Stoicisme et scepticisme
Le stoïcisme et le scepticisme
Introduction
Nous allons étudier le stoïcisme et le scepticisme en tant que courant philosophique et leurs représentants. Comme les épicuriens; les premiers stoïciens n’ont pas d’autre réalité que la réalité corporelle ou matérielle. La conduite sage et vertueuse est seule propre à procurer l’absence de troubles et la passion pour l’âme. Le point de départ physique et le terme moral sont les mêmes pour les épicuriens. Dans une première partie nous étudierons les trois formes de stoïcisme, puis, en second lieu, nous analyserons le scepticisme avec Pyrrhon son représentant et ses disciples.
Les trois formes de stoicisme
Nous avons l’ancien stoïcisme représenté par Zénon, Cléanthe et Chrysippe, puis le stoïcisme moyen, avec Panétius, Posidonius au 1er siècle après Jésus Christ. Enfin, nous évoquerons le stoïcisme romain dont les représentants sont Sénèque, Epictète et Marc Aurèle. Concernant l’ancien stoïcisme, certaines idées dominent et le caractérisent, à savoir, toute substance est matérielle, la substance dans la matière et la force et la matière est vivante et divine, Dieu est aussi cette matière. Les stoïciens sont panthéistes c’est-à-dire, ils vantent l’identification de Dieu et du monde. Ce qu’ont senti les stoïciens, c’est la nécessité de rattacher l’un au multiple. Les êtres appartiennent nécessairement à l’Être. Ils ne peuvent exister que par l’Être. Le sentiment de dépendance des créatures à leur auteur est bien mis en évidence dans ce système. La chose qui est et l’Être qui est dans la chose se répondent. La théorie de la connaissance consiste à faire entrer le sensible dans la perception commune, pouvant ainsi accéder à la connaissance, cela s’oppose à l’idée platonicienne.
La connaissance et son aspet moral
C’est pourquoi, la connaissance revêt une couleur morale : percevoir une loi nécessaire revient à entrer en sympathie, ce qu’il y a de divin dans la nature des choses doit être pris en considération. A partir de la perception vraie peuvent être appréhendées les choses elles mêmes et les relations entre les diverses parties du monde ou de l’Être, c’est un système. La compréhension, l’assentiment sont une coïncidence de la pensée du philosophe avec l’ordre des choses de la nature, notre raison s’accorde avec la raison distribuée dans les parties du monde. La sympathie est universelle. Ainsi le sentiment de nécessité est à la fois sympathie esthétique et sentiment moral. La vie morale se définit par la connaissance et la mise en pratique de l’harmonie de l’homme et du monde. Dans cette union réside le bonheur. L’âme s’accorde avec tout ce qui est vivant. La vertu est une perfection commune à toutes les parties de l’Être. Le sage est méditatif. Tout ce qui arrive, arrive justement et cela ne peut être autrement. L’âme de l’homme est une émanation de l’âme du monde et ses mouvements appartiennent au monde; il ne semble pas que le stoïcisme laisse une place au libre arbitre. Le monde est l’effet d’une cause agissant selon une loi si bien que cela ne peut être autrement que cela n’arrive effectivement, c’est la théorie du destin, par opposition au déterminisme.la question en philosophie reste ouverte à ce sujet, devons nous adhérer dans le débat sur la liberté de l’homme à la fatalité? La fatalité annihile t’elle toute liberté?
Le scepticisme, Pyrrhon et ses disciples
Nous sommes au IIIème siècle, Pyrrhon donne naissance à cette pensée. C’est lui pourtant qui le premier formula la règle de suspension du jugement. Je ne définis rien, ll n’y a rien de compréhensible, ni oui, ni non; l’apparence est maîtresse de toute chose. Il ne rejette pas l’apparence des choses sensibles. On doit douter des choses obscures et on ne peut avoir d’opinion sur le bien, ni sur le mal. Ses disciples prirent le nom de zététiques, sceptiques, d’éphectique et d’aporétiques marquant par là qu’il peut exister quatre moments du doute selon que l’on recherche sans cesse la vérité, qu’on ne cesse de chercher sans la trouver, qu’on suspend son jugement et qu’on demeure dans l’incertitude. C’est avec Arcésilas et Carnéade que le scepticisme prend son plus relief. L’intelligence estiment-ils, peut conduire l’homme à bien agir. Carnéade est l’élève de Chrysippe; il établit une distinction entre le point de vue du sujet et la chose en soi. Or le critère de l’action est subjectif. C’est la thèse du libre arbitre. Nous pouvons également citer un autre représentant, Ménodote, c’est un philosophe de l’expérience, il prône la subjectivité de l’expérience puisque l’on ne peut découvrir l’essence des choses. Il estime qu’il n’y a en fait peut-être même pas d’essence propre aux choses, donc la science empirique réclamerait d’autres fondements qu’il est impossible de trouver dans l’objet. En conclusion nous pouvons faire une analogie avec le système cartésien. En effet, le doute évoqué ici est sceptique tandis que le doute cartésien est hyperbolique et méthodologique. La différence entre ces deux doutes est la suivante : le doute des sceptiques est un point de départ et un point d’arrivée, tandis que le doute de Descartes est un point de départ mais pas un point d’arrivée, car au terme du doute, il y a la vérité indubitable du cogito ergo sum, « je pense donc je suis ».
Date de dernière mise à jour : 16/05/2019