Dossier Epictète
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Commentaire du texte d'Epictète, Entretiens
Bac de philosophie, série technologique
Pondichéry 2015
Lecture du texte
L’homme qui n’est sujet à aucune entrave est libre, lui qui a toutes
choses sous la main, à son gré. Mais celui que l’on peut entraver ou
contraindre, à qui l’on peut faire obstacle, celui que l’on peut malgré lui jeter
dans quelque difficulté, celui-là est esclave. Et quel est l’homme qui est
affranchi de toute entrave ? Celui qui ne désire rien de ce qui lui est
étranger. Et quelles choses sont étrangères ? Celles qu’il ne dépend pas de
nous ni d’avoir, ni de n’avoir pas, ni d’avoir avec telles ou telles qualités, ou
en telles conditions. Donc le corps nous est étranger, ses membres nous
sont étrangers, la fortune nous est étrangère. Si, par conséquent, tu
t’attaches à quelqu’une de ces choses comme à un objet personnel, tu
recevras le châtiment que mérite celui qui désire ce qui lui est étranger.
Telle est la route qui conduit à la liberté : la seule qui délivre de l’esclavage.
Épictète.
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Bilan du cours de philosophie, ES
Epictète, notions pour un commentaire, les Entretiens
Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant en procédant à son étude ordonnée.
Voici le point de départ de la philosophie : la conscience du conflit qui met aux prises les hommes entre eux, la recherche de l'origine de ce conflit, la condamnation de la
simple opinion et la défiance à son égard, une sorte de critique de l'opinion pour déterminer si on a raison de la tenir, l'invention d'une norme, de même que nous avons inventé la balance pour la détermination du poids, ou le cordeau pour distinguer ce qui est droit et ce qui est tordu.
Est-ce là le point de départ de la philosophie ? Est juste tout ce qui paraît tel à chacun. Et comment est-il possible que les opinions qui se contredisent soient justes ? Par conséquent, non pas toutes. Mais celles qui nous paraissent à nous justes ? Pourquoi à nous plutôt qu'aux Syriens, plutôt qu'aux Égyptiens ? Plutôt que celles qui paraissent telles à moi ou à un tel ? Pas plus les unes que les autres. Donc l'opinion de chacun n'est pas suffisante pour déterminer la vérité. Nous ne nous contentons pas non plus quand il s'agit de poids ou de mesures de la simple apparence, mais nous avons inventé une norme pour ces différents cas. Et dans le cas présent, n'y a-t-il donc aucune norme supérieure à l'opinion ? Et comment est-il
possible qu'il n'y ait aucun moyen de déterminer et de découvrir ce qu'il y a pour les hommes de plus nécessaire ? Il y a donc une norme. Alors, pourquoi ne pas la chercher et ne pas la trouver, et après l'avoir trouvée,
pourquoi ne pas nous en servir par la suite rigoureusement, sans nous en écarter d'un pouce ?
Epictète, Entretiens
Notions essentielles pour un commentaire :
Les entretiens : rédigés 130 ap JC Epictète : philosophe stoicien, 1er siècle de notre ère
Thème :
La philosophie en tant qu'exigence de connaissance
Point de départ de la philosophie ?
1 er paragraphe : conscience du conflit entre les hommes 2 ème paragraphe : questions et réponses Une conclusion : l'opinion de chacun n'est pas suffisante pour déterminer la vérité
Intérêt du texte :
Nécessité de démontrer l'existence d'une norme supérieure à l'opinion : le but étant de trouver la vérité, il faut échapper au conflit d'opinions entre les hommes
Question :
Existe t'-il une norme supérieure à l'opinion permettant de juger de la validité d'un savoir de manière universelle?
Il faut accorder les jugement des hommes grâce à une norme : c'est la tâche philosophique
- poser l'existence d'une norme : solution universelle - critique de l'opinion : conflit, on sombre dans le relativisme - Raisonnement a contrario : suite rhétorique de qustions : but : mettre en doute la possibilité d'accéder à la vérité en suivant les opinions
- Degré supérieur de jugement par une norme : connaissance universelle, c'est à dire, valable pour tous
La recherche du point de départ est le principe organisateur de la démarche argumentative On a conscience du conflit entre les hommes : point de départ philosophique Conscience de l'origine du conflit : condamnation des opinions ( analogie, Platon, Socrate).
On peut justifier du relativisme en se servant de la citation de Protagoras : "l'homme est mesure de toutes choses". Il faut donc un raisonnement critique pour distinguer le vrai du faux.
NORME /
Recours à deux comparaisons :
- Balance : Elle donne une idée de la fonction de la norme. On peut associer étymologiquement l'action de peser à l'action de penser car le verbe peser à pour origine latine pensare. Permettre aux hommes de peser leurs opinions : un discours bien pesé
-Norme : Cordeau : il permet de juger la droiture d'un objet comme la norme juge de la droiture de l'opinion. Rectitude : absence de préjugés. La norme permet d'atteindre la vérité.
Il faut donc trouver une fiabilité universelle : la norme, cela suppose une condamnation de l'opinion car elle nous enferme dans le relativisme.
Toutes les opinions s'opposent, on ne peut donc pas atteindre un savoir universel.
La norme est le fondement philosophique.
Bilan possible, conclusion, ouverture :
Thèse en adéquation avec la pensée stoicienne.
- la raison une et éternelle gouverne le monde Texte innovateur :
- Départ philosophie : entrée dans la p hilosophie - Par opposition à Platon, Socrate dans les dialogues, Epictète renouvelle la compréhension de l'activité de la philosophie : motivation et fonction.
Intérêt : Nouveau concept norme
Idéalisme ? Présupposé rationaliste majeur : pour les stoiciens, le monde est assujeti à un ordre immuable : cela exclu la relativité.
La pensée doit se soumettre à cet ordre.
Question toujours d'actualité : question du conflit d'opinions entre les hommes. Il faut trouver un accord et sortir de la contradiction.
La philosophie : un art de bien juger
Loi / règle / norme
Règle : formule prescrivant ce qui doit être fait dans un cas déterminé.
Loi : sens juridique, politique et philosophique : règle générale et impérative qui régit l’activité humaine. Sens épistémologique et scientifique : formule générale et constatative qui énonce un rapport constant entre les phénomènes.
Norme : sens usuel : état habituel ou moyen de quelque chose. Sens philosophique : principe idéal qui détermine la conduite ou un jugement de valeur.
Si la règle prescrit ce qui doit être fait, comme la loi en son sens juridique, politique et philosophique, elle s’en distingue pourtant en ce que la règle n’est jamais un constat ou une description, ce que la loi peut être, en son sens épistémologique. La règle renvoie donc à un type parfait ou à un idéal. Elle est normative, au sens où la norme est un principe idéal. En revanche, la règle ne saurait être une norme si la norme signifie ce qui est normal, ce qui arrive le plus souvent, ce qui est régulier dans les faits, en moyenne. Car le propre du normal, c’est de pouvoir varier, variation dans les faits que la loi scientifique tente justement d’expliquer.
vérité
Caractère de ce qui est vrai ; adéquation entre la réalité et l'homme qui la pense.
La vérité est la qualité d'une affirmation qui dit ce qui est comme cela est. Elle tient essentiellement au rapport entre l'énoncé et ce qui est : la vérité n'est donc pas la cohérence, qui ne concerne que l'énoncé en lui-même, ni la réalité, qui est le propre de l'être dont elle parle. Il convient également de distinguer la vérité de la sincérité, celle-ci étant la volonté de dire ce que l'on croit être vrai. Le fanatisme, qu'il soit politique ou religieux, suscite, par réaction, une grande méfiance à l'égard de tout discours se présentant comme vrai. Ce soupçon est accru par la crise de la science contemporaine, qui a dû renoncer aux certitudes du scientisme au profit du probabilisme de la physique quantique. Enfin, l'ethnologie a contribué à accroître la conscience de la diversité des cultures. Ces différentes raisons ont pour effet de promouvoir une attitude sceptique.
La vérité n'est toutefois pas abolie ; elle garde son importance éthique et juridique, même si son statut est complexe. Il convient donc de l'aborder sous l'angle de la philosophie et sous celui du droit.
La vérité : approche philosophique
La vérité comme dévoilement
La querelle qui oppose Platon aux sophistes porte essentiellement sur la possibilité de dire la vérité. Les sophistes sont d'habiles parleurs, parce qu'ils ont fait le deuil de la vérité : l'impossibilité de dire la vérité libère la parole de sa fonction descriptive, lui permettant de déployer ses pouvoirs sans s'inquiéter de ce qui est et de ce qui n'est pas. Les sophistes sont en cela les héritiers de certaines traditions philosophiques : si l'on considère avec Parménide que l'Être est unique et immuable, il faut conclure que le langage dit toujours faux parce qu'il suppose des êtres différents, susceptibles d'entrer dans des relations changeantes ; si l'on considère avec Héraclite que tout coule, on doit conclure également qu'il est impossible de dire ce qui est – à peine commence-t-on à parler que l'objet dont on parle a cessé d'être.
L'œuvre de Platon est de justifier la possibilité de dire ce qui est à partir d'une pensée de l'être : la réalité en devenir est structurée par des essences immuables, ordonnées entre elles selon des rapports hiérarchiques. Dire vrai revient à attribuer à un sujet des propriétés qu'il possède effectivement. Affirmer, par exemple, que la justice est une vertu revient à la rattacher au genre d'être auquel elle appartient. On comprend ainsi la possibilité de l'erreur : dire faux n'est pas parler du néant, mais attribuer à tort une propriété à un sujet.
La vérité est donc l'acte par lequel la parole dévoile ce qui est tel que cela est : elle n'est pas dans ce qui est ni dans la parole elle-même, mais dans le rapport adéquat entre ce qui est et ce qui est dit. Le discours vrai manifeste pour celui qui le dit, et pour l'interlocuteur, la réalité qui, sans ce discours, passerait inaperçue ou serait voilée par le préjugé. La dialectique est ce travail de distinction qui permet de parvenir à identifier les propriétés qui appartiennent effectivement à l'objet dont on parle.
La tradition scolastique, représentée notamment par saint Thomas d'Aquin, se situe dans cette logique, insistant sur l'adéquation de l'intelligence et de la chose.
La vérité comme certitude
Sans rompre véritablement avec cette logique, Descartes, inaugurant en cela la modernité, déplace la problématique de la vérité vers le sujet connaissant. Pour le sujet, la vérité se reconnaît au fait qu'elle exclut son contraire : elle est ainsi essentiellement nécessaire. Un énoncé vrai est tel que je comprends pourquoi l'énoncé contraire est exclu. En l'absence de cette nécessité, le doute triomphe. Or, pour produire la nécessité de l'énoncé, nous ne connaissons que la démonstration, laquelle pèche par la faiblesse de son principe : ce qui sert à démontrer n'est pas soi-même démontré. Il faut donc trouver un premier principe nécessairement vrai, qui n'ait pas besoin d'être démontré ; on appelle « évidence rationnelle » ce premier principe. Pour le faire apparaître, il faut douter de tout : si l'évidence existe, elle résistera d'elle-même au doute ; tel est le cas de l'énoncé « je suis ». Je ne peux pas nier que je suis parce que la négation prouve encore l'énoncé : je suis au moins assez pour nier que je suis ! Cette certitude est à la fois le modèle de l'énoncé vrai et le fondement sur lequel il va être possible d'édifier le savoir.
La reconnaissance de la vérité est donc indissociable de la vérité elle-même : un énoncé présenté comme vrai mais détaché de celui qui le fonde ne vaut rien. Tel est le principe dont Hegel développera les ultimes conséquences dans une pensée du système : le propre du système est de manifester la nécessité de la vérité, de ne jamais détacher le résultat du processus qui y conduit.
Article Larousse
La philosophie, son étymologie
Étymologiquement, « philosophia » n’est pas une construction moderne à partir du grec3, mais bien un mot de la langue grecque elle-même, depuis l'Antiquité. Les termes φιλόσοφος (philosophos) et φιλοσοφεῖν (philosophein) apparaissent en quelques occurrences chez les penseurs présocratiques4 Héraclite, Antiphon, Gorgias et Pythagore, mais aussi chez d'autres penseurs contemporains de Socrate, comme Thucydide ou Hérodote. D'après un écho d’Héraclide du Pont, Pythagore serait d'ailleurs le premier penseur grec à s’être qualifié lui-même de « philosophe5 ». Toutefois, c'est la pratique qu'en fait Socrate, dans les dialogues de Platon (où l'on trouve un usage abondant du mot), qui fixera le type de recherche et de questionnement en quoi consiste encore aujourd'hui la philosophie6.
Le terme est composé des mots « amour » (philos) et « sagesse, savoir » (sophía), la « philosophie » signifiant ainsi : « amour de la sagesse » ou « amour du savoir ». La philosophie est à plusieurs reprises définie par Platon comme étant en opposition avec les désirs « humains » : philo-hèdonos (amour du plaisir), philo-sómatos (amour du corps), ou philo-nikos (amour de la victoire). Pour lui, elle s'exerce plutôt dans la partie « plus qu'humaine » des êtres humains, c'est-à-dire dans une pratique purement intellectuelle, et elle est synonyme de φιλομαθια (philomathia) : « amour de la connaissance7 ». Par ailleurs, elle est une tension vers un savoir ou une sagesse que l'on ne possède pas, et en ce sens elle relève d'un désir permanent : ainsi, Socrate, lors de son procès rapporté dans l'Apologie de Socrate, affirme être « ami de la sagesse », et non pas « sage8 ». C'est ce qui l'amène à trouver dans sa condamnation à mort une chance ultime de séparation de son corps (proprement humain) et de son âme (proprement intellectuelle), cette âme pouvant alors peut-être contempler le savoir après la mort (voir Phédon).
« Désir de connaître et amour du savoir, ou philosophie, c'est bien une même chose ? »
— Platon, La République, II, 376b
Définition wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie Paternité - Partage des Conditions Initiales à l'Identique 3.0 Unported (CC BY-SA 3.0)
http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr
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