Entretiens préparés sur Camus, l'Etranger et la peste : 8 extraits à l'oral. Les entretiens préparés pour réussir le bac

 

Camus

 

 

 

  • Le meurtre de Meursault

 

 Camus

"L’ETRANGER" DE CAMUS"

 

Préparation de la deuxième partie de l'enretien

*** L'oral du bac de français

Albert Camus est né à Alger dans un milieu modeste en 1913. Il connait la pauvreté, la maladie et la guerre. Il n’a pas participé à la guerre en tant que combattant, mais son métier de journaliste et son départ pour la France, lui ont permis d’y participer indirectement. Les prises de consciences induites par ses expériences douloureuses, l’amènent à attacher son nom à une doctrine personnelle, la philosophie de l’absurde, qu’il définie dans le mythe de Sisyphe. Aussi, Camus est l’auteur de grand succès, tels que La Peste et l’Etranger. En 1957, il obtient le prix Nobel de littérature. Il décèdera en 1960 en France dans l’Yonne.

Support : L’Etranger de Camus (« C’était le même éclatement rouge » jusqu’à « la porte du malheur » )

Problématique:

En quoi ce texte nous montre une progression dramatique ?

TEXTE :

C’était le même éclatement rouge. Sur le sable, la mer haletait de toute la respiration rapide et étouffée de ses petites vagues. Je marchais lentement vers les rochers et je sentais mon front se gonfler sous le soleil. Toute cette chaleur s’appuyait sur moi et s’opposait à mon avance. Et chaque fois que je sentais son grand souffle chaud sur mon visage, je serrais les dents, je fermais les poings dans les poches de mon pantalon, je me tendais tout entier pour triompher du soleil et de cette ivresse opaque qu’il me déversait. A chaque épée de lumière jaillie du sable, d’un coquillage blanchi ou d’un débris de verre, mes mâchoires se crispaient. J’ai marché longtemps.

Je voyais de loin la petite masse sombre du rocher entourée d’un halo aveuglant par la lumière et la poussière de mer. Je pensais à la source fraîche derrière le rocher. J’avais envie de retrouver le murmure de son eau, envie de fuir le soleil, l’effort et les pleurs de femme, envie de retrouver l’ombre et son repos. Mais quand j’ai été plus près, j’ai vu que le type de Raymond était revenu.

Il était seuil reposait sur le dos, les mains sous la nuque, le front dans les ombres du rocher, tout le corps au soleil. Son bleu de chauffe fumait dans la chaleur. J’ai été un peu surpris. Pour moi c’était une histoire finie et j’étais venu là sans y penser.

Dès qu’il m’a vu, il s’est soulevé un peu et a mis la main dans sa poche. Moi, naturellement, j’ai serré le révolver de Raymond dans mon veston. Alors de nouveau, il s’est laissé aller en arrière, mais sans retirer la main de sa poche. J’étais assez loin de lui, à une dizaine de mètres. Je devinais son regard par instants, entre ses paupières mi-closes. Mais le plus souvent, son image dansait devant mes yeux, dans l’air enflammé. Le bruit des vagues était encore plus paresseux, plus étale qu’à midi. C’était le même soleil, la même lumière sur le même sable qui se prolongeait ici. Il y avait déjà deux heures que la journée n’avançait plus, deux heures qu’elle avait jeté l’ancre dans un océan de métal bouillant. A l’horizon, un petit vapeur est passé et j’en ai deviné la tache noire au bord de son regard, parce que je n’avais pas cessé de regarder l’Arabe.

J’ai pensé que je n’avais qu’un demi-tour à faire et ce serait fini. Mais toute une plage vibrante de soleil se pressait derrière moi. J’ai fait quelques pas vers la source. L’Arabe n’a pas bougé. Malgré tout, il était encore assez loin. Peut-être à cause des ombres sur son visage, il avait l’air de rire. J’ai attendu. La brûlure du soleil gagnait mes joues et j’ai senti des gouttes de sueur s’amasser dans mes sourcils. C’était le même soleil que le jour où j’avais enterré maman et, comme alors, le front surtout me faisait mal et toutes ses veines battaient ensemble sous la peau. A cause de cette brûlure que je ne pouvais plus supporter, j’ai fait un mouvement en avant. Je savais que c’était stupide, que je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d’un pas. Mais j’ai fait un pas, un seul pas en avant. Et cette fois, sans se soulever, l’Arabe a tiré son couteau qu’il m’a présenté dans le soleil. La lumière a giclé sur l’acier et c’était comme une longue lame étincelante qui m’atteignit au front. Au même instant, la sueur amassée dans mes sourcils a coulé d’un coup sur les paupières et les a recouvertes d’un voile tiède et épais. Mes yeux étaient aveuglés derrière ce rideau de larmes et de sel. Je ne sentais plus que les cymbales sur soleil sur mon front et, indistinctement, le glaive éclatant jailli du couteau toujours en face de moi. Cette épée brûlante rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux. C’est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent. Il m’a semblé que le ciel s’ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu. Tout mon être s’est tendu et j’ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j’ai touché le ventre poli de la crosse et c’est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé. J’ai secoué la sueur et le soleil. J’ai compris que j’avais détruit l’équilibre du jour, le silence exceptionnel d’une plage où j’avais été heureux. Alors, j’ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s’enfonçaient sans qu’il y parût. Et c’était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur.

Plan de l'étude :

  • I ) Une scène dramatique
  • II ) La fatalité
  • III ) L’absurde camusien

 

 

Deuxième partie de l'entretien :

 

Questions sur Camus :

  • - De quel siècle est-il?
  • - Citez un contemporain
  • - Citez une autre oeuvre
  • - De quoi Camus est-il mort?
  • - Que pouvez-vous dire sur sa doctrine philosophique?
  • - Quel ouvrage incarne l'absurde en philosophie
  • - Expliquez le mythe de Sisyphe
  • - Quel courant philosophique Camus incarne t-'il? L'existentialisme athée

*** Camus :

Albert Camus, né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie et mort le 4 janvier 1960 à Villeblevin dans l'Yonne, est un écrivain pied noir, dramaturge, essayiste et philosophe français. Il a développé dans son œuvre très diverse un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1957. Il est l’auteur de l’étranger, la chute, le mythe de Sisyphe

Questions sur Le roman "l'Etranger "

  • - Peut-on dire que l'Etranger incarne le conept "d'absurde"?
  • - Définir le roman
  • - Quel est le thème de l'Etranger
  • - Quelle est la quête de Meursault?
  • - Considérez-vous que Meursault représente plutôt le héros ou l'anti-héros? Justifiez votre réponse

 

 

Questions sur l'extrait :

I -

  • - Pourquoi peut-on parler d'un drame en marche?
  • - Comment la chaleur apparait-elle dans cet extrait?
  • - Quel rôle peut-on donner au hasard?
  • - Que mettent en avant les répétitions de l'adverbe "même"?
  • - Relevez un rythme ternaire
  • - Peut-on dire que le rythme ternaire donne une profondeur dramatique?
  • - Qu'en est-il de la dimension temporelle?
  • - Peut-on dire que le temps est suspendu?
  • - Le personnage semble t'-il être le jouet de la fatalité?
  • - Le dénouement de cette scène relève t'-il de l'absurde?

II -

  • - En quel sens peut-on parler de fatalité?
  • - Relevez une métaphore
  • - Relevez une personnification
  • - Que peut-on dire du décor?
  • - Quelle est selon vous l'importance accordée à la lumière?
  • - Peut-elle considérée comme une source de confusion?
  • - Comment la fatalité transparaît-elle?
  • - Etudiez le champ lexical

III -

  • - Comment l'absurde se manifeste t'il?
  • - En quel sens peut-on parler d'une rupture d'équilibre?
  • - Comment le personnage apparaît-il? Responsable? Irresponsabe?
  • - Assume t'il son acte?
  • - Y t'-il une prise de conscience?

 

Camus, oral EAF. L'Etranger, le meurtre de l'arabe. Bonne préparation orale

  • Par prepabac
  • Le 28/02/2013
  • Dans Les oraux de français

ORAUX EAF

Camus, oral préparé de 88 questions avec réponses en commentaire

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Date de dernière mise à jour : 11/10/2018

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