La recherche de la vérité peut-elle se passer du doute? Bac 2012, séries techno

Descartes

 

 

 

 

La recherche de la vérité peut-elle se passer du doute?


Bac 2012, séries technologiques Philosphie Séquence : La raison et le réel

Plan de la dissertation : 

I) On n’a jamais le vrai en premier, directement, sans effort

II) Mais on ne peut répondre immédiatement à la question, car il y a un obstacle, à la fois au oui et au non. Il consiste dans le fait que le doute peut recevoir des valeurs contradictoires :

 III. Le doute ne reste-t-il pas en lui-même quelque chose de subjectif ?

Analyse :
 

 

La recherche de la vérité peut-elle se passer du doute ?

A. Analyser la question :

Quels sont les éléments qui donnent sens à la question ? De manière générale, ne jamais prendre les mots comme des éléments, car ce n’est pas toujours vrai selon les questions. Il suffit de s’en tenir au départ au sens bien connu. Pas de défini¬tions à ce stade. Ici, un premier élément n’est pas « la vérité » mais l’ensemble : « la recherche de la vérité ». Le 2ème n’est pas « le doute », mais l’expression complète : « se passer du doute ». Enfin, 3ème, il s’agit de s’interroger sur la possibilité de s’en passer, quand on recherche ce qui est vrai. Nota : Il est bien évident qu’on ne connaît pas le vrai puisqu’on le cherche. Et quand on l’a, on n’a pas à le chercher. Dans le Ménon, Socrate montre qu’il faut partir d’une pré-compréhension de la vérité, d’un moyen terme au lieu d’opposer, comme les Sophistes, 2 termes : savoir & ignorer. Il n’y a rien de plus simple que « le vrai » au sens courant. Chacun a pu éprouver aussi, bien des fois, que ce qu’il croyait d’abord être vrai s’est révélé faux. Etc. Cette expérience vécue est intéressante mais les exemples vécus ne feront pas la réponse à la question qui est posée dans le général. On pourra dire ceci à titre d’exemple, mais on ne pourra pas plus en déduire qu’il faut passer par le doute, que l’inverse… Les exemples ne sont jamais des arguments valables, tout au plus des moyens de clarifier. Pour ne pas s’y perdre il faut savoir où l’on va. D’où, après analyse de la question :

B. Rechercher une idée qui permette d’orienter la réponse.

Qu’est-ce qui est présupposé dans l’interrogation ?
Non pas l’idée-réponse qui vient à l’esprit, oui ou non, mais celle qui est contenue déjà dans la question. Il s’agit de repérer un présupposé qui est implicite : il faut le rendre explicite, l’exposer. Quel est-il ici ? La vérité est recherchée parce qu’elle n’est pas donnée. Et elle n’est pas donnée parce qu’elle n’est pas immédiate. L’immédiat est toujours source d’erreurs. Et pourtant, il faut bien partir de quelque chose de positif. Quoi ? Le doute est négatif : comment en faire du positif. 

Développement

I) On n’a jamais le vrai en premier, directement, sans effort : il ne suffit pas de voir pour savoir.

Les hommes « ont vu » les choses pendant des milliers d’années sans les connaître « vraiment ». Rien n’est plus utile que savoir le vrai mais cela ne va pas de soi. C’est la vie qui nous apprend. Mais justement elle nous apprend que ce qui est immédiat et posé est faux, que l’impulsion première est désastreuse. Que le meilleur moyen de s’égarer, c’est de faire confiance à l’intuition, aux sens et aux apparences. Par conséquent, si la vérité n’est rien d’immédiat, il faut des moyens pour l’atteindre. C’est là que commence le problème. Il y a un chemin qui conduit à la vérité. Il y a avantage à rester dans le chemin de la vérité même s’il n’aboutit pas à la vérité dernière, parce qu’en dehors de lui nous n’avons rien. La question maintenant est de savoir si le doute est le moyen de rester en chemin vers le vrai, et s’il ne risque pas au contraire ne nous égarer. 

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Date de dernière mise à jour : 31/07/2021

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