Candide ou l'optimisme, Voltaire, les annales bac blanc.
L'incipit, Candide, Voltaire
*** Les annales bac blanc
- Candide ou l’optimisme
-
L’incipit, Voltaire
Le devoir intégralement rédigé fait 7 pages word police 14 , il comprend une introduction, un développement en trois parties avec chacune plusieurs arguments, des transitions, une conclusion avec une ouverture.
Texte
Comment Candide fut élevé dans un beau château, et comment il fut chassé d’icelui.
Il y avait en Westphalie, dans le château de monsieur le baron de Thunder-Ten-Tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit, avec l’esprit le plus simple ; c’est, je crois, pour cette raison qu’on le nommait Candide. Les anciens domestiques de la maison soupçonnaient qu’il était fils de la sœur de monsieur le baron, et d’un bon et honnête gentilhomme du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser parce qu’il n’avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste des son arbre généalogique avait été perdu par l’injure du temps.
Monsieur le baron était un des plus puissants seigneurs de la Westphalie, car son château avait une porte et des fenêtres. Sa grande salle même était ornée d’une tapisserie. Tous les chiens de ses basses-cours composaient une meute dans le besoin ; ses palefreniers étaient ses piqueurs ; le vicaire du village était son grand aumônier. Ils l’appelaient tous Monseigneur, ils riaient quand il faisait des contes.
Madame la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres, s’attirait par là une très grande considération, et faisait les honneurs de la maison avec une dignité qui la rendait encore plus respectable. Sa fille Cunégonde, âgée de dix sept ans, était haute en couleur, fraiche, grasse, appétissante. Le fils du baron paraissait en tout digne de son père. Le précepteur Pangloss était l’oracle de la maison et le petit Candide écoutait ses leçons avec toute la bonne foi de son âge et de son caractère.
Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolo-nigologie. Il prouvait admirablement qu’il n’y a point d’effetsans cause, et que dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles.
« Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement ; car tout étant faits pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pur porter des lunettes ; aussi avons-nous des lunette,. Les jambes sont visiblement instituées pur être chaussées, et nous avons des chausses. Les pierres ont été formées pour être taillées et pour en faire des châteaux ; aussi monseigneur a un très beau château : le plus grand baron de la province doit être le mieux logé ; et les cochons étant faits pour être mangés ; nous mangeons du porc toute l’année. Par conséquent, ceux qui ont avancé que tout est bien ont dit une sottise ; il fallait dire que tout et au mieux
Analyse
L'incipit de Candide, un moyen pour l'auteur d'exposer d'emblée ses opinions
INTRODUCTION
Le texte que nous allons étudier est l'incipit de Candide, c'est à dire le début du premier chapitre. Cet apologue philosophique est son troisième conte publié alors anonymement en 1759. Il n’a subi aucune censure. L’incipit permet de situer l’action grâce à la description du château de Thunder-ten-tronckh. La description est celle d’une véritable société agréable à vivre, idyllique, « un paradis terrestre ». Notre héros évoluera tout au long du conte et d’admiratif de cet univers préalablement suggéré, nous le verrons se détacher progressivement pour affirmer sa solidarité pour un autre idéal de vie, une nouvelle philosophie. Le baron incarne l’ordre établi au niveau politique tandis que Pangloss le représente au niveau idéologique. Candide s’affranchira des idéaux premiers. Ce conte est en fait initiatique au sens socratique du terme, les initiés, donc Candide finissent par trouver en eux-mêmes la vérité en remettant en question l’ordre et les valeurs existants. L’autoréflexion, l’autocritique sont à l’œuvre tout au long du parcours du héros inaugurant ainsi le combat de Voltaire contre la noblesse et le pouvoir abusif, arbitraire des représentant de l’église, le dogmatisme intellectuel de l’optimisme leibnizien représenté par Pangloss.
Annonce du plan :
Dans le but de conduire notre étude, nous verrons dans un premier temps comment Voltaire au-delà des aspects traditionnels du conte met en avant les composantes d’un conte philosophique, en second lieu, nous nous pencherons sur la dénonciation de la noblesse et de son pouvoir illusoire incarné par le baron et enfin, en dernier lieu, la critique virulente de l’optimisme leibnizien.
Extrait de l'analyse :
Pangloss incarne le philosophe Leibniz et son optimisme injustifié et ridicule selon Voltaire. Sa critique se poursuit donc dans ce sens. Il dénonce les faux rapports logiques de Pangloss dont les démonstrations reposent sur des causalités remises en questions et abusives. Nous avons une critique à son paroxysme avec l’exemple du nez et des lunettes. En effet, il explique comment « les nez sont faits pour porter des lunettes » et en conclue que « aussi avons-nous des lunettes ». IL s’octroie le monopole de la vérité et c’est cet abus d’autorité intellectuel qui est visé par le penseur. Les raisonnements de Pangloss sont en fait vide de sens et redondants, ils n’ont que l’apparence de la logique et servent de fait à justifier tout et n’importe quoi. L’optimisme leibnizien est en outre remis en cause et est illustré dans Candide à travers la citation « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Ce qui permet à Voltaire d’illustrer le contraire de cette prétention à la perfection et au bonheur. Des catastrophes, morts, tremblements de terre sont-ils mis en évidence dans l’apologue philosophique pour ouvrir l’esprit du lecteur attentif à une telle remise en cause.
Développement
- I - Les caractéristiques du conte voltairien
- 1 - Les composantes traditionnelles
- 2 - Les composantes philosophiques
- Transition
- II - Dénonciation de la noblesse et son pouvoir illusoire
- 1 - Un projet critique : les personnages
- 2 - Un monde fondé sur les apparences
- Transition
- III - Dénonciation de l' optimiste de Leibniz
- 1-Discours tautologique et vide de sens de Pangloss
- 2-Satire des systèmes a priori incarnés par Pangloss
- Conclusion avec ouverture
Accéder au document :
- •L'incipit de Candide, commentaire bac, toutes séries, l'analyse a obtenu la note de 14/20
- •Le corrigé fait 7 pages word police 14, il comprend une introduction, un développement en trois parties avec plusieurs arguments, des transitions, une conclusion et une ouverture.
- •Accèder au corrigé bac
Pour aller plus loin : consultez les documents du site
Date de dernière mise à jour : 11/11/2018