Brevet 2016 : le projet de réforme
Un collège unique, mais moins uniforme. Qui accueille tous les élèves, sans séparer les bons des moins bons dans des « classes d’élite » ou des filières de relégation, tout en prenant en compte leurs différences. Tel est le principe de la réforme du collège, qui entrera en vigueur à la rentrée 2016.
Présentée dans ses grandes lignes par la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, le 11 mars, cette réforme a fait l’objet de négociations au cours des trois dernières semaines, afin de déterminer les futurs horaires. Vendredi 10 avril, une dernière version du projet a été adoptée par la communauté éducative lors d’un vote consultatif.
Dans le détail, la nouvelle « grille horaire » comprend un tronc commun d’enseignement, obligatoire pour tous les élèves, dans lequel on retrouve les disciplines habituelles – français, histoire-géographie, langues, mathématiques… S’y ajoutent des « enseignements complémentaires », qui peuvent varier en fonction des besoins des élèves et se déclinent sous deux formes : l’accompagnement personnalisé et les enseignements pratiques interdisciplinaires.
Voici les principales nouveautés dans les emplois du temps des élèves du « collège 2016 » :
L’accompagnement personnalisé
Il est destiné à « soutenir la capacité d’apprendre de progresser » des élèves, « à améliorer leur performance et à contribuer à la construction de leur autonomie intellectuelle », indique le projet d’arrêté soumis vendredi à la communauté éducative. En 6e, les élèves auront trois heures par semaine d’accompagnement personnalisé, au moins une heure en 5e, 4e, et 3e.
Les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI)
Ces nouveaux modules croiseront plusieurs disciplines autour de thématiques transversales et d’une « démarche de projet conduisant à une réalisation concrète, individuelle ou collective », peut-on lire dans le projet.
Huit thèmes ont été définis : « développement durable », « information, communication et citoyenneté », « langues et cultures de l’Antiquité », « langues et cultures étrangères ou régionales », « monde économique et professionnel », « corps, santé, sécurité », « culture et création artistiques », « sciences et société ».
Les EPI commenceront en 5e, à raison de trois heures par semaine maximum. Les élèves en suivront au moins deux par an. Soit six modules – sur les huit – à l’issue de leur scolarité au collège.
Une marge d’autonomie pour les établissements
Les équipes des collèges auront à leur disposition une enveloppe d’heures (2 h 45 par semaine et par classe à la rentrée 2016, trois heures à la rentrée 2017) pour organiser, en fonction des besoins de leurs élèves, du travail en petits groupes ou des interventions de plusieurs enseignants en classe.
Des heures de langues en plus
Les horaires de la première langue vivante (LV1) ne changent pas : quatre heures en 6e, puis trois heures dans les autres classes. Le ministère avait initialement prévu de réduire d’une heure les horaires de LV1 en 6e. La LV2 commencera en 5e (au lieu de la 4e actuellement). Les élèves auront 2 h 30 de LV2 en 5e et autant en 4e et 3e – soit 7 h 30 au total, contre 6 heures aujourd’hui.
La réforme supprime toutefois les sections bilangues, européennes et internationales pour éviter les « classes d’élite » et faire en sorte que tous les élèves bénéficient du même nombre d’heures. Exception faite pour les élèves qui ont étudié l’allemand ou l’espagnol au primaire plutôt que l’anglais (ce qui est souvent le cas dans les zones frontalières) : ils pourront suivre deux langues vivantes (leur première langue et l’anglais) dès la 6e.
Le latin comme « enseignement de complément »
Au départ, le latin devait disparaître comme option pour être intégré à l’EPI « Langues et cultures de l’Antiquité ». Face à la fronde des professeurs de langues anciennes, le ministère l’a finalement rétabli en tant qu’« enseignement de complément » (en plus de l’EPI). Les élèves pourront le suivre à raison d’une heure en 5e, de deux heures en 4e et en 3e. C’est moins que les horaires actuels de l’option latin (deux heures en 5e, trois heures en 4e et 3e).
De plus, l’enseignement de complément latin n’est pas inscrit dans la grille horaire et n’a pas de financement spécifique. Pour le mettre en place, les collèges qui le souhaitent devront « prendre » des heures sur leur marge d’autonomie. Cette nouvelle donne ne satisfait toujours pas les associations de professeurs de langues anciennes, qui continuent à craindre la suppression du latin au collège.
Date de dernière mise à jour : 01/05/2021