Dom Juan, Molière, III,2, étude et oral bac
Commentaire et entretien préparé sur Dom Juan de Molière pour réussir l'oral du bac
Dom Juan, III, 2
Dom Juan Molière, acte III, scène 2
La scène du pauvre
Thème : la diversité des mises en scène possibles grâce aux registres mêlés dans le texte de Molière (comique, tragique, fantastique=
Problématiques possibles :
- - en quoi cette scène est elle symbolique?
- - en quoi cette scène est elle annonciatrice?
- - en quoi cette scène est elle révélatrice du personnage de Don Juan?
Textes ou documents complémentaires :
- la représentation du conflit au théâtre
- Question d'ensemble :
- par quels moyens le dramturge et le metteur en scène présentent ils le conflit au théâtre?
- Molière, Dom Juan, I, 3
- Beaumarchais : Le mariage de Figaro, scènes 16-19- acte II
- Giraudoux : Electre II, 2
Plan de l'étude de la scène :
- I - Du jeu au défi : un portrait en acte
- 1 - le jeu inpromptu
- 2 - le défi ou l'irrésitible tentation
- II - Un affrontement symbolique
- 1 - les valeurs humanistes de Don Juan
- 2 - les silences et la parole
- III - Une scène annonciatrice
- 1 - Le scond échec de Don Juan
- 2 - Le refus d'un avis de Dieu
- 3 - Un ton ambigu
Dom Juan - La scène du pauvre
Acte III, scène 2
Texte:
-SGANARELLE. Enseignez-nous un peu le chemin qui meine à la Ville.
-LE PAUVRE. Vous n'avez qu'à suivre cette route, Messieurs, et détourner à main droite quand vous serez au bout de la forest. Mais je vous donne avis que vous devez vous tenir sur vos gardes, et que depuis quelque temps, il y a des voleurs icy autour.
-D. JUAN. Je te suis bien obligé, mon amy, et je te rends graces de tout mon coeur.
-LE PAUVRE. Si vous vouliez, Monsieur, me secourir de quelque aumosne.
-D. JUAN. Ah, ah, ton avis est interessé à ce que je vois.
-LE PAUVRE. Je suis un Pauvre homme, Monsieur, retiré tout seul dans ce bois depuis dix ans, et je ne manqueray pas de prier le Ciel qu'il vous donne toute sorte de biens.
-D. JUAN. Eh, prie-le qu'il te donne un habit, sans te mettre enpeine des affaires des autres.
-SGANARELLE. Vous ne connoissez pas Monsieur, bon homme, il ne croit qu'en deux et deux sont quatre, et en quatre et quatre sont huit.
-D. JUAN. Quelle est ton occupation parmy ces arbres ?
-LE PAUVRE. De prier le Ciel tout le jour pour la prosperité des gens de bien qui me donnent quelque chose.
-D. JUAN. Il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise ?
-LE PAUVRE. Helas, Monsieur, je suis dans la plus grande necessité du monde.
-D. JUAN. Tu te moques, un homme qui prie le Ciel tout le jour ne peut pas manquer d'estre bien dans ses affaires.
-LE PAUVRE. Je vous asseure, Monsieur, que le plus souvent je n'ay pas un morceau de pain à mettre sous les dents.
-D. JUAN. Voila qui est étrange, et tu es bien mal reconnu de tes soins ; ah ah, je m'en vais te donner un Louis d'or tout à l'heure pourveu que tu veuilles jurer.
-LE PAUVRE. Ah, Monsieur, voudriez-vous que je commisse un tel péché ?
-D. JUAN. Tu n'as qu'à voir si tu veux gagner un Louis d'or ou non, en voici un que je te donne si tu jures, tiens il faut jurer.
-LE PAUVRE. Monsieur.
-D. JUAN. A moins de cela tu ne l'auras pas.
-SGANARELLE. Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal.
-D. JUAN. Prens, le voila, prens te dis-je, mais jure donc.
-LE PAUVRE. Non Monsieur, j'ayme mieux mourir de faim.
-D. JUAN. Va va, je te le donne pour l'amour de l'humanité. Mais que voy-je là, un homme attaqué par trois autres ? la partie est trop inégale, et je ne dois pas souffrir cette lacheté.
Première partie de l'entretien :
Commentaire de la scène
Introduction:
Cette scène fait suite à la révélation indirecte du libertinage d’esprit de DJ, scène qui l’a conduit au seuil d’une déclaration d’athéisme. La scène 2 de l’acte III sera donc, en partie, une confirmation de portrait en acte: DJ va se retrouver face à un homme de Dieu, et le spectateur pourra juger du rapport entre ses paroles et son comportement. Mais on va se demander si DJ nie ou défie Dieu a travers l’affrontement avec le pauvre.
Problématique et Plan:
Pour tenter de rendre compte de cette complexité on s’intéressera d’abord à la peinture du héros dans l’acte de défi, ensuite on analysera l’affrontement symbolique de l’homme et de Dieu et on se demandera enfin quel est le rôle de cette scène dans l’économie de l’intrigue et si elle revêt un caractère annonciateur.
I. Du jeu au défi: un portrait en acte.
1. Le jeu impromptu
C’est le pauvre qui donne à DJ l’idée de la contre verse, alors que l’ »change semblait clos par ces mots du héros: « Je te suis bien obligé, mon ami, et je te rends grâce de tout mon cœur. »
La demande d’aumône du pauvre relance le dialogue, ce que soulignent les marques d’émotivité que sont les deux interjections présentes dans la réponse de DJ: « Ah!Ah! Ton avis est intéressé, à ce que je vois. »(l.10)
Le dialogue ne se déroule donc pas à l’initiative de DJ, ce qui, symboliquement, n’est pas dépourvu de signification: le pauvre peut être interprété comme un signe envoyé au libertin, et une occasion, soit de pécher par le blasphème soit de conformer au devoir de charité chrétienne. DJ n’apparaît donc pas comme un être qui maîtrise pleinement sa destinée, bien que son ambition soit de tout dominer par la rationalité.
2.Le défi, ou l’irrésistible tentation.
C’est le « marché »(un louis d’or contre un juron) qui donne l’attitude de DJ face au pauvre l’allure d’un défi. Là encore, la psychologie du personnage transparaît: la description de son état par le pauvre donne soudain à DJ l’idée de prolonger les sarcasmes et l’ironie par un jeu plus cruel: » Voilà qui est étrange, et tu es bien mal reconnue de tes soins. Ah!Ah! Je m’en vais te donner un louis d’or tout à l’heure, pourvu qu tu veuilles jurer. » (l.29)
C’est d’abord un défi à l’homme, puisque DJ tente de prendre en défaut la foi de l’ermite. Le libertin cède à la tentation, constant chez lui, de la provocation. Mais le défi s’adresse, au -delà de l’homme, à Dieu et à la puissance de la foi qu’il inspire: DJ prend la figure du diable tentateur. Cela signifie qu’il s’arroge d’une puissance opposée à celle de Dieu; le droit de rivaliser avec lui.
II. Un affrontement symbolique
1. Les valeurs « humanistes » de Dom Juan.
DJ, qui ne se montre guère digne des valeurs cultivées par sa classe, témoigne pourtant ici de son courage, en volant au secours d’un homme assailli par trois autres: le héros ne peut et ne « doit pas souffrir cette lâcheté. ». Il y a donc une référence directe à un code à respecter, celui de la plus ancienne chevalerie. Alors que DJ se soucie peu de paraître honorable, il se montre en revanche fidèle au code de l’honneur féodal.
DJ évoque également « l’amour de l’humanité ». Le personnage est pourtant loin d’être bienveillant, charitable au sens propre du terme et l’on devine que le sens de la réplique est ailleurs. Le héros oppose en fait l’amour de la créature à l’amour de Dieu, ce qui relève naturellement du sacrilège.
2. Les silences et la parole.
Le pauvre, pressé de questions par DJ, qui tente d’ébranler les fondements de sa foi, reste silencieux. Une grande partie de la richesse de la scène tient au sens de ce mutisme. Le pauvre ne s’explique pas, parce que la foi n’a pas à s’expliquer. Or on s’aperçoit que cette scène est le premier élément d’un diptyque: les silences du libertin et les silences du pauvre. Les deux pensées, l’une athée et l’autre religieuse, se livrent dans le mystère: on a là une nouvelle illustration du défi prométhéen de DJ.
Mais le silence s’oppose, dans cette scène, à la rhétorique impie de DJ. C’est lui qui mène le dialogue;, prenant l’initiative des questions et tentant constamment de faire pression sur l’interlocuteur ( « Il faut jurer », « va, va, jure un peu, il n’y a pas de mal »). La puissance de fascination du verbe est l’une des armes du personnage, arme qui revêt naturellement un caractère impie, le verbe étant à la source même de la création divine.
III. Une scène annonciatrice ?
1. Le second échec de Dom Juan.
DJ a déjà subi un échec dans le domaine de la conquête amoureuse, avec l’épisode grotesque de la noyade, qui a donné du personnage une image moins grandiose que celle qu’il aime à livrer. Il subit ici un échec plus important: son défi sacrilège s’est heurté au silence du pauvre, et à la puissance de Dieu. Le héros sent bien, au fil de la scène, que sa parole est inefficace, et son discoure trahit une tension croissante. En témoignent dans ces lignes les redoublements de termes, la proposition incise et l’interjection: « en voici un que je te donne, si tu jures; tiens, il faut jurer. » […] » Prends, le voilà; prend, te dis-je, mais jure donc » (l.38 )
Ce second échec fonctionne, pour le spectateur, comme un signe, qu’il peut percevoir plus ou moins clairement. Don Elvire avait Dom Juan de la colère du Ciel et de celle d’une femme offensée; la « scène du pauvre », si elle n’annonce pas le châtiment, rappelle la puissance de Dieu.
2. Le refus d’un avis de Dieu.
Les premières paroles du pauvre sont peut-être plus chargées de sens qu’il n’y paraît au premier abord. Celui-ci est un guide pour DJ et Sganarelle, qui ont perdu leur chemin et il ajoute aux renseignements qu’il fournit « Mais je vous donne avis que vous devez vous tenir sur vos gardes, et que depuis quelques temps il y a des voleurs ici autour » (l.4).
L’avertissement ne se limite peut-être pas au danger des voleurs: le pauvre se fait sans le savoir voix de Dieu. On remarque d’ailleurs la longueur de l’expression « Je vous avertis que vous devez vous tenir sur vos gardes », laquelle met en valeur le sens d’un propos qui ne doit pas échapper au spectateur, tant il est riche de résonances.
Cette dimension symbolique du pauvre échappe en revanche totalement à DJ, qui dans ce premier mouvement de la pièce affiche sa désinvolture et semble nier la présence de Dieu. Cependant, cette scène montre toute l’ambiguïté du personnage: sa pensée est libertine et athée, mais son attitude est impie, ce qui amène le personnage à reconnaître l’existence de Dieu, mais pour le défier. Dans le second mouvement de la scène, en effet, DJ s’adresse bien au pauvre comme à un représentant de Dieu, à qui il oppose par défi son impiété. Cette attitude annonce le péché majeur de DJ, qui le conduira à sa perte: le refus d’entendre les appels du Ciel, ce qui le pousse à l’ »endurcissement au péché ».
3. Un ton ambigu
Le ton de la scène est à l’image de son sens: complexe et mêlé. Le premier mouvement (jusqu’à la ligne 6) est dépourvu de toute tension, DJ usant même d’une formule de politesse appuyée (« je te rends grâce de tout mon cœur »). Le comique qui habite le second mouvement est plus mitigé; si la remarque de Sganarelle, qui répète naïvement la formule résumant la pensée de son maître est plaisante, le ton devient plus grinçant avec l’ironie de DJ sur le peu de reconnaissance du Ciel: « Il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise ? » (l.23)
L’échange dure d’ailleurs quelques répliques, ce qui donne à l’impiété un caractère insistant et à la scène un ton de plus en plus grave.
Conclusion:
Cette scène livre au spectateur le plus d’informations sur le caractère et la pensée de DJ, en lui permettant de confronter les dires aux actes du personnage. On y retrouve deux données essentielles de son caractère : le plaisir de jouer cruellement avec autrui et le goût du défi Mais l’affrontement est avant tout symbolique.
Ouverture :
Cette affrontement, qui est le premier entre le héros et la voix de Dieu, laisse pressentir que la mécanique tragique de son destin est amorcée. La fin de la scène, qui enchaîne brutalement avec une péripétie moins chargée de symboles, préfigure la structure de la pièce: à partir de cette scène, les appels divins vont se multiplier, et l’endurcissement au péché, entrecoupé de scènes faisant diversion, va conduire le héros à sa perte.
Deuxième partie de l'entretien :
Questions sur la séquence le théâtre :
le langage théâtral
Qu'est ce qu'un monologue?
Il manifeste la présence d'un personnage seul sur scène qui se parle à lui même ou éventuellement à quelqu'un d'absent. Il permet au spectateur de connaitre les pensée du personnage.
Définir la didascalie
Indications scéniques en italique le plus souvent qui donnent des information au metteur en scène ou au lecteur; On distingue les didascalies initiales, elles donnent le titre de la pièce, les listes des personnages, les indications scéniques de lieu et du décor. Les didascalies internes accompagnent le dialogue.
Quelle forme le dialogue peut il prendre?
- Il manifeste la présence d'au moins deux personnages sur scène. Il prend différentes formes :
- - la réplique : elle constitue la réponse d'une personne à l'autre
- - la répartie : c'est une réplique brève qui répond à une attaque
- -stichomythie : dialogue où les personnages se répondent vers par vers et qui donne un style à l'échange
L'action dramatique :
- quelles sont les règles des trois unités? Les règles ont été élaborées tout au long du 17 ème siècle
- - règle du temps : l'action ne doit pas dépasser 24 heures
- - règle du lieu : un décor de palais pour une tragédie
- un intérieur bourgeois pour la comédie
- - l'action : tenir l'intrigue à une action principale
- - la vraisemblance : vise ce que le public peut croire
- - la bienséance : elle interdit de faire couler le sang sur scène
- - découpage d'une pièce de théâtre : les actes sont en général au nombre de 5 , il n'y en a que 3 parfois dans les comédies.
La structure interne :
-
- l'exposition : elle informe le spectateur de la situation initiale par des renseignements sur le lieu et le temps, les personnages et l'action.
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- le noeud dramatique : il situe les obstacles et les conflits qui empêchent la progression de l'action. Celle ci est ponctuée de péripéties comme les sentiments de situation, les coups de théâtre, les quiproquos qui retardent l'action et les rebondissements qui compliquent l'intrigue.
-
- le dénouement : Il permet de résoudre les conflits présents dans l'intrigue.
-
La scène théâtrale :
-
Un espace de jeu : les décors, les costumes, les maquillages contribuent au symbolisme de la scène en soulignant les choix du metteur en scène.
La scène du pauvre
Thème : la diversité des mises en scène possibles grâce aux registres mêlés dans le texte de Molière (comique, tragique, fantastique=
Problématiques possibles :
- - en quoi cette scène est elle symbolique?
- - en quoi cette scène est elle annonciatrice?
- - en quoi cette scène est elle révélatrice du personnage de Don Juan?
- I - Du jeu au défi : un portrait en acte
- 1 - le jeu inpromptu
- 2 - le défi ou l'irrésitible tentation
- II - Un affrontement symbolique
- 1 - les valeurs humanistes de Don Juan
- 2 - les silences et la parole
- III - Une scène annonciatrice
- 1 - Le scond échec de Don Juan
- 2 - Le refus d'un avis de Dieu
- 3 - Un ton ambigu
- définir les deux concepts suivant : libertin et libertinage
- comment peut on interpréter la venue du pauvre?
- l'attitude de Don Juan face au pauvre est elle un défi?
- la psychologie du personnage transparait elle?
- étudeir l'ironie de Don Juan
- En quoi y a t'il un défi?
- quelles sont les valeurs humanistes de Don Juan?
- Qu'est ce qui révèle le sacrilège? l'opposition entre l'amour de la créature et de l'amour de Dieu
- pourquoi peut on dire que nous avons une novuelle illustration du défi prométhéen?
- relever deux expressions caractéristiques de la rhétorique impie du libertin : "il faut jurer", "va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal".
- En quoi consiste l'échec de Don Juan? son défi sacrilège s'est heurté au silence du pauvre et à la puissance de Dieu
- peut on dire que le pauvre se fait voix de Dieu?
- Quels sont les registres de cette scène?
Notes :
- la pièce est elle classique ou baroque?
Les éléments baroques et classiques de Dom Juan
les éléments baroques s'opposent au théâtre classique, comme la tragédie s'oppose à la comédie;
Molière exploite la liberté et la diversité du théâtre baroque :
Il étale la durée de sa pièce sur plusieurs jours et ne respecte pas l'unité d'action.
Pour les décors et les costumes de Dom Juan, Molière s'inspire de la mise en scène baroque, l'ornement et la magnificience.
Chaque scène de la pièce se situe dans un cadre qui doit éblouir. Les trucages, les effets d'ombre et de lumière donnent aux spectateurs l'illusion que le réel et le surnaturel se confondent. A l'acte III, scène 5, dans le tombeau du commandeur, la statue qui le représente baisse la tête pour répondre à Don Juan et puis, à l'acte V, scène 6, la statue apparaît, parle et serre la main du héros. Elle disparait ensuite avec Don Juan ce qui accentue l'aspect magique du passage. Molière va souligner l'aspect extraordinaire du spectacle avec la répétition du mot "grand".
Cette mort est annoncée par un autre élément baroque, une apparition : un spectre en femme voilée. Le spectre se transforme ensuite pour représenter le temps avec sa faux à la main et s'envole.
-
Questionnaire sur les éléments baroques et classiques de la pièce
- Quels sont les deux éléments dominants dans la pièce de Molière?
- En quel sens peut-on dire que Molière exploite les éléments du théâtre baroque? A quel niveau? Expliquez
- Relevez les éléments baroques de la pièce
Le classicisme de Dom Juan est discutable
Molière ne respecte pas les unités de temps et de lieu, imposées par les règles. Tous les personnages rencontrant Don Juan, leur rôle, nous permettent d'apprécier le comportement social et familial de Don Juan. L'histoire du libertin menacé, poursuivi, condamné et exécuté constitue une unité d'intérêt proche de l'unité d'action.
Molière fait évoluer sa pièce selon une suite d'avertissements, de prophéties, de malédictions ou de certaines fatalités.
-
Questionnaire sur l'aspect discutable du classicisme
- En quoi peut-on dire que cet aspect soit discutable?
- Le libertinage
Dom Juan est sans conteste, le personnage littéraire qui incarne le mieux le libertinage, dans son sens le plus large, qu’il s’agisse du libertinage d’idées ou de mœurs
Le qualificatif de “ libertin ” apparait en France au XVIe siècle et désigne une secte qui développe des croyances liées à la nature et au matérialisme.
Au XVIIe siècle, il désigne plutôt ceux qui s’écartent des dogmes de l’Église chrétienne,tendant vers l’athéisme, affichant une liberté de croyance et d’expression. Le libertinage, s’affranchit des conventions religieuses et conteste les idées traditionnelles. Progressivement, et surtout au XVIIIe siècle, le libertinage se confond avec la licence morale. Dans son Dom Juan, Molière a dépeint un libertin d’idées et de mœurs au comportement licencieux et prônant le plaisir immédiat.
C’est le libre penseur qui l’emporte, celui qui ne croit pas aveuglément et qui doute, celui qui raisonne devant les évidences de la vie dont se contentent ses contemporains.
Ainsi on le voit au travers du personnage de Molière, le libertinage est avant tout une liberté de penser et d’agir … Il n’est pas obligatoirement associé à des pratiques sexuelles quelles qu’elles soient mais l’ouverture d’esprit qui caractérise les libertins les amènent à gouter aussi à ces plaisirs … Sans doute par envie de transgression et de repousser ses propres limites !
-
Questionnaire sur le libertinage
- Qu'est-ce que le libertinage?
- A quoi est-il associé au XVIème siècle? Au XVIIème siècle et au XVIIIème siècle?
- De quelle nature le libertinage du Dom Juan de Molière est-elle?
- Questions sur le mythe de Don Juan : la réécriture du mythe
- **Le nom de Don Juan est entré dans la langue française et désigne désormais un libertin et un séducteur. Tirso de Molina En 1630 Tirso de Molina crée un Don Juan baroque.
- Faire un résumé du mythe de Don Juan
- Don Juan est un mythe qui raconte l’histoire d’un homme qui recherche et vit dans le plaisir et la jouissance de l’instant présent, en s'opposant aux contraintes et aux règles sociales, morales et religieuses, ainsi qu'en ignorant volontairement autrui. Il est donc à la fois jouisseur et cynique, également égoïste et destructeur.
- Après Tirso de Molina, qui a écrit sur Don Juan au théâtre, en poésie, pour l’opéra?
- Le Trompeur de Séville et le Convive de pierre attribué à Tirso de Molina, dramaturge espagnol est publié en 1630
- Molière reprend le texte et l’adapte en 1665, Mozart avec l’opéra, Don Giovanni, Baudelaire en poésie avec Don Juan aux enfers
- Quels sont les éléments qui ont contribué à la création du mythe?
- Les éléments surnaturels ont contribué à la création du mythe
- De quel thème moral dominant s’agit-il?
- On peut parler d’un thème moral au sens où l’idée de punition domine, il s’agit de punir le débauché (idée fréquente à l’époque dans les collèges religieux et les ballades populaires.
- Quelle est la date de publication du trompeur de Séville de Tirso de Molina?
- 1630
- Ce texte a t’-il été intégré à la commedia dell’arte?
- Oui
- Qui réadapte le texte en 1665?
- Molière
- Qui le personnage de Don Juan a t’-il fasciné?
- Mozart, Molière, Baudelaire
- Malgré l’évolution des mœurs, le personnage de Don Juan au-delà des réécritures change t’-il?
- Il évolue mais ses caractéristiques restent identiques : refus des règles morales et sociales, défi à l’autorité et à Dieu, séduction des femmes mariées.
- La trame de fond reste t’-elle la même?
- Oui.
- Quels sont les éléments communs à toutes les réécritures?
- Don Juan reste un marginal, libertin, débauché
- Quel mouvement littéraire fait apparaître un Don Juan libertin repenti?
- Le romantisme
- Quel auteur est à l’origine de ces changements?
- Mérimée
- Faire une fiche sur : recherches personnelles
- Analysez les différences et les points communs sous forme d’un tableau synthétique
- Les caractéristiques de Don Juan chez Tirso de Molina
- Don Juan chez Tirso de Molina est en quête de plaisir, il fait abstraction des autres pour satisfaire de manière égoiste et cynique ses intérêts et son propre plaisir. Il manipule et ne se remet pas en question au point de porter au plus haut ses tendances aux défis à l’autorité, à Dieu. Il est antisocial, matérialiste, il ne vit que dans l’instant et pour le plaisir et remet à plus tard son repentir mais il se repent trop tard car il est déjà plongé dans les flammes de l’enfer.
- Les caractéristiques de Don Juan chez Molière
- Don Juan de Molière reprend le personnage de Molina, il est toujours celui qui est en quête de femmes à séduire soucieux de son plaisir charnel, égoiste et cynique, manipulateur et séducteur, défiant Dieu et l’ordre établi, antisocial, marginal, libertin impie mais il ne se repent jamais même plongé dans les flammes de l’enfer.
- . Dans quel ouvrage, Schmitt propose t’-il une réécriture originale de Dom Juan avec un héros humain?
- La Nuit de Valognes : Schmitt
- Montrez en quoi
- Don juan a trouvé dans l’amour une dimension qui n’est pas sexuelle , physique . Il trouve le bonheur dans l’amour des autres et non dans l’amour de l’autre On peut observer une quête intérieure de la part du personnage. Il se cherche en passant par l’amour des autres en général Prise de conscience face à cette nouvelle conception de l’amour, il ressent une angoisse métaphysique. Ce personnage est devenu fragile, ce n’est plus un « sur- homme » .Don juan reste un homme qui s’interroge sur la vie et sur l’amour. Un nouveau Don juan voit le jour mais en même temps il est troublé (= pas heureux) Cette nouvelle conception de l’amour passe par un questionnement (questions à la duchesse) Don juan s’éloigne de Sganarelle = une nouvelle confiance en lui commence (= nouveau costume) L’ancien Don juan a disparu
- L’ ancien Don juan a disparu, nous avons une fin originale, en ce sens, nous pouvons parler d‘une réécriture originale. Ouverture sur Tirso de Molina ou sur le dénouement de don juan de Molière
Date de dernière mise à jour : 17/05/2019