Ronsard, sonnet pour Hélène à l'oral

 
 
 ORAUX EAF


L’oral du baccalauréat de français : l’entretien

Séquence poésie :
 

 

Sonnet pour Hélène «Quand vous serez bien vieille» Ronsard

La préparation :

Les questions et la ou les problématiques sont toujours en rapport avec la séquence, vous pouvez donc vous aider des fiches bac qui vous proposent des éléments de réponses sans pour autant les réciter. Les questions peuvent porter sur les textes et les introductions des séquences.

Conseils pour réussir : petit guide méthodologique

La préparation :

Toujours tenir compte de la question

Adapter les axes proposés dans le cadre de l’étude à la problématique donnée par l’examinateur

Faire une introduction, reprendre la problématique, préciser le genre littéraire sans oublier de faire une petite biographie de l’auteur

Faire un développement sous forme de plan en deux ou trois axes avec des sous parties et une transition entre chaque partie.

Une conclusion avec une ouverture

 

Complément d’analyse sur la poésie pour répondre aux questions

La pléiade
Fiche bac


Le contexte historique du XVIème siècle :
Le 16ème siècle est un âge de la renaissance qui succède aux temps obscurs du moyen âge. C'est l'époque où Copernic et Galilée révolutionnent la conception de l'univers, l'imprimerie, le savoir s'étend. la vie intellectuelle devient plus intense, on entre dans le genre littéraire appelé l"humanisme, il se développe en Europe. Cette vie intellectuelle se construit autour de modèles culturels comme l'Italie dont la peinture, la poésie et l'architecture qui s'inspirent de l'antiquité gréco latine et de l'orient; En France, ce mouvement appuie la volonté royale d'unité nationale et linguistique, sous François 1er. Les écrivains souhaitent s'exprimer en français contre le latin de l'église et de l'université. C'est donc dans cette nouvelle langue qu'est le français que la poésie va connaître un véritable âge d'or. Ainsi la pléiade qui va égaler les grands poètes latins en versifiant en français.


De la brigade à la pléiade :
Le collège Coqueret à Paris devient avec son professeur helléniste, Jean Dorat, l'un des foyers les plus importants de l'humanisme français. Ronsard et Du Bellay y étudient et se passionnent pour les chefs d'oeuvre antiques, ils fondent alors leur propre groupe, la brigade. On assiste à la publication d'un manifeste de Du Bellay, "Défense et illustration de la langue française.
Le groupe prend ensuite le nom de pléiade en hommage à un groupe de poètes grecs du III ème siècle avant J.C qui avaient emprunté l'appellation au groupe que formatent les 7 filles du géant mythologique Atlas, transformées en étoiles par Zeus. Sept poètes constituent le groupe : Du Bellay, Ronsard et Dorat, Rémi Belleau, Etienne Jodelle, Pontus de Tyard et Jean Antoine Baif.


Les convictions de la pléiade :
Le poète doit être inspiré par la muse

qui permet d'accéder aux harmonies célestes et terrestres. Mais l'inspiration ne suffit pas, le travail est essentiel, il faut savoir manier les techniques poétiques. Le statut du poète change avec l'apparition de la pléiade.


Le principe de l'imitation a son importance :

le poète transpose les modèles antiques ou italiens découverts, Platon, Pétrarque, ou redécouverts, Virgile, Ovide à la Renaissance dans le but de proposer des formes poétiques d'inspiration lyrique et élégiaque. D'où l'importance accordée au sonnet.


Réhabilitation de la langue française :

La seule langue de l'intelligence n'est plus le latin. Il faut à présent accorder ce statut au français en l'enrichissant linguistiquement.
Un enrichissement poétique :

Il y a une modernisation du sonnet. Nous assistons à une nouvelle harmonie de la phrase et du vers par l'alternance préconisée des voyelles masculines et féminines. La métrique est nouvelle.
Exemples d'oeuvres poétiques de la pléiade :

Pétrarque : Le Canzoniere italien 1549 : les erreurs amoureuses : Pontus de Tyard 1550 : Odes, Ronsard 1552 : Le premier livre des Amours, Ronsard 1555 : La continuation des Amours, Ronsard : Les Amours de Franine, BaÏ

 
Fiche synthèse : l'essentiel à retenir sur la pléiade
 

1 - De la brigade à la pléiade

  • Du Bellay et Ronsard fondent le groupe de la brigade, ils cherchent une nouvelle poésie française nourrie des trésors de l’antiquité.
  • 1549 : défense et illustration de la langue française, manifeste du groupe sous la signature de Du Bellay.
  • 1553 : la brigade prend le nom de la pléiade : 7 poètes : Du Bellay, Ronsard, De Baif, Belleau, Jodelle, Pelletier du Mans, Pontus de Tyard et Dorat.
 

2 - Projets et convictions

  • - réhabilitation de la langue française comme langue littéraire à part entière et refus de soumission au vieux latin universitaire
  • - enrichissement de la langue française par emprunt aux langues anciennes aux dialectes français ou au vocabulaire des métiers.
  • -embellissement stylistique et évolution métrique pour une meilleure harmonie de la p hrase et du vers
  • - Imitation innovante des modèles antiques -Redéfinition du statut du poète : homme de technique et de savoir faire et inspiré de valeurs humanistes, engagé dans les débats ou combats de son temps.

 

  • Questionnaire :
  • La pléiade:
  • *** Réponses dans l'exposé
  • Quel est le contexte historique du 16ème siècle?
  • Citez une invention importante
  • Quel est le genre littéraire de cette époque?
  • Autour de quels modèles culturels, la vie intellectuelle se construit-elle?
  • En quoi peut-on parler d'âge d'or?
  • En quoi la pléiade égale t'-elle les grands poètes latins?
  • A quel moment le groupe prend t'-il le nom de pléiade?
  • De combien de poètes la pléiade est-elle constituée?
  • Citez les
  • Énumérez les convictions de la pléiade
  • Citez Trois exemples d’œuvres poétiques

 

 

Questions sur le sonnet

Sonnets à Hélène
 

Pierre de Ronsard : "quand vous serez bien vieille au soir à la chandelle"

 

Lecture du poème :

  • Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
  • Assise auprès du feu, dévidant et filanta,
  • Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
  • « Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle. »

 

  • Lors vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
  • Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
  • Qui au bruit de Ronsard ne s’aille réveillant,
  • Bénissant votre nom de louange immortelle.

 

  • Je serai sous la terre, et fantôme sans os
  • Par les ombres myrteuxa je prendrai mon repos ;
  • Vous serez au foyer une vieille accroupie,

 

  • Regrettant mon amour et votre fier dédain.
  • Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
  • Cueilllez dès aujourd’hui les roses de la vie.

 

Synthèses :

  • Problématiques autour de la poésie
  • Fuite du temps
  • Fonction du poète et de la poésie
  • - poète prophète (Victor Hugo, dévoiler les secrets du monde)
  • - Poète guide (Ronsard : carpe diem)
  • - immortaliser (Corneille : couvrir d’éloge ou de blâme)
  • - engagement par la poésie (Aragon : résistant français)
  • (Agrippa d’Aubigné : guerres de religion)
  • - Mémoire : la poésie a un devoir de mémoire : Aragon : "strophes pour se souvenir"

 

  • Problématiques possibles :
  • Comment Ronsard renouvelle-t-il ici ce thème ?
  • En quoi ce sonnet est-il original?
  • quel est le rôle de la représentation d’Hélène?
  • En quoi la poésie contribue t’elle à la glorification du poète?
  • Cette poésie traduit elle les pouvoirs de la poésie?
 

Plan de l’analyse :

  • *** Choix de la problématique pour l’étude :
  • - En quoi ce sonnet est-il original?
  • Introduction
  • Problématiques possibles
  • Développement
  • I - Une demande amoureuse originale
  • transition
  • II - La célébration du poète et de la poésie
  • conclusion
  • ouverture

 

Analyse du sonnet :

Introduction :

Nous allons étudier un sonnet de Ronsard, intitulé, "Quand vous serez bien veille le soir à la chandelle", en date de 1578. Il s'agit d'un sonnet, il est donc composé de deux quatrains et d'un sizain ou deux tercets. Ce sonnet est régulier et bâti sur la structure ABBA, ABBA, CCD, EED; Il s'agit pour le poète de souligner la variation du motif du carpe diem : profiter de l'instant présent . La femme n'est pas ici comparée à une rose et c'est ce qui le rend original, nous sommes très loin de la comparaison avec la fleur. En fait, Ronsard invite la femme à répondre à son amour pendant qu'elle le peut encore, pendant qu'il en est encore temps. Le carpe diem qui signifie, "cueille le jour " est un motif emprunté au poète latin du nom d'Horace, on peut parler d'une véritable philosophie car il s'agit de profiter au maximum du moment présent.

Ronsard était le poète officiel de Catherine de Médicis et il devait faire un poème pour une suivante de la Reine : Hélène de Surgères.

Le thème de la belle femme indifférente aux poètes amoureux à plusieurs fois était traité par Ronsard. Dans le but de répondre à notre problématique, "en quoi ce sonnet est-il original", nous étudierons cette poésie en deux temps.

 

Les questions en fonction des axes de l’étude du sonnet :

I -

  • A quoi contribue l’usage récurrent des participes présents? A restituer l’aspect agréable des tableaux "chantant" par opposition à l’idée d’engourdissement "àdemi sommeillant".
  • Comment le cadre paisible est il restitué? "feu", "chandelle" : vocabulaire adapté à l’état d’esprit paisible et chaleureux, intime
  • quel est le symbole de la vieillesse? "soir", le soir connote la vieillesse
  • L’ensemble reflète t’il et représente t’il la femme dans la poésie? Nous avons une représentation originale et non traditionnelle de la femme. En effet dans la poésie traditionnelle, la femme est associée à la beauté représentée par la rose le plus souvent pour suggérer l’aspect éphémère de sa beauté et de la vie. Ici, Ronsard nous donne une description très réaliste des effets du temps qui passe sur la femme . Hélène pourtant encore vivante est recroquevillée sur elle même. La décrépitude d’Hélène est évoquée de façon réaliste "Une vielle accroupie", l’emploi de l’adjectif "vielle" est péjoratif. Le dernier tercet est la chute du poème :La chute prend la forme d’une scène d’ordre, avec l’emploi de trois verbes à l’impératif. Le mot "vie" est mis en valeur à la fin du dernier vers et augmente le contraste (opposition) avec l’évocation de la mort.On peut ainsi parler d’une déclaration ou demande d’amour originale car en fait le poète lance son appel à la jeune femme, "vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain : cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie". Il insiste donc visiblement sur l’aspect fugitif, éphémère de la beauté de la femme, de sa jeunesse et de la vie en général. Cette invitation à l’amour s’appuie sur le constat du temps qui passe.
  • Quelle image cela donne t’il de la femme? L’image est peu flatteuse, non traditionnelle et originale du point de vue poétique. Ronsard fait une projection dans l’avenir (Prolepse) et représente la belle et jeune Hélène chez elle à la fin de sa vie (Exemple : Emploi du futur au vers 1 et 11).
  • analysez comment le mouvement du sonnet suit une comparaison reprise terme à terme. Les deux quatrains ont un seul thème, la deuxième personne domine avec le vous, cela montre que l’auteur ne cesse pas de s’adresser à elle. L’argumentation de Ronsard est visible car les deux
    quatrains est reliée par le connecteur logique "Lors".Après l’évocation de la vieillesse d’Hélène, Ronsard fait un parallèle entre la destinée du poète et celle d’Hélène.
  • que pensez vous de la mise en scène du poète au second tercet? Dans le premier tercet le poète décrit son sort mais de façon peu désagréable, la réalité de la déchéance physique est occultée. (Exemple : La périphrase : "Fantôme sans os". A l’opposé du monde souterrain du poète. Hélène pourtant encore vivante est recroquevillée sur elle même. La décrépitude d’Hélène est évoquée de façon réaliste "Une vielle accroupie", l’emploi de l’adjectif "vielle" est péjoratif. Le dernier tercet est
    la chute du poème : La chute prend la forme d’une scène d’ordre, avec l’emploi de trois verbes à l’impératif. Le mot "vie" est mis en valeur à la fin du dernier vers et augmente le contraste (opposition) avec l’évocation de la mort.
  • étudiez le rythme du vers 13, et le travail des assonances et allitération. Quel est l’effet produit? Un renforcement des idées précedemment évoquées
  • Ronsard reprend le motif de la rose aux premier et dernier vers, pourquoi? la réalité évoquée est elle la même? Il s’agit pour le poète de souligner la variation du motif du carpe diem : profiter de l’instant présent . La femme n’est pas ici comparée à une rose et c’est ce qui le rend original, nous sommes très loin de la comparaison avec la fleur. En fait, Ronsard invite la femme à répondre à son amour pendant qu’elle le peut encore, pendant qu’il en est encore temps. Le carpe diem qui signifie, "cueille le jour " est un motif emprunté au poète latin du nom d’Horace, on peut parler d’une véritable philosophie car il s’agit de profiter au maximum du moment présent.

 

 

II -

  • quelle est la stratégie du poète? convaincre Hélène d’accepter son amour, nous avons deux temps dans la stratégie, inquiéter Hélène par une évocation de la vieille et inciter la femme à profiter de la vie?
  • Quelle est la structure du sonnet? il est donc composé de deux quatrains et d’un sizain ou deux tercets. Ce sonnet est régulier et bâti sur la structure ABBA, ABBA, CCD, EED;
  • Quel tableau avons nous dans les deux quatrains? un tableau intimiste de la vieillesse
  • Qu’en est il de l’énonciation? La deuxième personne domine "vous"
  • Avons nous une structure symétrique dans le premier
    tercet?
    "je serai" -
    "vous serez"
  • Quelle image avons nous de la mort? évocation antique de la mort
  • Que peut on dire des deux derniers vers? chute - impératifs - carpe diem - champ lexical
  • En quoi consiste l’éloge du poète?
  • Est il omniprésent? Oui
  • Quel est le registre de l’éloge? Lyrique
  • Quels sont les pouvoirs du poète? Immortaliser la beauté éphémère et s’immortaliser lui même. Le poète apparait comme celui qui a un pouvoir particulier : le pouvoir d’immortaliser la beauté d’une femme. Hélène, vieillit et oubliée de tous est comme déjà morte, elle ne vit plus dans les vers de Ronsard. ( Cf vers 8 ). Le poème peut être considéré comme une ré-écriture. Hélène décrite "Dévidant et filant" renvoie aux mythes des Parques, divinités qui étaient responsables de la naissance de la vie et de la mort.
     

     

Questions supplémentaires :

    • Quelles sont les grandes découvertes en parallèle avecla renaissance?
    • Imprimerie, découverte de l’Amérique et du système solaire.
  • En quoi cette poésie traduit elle le pouvoir de lapoésie?
  • L’écriture poétique a t’elle une fonction cathartique?
    Elle libère des maux par les mots. Effets libérateurs ou cathartiques del’écriture poétique
 

Ouvertures possibles

 

Ouverture n° 1

Invitation à vivre l’instant présent pour conjurer lamort, le temps qui passe. L’écriture poétique a une fonction particulière, un effet cathartique qui consiste à libérer des maux par les mots, combattre l’angoisse, conférer l’immortalité et détruire les effets de la mort.

Ouverture n° 2

On peut rapprocher ce poème dans un autre poème de Ronsard "Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose." On retrouve le thème de la fleur du temps qui passe et de la référence mythologique aux Parques.

 

 

Date de dernière mise à jour : 17/05/2019

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