Dom Juan - Molière - I, 1 - L'éloge du tabac

ORAUX EAF

 

Dom Juan - Molière

ACTE I, scène 1 - L'éloge du tabac

 

Lecture du texte :

 

SCÈNE PREMIERE - SGANARELLE, GUSMAN.

SGANARELLE tenant une Tabatiere.

Quoy que puisse dire Aristote, et toute la Philosophie, il n'est rien d'égal au Tabac, c'est la passion des honnestes gens ; et qui vit sans Tabac, n'est pas digne de vivre ; non seulement il réjoüit, et purge les cerveaux humains ; mais encore il instruit les ames à la vertu, et l'on apprend avec luy à devenir honneste homme. Ne voyez-vous pas bien dés qu'on en prend, de quelle maniere obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravy d'en donner, à droit et à gauche, par tout où l'on se trouve ? On n'attend pas mesme qu'on en demande, et l'on court au devant du soûhait des gens : tant il est vray, que le Tabac inspire des sentimens d'honneur, et de vertu, à tous ceux qui en prennent. Mais c'est assez de cette matiere, reprenons un peu nostre discours. Si bien donc, cher Gusman, que Done Elvire ta Maistresse, surprise de nostre départ, s'est mise en Campagne aprés nous ; et son coeur, que mon Maistre a su toucher trop fortement, n'a pû vivre, dis-tu, sans le venir chercher icy ? veux-tu qu'entre-nous je te dise ma pensée ; j'ay peur qu'elle ne soit mal payée de son amour, que son voyage en cette Ville produise peu de fruit, et que vous eussiez autant gagné à ne bouger de là.

GUSMAN.

Et la raison encore, dy moy, je te prie, Sganarelle, qui peut t'inspirer une peur d'un si mauvais augure ? ton maistre t'a-t-il ouvert son coeur là-dessus, et t'a t'il dit qu'il eust pour nous quelque froideur qui l'ait obligé à partir ?

SGANARELLE.

Non pas, mais, à veuë de païs, je connois à peu prés le train des choses, et sans qu'il m'ait encore rien dit, je gagerois presque que l'affaire va-là. Je pourrois peut-estre me tromper, mais enfin, sur de tels sujets, l'experience m'a pû donner quelques lumieres.

GUSMAN.

Quoy, ce départ si peu préveu, seroit une infidelité de D. Juan ? il pourroit faire cette injure aux chastes feux de D. Elvire ?

SGANARELLE.

Non, c'est qu'il est jeune encore, et qu'il n'a pas le courage.

GUSMAN.

Un homme de sa qualité feroit une action si lâche ?

SGANARELLE.

Eh oüy ; sa qualité ! la raison en est belle, et c'est par là qu'il s'empescheroit des choses.

GUSMAN.

Mais les saints noeuds du mariage le tiennent engagé.

SGANARELLE.

Eh ! mon pauvre Gusman, mon amy, tu ne sçais pas encore, croy moy, quel homme est D. Juan.

GUSMAN.

Je ne sçay pas de vray quel homme il peut estre, s'il faut qu'il nous ait fait cette perfidie ; et je ne comprends point, comme aprés tant d'amour, et tant d'impatience témoignée, tant d'hommages pressants, de voeux, de soûpirs, et de larmes ; tant de lettres passionnées, de protestations ardentes, et de sermens reïterez ; tant de transports, enfin, et tant d'emportemens qu'il a fait paroître, jusqu'à forcer dans sa passion l'obstacle sacré d'un Convent, pour mettre D. Elvire en sa puissance ; je ne comprends pas, dis-je, comme aprés tout cela il auroit le coeur de pouvoir manquer à sa parole.

SGANARELLE.

Je n'ay pas grande peine à le comprendre moy, et si tu connoissois le pelerin, tu trouverois la chose assez facile pour luy. Je ne dis pas qu'il ait changé de sentimens pour D. Elvire, je n'en ay point de certitude encore ; tu sçais que par son ordre je partis avant luy, et depuis son arrivée il ne m'a point entretenu, mais par precaution, je t'apprens (inter nos) que tu vois en D. Juan mon Maistre, le plus grand scelerat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un Diable, un Turc, un Heretique, qui ne croit ny Ciel, ny Enfer, ny loup-garou, qui passe cette vie en veritable beste-brute, un pourceau d'Epicure, un vray Sardanapale, qui ferme l'oreille à toutes les remontrances [chrestiennes] qu'on luy peut faire, et traite de billevezées tout ce que nous croyons. Tu me dis qu'il a épousé ta Maîtresse, croy qu'il auroit plus fait pour sa passion, et qu'avec elle il auroit encore épousé toy, son chien, et son chat. Un Mariage ne luy coûte rien à contracter, il ne se sert point d'autres pieges pour attraper les belles, et c'est un épouseur à toutes mains, Dame, Demoiselle, Bourgeoise, Païsane, il ne trouve rien de trop chaud, ny de trop froid pour luy ; et si je te disois le nom de toutes celles qu'il a épousées en divers lieux, ce seroit un chapitre à durer jusques au soir. Tu demeures surpris, et changes de couleur à ce discours ; ce n'est-là qu'une ébauche du personnage, et pour en achever le portrait, il faudroit bien d'autres coups de pinceau, suffit qu'il faut que le courroux du Ciel l'accable quelque jour : qu'il me faudroit bien mieux d'estre au diable, que d'estre à luy, et qu'il me fait voir tant d'horreurs, que je souhaiterois qu'il fust déja je ne sçay où ; mais un grand Seigneur méchant homme est une terrible chose ; il faut que je luy sois fidele en dépit que j'en aye, la crainte en moy fait l'office du zele, bride mes sentimens, et me reduit d'applaudir bien souvent à ce que mon ame deteste. Le voila qui vient se promener dans ce Palais, separons-nous ; écoute, au moins, je t'ay fait cette confidence avec franchise, et cela m'est sorty un peu bien viste de la bouche ; mais s'il faloit qu'il en vinst quelque chose à ses oreilles, je dirois hautement que tu aurois menty.

 

  • Questionnaire sur Molière
  • Quelles sont les dates de Molière?
  • 1622 - 1673
  • Quel est son vrai nom?
  • Jean Baptiste Poquelin
  • A partir de quel âge se consacre t’-il au théâtre?
  • A partir de 21 ans.
  • Avec qui fonde t’-il l’illustre théâtre?
  • Madeleine et Joseph Béjart
  • Est-ce à partir de cette période qu’il prend le pseudonyme de Molière?
  • Oui
  • Quel roi soutient Molière?
  • Louis XIV
  • Avec quelle comédienne Molière s’est marié?
  • Armande Béjart
  • Citez quatre comédies de Molière
  • Les Fourberies de Scapin
  • L’école des femmes
  • Le bourgeois gentilhomme
  • L’Avare
  • Que dénonce t’-il dans ses comédies?
  • Les travers de la bourgeoisie : prétention nobiliaire, place des femmes, mariage d’intérêt

 

 

Analyse de l'extrait

Dom Juan - L’éloge du tabac


Introduction

Molière commence sa pièce par un singulier éloge du tabac. Sganarelle disserte sur la sagesse attachée à cette marchandise et il invente une théorie qui, selon lui, dépasse de fort loin l’histoire de la philosophie. Plus tard, dés la scène 2 ; c’est Dom juan qui exposera sa théorie, cette fois à propos de la séduction et de l’hypocrisie…
Début drôle et poétique, malgré le sérieux de Sganarelle, tout occupé à épater Gusman. Son objet est futile, traité avec gravité malgré les événements pressants puisque Gusman vient d’apprendre le retour d’Elvire. L’éloquence de Sganarelle tourne à vide sur un sujet si vain.pur moment de comédie.
Mais, par sa situation (le début de la pièce) et son étrangeté, le passage pose plusieurs questions : - Pourquoi Molière a-t-il choisi ce début, sur un thème aussi futile qui ne réapparaîtra pas dans la pièce ? Simple farce ou discours plus profond qu’il n’y paraît?
-Molière a conscience que sa tirade sur le tabac est hétérogène à la situation : Mais cette tirade est-elle pour autant aussi étrangère à la suite du dialogue ?

problématique :

en quoi l'éloge du tabac est il une tirade d'exposition et une réflexion sur le théâtre?

Plan :
1. L’éloge du tabac : une parade parodique entre deux valets de comédie.
2. Une tirade d’exposition.
3. La tirade de Sganarelle est une réflexion sur le théâtre


 


I. L’éloge du tabac : Une parade parodique entre deux valets de comédie.

L’éloge s’ouvre et dévoile la façade d’un palais. Mais le décor est celui d'un décor traditionnel de tragédie, nous voyons deux valets : Sganarelle et Gusman. L’un fanfaronne, l’autre, crédule, écoute. Cette ouverture est surprenante et burlesque : décalée par rapport au décor, à la situation dramatique qui va nous être révélée, l’apologie du tabac tient plutôt de la bouffonnerie. Dom Juan adopte d’emblée le ton de la comédie et même de la parodie (éloge d’un objet assez peu philosophique !).
Tirade de Sganarelle : annonce les grandes tirades de Dom Juan auxquelles le valet veut ressembler en impressionnant Gusman par la haute tenue de son discours.
Mais comme il préfigure ceux du maître, il les relativise aussi. C’est une des fonctions comiques de Sganarelle : tirer vers la satire et la comédie les paroles sérieuses et sentencieuses de Dom Juan. (Soit pour montrer que Don Juan est un piètre séducteur, soit simplement pour équilibrer la tragédie par un côté comique : cf. les mises en scène).
Eloquence grandiloquente de Sganarelle : le sujet bas (le tabac) est traité noblement ( c’est le propre du registre héroï-comique : parler noblement d’un sujet bas ; inversement, traiter bassement un sujet noble = registre burlesque)
Sganarelle développe une argumentation serrée :
- Dans un présent à valeur universelle ;
- N’hésitant pas à proférer des sentences légèrement hyperboliques : « qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre » ;
- Utilisation du rythme binaire ( « non seulement…mais encore) ;
- Effet constant de généralisation (abondance du pronom indéfini « on »)
D’habitude, dans les tragédies à machine, l’ouverture se faisait par un éloge sérieux des Muses, des vertus ou du Roi…

 


II. Une Tirade d’exposition : « Reprenons…à ne bouger de là »

La tirade de Sganarelle n’a apparemment pas de lien avec l’échange qui suit entre lui et Gusman. Sganarelle livre ensuite à l’intention du spectateur une série d’informations sur la situation comme il est de tradition dans la première scène du théâtre classique ; nous apprenons ainsi que :
- Elvire, lancée à la poursuite de Don Juan, est arrivée dans la ville où il se trouve
- Elle vient retrouver le mari qui l’a abandonnée, ne pouvant vivre sans lui ( portrait d’Elvire en amoureuse passionnée)
- Portrait de Don Juan par Sganarelle qui définit son maître somme un séducteur accompli et irrésistible, en même temps qu’un homme de peu de foi, consommateur de femmes qu’il délaisse sans remords.
En avertissant Gusman de la véritable nature de Don Juan , Sganarelle dessine Gusman (Cf. origine du nom « Sganarelle » dans l’exposé).
Sganarelle, possesseur de tous les savoirs, poursuit sa leçon avec aplomb en faisant le portrait de Don Juan et D’Elvire, il réalise aussi son propre autoportrait : se montre fasciné et fier de la conduite scandaleuse de son maître.
- Cf. les « nous » l’associent à l’aventure de son maître : « notre départ » ; « après nous » (Sganarelle se montre presque l’égal de Don Juan )
- Vocabulaire emphatique pour évoquer un comportement condamnable en épopée lyrique : « s’est mise en campagne après nous » ; »toucher le cœur trop fortement » (lexique de la passion tragique) +utilisation du subjonctif « eussiez autant gagné… »)

 


III. La tirade de Sganarelle est une réflexion sur le théâtre

• Sganarelle appuie son argumentation sur un argument d’autorité, il cite Aristote qui est l’auteur d’un art poétique sur le théâtre intitulé La poétique. Aristote définit notamment la tragédie et la comédie. Il explique que le théâtre a pour effet d’éduquer et de faire réfléchir le spectateur or en énumérant les effets du tabac, Sganarelle parodie le discours d’Aristote sur le théâtre :
- « Il réjouit et purge le cerveau humain »
- « Il instruit à la vertu »
- « On apprend avec lui à devenir honnête homme »(idéal classique)
- « Il s’inspire des sentiments d’honneur et de vertu »
Le théâtre doit être utile et agréable avec les spectateurs(esthétique classique)
(Dans la mise en scène de Mesguish, le tabac est inaudible car le bruit du brigadier couvre la voix de Sganarelle ce qui renvoie à la censure.)
• Dans ces conditions, Molière se sert de la double énonciation pour indiquer par la voix de Sganarelle que sa pièce sera utile et agréable.
Toutefois même si c’est un valet on se demande s’il s’agit bien d’une comédie (drôle). Ce qui est surprenant c’est que Molière intitule sa pièce Dom Juan et annonce la critique des nobles or dans les comédies, on se moque souvent des aristocrates. Habituellement les noble sont les héros des tragédies.
•La scène d’exposition peut laisser perplexe. Molière appartient aux Classicisme mais Dom Juan n’est pas une pièce qui respecte les pièces du Classicisme c’est une pièce inclassable (Baroque)

Conclusion :

La tirade de Sganarelle est un morceau de bravoure comique où Sganarelle y déploie tous ses talents. C’est aussi une tirade paradoxale du tabac qui ne peut être comprise que par un public cultivé et connaissant. Egalement une scène d’exposition qui explique l’intrigue (mariage brisé) qui présente explicitement le personnage de Dom Juan, Sganarelle limite en se montrant éloquent. On peut se dire que le tabac peut également symboliser la femme telle qu’elle est considérée comme libertine.

 

 

séquence le théâtre, Molière Dom Juan

*** Préparation de l'entretien

 

acte I, scène 1

problématique :

en quoi l'éloge du tabac est il une tirade d'exposition et une réflexion sur le théâtre?

 

Questions sur la séquence le théâtre :

le langage théâtral

Qu'est ce qu'un monologue?

Il manifeste la présence d'un personnage seul sur scène qui se parle à lui même ou éventuellement à quelqu'un d'absent. Il permet au spectateur de connaitre les pensée du personnage.

Définir la didascalie

Indications scéniques en italique le plus souvent qui donnent des information au metteur en scène ou au lecteur; On distingue les didascalies initiales, elles donnent le titre de la pièce, les listes des personnages, les indications scéniques de lieu et du décor. Les didascalies internes accompagnent le dialogue.

Quelle forme le dialogue peut il prendre?

  • Il manifeste la présence d'au moins deux personnages sur scène. Il prend différentes formes :
  • - la réplique : elle constitue la réponse d'une personne à l'autre
  • - la répartie : c'est une réplique brève qui répond à une attaque
  • -stichomythie : dialogue où les personnages se répondent vers par vers et qui donne un style à l'échange

 

 

L'action dramatique :

  • quelles sont les règles des trois unités? Les règles ont été élaborées tout au long du 17 ème siècle
  • - règle du temps : l'action ne doit pas dépasser 24 heures
  • - règle du lieu : un décor de palais pour une tragédie
  • un intérieur bourgeois pour la comédie
  • - l'action : tenir l'intrigue à une action principale
  • - la vraisemblance : vise ce que le public peut croire
  • - la bienséance : elle interdit de faire couler le sang sur scène
  • - découpage d'une pièce de théâtre : les actes sont en général au nombre de 5 , il n'y en a que 3 parfois dans les comédies.

 

 

La structure interne :

  • - l'exposition : elle informe le spectateur de la situation initiale par des renseignements sur le lieu et le temps, les personnages et l'action.
  • - le noeud dramatique : il situe les obstacles et les conflits qui empêchent la progression de l'action. Celle ci est ponctuée de péripéties comme les sentiments de situation, les coups de théâtre, les quiproquos qui retardent l'action et les rebondissements qui compliquent l'intrigue.
  • - le dénouement : Il permet de résoudre les conflits présents dans l'intrigue.
  • La scène théâtrale :Un espace de jeu : les décors, les costumes, les maquillages contribuent au symbolisme de la scène en soulignant les choix du metteur en scène.

 

 

 

questions : les réponses sont dans le commentaire et suivent les axes d'étude

I - l'éloge du tabac : une parodie parodique entre deux valets de comédie

en quoi l'apologie du tabac surprend t'elle?

peut onparler de parade parodique entre les deux valets de comédie?

quel est le ton de l'éloge? comique et parodique

qu'annonce la tirade de Sganarelle? elle annonce les grandes tirades de Dom Juan auquel le valet veut ressembler

le registre est il burlesque ou héroi-comique? il est héroi-comique car il parle noblement d'un sujet bas

quelle est l'argumentation de Sganarelle?

 

II - Une tirade d'exposition "reprenons... à ne bouger de là"

pourquoi peut on dire qu'il s'agit d'une tirade d'exposition?

quelle série d'informations nous livre t'il?

 

III - la tirade de sganarelle est une réflexion sur le théâtre

quelle est la nature de l'argument de Sganarelle? c'est un argument d'autorité, il cite Aristote qui est l'auteur de la poétique. Il explique que le théâtre apour effet d'éduquer et de faire réfléchir le spectateur or en énumérant les effets du tabac, il parodie le discours d'Aristote sur le théâtre : le théâtre doit être utile et agréable

quelle est l'intention de Molière? il se sert de la double énonciation pour indiquer par la voix de Sganarelle que sa pièce sera utile et agréable.

la pièce est elle classique ou baroque?

 

Notes :

 

  • la pièce est elle classique ou baroque?

Les éléments baroques et classiques de Dom Juan

les éléments baroques s'opposent au théâtre classique, comme la tragédie s'oppose à la comédie;

Molière exploite la liberté et la diversité du théâtre baroque :

Il étale la durée de sa pièce sur plusieurs jours et ne respecte pas l'unité d'action.

Pour les décors et les costumes de Dom Juan, Molière s'inspire de la mise en scène baroque, l'ornement et la magnificience.

Chaque scène de la pièce se situe dans un cadre qui doit éblouir. Les trucages, les effets d'ombre et de lumière donnent aux spectateurs l'illusion que le réel et le surnaturel se confondent. A l'acte III, scène 5, dans le tombeau du commandeur, la statue qui le représente baisse la tête pour répondre à Don Juan et puis, à l'acte V, scène 6, la statue apparaît, parle et serre la main du héros. Elle disparait ensuite avec Don Juan ce qui accentue l'aspect magique du passage. Molière va souligner l'aspect extraordinaire du spectacle avec la répétition du mot "grand".

Cette mort est annoncée par un autre élément baroque, une apparition : un spectre en femme voilée. Le spectre se transforme ensuite pour représenter le temps avec sa faux à la main et s'envole.

  • Questionnaire sur les éléments baroques et classiques de la pièce
  • Quels sont les deux éléments dominants dans la pièce de Molière?
  • En quel sens peut-on dire que Molière exploite les éléments du théâtre baroque? A quel niveau? Expliquez
  • Relevez les éléments baroques de la pièce

 

Le classicisme de Dom Juan est discutable

Molière ne respecte pas les unités de temps et de lieu, imposées par les règles. Tous les personnages rencontrant Don Juan, leur rôle, nous permettent d'apprécier le comportement social et familial de Don Juan. L'histoire du libertin menacé, poursuivi, condamné et exécuté constitue une unité d'intérêt proche de l'unité d'action.

Molière fait évoluer sa pièce selon une suite d'avertissements, de prophéties, de malédictions ou de certaines fatalités.

  • Questionnaire sur l'aspect discutable du classicisme
  • En quoi peut-on dire que cet aspect soit discutable?

 

  • Le libertinage

Dom Juan est sans conteste, le personnage littéraire qui incarne le mieux le libertinage, dans son sens le plus large, qu’il s’agisse du libertinage d’idées ou de mœurs

Le qualificatif de “ libertin ” apparait en France au XVIe siècle et désigne une secte qui développe des croyances liées à la nature et au matérialisme.

Au XVIIe siècle, il désigne plutôt ceux qui s’écartent des dogmes de l’Église chrétienne,tendant vers l’athéisme, affichant une liberté de croyance et d’expression. Le libertinage, s’affranchit des conventions religieuses et conteste les idées traditionnelles. Progressivement, et surtout au XVIIIe siècle, le libertinage se confond avec la licence morale. Dans son Dom Juan, Molière a dépeint un libertin d’idées et de mœurs au comportement licencieux et prônant le plaisir immédiat.

C’est le libre penseur qui l’emporte, celui qui ne croit pas aveuglément et qui doute, celui qui raisonne devant les évidences de la vie dont se contentent ses contemporains.

Ainsi on le voit au travers du personnage de Molière, le libertinage est avant tout une liberté de penser et d’agir … Il n’est pas obligatoirement associé à des pratiques sexuelles quelles qu’elles soient mais l’ouverture d’esprit qui caractérise les libertins les amènent à gouter aussi à ces plaisirs … Sans doute par envie de transgression et de repousser ses propres limites !

  • Questionnaire sur le libertinage
  • Qu'est-ce que le libertinage?
  • A quoi est-il associé au XVIème siècle? Au XVIIème siècle et au XVIIIème siècle?
  • De quelle nature le libertinage du Dom Juan de Molière est-elle?

 

  • Questions sur le mythe de Don Juan : la réécriture du mythe
  • **Le nom de Don Juan est entré dans la langue française et désigne désormais un libertin et un séducteur.
    Tirso de Molina En 1630 Tirso de Molina crée un Don Juan baroque.
  • Faire un résumé du mythe de Don Juan
  • Don Juan est un mythe qui raconte l’histoire d’un homme qui recherche et vit dans le plaisir et la jouissance de l’instant présent, en s'opposant aux contraintes et aux règles sociales, morales et religieuses, ainsi qu'en ignorant volontairement autrui. Il est donc à la fois jouisseur et cynique, également égoïste et destructeur.
  • Après Tirso de Molina, qui a écrit sur Don Juan au théâtre, en poésie, pour l’opéra?
  • Le Trompeur de Séville et le Convive de pierre attribué à Tirso de Molina, dramaturge espagnol est publié en 1630
  • Molière reprend le texte et l’adapte en 1665, Mozart avec l’opéra, Don Giovanni, Baudelaire en poésie avec Don Juan aux enfers
  • Quels sont les éléments qui ont contribué à la création du mythe?
  • Les éléments surnaturels ont contribué à la création du mythe
  • De quel thème moral dominant s’agit-il?
  • On peut parler d’un thème moral au sens où l’idée de punition domine, il s’agit de punir le débauché (idée fréquente à l’époque dans les collèges religieux et les ballades populaires.
  • Quelle est la date de publication du trompeur de Séville de Tirso de Molina?
  • 1630
  • Ce texte a t’-il été intégré à la commedia dell’arte?
  • Oui
  • Qui réadapte le texte en 1665?
  • Molière
  • Qui le personnage de Don Juan a t’-il fasciné?
  • Mozart, Molière, Baudelaire
  • Malgré l’évolution des mœurs, le personnage de Don Juan au-delà des réécritures change t’-il?
  • Il évolue mais ses caractéristiques restent identiques : refus des règles morales et sociales, défi à l’autorité et à Dieu, séduction des femmes mariées.
  • La trame de fond reste t’-elle la même?
  • Oui.
  • Quels sont les éléments communs à toutes les réécritures?
  • Don Juan reste un marginal, libertin, débauché
  • Quel mouvement littéraire fait apparaître un Don Juan libertin repenti?
  • Le romantisme
  • Quel auteur est à l’origine de ces changements?
  • Mérimée
  • Faire une fiche sur : recherches personnelles
  • Analysez les différences et les points communs sous forme d’un tableau synthétique
  • Les caractéristiques de Don Juan chez Tirso de Molina
  • Don Juan chez Tirso de Molina est en quête de plaisir, il fait abstraction des autres pour satisfaire de manière égoiste et cynique ses intérêts et son propre plaisir. Il manipule et ne se remet pas en question au point de porter au plus haut ses tendances aux défis à l’autorité, à Dieu. Il est antisocial, matérialiste, il ne vit que dans l’instant et pour le plaisir et remet à plus tard son repentir mais il se repent trop tard car il est déjà plongé dans les flammes de l’enfer.
  • Les caractéristiques de Don Juan chez Molière
  • Don Juan de Molière reprend le personnage de Molina, il est toujours celui qui est en quête de femmes à séduire soucieux de son plaisir charnel, égoiste et cynique, manipulateur et séducteur, défiant Dieu et l’ordre établi, antisocial, marginal, libertin impie mais il ne se repent jamais même plongé dans les flammes de l’enfer.
  • . Dans quel ouvrage, Schmitt propose t’-il une réécriture originale de Dom Juan avec un héros humain?
  • La Nuit de Valognes : Schmitt
  • Montrez en quoi
  • Don juan a trouvé dans l’amour une dimension qui n’est pas sexuelle , physique . Il trouve le bonheur dans l’amour des autres et non dans l’amour de l’autre
     On peut observer une quête intérieure de la part du personnage. Il se cherche en passant par l’amour des autres en général
     Prise de conscience face à cette nouvelle conception de l’amour, il ressent une angoisse métaphysique. Ce personnage est devenu fragile, ce n’est plus un « sur- homme » .Don juan reste un homme qui s’interroge sur la vie et sur l’amour. Un nouveau Don juan voit le jour mais en même temps il est troublé (= pas heureux)
    Cette nouvelle conception de l’amour passe par un questionnement (questions à la duchesse)
    Don juan s’éloigne de Sganarelle = une nouvelle confiance en lui commence (= nouveau costume)
    L’ancien Don juan a disparu
  • L’ ancien Don juan a disparu, nous avons une fin originale, en ce sens, nous pouvons parler d‘une réécriture originale. Ouverture sur Tirso de Molina ou sur le dénouement de don juan de Molière

 


 

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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