Fragments représentatifs du logos et de la cosmologie d'Héraclite
Héraclite
Fragments représentatifs du logos et de la cosmologie d'Héraclite
Fragments représentatifs du logos et de la cosmologie d'Héraclite
Le logos
εἶναι γὰρ ἓν τὸ σοφόν, ἐπίστασθαι γνώμην, ὁτέη ἐκυϐέρνησε πάντα διὰ πάντων.
« II n’y a qu’une chose sage, c’est de connaître la pensée qui peut tout gouverner partout. »
(Fragment 41, Diogène Laërce, IX, 1)
Cette connaissance est la sagesse, et elle consiste à suivre l'un :
νόμος καὶ βουλῇ πείθεσθαι ἑνός.
« La loi et la sentence sont d’obéir à l’un. »
(Fragment 33, Clément d'Alexandrie, Stromates, V, 116)
ἓν τὸ σοφὸν μοῦνον λέγεσθαι οὐκ ἐθέλει καὶ ἐθέλει Ζηνὸς ὄνομα.
« L’un, qui seul est sage, veut et ne veut pas être appelé du nom de Zeus. »
(Fragment 32, Clément d'Alexandrie, Stromates, V, 116)
Mais, bien que le logos soit commun à tous les hommes, ces derniers l'ignorent comme s'ils avaient chacun une intelligence propre (Fragment 2) :
(τοῦ δὲ) λόγου τοῦδ' ἐόντος (ἀεὶ) ἀξύνετοι γίγνονται ἄνθρωποι καὶ πρόσθεν ἢ ἀκοῦσαι καὶ ἀκούσαντες τὸ πρῶτον· γινομένων γὰρ (πάντων) κατὰ τὸν λόγον τόνδε ἀπείροισιν ἐοίκασι, πειρώμενοι καὶ ἐπέων καὶ ἔργων τοιούτων, ὁκοίων ἐγὼ διηγεῦμαι διαιρέων ἕκαστον κατὰ φύσιν καὶ φράζων ὅκως ἔχει. τοὺς δὲ ἄλλους ἀνθρώπους λανθάνει ὁκόσα ἐγερθέντες ποιοῦσιν, ὅκωσπερ ὁκόσα εὕδοντες ἐπιλανθάνοντα.
« Ce verbe, qui est vrai, est toujours incompris des hommes, soit avant qu’ils ne l’entendent, soit alors qu’ils l’entendent pour la première fois. Quoique toutes choses se fassent suivant ce verbe, ils ne semblent avoir aucune expérience de paroles et de faits tels que je les expose, distinguant leur nature et disant comme ils sont. Mais les autres hommes ne s’aperçoivent pas plus de ce qu’ils font étant éveillés, qu’ils ne se souviennent de ce qu’ils ont fait en dormant. »
(Fragment 1, Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, VII, 133)
Cosmologie
Johannes Moreelse, Héraclite, XVIIe siècleLe feu est le principe de toutes choses. Il est la réalité du mouvement, et l'état premier et dernier du cosmos à travers ses cycles :
κόσμον (τόνδε), τὸν αὐτὸν ἁπάντων, οὔτε τις θεῶν, οὔτε ἀνθρώπων ἐποίησεν, ἀλλ' ἦν ἀεὶ καὶ ἔστιν καὶ ἔσται πῦρ ἀείζωον, ἁπτόμενον μέτρα καὶ ἀποσϐεννύμενον μέτρα.
« Ce monde a toujours été et il est et il sera un feu toujours vivant, s'alimentant avec mesure et s'éteignant avec mesure. »
(Fragment 30, Clément d'Alexandrie, Stromates, V, 105)
Ce feu est une loi à laquelle on ne peut échapper : « Qui se cachera du feu qui ne se couche pas ? »
Ce feu se transforme en se raréfiant ou en devenant plus dense, suivant des fluctuations périodiques qui suivent le destin. Ainsi le monde est-il éternel, mais crée et détruit selon un retour éternel. Cette partie de sa cosmogonie se retrouvera chez les Stoïciens. Ce feu est aussi le logos universel, la raison commune à tous dont l'harmonie est le résultat des tensions et des oppositions qui constituent la réalité. Le devenir lui-même s'explique ainsi pour lui par la transformation des choses en leur contraire et par la lutte des éléments opposés. Cette connaissance du logos est pour lui toute la sagesse.
Ces thèses seront combattues par presque tous les philosophes dogmatiques, car elles nient le principe d'identité et abolissent le raisonnement purement logique. Platon reprend par exemple la thèse héraclitéenne d'un flux perpétuel, mais y ajoute sa théorie des Idées.
Exposé
Date de dernière mise à jour : 29/04/2021