Le rire de l'ogre de Pierre Péju, commentaire de la dernière rencontre entre Paul et Clara, analyse littéraire idéale pour l'oral de français
Le rire de l'ogre, Pierre Péju
La dernière rencontre de Paul et Clara
(p.367 : « je comprends » à 369)
Intro:
C’est l’avant dernier chapitre = « trop tard », il donne la coloration à la scène. Après des années de distance et de silence, Paul retrouve Clara à Rhodes où on lui a commandé une sculpture pour commémorer la déportation puis l’extermination des juifs de l’île. Clara fait un reportage e réalise des photos de guerre au Moyen-Orient. Tout deux ont dépassé la cinquantaine et ils ont changé. Leurs retrouvailles sont amères, tendres e nostalgiques parce qu’ils dressent ensemble le constat d’une défaite qui va se concrétiser à Rhodes même.
Plan:
II.La modification sur le temps et l’histoire
1.La vision du temps
2.Le visage du Mal
3.La pensée de PP
I.Evolution des personnages
1.Un renversement
2.La communion du corps et de l’esprit
Développement du Plan:
I.Evolution des personnages
1.Un renversement
Une transformation des personnages lors de cette dernière rencontre. Clara n’est plus la plus forte, ni la plus lucide, c’est Paul qui est apaisé et qui va la protéger car Paul sait la vérité du meurtre (l.4). Il la soutient (l.8-9). Il a l’impression que le passé est résolu, enterré. Ce désir de protection le fait passer sous silence ce qu’il est venu faire dans l’île (l.15-20). Ce silence est encore plus fort avec l’anaphore « je crains ». Il sent Clara fragile ivresse (p.366 : « Clara trébuche… »). Il y a de l’abandon physique. Les deux personnages sont dans une sorte de renoncement (l.12-13).
2.La communion du corps et de l’esprit
Il y a une impression d’égalité dans cette rencontre (l.47-4. Tout se joue dans le silence (.32). Face à la détérioration du monument ni l’un ni l’autre ne s’élève pour dénoncer. Tout deux sont dans une forme de désenchantement, Paul ne continuera pas cette sculpture (l.39-42) Ils font le constat négatif de leur vie : l’art ne suffit pas à combattre le Mal. La sculpture et la photographie sont présentées non plus comme un art mais comme une occupation banale et sans effet sur la réalité. Ils recherchent toute la vérité mais ces recherches se closent sur un désenchantement → mis en évidence par l’énumération de phrases nominales (l.49-50). Paul généralise son expérience, il propose sa vision aux hommes à travers le colosse (homme = colosse avec pied d’argile). Grâce à une comparaison, il reconnaît la fragilité humaine et la vieillesse (l.64-65).
Il y a de l’ironie aux dépend de Paul et Clara. Leur combat n’a servi à rien.
L’homme n’a pas le choix, il subit le vieillissement, l’érosion des rêves. Il doit aller jusqu’au bout de la quête (de la vie, de la vérité). Il ya une sorte de transformation de la quête en professionnalisme (l.68-70).
Le bilan qu’ils font de leurs vies est teinté d’amertume (l.74-75). Cette amertume est montrée par une métaphore qui transpose le paysage avec le mal-être.
Le chapitre se clôt sur des questions oratoires. Pour leur dernière rencontre, il y a enfin une union amoureuse. Mais leur ultime séparation est inévitable. Paul définit le monde comme un vieux monde qui est impossible à changer.
Date de dernière mise à jour : 30/07/2021