Quelle approche des signes Roland Barthes suggère t'-il aux lecteurs ?
- 2 – Légèreté et butinage
- Que marque la répétition du verbe « passer » ? Expliquez et citez
- Le plaisir prend t'-il le pas sur la rigueur du texte ?
- 3 – Mépris de la classe ?
- Comment Roland Barthes fait-il valoir l'ironie ?
- Quel effet l'abus de l'ophorisme a t'-il sur le lecteur ?
- En quoi peut-on parler de mépris du public ?
- Montrez qu'en fait Barthes critique et méprise la paresse intellectuelle du consommateur, du sens commun.
- En quoi peut-on rapprocher Barthes de Charles de Brosses à cet égard ? Les adorateurs des Dieux fétiches peuvent-ils être assimilés aux adorateurs de l'objet la DS 19 ?
Conclusion
Ce texte est donc une mythologie. La DS 19 est bien considérée comme un objet signe dont le but est pour Barthes la démythification car en fait il s'agit de dénoncer le langage de la norme bourgeoise. Derrière cet objet, se cache un discours qu'il faut décoder puisque des états valeur, des normes s'y cachent. L'auteur remet en question le discours bourgeois et la légèreté du préjugé, l'ennemi de l'esprit critique, la crédulité du peuple qui adore un objet qu'il considère comme magique.
Ouvertures possibles
- Retrouve t'-on la même force dans l'adoration d'un objet chez Charles de Brosses avec les fétiches ?
- Retrouvons-nous la même dénonciation du discours bourgeois dans les Jouets de Roland Barthes ?
- Ce texte est-il toujours d'actualité ? Retrouvons-nous dans notre société de consommation ce même phénomène d'adoration pour un objet comme le smartphone par exemple ?
Date de dernière mise à jour : 16/05/2019