Molière, Dom Juan, I,2, étude et oral bac

ORAUX EAF


 

 

Molière, Dom Juan

Dom Juan (acte I - scene2)
 

 

 

 

Tirade de l’inconstance
 
 
Problématique :
En quoi cette tirade est-elle paradoxale?
 
Plan de l'étude :
I - La gravité de l'éloge
II - Le caractère de l'éloge
III - Les arguments de Don Juan
 

 

 

 

 
Lecture du texte :
Scène II
DOM JUAN, SGANARELLE.
DOM JUAN: Quel homme te parlait là? Il a bien de l'air, ce me semble, du bon Gusman de Done Elvire.
SGANARELLE: C'est quelque chose aussi à peu près de cela.
DOM JUAN: Quoi? c'est lui?
SGANARELLE: Lui-même.
DOM JUAN: Et depuis quand est-il en cette ville?
SGANARELLE: D'hier au soir.
DOM JUAN: Et quel sujet l'amène?
SGANARELLE: Je crois que vous jugez assez ce qui le peut inquiéter.
DOM JUAN: Notre départ sans doute?
SGANARELLE: Le bonhomme en est tout mortifié, et m'en demandait le sujet.
DOM JUAN: Et quelle réponse as-tu faite?
SGANARELLE: Que vous ne m'en aviez rien dit.
DOM JUAN: Mais encore, quelle est ta pensée là-dessus? Que t'imagines-tu de cette affaire?
SGANARELLE: Moi, je crois, sans vous faire tort, que vous avez quelque nouvel amour en tête.
DOM JUAN: Tu le crois?
SGANARELLE: Oui.
DOM JUAN: Ma foi! tu ne te trompes pas, et je dois t'avouer qu'un autre objet a chassé Elvire de ma pensée.
SGANARELLE: Eh mon Dieu! je sais mon Dom Juan sur le bout du doigt, et connais votre cœur pour le plus grand coureur du monde: il se plaît à se promener de liens en liens, et n'aime guère à demeurer en place.
DOM JUAN: Et ne trouves-tu pas, dis-moi, que j'ai raison d'en user de la sorte?
SGANARELLE: Eh! Monsieur.
DOM JUAN: Quoi? Parle.
SGANARELLE: Assurément que vous avez raison, si vous le voulez; on ne peut pas aller là contre. Mais si vous ne le vouliez pas, ce serait peut-être une autre affaire.
DOM JUAN: Eh bien! je te donne la liberté de parler et de me dire tes sentiments.
SGANARELLE: En ce cas, Monsieur, je vous dirai franchement que je n'approuve point votre méthode, et que je trouve fort vilain d'aimer de tous côtés comme vous faites.
DOM JUAN: Quoi? tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne? La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans une passion, et d'être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux! Non, non: la constance n'est bonne que pour des ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cours. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J'ai beau être engagé, l'amour que j'ai pour une belle n'engage point mon âme à faire injustice aux autres; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable; et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le cœur d'une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l'innocente pudeur d'une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu'elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d'une conquête à faire. Enfin il n'est rien de si doux que de triompher de la résistance d'une belle personne, et j'ai sur ce sujet l'ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs: je me sens un cœur à aimer toute la terre; et comme Alexandre, je souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.
SGANARELLE: Vertu de ma vie, comme vous débitez! Il semble que vous ayez appris cela par cœur, et vous parlez tout comme un livre.
DOM JUAN: Qu'as-tu à dire là-dessus?
SGANARELLE: Ma foi! j'ai à dire., je ne sais; car vous tournez les choses d'une manière, qu'il semble que vous avez raison; et cependant il est vrai que vous ne l'avez pas. J'avais les plus belles pensées du monde, et vos discours m'ont brouillé tout cela. Laissez faire: une autre fois je mettrai mes raisonnements par écrit, pour disputer avec vous.
DOM JUAN: Tu feras bien.
SGANARELLE: Mais, Monsieur, cela serait-il de la permission que vous m'avez donnée, si je vous disais que je suis tant soit peu scandalisé de la vie que vous menez?
DOM JUAN: Comment? quelle vie est-ce que je mène?
SGANARELLE: Fort bonne. Mais, par exemple, de vous voir tous les mois vous marier comme vous faites.
DOM JUAN: Y a-t-il rien de plus agréable?
SGANARELLE: Il est vrai, je conçois que cela est fort agréable et fort divertissant, et je m'en accommoderais assez, moi, s'il n'y avait point de mal; mais, Monsieur, se jouer ainsi d'un mystère sacré, et.
DOM JUAN: Va, va, c'est une affaire entre le Ciel et moi, et nous la démêlerons bien ensemble, sans que tu t'en mettes en peine.
SGANARELLE: Ma foi! Monsieur, j'ai toujours ouï dire que c'est une méchante raillerie que de se railler du Ciel, et que les libertins ne font jamais une bonne fin.
DOM JUAN: Holà! maître sot, vous savez que je vous ai dit que je n'aime pas les faiseurs de remontrances.
SGANARELLE: Je ne parle pas aussi à vous, Dieu m'en garde. Vous savez ce que vous faites, vous; et si vous ne croyez rien, vous avez vos raisons; mais il y a de certains petits impertinents dans le monde, qui sont libertins sans savoir pourquoi, qui font les esprits forts, parce qu'ils croient que cela leur sied bien; et si j'avais un maître comme cela, je lui dirais fort nettement, le regardant en face: "Osez-vous bien ainsi vous jouer au Ciel, et ne tremblez-vous point de vous moquer comme vous faites des choses les plus saintes? C'est bien à vous, petit ver de terre, petit mirmidon que vous êtes (je parle au maître que j'ai dit), c'est bien à vous à vouloir vous mêler de tourner en raillerie ce que tous les hommes révèrent? Pensez-vous que pour être de qualité, pour avoir une perruque blonde et bien frisée, des plumes à votre chapeau, un habit bien doré, et des rubans couleur de feu (ce n'est pas à vous que je parle, c'est à l'autre), pensez-vous, dis-je, que vous en soyez plus habile homme, que tout vous soit permis, et qu'on n'ose vous dire vos vérités? Apprenez de moi, qui suis votre valet, que le Ciel punit tôt ou tard les impies, qu'une méchante vie amène une méchante mort, et que."
DOM JUAN: Paix!
SGANARELLE: De quoi est-il question?
DOM JUAN: Il est question de te dire qu'une beauté me tient au cœur, et qu'entraîné par ses appas, je l'ai suivie jusques en cette ville.
SGANARELLE: Et n'y craignez-vous rien, Monsieur, de la mort de ce commandeur que vous tuâtes il y a six mois?
DOM JUAN: Et pourquoi craindre? Ne l'ai-je pas bien tué?
SGANARELLE: Fort bien, le mieux du monde, et il aurait tort de se plaindre.
DOM JUAN: J'ai eu ma grâce de cette affaire.
SGANARELLE: Oui, mais cette grâce n'éteint pas peut-être le ressentiment des parents et des amis, et.
DOM JUAN: Ah! n'allons point songer au mal qui nous peut arriver, et songeons seulement à ce qui nous peut donner du plaisir. La personne dont je te parle est une jeune fiancée, la plus agréable du monde, qui a été conduite ici par celui même qu'elle y vient épouser; et le hasard me fit voir ce couple d'amants trois ou quatre jours avant leur voyage. Jamais je n'ai vu deux personnes être si contents l'un de l'autre, et faire éclater plus d'amour. La tendresse visible de leurs mutuelles ardeurs me donna de l'émotion; j'en fus frappé au cœur et mon amour commença par la jalousie. Oui, je ne pus souffrir d'abord de les voir si bien ensemble; le dépit alarma mes désirs, et je me figurai un plaisir extrême à pouvoir troubler leur intelligence, et rompre cet attachement, dont la délicatesse de mon cœur se tenait offensée; mais jusques ici tous mes efforts ont été inutiles, et j'ai recours au dernier remède. Cet époux prétendu doit aujourd'hui régaler sa maîtresse d'une promenade sur mer. Sans t'en avoir rien dit, toutes choses sont préparées pour satisfaire mon amour, et j'ai une petite barque et des gens, avec quoi fort facilement je prétends enlever la belle.
SGANARELLE: Ha! Monsieur.
DOM JUAN: Hein?
SGANARELLE: C'est fort bien fait à vous, et vous le prenez comme il faut. Il n'est rien tel en ce monde que de se contenter.
DOM JUAN: Prépare-toi donc à venir avec moi, et prends soin toi-même d'apporter toutes mes armes, afin que. Ah! rencontre fâcheuse. Traître, tu ne m'avais pas dit qu'elle était ici elle-même.
SGANARELLE: Monsieur, vous ne me l'avez pas demandé.
DOM JUAN: Est-elle folle, de n'avoir pas changé d'habit, et de venir en ce lieu-ci avec son équipage de campagne?

 

 

 

 

¨Première partie de l'entretien :

 

Présentation et étude de la scène

Nous allons étudier une tirade (longue réplique) de Dom Juan (I,2), qui est l’œuvre de Molière, auteur, dramaturge et comédien français du XVII ème siècle, il va faire l’éloge de l’inconstance/infidélité. Nous allons voir en quoi cette tirade est paradoxale.
Tout d’abord, on va étudier la gravité de l’éloge puis le caractère de l’éloge et pour finir on se demandera comment DJ argumente sa thèse.
 
I. La gravité de l’éloge.
 
Dom Juan déroule, dans se tirade, les arguments qui servent à louer l’infidélité: c’est un éloge de l’inconstance. Cela se traduit dans l’usage que Molière fait de l’hyperbole dans l’ensemble de la tirade. Par exemple, Dom Juan dit : « Et si j’en avais mille (des cœurs), je les donnerai tous ». L’hyperbole transmet bien au spectateur la démesure du caractère adultère de Dom Juan. En outre, l’enthousiasme de Dom Juan sert également à cacher l’immoralité de son éloge de l’infidélité. Dom Juan suggère qu’il est généreux, qu’il a du cœur et même des cœurs alors qu’en réalité, il veut dire qu’il est volage. L’hyperbole du type « toutes les belles ont le don de nous charmer » sont autant d’arguments qui défendent la valeur méconnue de l’infidélité. La tirade est un éloge de l’inconstance qui ne peut que choquer Sganarelle et le spectateur.
 
II. Le caractère de l’éloge.
 
En effet, cet éloge est paradoxal comme celui que Sganarelle prononce au sujet du tabac lors de la scène d’exposition. L’éloge paradoxal est un genre de texte. Cela signifie que DJ ensence ce qui est jugé indigne par la société. La valeur de la fidélité est honnie par DJ qui, en tant que libertin, lui préfère la frivolité amoureuse. Le caractère paradoxal (ou ambivalent ou ambigu) de l’éloge apparaît dans l’oxymore « douce violence ». Dans cet exemple, « douce » s’oppose à « violence » pour exprimer la nature perverse de DJ qui se plaît à faire souffrir les femmes en les séduisant. L’adjectif « douce » atténue l’immoralité de la violente idée qu’exprime DJ : c’est un plaisir de manipuler autrui et c’est le seul plaisir de l’amour.
 
III. Les arguments de Don Juan
 
Dans ces conditions, DJ apparaît comme un libertin qui défend avec maestria ses idées subversives. Il déploie tous les ressorts de l’art oratoire pour convaincre Sganarelle et le spectateur de sa doctrine du libre amour. Cela est manifeste dans la comparaison qui clôt le champ lexical de la guerre. Dom Juan parle d’amour en termes guerriers: « douce violence, pas à pas, forcer, céder, de victoire en victoire, etc. ». Ce champ lexical belliqueux est normalement, l’antithèse de l’amour mais DJ marque ici sa conception du libertinage qui envisage la conquête amoureuse comme un asservissement de la femme. En outre, il se compare à Alexandre le Grand, le célèbre empereur grec qui a tenté de conquérir le monde. « Et comme Alexandre, je voudrais qu’il y eut d’autres mondes pour étendre mes conquêtes ». Cela fonctionne comme un argument d’autorité où DJ fait ostentation de sa culture aristocratique mais elle est également emphatique et solennelle si bien que Sganarelle comme le spectateur semblent conquis. Sganarelle précise que son maître parle comme un livre: il est un orateur même si les idées qu’il défend sont répréhensibles.
 
Conclusion:
La tirade de DJ est un éloge paradoxal de l’inconstance où Dom Juan apparaît comme un libertin perfide et un habile rhéteur.
 

 

 

Deuxième partie de l'entretien :

Questions sur la séquence le théâtre :

le langage théâtral

Qu'est ce qu'un monologue?

Il manifeste la présence d'un personnage seul sur scène qui se parle à lui même ou éventuellement à quelqu'un d'absent. Il permet au spectateur de connaitre les pensée du personnage.

Définir la didascalie

Indications scéniques en italique le plus souvent qui donnent des information au metteur en scène ou au lecteur; On distingue les didascalies initiales, elles donnent le titre de la pièce, les listes des personnages, les indications scéniques de lieu et du décor. Les didascalies internes accompagnent le dialogue.

Quelle forme le dialogue peut il prendre?

  • Il manifeste la présence d'au moins deux personnages sur scène. Il prend différentes formes :
  • - la réplique : elle constitue la réponse d'une personne à l'autre
  • - la répartie : c'est une réplique brève qui répond à une attaque
  • -stichomythie : dialogue où les personnages se répondent vers par vers et qui donne un style à l'échange

 

 

L'action dramatique :

  • quelles sont les règles des trois unités? Les règles ont été élaborées tout au long du 17 ème siècle
  • - règle du temps : l'action ne doit pas dépasser 24 heures
  • - règle du lieu : un décor de palais pour une tragédie
  • un intérieur bourgeois pour la comédie
  • - l'action : tenir l'intrigue à une action principale
  • - la vraisemblance : vise ce que le public peut croire
  • - la bienséance : elle interdit de faire couler le sang sur scène
  • - découpage d'une pièce de théâtre : les actes sont en général au nombre de 5 , il n'y en a que 3 parfois dans les comédies.

 

La structure interne :

  • - l'exposition : elle informe le spectateur de la situation initiale par des renseignements sur le lieu et le temps, les personnages et l'action.
  • - le noeud dramatique : il situe les obstacles et les conflits qui empêchent la progression de l'action. Celle ci est ponctuée de péripéties comme les sentiments de situation, les coups de théâtre, les quiproquos qui retardent l'action et les rebondissements qui compliquent l'intrigue.
  • - le dénouement : Il permet de résoudre les conflits présents dans l'intrigue.
  • La scène théâtrale :
  • Un espace de jeu : les décors, les costumes, les maquillages contribuent au symbolisme de la scène en soulignant les choix du metteur en scène.

 

 

 

Acte I, scène 2

La tirade de l'inconstance

Thème : La diversité des mises en scène possibles grâce aux registres mêlés dans le texte de Molière (comique, tragique et fantastique)

Problématique : en quoi cet éloge est il paradoxal?

Textes complémentaires :

  • la représentation du conflit au théâtre
  • Question d'ensemble : par quels moyens le dramaturge et le metteur en scène présentent ils le conflit au théâtre?
  • Molière, Dom Juan, I, 3
  • Beaumarchais, le mariage de Figaro, 16-19, acte II
  • Giraudoux, Electre, II , 2

Questions :

  • Plan de l'étude : tirade de l'inconstance
  • Un éloge paradoxal
  • 1 - Des arguments pour louer l'infidélité
  • un éloge de l'inconstance
  • 2 - un éloge paradoxal
  • 3 - Don Juan : un libertin perfide et habile rhéteur

La tirade de Don Juan est un élog paradoxal de l'inconstance ou Don Juan apparait comme un libertin perfide et un habile rhéteur

 

1 - Questionnaire : les réponses sont dans le commentaire

  • pourquoi pouvons nous parler d'éloge de l'inconstance?
  • qules sont les arguments qui le montrent?
  • quelle fonction remplit l'hyperbole, "si j'en avais 1000 je les donnerai tous" en faisant allusion au coeur
  • cela traduit il la démesure du carctère adultère de Don Juan?
  • Nous donne t'il une impression d'immoralité par rapport à son éloge?
  • Quelle est la réaction de Sganarelle?

 

 

2 - Questionnaire

  • pourquoi parler d'un éloge paradoxal ?
  • A travers quelle figure rhétorique le caractère paradoxal de l'éloge apparait il ?
  • "douce violence"
  • que traduit cet oxymore?
  • Définir l'oxymore

 

 

3 - Questionnaire

  • Définir le concept de libertinage
  • En quel sens pouvons nous dire que Don Juan est un libertin?
  • COmment manie t'il l'art oratoire?
  • Dans quel but? convaincre Sganarelle et le spectateur
  • Relevez le champ lexical de la guerre, que traduit il ? la conquête amoureuse est un asservissement de la femme.
  • Que montre la comparaison à Alexandre le Grand?
  • Etendre les conquêtes, exercer sa puisssance dans le domaine des conquêtes
  • la pièce est elle classique ou baroque?

 

 

Notes :

  • la pièce est elle classique ou baroque?

Les éléments baroques et classiques de Dom Juan

les éléments baroques s'opposent au théâtre classique, comme la tragédie s'oppose à la comédie;

Molière exploite la liberté et la diversité du théâtre baroque :

Il étale la durée de sa pièce sur plusieurs jours et ne respecte pas l'unité d'action.

Pour les décors et les costumes de Dom Juan, Molière s'inspire de la mise en scène baroque, l'ornement et la magnificience.

Chaque scène de la pièce se situe dans un cadre qui doit éblouir. Les trucages, les effets d'ombre et de lumière donnent aux spectateurs l'illusion que le réel et le surnaturel se confondent. A l'acte III, scène 5, dans le tombeau du commandeur, la statue qui le représente baisse la tête pour répondre à Don Juan et puis, à l'acte V, scène 6, la statue apparaît, parle et serre la main du héros. Elle disparait ensuite avec Don Juan ce qui accentue l'aspect magique du passage. Molière va souligner l'aspect extraordinaire du spectacle avec la répétition du mot "grand".

Cette mort est annoncée par un autre élément baroque, une apparition : un spectre en femme voilée. Le spectre se transforme ensuite pour représenter le temps avec sa faux à la main et s'envole.

  • Questionnaire sur les éléments baroques et classiques de la pièce
  • Quels sont les deux éléments dominants dans la pièce de Molière?
  • En quel sens peut-on dire que Molière exploite les éléments du théâtre baroque? A quel niveau? Expliquez
  • Relevez les éléments baroques de la pièce

 

 

Le classicisme de Dom Juan est discutable

Molière ne respecte pas les unités de temps et de lieu, imposées par les règles. Tous les personnages rencontrant Don Juan, leur rôle, nous permettent d'apprécier le comportement social et familial de Don Juan. L'histoire du libertin menacé, poursuivi, condamné et exécuté constitue une unité d'intérêt proche de l'unité d'action.

Molière fait évoluer sa pièce selon une suite d'avertissements, de prophéties, de malédictions ou de certaines fatalités.

  • Questionnaire sur l'aspect discutable du classicisme
  • En quoi peut-on dire que cet aspect soit discutable?

 

  • Le libertinage

Dom Juan est sans conteste, le personnage littéraire qui incarne le mieux le libertinage, dans son sens le plus large, qu’il s’agisse du libertinage d’idées ou de mœurs

Le qualificatif de “ libertin ” apparait en France au XVIe siècle et désigne une secte qui développe des croyances liées à la nature et au matérialisme.

Au XVIIe siècle, il désigne plutôt ceux qui s’écartent des dogmes de l’Église chrétienne,tendant vers l’athéisme, affichant une liberté de croyance et d’expression. Le libertinage, s’affranchit des conventions religieuses et conteste les idées traditionnelles. Progressivement, et surtout au XVIIIe siècle, le libertinage se confond avec la licence morale. Dans son Dom Juan, Molière a dépeint un libertin d’idées et de mœurs au comportement licencieux et prônant le plaisir immédiat.

C’est le libre penseur qui l’emporte, celui qui ne croit pas aveuglément et qui doute, celui qui raisonne devant les évidences de la vie dont se contentent ses contemporains.

Ainsi on le voit au travers du personnage de Molière, le libertinage est avant tout une liberté de penser et d’agir … Il n’est pas obligatoirement associé à des pratiques sexuelles quelles qu’elles soient mais l’ouverture d’esprit qui caractérise les libertins les amènent à gouter aussi à ces plaisirs … Sans doute par envie de transgression et de repousser ses propres limites !

  • Questionnaire sur le libertinage
  • Qu'est-ce que le libertinage?
  • A quoi est-il associé au XVIème siècle? Au XVIIème siècle et au XVIIIème siècle?
  • De quelle nature le libertinage du Dom Juan de Molière est-elle?

 

  • Questions sur le mythe de Don Juan : la réécriture du mythe
  • **Le nom de Don Juan est entré dans la langue française et désigne désormais un libertin et un séducteur. Tirso de Molina En 1630 Tirso de Molina crée un Don Juan baroque.
  • Faire un résumé du mythe de Don Juan
  • Don Juan est un mythe qui raconte l’histoire d’un homme qui recherche et vit dans le plaisir et la jouissance de l’instant présent, en s'opposant aux contraintes et aux règles sociales, morales et religieuses, ainsi qu'en ignorant volontairement autrui. Il est donc à la fois jouisseur et cynique, également égoïste et destructeur.
  • Après Tirso de Molina, qui a écrit sur Don Juan au théâtre, en poésie, pour l’opéra?
  • Le Trompeur de Séville et le Convive de pierre attribué à Tirso de Molina, dramaturge espagnol est publié en 1630
  • Molière reprend le texte et l’adapte en 1665, Mozart avec l’opéra, Don Giovanni, Baudelaire en poésie avec Don Juan aux enfers
  • Quels sont les éléments qui ont contribué à la création du mythe?
  • Les éléments surnaturels ont contribué à la création du mythe
  • De quel thème moral dominant s’agit-il?
  • On peut parler d’un thème moral au sens où l’idée de punition domine, il s’agit de punir le débauché (idée fréquente à l’époque dans les collèges religieux et les ballades populaires.
  • Quelle est la date de publication du trompeur de Séville de Tirso de Molina?
  • 1630
  • Ce texte a t’-il été intégré à la commedia dell’arte?
  • Oui
  • Qui réadapte le texte en 1665?
  • Molière
  • Qui le personnage de Don Juan a t’-il fasciné?
  • Mozart, Molière, Baudelaire
  • Malgré l’évolution des mœurs, le personnage de Don Juan au-delà des réécritures change t’-il?
  • Il évolue mais ses caractéristiques restent identiques : refus des règles morales et sociales, défi à l’autorité et à Dieu, séduction des femmes mariées.
  • La trame de fond reste t’-elle la même?
  • Oui.
  • Quels sont les éléments communs à toutes les réécritures?
  • Don Juan reste un marginal, libertin, débauché
  • Quel mouvement littéraire fait apparaître un Don Juan libertin repenti?
  • Le romantisme
  • Quel auteur est à l’origine de ces changements?
  • Mérimée
  • Faire une fiche sur : recherches personnelles
  • Analysez les différences et les points communs sous forme d’un tableau synthétique
  • Les caractéristiques de Don Juan chez Tirso de Molina
  • Don Juan chez Tirso de Molina est en quête de plaisir, il fait abstraction des autres pour satisfaire de manière égoiste et cynique ses intérêts et son propre plaisir. Il manipule et ne se remet pas en question au point de porter au plus haut ses tendances aux défis à l’autorité, à Dieu. Il est antisocial, matérialiste, il ne vit que dans l’instant et pour le plaisir et remet à plus tard son repentir mais il se repent trop tard car il est déjà plongé dans les flammes de l’enfer.
  • Les caractéristiques de Don Juan chez Molière
  • Don Juan de Molière reprend le personnage de Molina, il est toujours celui qui est en quête de femmes à séduire soucieux de son plaisir charnel, égoiste et cynique, manipulateur et séducteur, défiant Dieu et l’ordre établi, antisocial, marginal, libertin impie mais il ne se repent jamais même plongé dans les flammes de l’enfer.
  • . Dans quel ouvrage, Schmitt propose t’-il une réécriture originale de Dom Juan avec un héros humain?
  • La Nuit de Valognes : Schmitt
  • Montrez en quoi
  • Don juan a trouvé dans l’amour une dimension qui n’est pas sexuelle , physique . Il trouve le bonheur dans l’amour des autres et non dans l’amour de l’autre  On peut observer une quête intérieure de la part du personnage. Il se cherche en passant par l’amour des autres en général  Prise de conscience face à cette nouvelle conception de l’amour, il ressent une angoisse métaphysique. Ce personnage est devenu fragile, ce n’est plus un « sur- homme » .Don juan reste un homme qui s’interroge sur la vie et sur l’amour. Un nouveau Don juan voit le jour mais en même temps il est troublé (= pas heureux) Cette nouvelle conception de l’amour passe par un questionnement (questions à la duchesse) Don juan s’éloigne de Sganarelle = une nouvelle confiance en lui commence (= nouveau costume) L’ancien Don juan a disparu
  • L’ ancien Don juan a disparu, nous avons une fin originale, en ce sens, nous pouvons parler d‘une réécriture originale. Ouverture sur Tirso de Molina ou sur le dénouement de don juan de Molière

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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