Entretien sur Camus, l'Etranger, l'incipit.

 

Camus

 

 

 

 

"L’ETRANGER" DE CAMUS"

Préparation de la deuxième partie de l'enretien

Albert Camus est né à Alger dans un milieu modeste en 1913. Il connait la pauvreté, la maladie et la guerre. Camus est l’auteur de grand succès, tels que La Peste et l’Etranger. En 1957, il obtient le prix Nobel de littérature. Il décèdera en 1960 en France dans l’Yonne.

Support :

L’Etranger de Camus (Incipit du début à « prendre des tickets et faire deux heures de retour ») (pages 9 à 12)

  • Problématique:
  • En quoi cet incipit n’est il pas traditionnel ?
  • Quelles sont les caractéristiques qui montrent que cet incipit n'est pas traditionnel?

Dans cet incipit, on remarque des éléments différents, par rapport à d’autres incipit :

  • - pas de présentation du personnage
  • - impression que le personnage ne ressent rien, aucune émotion
  • - très peu de dialogues
  • - pas de notion de temps
  • - peu de descriptions
  • - peu d’actions
  • - in média res (directement dans l’action)

Plan de l'étude du site :

  • I ) L'écriture de l'incipit
  • 2) Meursault : un héros désincarné et atypique

TEXTE:

Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.

L’asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger. Je prendrai l’autobus à 2 heures et j’arriverai dans l’après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir. J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il n’avait pas l’air content. Je lui ai même dit ; « Ce n’est pas de ma faute. » Il n’a pas répondu. J’ai pensé alors que je n’aurais pas dû lui dire cela. En somme, je n’avais pas à m’excuser. C’était plutôt à lui de me présenter ses condoléances. Mais il le fera sans doute après-demain, quand il me verra en deuil. Pour le moment, c’est un peu comme si maman n’était pas morte. Après l’enterrement, au contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle.

J’ai pris l’autobus à 2 heures. Il faisait très chaud. J’ai mangé au restaurant, chez Céleste, comme d’habitude. Ils avaient tous beaucoup de peine pour moi et Céleste m’a dit : « On n’a qu’une mère. » Quand je suis parti, ils m’ont accompagné à la porte. J’étais un peu étourdi parce qu’il a fallu que je monte chez Emmanuel pour lui emprunter une cravate noire et un brassard. Il a perdu son oncle, il y a quelques mois.

J’ai couru pour ne pas manquer le départ. Cette hâte, cette course, c’est à cause de tout cela sans doute, ajouté aux cahots, à l’odeur d’essence, à la réverbération de la route et du ciel, que je me suis assoupi. J’ai dormi pendant presque tout le trajet. Et quand je me suis réveillé, j’étais tassé contre un militaire qui m’a souri et qui m’a demandé si je venais de loin. J’ai dit « oui » pour n’avoir plus à parler.

L’asile est à deux kilomètres du village. J’ai fait le chemin à pied. J’ai voulu voir maman tout de suite. Mais le concierge m’a dit qu’il fallait que je rencontre le directeur. Comme il était occupé, j’ai attendu un peu. Pendant tout ce temps, le concierge a parlé et ensuite, j’ai vu le directeur : il m’a reçu dans son bureau. C’était un petit vieux, avec la Légion d’honneur. Il m’a regardé de ses yeux clairs. Puis il m’a serré la main qu’il a gardée si longtemps que je ne savais trop comment la retirer. Il a consulté un dossier et m’a dit : « Mme Meursault est entrée ici il y a trois ans. Vous étiez son seul soutien. » J’ai cru qu’il me reprochait quelque chose et j’ai commencé à lui expliquer. Mais il m’a interrompu : « Vous n’avez pas à vous justifier, mon cher enfant. J’ai lu le dossier de votre mère. Vous ne pouviez subvenir à ses besoins. Il lui fallait une garde. Vos salaires sont modestes. Et tout compte fait, elle était plus heureuse ici. » J’ai dit : « Oui, monsieur le directeur. » Il a ajouté : « Vous savez, elle avait des amis, des gens de son âge. Elle pouvait partager avec eux des intérêts qui sont d’un autre temps. Vous êtes jeune et elle devait s’ennuyer avec vous. »

C’était vrai. Quand elle était à la maison, maman passait son temps à me suivre des yeux en silence. Dans les premiers jours où elle était à l’asile, elle pleurait souvent. Mais c’était à cause de l’habitude. Au bout de quelques mois, elle aurait pleuré si on l’avait retirée de l’asile. Toujours à cause de l’habitude. C’est un peu pour cela que dans la dernière année je n’y suis presque plus allé. Et aussi parce que cela me prenait mon dimanche – sans compter l’effort pour aller à l’autobus, prendre des tickets et faire deux heures de route.

Deuxième partie de l'entretien :

Questions sur Camus :

  • - De quel siècle est-il?
  • - Citez un contemporain
  • - Citez une autre oeuvre
  • - De quoi Camus est-il mort?
  • - Que pouvez-vous dire sur sa doctrine philosophique?
  • - Quel ouvrage incarne l'absurde en philosophie
  • - Expliquez le mythe de Sisyphe
  • - Quel courant philosophique Camus incarne t-'il? L'existentialisme athée

*** Camus :

Albert Camus, né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie et mort le 4 janvier 1960 à Villeblevin dans l'Yonne, est un écrivain pied noir, dramaturge, essayiste et philosophe français. Il a développé dans son œuvre très diverse un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1957. Il est l’auteur de l’étranger, la chute, le mythe de Sisyphe

Questions sur Le roman "l'Etranger "

  • - Peut-on dire que l'Etranger incarne le conept "d'absurde"?
  • - Définir le roman
  • - Quel est le thème de l'Etranger
  • - Quelle est la quête de Meursault?
  • - Considérez-vous que Meursault représente plutôt le héros ou l'anti-héros? Justifiez votre réponse

 

 

Problématiques :

  • En quoi cet incipit est-il atypique?
  • Quelles sont les caractéristiques de cet incipit qui montrent qu'il n'est pas traditionnel?

Plan de l'étude :

  • I - L'écriture de l'incipit
  • II - Meursault, un héros désincarné et atypique

Questions sur l'incipit :

I -

  • - Que pensez vous de l'intrigue?
  • - Pourquoi peut-on dire que l'incipit s'apparente à un journal intime?
  • - Quels sont les marqueurs temporels?
  • - Quelle est la réaction du lecteur?
  • - Que peut-on dire sur l'oralité apparente du discours?
  • - Que pensez-vous de la construction grammaticale?
  • - Cela renforce t'-il l'aspect réaliste, véridique des évènements relatés?
  • - Peut-on parler d'une succession d'actions mécanisées? Justifiez votre réponse
  • - Que marque l'absence de description?
  • - De quelle nature la focalisation est-elle?
  • - Comment la temporalité est-elle exprimée? Justifiez votre réponse
  • - Y a t-'il une implication personnelle du narrateur?

II -

  • - Comment l'indifférence de Meursault se manifeste t'-elle?
  • - Quelles sont les marques manifestes d'émotion dans cet extrait?
  • - Quelles sont les marques implicites de l'affectif?
  • - Cet incipit est-il annonciateur de la suite?
  • - Ouverture possible -

 

 

Camus, l'Etranger, l'incipit : analyse littéraire et oral EAF

  • Par prepabac
  • Le 07/08/2016
  • Dans Les oraux de français

ORAUX EAF

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Date de dernière mise à jour : 11/10/2018

Commentaires

  • Croumch
    • 1. Croumch Le 08/05/2015
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